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L'approche complexe. Le cas du système solaire

Le système solaire est d'abord un processus complexe, c'est-à-dire un Tout évolutif, interactif et cohérent, plutôt qu'un tas de corps célestes jeté dans un bain gravitationnel …

Dans son référentiel des états, l'approche holistique d'un processus complexe pose trois regards complémentaires qui doivent s'intégrer dans une vision historiciste (mémorielle) et téléologique (intentionnelle).

Ces trois regards étudient :

  • La répartition interne des masses et les interrelations entre elles dans le référentiel métrique.
  • La répartition interne des néguentropies et les interrelations entre elles dans le référentiel eidétique.
  • La répartition interne des fréquences et les interrelations entre elles, dans le référentiel harmonique.

Tentons d'apercevoir le système solaire au travers de ces fenêtres-là.

La répartition des masses et les interrelations entre elles.

Ce regard est celui qui a fécondé la physique mécaniste. C'est le regard le mieux connu depuis les Nicolas Copernic (1473-1543), Tycho Brahé (1546-1601) et autre Johannes Kepler (1571-1630). En son centre : la force de la gravitation découverte par Newton (1642-1727) et corrigée par Albert Einstein (1879-1955).

La mécanique réciproque de ces masses en mouvement dans l'espace géométrique est bien décrite dans son apparence, mais non dans sa structure. Autrement dit, on sait parfaitement quel est le mouvement exact de Mercure (et de son périhélie) autour du Soleil, mais personne ne sait pourquoi l'orbite de Mercure est justement là, la plus proche du Soleil, et pourquoi cet astre possède la plus petite des masses planétaires.

Selon le regard mécaniste, le système solaire n'est pas un processus global organique dont toutes les composantes se répondent réciproquement, dans toutes les dimensions d'état qui les caractérisent. Selon lui, ce système est un pur assemblage stochastique de corps célestes ayant chacun leur vie propre, indépendante de celle des autres.

Le seul lien entre eux serait la force gravitationnelle.

La répartition des néguentropies et les interrelations entre elles.

Pourquoi, vu de loin, le système solaire a-t-il une forme lenticulaire avec un gros noyau central (le Soleil) et un disque écliptique rassemblant la grosse majorité des masses planétaires dans un quasi même plan.

Le système solaire reproduit, à plus petite échelle, une structure analogue à celle qui préside à l'organisation d'une galaxie (mais avec une population périphérique beaucoup moins nombreuse, donc des structures fines beaucoup moins visibles que ne le sont les bras spirales des galaxies, par exemple).

Pourquoi, en s'éloignant du Soleil, rencontre-t-on d'abord quatre petites planètes (Mercure, Vénus, Terre et Mars), puis une ceinture d'astéroïdes, puis deux énormes planètes (Jupiter et Saturne), puis, enfin, deux moyennes (Uranus et Neptune), puis une nouvelle ceinture dite de Kuiper … sans parler des cinq planètes naines (Cérès, Pluton, Hauméa, Makémaké et Éris), des 175 lunes, des milliards de "petits corps" dont les 633.712 comètes et astéroïdes répertoriés, sans parler non plus de Sedna ou du nuage d'Oort …

Ne retrouve-t-on pas là une sorte d'organisation en couches successives comme on la trouve, mais selon des principes différents, dans le nuage électronique autour du noyau atomique ?

Quoiqu'il en soit, il est difficile de nier qu'il existe, là, des interactions organisationnelles qui ne relèvent pas de la gravitation. Le système solaire est, comme le reste, une organisation émergente visant à dissiper, au mieux, une tension liée à son histoire.

La répartition des fréquences et les interrelations entre elles.

Le système solaire est une extraordinaire symphonie de fréquences : chacun de ses composants tourne, oscille, pulse, vibre, … Autant de fréquences. Et qui dit "fréquences" dit "interférences". Comment imaginer qu'il n'y ait aucune corrélation entre ces diverses fréquences ?

Pourquoi donc les fréquences de révolution et de rotation de la Lune, par rapport à la Terre sont-elles en rapport harmonique tel que la Lune tourne toujours sa même face vers la Terre ?

Quel lien peut-il y avoir entre le cycle de onze années des éruptions chromosphériques solaires et les oscillations des magnétismes planétaires ? Quels rapports peut-il y avoir entre les fréquences de rotation sur elles-mêmes du Soleil et des différentes planètes solaires ?

Ces questions et des milliers d'autres, sont en rapport avec la répartition des fréquences sur le spectre vibratoire global du processus solaire. Elles ont été éludées par la physique mécaniste qui n'y voyait que des spéculations numérologiques.

La vision historiciste

Ne serait-ce que parce que bien des planètes recèlent des métaux bien plus lourds que ceux que notre jeune Soleil est capable de produire, il faut bien admettre que le système solaire est l'héritier d'un système précédent : un ou plusieurs "vieux" soleils ayant terminé leur carrière en supernovae produisant une nébuleuse qui a dû se réorganiser de mieux qu'elle pût.

Cette réorganisation, aujourd'hui quasi achevée, fut un processus global et chaotique, une émergence holistique qui implique que toutes les caractéristiques de tous les astres (Soleil, planètes, etc …) actuels, doivent être corrélées entre elles.

Il n'y a rien de stochastique là-dedans : un Tout reste un Tout quelles que soient ses transformations successives.

La vision téléologique

Ce qui interpelle, bien sûr, c'est la raison profonde pour laquelle un système solaire est sorti de la nébuleuse pré-solaire et pour laquelle ce système solaire continue une évolution locale vers des niveaux de plus en plus incroyables de complexité (comme l'avènement de la Vie et de l'Esprit sur Terre).

Encore une fois, la vulgate mécaniste ne voit dans ces émergences successives que des fruits du pur hasard. Il a bon dos, le hasard, cette poubelle de nos ignorances.

Mais il ne s'agit pas non plus de sortir de nos chapeaux magiciens, un Deus ex machina, un démiurge créateur qui serait extérieur à l'univers.

Alors, si l'on récuse à la fois le hasardisme et le créationnisme, que reste-t-il ?

Un seul mot indique cette troisième voie : l'intentionnalisme. C'est une manière de dire que tout ce qui existe est animé par une intention c'est-à-dire une tension interne et immanente (une in-tension) qui exige la construction du pont entre ce que le système est déjà devenu et ce qu'il pourrait encore devenir[1].

Et que pourrait-il devenir ? Une réponse toujours plus adéquate à l'Harmonie du grand Tout.

Soit, en termes moins poétiques, une solution encore plus optimale à la dissipation des tensions entre l'état local (le processus étudié) et l'état global (l'univers pris comme un tout).

Conclusion

Comme tous les autres systèmes, du plus petit au plus grand, le système solaire, une fois qu'on le sort du carcan simplificateur et idéalisant du mécanicisme, s'ouvre sur un spectre énorme de questions aujourd'hui sans réponses.

La mécanique gravitationnelle et les mécanismes physico-chimiques ne suffisent pas, loin s'en faut, pour résoudre toutes les énigmes que "notre" petit monde solaire nous pose.

Une approche résolument holistique et téléologique est indispensable si l'on veut dépasser les simplismes mécanistes.

 

Marc HALEVY, 31/10/2017

 

 

[1] Les physiciens parle de la tension entre l'état actuel et l'état attracteur.