Actualité - De l'Etre au Devenir - Mars 2025
Le 01/03/2025
D'où donc pour venir cette idée saugrenue (l'astrologie, par exemple) que c'est le macrocosme ("le Ciel") qui gouverne le microcosme ("la Terre") alors que le macrocosme, comme tout ce qui existe, n'est qu'émergences de microcosme.
C'est un peu comme si l'on se mettait à croire que les icebergs gouvernaient les molécules d'eau ...
L'origine de cette idée est mythologique et vient de l'image que l'on se fit de Dieux immenses et tout-puissants, résidant dans le Ciel et régnant, depuis là-haut, sur les mondes terrestres. Il est indéniable que tout influence tout ... et vice-versa. Et que le Tout est Un.
Mais l'origine, la source et le germe de tout ce qui existe et de toutes les influences entre tout ce qui existe n'est ni nano-, ni micro-, ni méso-, ni macro-, no gigascopique mais bien en amont de tout cela qui n'est que manifestations plus ou moins visibles et impressionnantes pour l'homme.
Il n'est nul besoin d'influences occultes et cachées pour expliquer les phénomènes qui adviennent ; l'ignorance humaine y suffit.
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Si l'univers est ordonné, il doit avoir un sens c'est-à-dire une direction et une signification, c'est-à-dire, encore, une vocation et une intention. S'il n'a pas de Sens, il n'a pas d'Ordre. Quand la Franc-maçonnerie régulière universelle affirme l'existence d'un Grand Architecte dans l'Univers, elle prend parti; le parti de répondre affirmativement à la question de l'Ordre et du Sens cosmiques. Autrement dit : elle prend le cosmos au sérieux. Le Kosmos grec n'est rien d'autre que l'ordonnance de l'univers, fruit de l'expression de son Logos. Le Kosmos (l'Ordre cosmique) appelle le Logos (le Sens cosmique)
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Le Regius, le plus ancien manuscrit connu parlant de Maçonnerie exprime ceci :
- Le maître maçon doit être loyal stable et sincère : on doit pouvoir se fier à lui ;… il doit payer les compagnons sans tricher ce que chacun d’eux aura mérité ; il n’exigera que le travail qu’ils peuvent faire pour le prix de leur salaire ;…il se tiendra droit, de manière à être juste pour tous…
- Aucun maître…n’abritera ni voleur ni assassin, ni personne de mauvaise réputation, car cela déshonorerait le métier.
- Le maître a droit de remplacer un homme du métier qui n’est pas aussi bon ouvrier qu’il faudrait, et prendre à sa place un homme plus habile, car un homme négligent peut nuire au renom du métier
- Dans le métier, un maître ne doit jamais en évincer un autre….,car notre métier est exigeant.
- Il ne supplantera donc pas un autre homme de l’ouvrage dont il s’est chargé….
- Car personne en maçonnerie n’en évincera un autre à moins que le travail soit très compromis.
- Un maçon doit être probe, où qu’il se trouve. Il ne blâmera pas l’œuvre d’autrui s’il tient à garder son propre honneur.
- Qu’il fasse un éloge équitable de l’œuvre, grâce au savoir donné par Dieu et la rendre encore meilleure en y collaborant parfaitement.
- Si le maître a un apprenti, il doit l’instruire complètement, …, de telle sorte qu’il connaisse bien le métier…
- Aucun maître ne doit avoir une équipe malhonnête et ne doit avoir de pécheur pour compagnon, quelque puisse être l’avantage qu’il puisse en retirer ;
- Ni souffrir qu’ils fassent de faux serments….
- S’il y manquait, il déshonorerait le métier et le ferait critiquer.
- Celui qui veut embrasser ce métier doit aimer Dieu et la sainte Eglise, et aussi le maître chez qui il vit…il aimera ses compagnons ;
- Personne ne doit être traître au métier ; … il ne doit causer aucun tort, ni à son maître, ni à ses compagnons ; et l’apprenti qui n’est pas libre, suivra à la même loi.
- Un incident peut avoir lieu entre quelques maçons ou bien entre tous ; par envie ou aversion s’élèvent de grandes discordes. Alors, le maçon doit, s’il le peut, fixer un jour pour la discussion… à la fin de la journée ; pendant les jours de congé on peut trouver un temps pour cette entrevue, de peur qu’en la plaçant un jour ouvrable on cesse de travailler. Amenez-les à se réconcilier pour que tous suivent la loi de Dieu.
- Si tu deviens responsable, reste loyal envers ton maître…Tu te montreras un vrai médiateur entre maître et compagnons, fais vraiment tout ce que tu peux sans distinction, car c’est justice.
- Si un maçon a une mauvaise vie, s’il est malhonnête dans son travail, et s’il calomnie ses compagnons pour s’excuser, il peut faire du tort au métier : sommez-le immédiatement et contraignez-le par tous les moyens de comparaître où bon vous semble, à l’assemblée.
- Vous l’inviterez à affronter ses compagnons, et s’il refuse de se présenter, il devra quitter le métier ; il subira le châtiment prévu dans les anciens temps.
- Un maçon connaissant bien son métier, qui voit un compagnon tailler une pierre et juge qu’il est sur le point de la gâter, lui viendra en aide autant qu’il peut, et lui montrera comment faire pour ne pas gâcher l’œuvre.
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Depuis quelque temps, je suis hanté par ce Pavé Mosaïque qui rassemble et symbolise toutes ces bipolarités du monde de la manifestation. Celles-ci ne sont, en fait, que des expressions locales, semblant contradictoires, de l'unique et seule réalité du Réel. Ce sont ces tensions entre le Noir et le Blanc qu'il faut dissiper pour atteindre la sérénité. Mais le chemin de cette dissipation est ascendant : il faut monter dans l'Ordre (Kosmos, en grec) supérieur en faisant émerger "l’œuvre" : le Temple de Salomon dont les prémices constituent le Tableau de la Loge posé sur le Pavé mosaïque, sous la voûte étoilée ... inaccessible.
Par sa binarité évidente, le Pavé mosaïque invite la ternarité qui transcende tous les binaires, il invite à la synthèse qui résout la thèse et l'antithèse ; il invite, une fois encore, à prendre le recul et la hauteur suffisants pour échapper à l'alternance successive et voir l'alternance conjonctive. Invitation à toujours dépasser les binaires (qui ne sont que bipolaires sans jamais être duels) et se placer plus haut, dans le ternaire.
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L'analogie est le moteur de l'intuition. Elle est d'ailleurs, le fondement de toute méthode initiatique et symbolique, ésotérique et mystique.
Effectivement, c'est un nouveau regard qui s'ouvre et qui fait voir le monde sous un nouvel éclairage (celui des impressions intuitives en plus de ceux, communs, profanes, de celui des perceptions sensitives, et de celui des conceptions intellectives).
L'analogie ouvre cette troisième porte et permet non pas de remplacer les deux autres regards, mais de les compléter d'où cette impression de prendre de la hauteur.
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La Matière, le Vie et l'Esprit ont des histoires indépendantes sauf sur un point : le niveau de complexité supérieur ne peut contrevenir aux lois du niveau inférieur. Cela signifie qu'à tout niveau supérieur de complexité, tout ce qui n'est pas interdit est permis et qu'une évolution fractale est inévitable.
Pour ce qui concerne l'Esprit, il est en gestation très tôt au niveau de la Vie (au niveau des animaux dits supérieurs, surtout), mais il ne naît vraiment qu'avec l'invention, par l'humain, du langage articulé (première strate). Une seconde strate s'enclenche avec la première invention de l'écriture en Chaldée entre -3400 et -3100 (l'écriture égyptienne, vers -3250, la chinoise, vers -1200 et la maya, vers -500).
L'Esprit prend son envol avec l'invention de l'imprimerie à caractères mobiles (d'abord des prémisses en Chine, au 11ème siècle ; en 1446, Davin de Caderousse, un juif d’Avignon demandait à Waldfogel des caractères hébraïques et c'est avec des impressions hébraïques que la typographie apparut en 1475 et 1496 dans plusieurs villes italiennes, portugaises, espagnoles, et au XVIe siècle, au Maroc, en Palestine et en Turquie ; à partir de 1448, Johannes Gensfleisch, né à Mayence qui a ajouté zum Gutenberg à son nom, travaille à mettre au point son procédé de l'impression).
Aujourd'hui, il entame son troisième saut de complexité avec la révolution algorithmique qui ouvre de nouvelles voies fractales aux développements de l'Esprit.
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On oublie trop souvent que la philosophie grecque ancienne a ses racines dans les mythologies, astronomies et astrologies chaldéennes (comme certains épisodes du livre de la Genèse biblique, d'ailleurs).
Tous les présocratiques, platoniciens, épicuriens et stoïciens ont été formés au Proche-Orient (Chaldée et/ou Egypte).
Lee seul (mais fabuleux) apport grec fut la rationalité c'est-à-dire de rendre un ensemble cohérent par l'usage de quelques règles relationnelles comme la logique.
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Beaucoup d'observateurs de l'histoire humaine, de ses cycles et bifurcations, confondent les symptômes et la maladie profonde.
Le plus bel exemple est fourni par la "révolution française" qui ne fut qu'une émeute parisienne ratée, due à la famine, ayant ouvert les portes à un tyran idéologue du nom de Robespierre, lui-même remplacé par un belliciste mégalomane avant que ne soit restaurée la monarchie ancienne, soit, en tout, une bonne vingtaine d'années de chaos qui a ensanglanté l'Europe entière.
Voilà pour le symptôme anecdotique. Quant à la maladie, elle s'appelle la fin de la montée en force de la Modernité (le 17ème et 18ème siècles), le début de son orgueilleuse exubérance (19ème siècle), avant son déclin et sa mort lente (20ème siècle).
Cette rupture entre génie et exubérance au début du 19ème siècle, n'est pas propre à la France, même si elle y prit une tournure plus violente et plus vulgaire qu'ailleurs (ce qui a eu pour effet d'accélérer le processus en peu partout en Europe).
Chaque paradigme d'environ cinq siècles passe par ces cinq phases séculaires : naissance, génie, croissance, orgueil et déclin.
Aujourd'hui, nous vivons les douleurs de la naissance du paradigme de la noéticité (21ème siècle) qui sera suivi de deux siècles glorieux (22 et 23ème siècle) avant que l'orgueil (24ème siècle) de le subjugue pour le mener au déclin (25ème siècle).
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Pour parler du futur, il faudrait connaître les mots (c'est-à-dire les concepts spécifiques) de ce futur.
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La droite et le cercle sont les figures les plus simples de la géométrie.
Il était logique que l'étude "géométrique" de l'histoire humaine (donc du temps) se fonde essentiellement sur les idées de linéarité et de circularité (ou, mieux, de périodicité).
La combinaison plane la plus simple de la droite et du cercle donne la spirale : une courbe d'allure périodique qui recoupe régulièrement les même quatre axes fixes, mais en des points de plus en plus éloignés de l'origine.
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Quelle différence y a-t-il, concrètement, entre inconscience" et "ignorance" ?
Tout aussi concrètement, cela signifie que "conscience" et "connaissance" sont synonymes.
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Le développement du Réel est celui d'une arborescence fractale : même matériau (cellulose), même logique (ADN), même intention (croissance et survie), mais des constructions totalement originales et imprévisibles (dues aux opportunités et accidents apportées par le milieu ambiant).
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L'évolution cosmique, dans sa globalité comme dans ses particularités, n'est pas un processus déterministe. Cela n'empêche nullement des répétitions et des imitations (pourquoi "réinventer la roue" lorsqu'elle existe déjà et que l'on sait s'en servir ?).
Tout ce qui peut être tenté, le sera. Tout ce qui est incompatible avec les fondements cosmiques, ne se fera pas. Tout ce qui est répétable, se répètera (à peu près). Tout ce qui est adaptable, le sera. Etc ...
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La plupart des prédictions, surtout à plus long terme, ne sont que des vœux pieux, de espérances ou des craintes.
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Je me sens très mal à l'aise avec tout ce qui tourne autour de l'astrologie. Je suis cosmologiste ce qui signifie que je ressens le Tout-Un comme un organisme global en pleine évolution à tous les niveaux (l'humain et le système solaire y sont proprement anecdotiques) ; il y a dans les fondements de l'astrologie comme une sorte d'anthropocentrisme que je ne peux pas accepter. L'humain n'est pas le centre de l'univers et il évolue comme le reste, selon les mêmes intentions et lois que le reste.
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Le 02/03/2025
La simplexité ...
Voilà sans doute le mot-clé qui symbolise le mieux la grande loi unique qui fonde le fonctionnement du Réel pour lui permettre d'atteindre sa perfection, sa plénitude, pour accomplir totalement son intention.
Atteindre la pus parfaite simplicité en construisant la plus virtuose des complexités.
Et ce selon les trois axes d'élaboration de cette perfection : la Substantialité qui en détermine la ressource (la substance fondamentale prématérielle), la Logicité qui en détermine la méthode (les règles fondamentales pré-physiques) et la Constructivité qui en détermine l'activité (les processus fondamentaux pré-spécifiques).
Ce principe de simplexité forme, probablement, le noyau central de l'Unité du Réel ; il est alors que l'Intentionnalité en est l'âme, le moteur évolutionnel.
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Le religieux n'a rien de spirituel !
Mais méfiez-vous du spirituel qui, en plus, se veut religieux ...
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De Simone Rodan-Benzaquen : "Empêchons l'étouffement de l'Occident, en pleine asphyxie"
"L’Occident suffoque, pris en étau entre des ennemis extérieurs qui testent sa résilience et des forces internes qui sapent ses fondements.
Depuis le 7 Octobre, le basculement est brutal. Une partie de la gauche, jadis universaliste, a sombré dans un naufrage moral : plutôt que de condamner l'horreur, elle l'excuse, la contextualise, la justifie. Israël, seul État juif et démocratique du Proche-Orient, est devenu l'incarnation du mal, ses citoyens des cibles légitimes. Hier encore, ces mêmes voix dénonçaient l'extrême droite ; aujourd'hui, elles défilent aux côtés d'islamistes, chantent l'intifada et font de l'antisionisme leur ultime marqueur identitaire.
Mais l'extrême droite n'est pas en reste. Jadis viscéralement antisémite, elle se pare aujourd'hui d'un philosémitisme de façade. Israël devient un totem de guerre culturelle, un instrument dans un affrontement où les Juifs ne comptent pas en tant que peuple, mais en tant qu'outil. Ceux qui se proclament aujourd'hui « amis d'Israël » sont les mêmes qui admirent Poutine, réhabilitent des figures antisémites et célèbrent un monde où la démocratie est perçue comme une faiblesse et la force comme seule valeur.
Et c'est là que tout se trouble. (...)
Les Juifs, révélateurs des convulsions démocratiques ...
Ce brouillage idéologique, cette tenaille entre marteau et enclume, n'est pas un accident. Laurent Bouvet parlait d'une « tenaille identitaire » : une extrême droite qui voit dans le pluralisme une menace existentielle, une gauche qui a troqué l'universalisme pour une lecture ethnicisée du monde. Deux pôles qui se radicalisent mutuellement et finissent par se rejoindre. Et dans cet engrenage, les Juifs sont, une fois de plus, le révélateur des convulsions démocratiques.
Depuis toujours, ils sont les premiers touchés lorsque les sociétés vacillent. Dans l'Europe du XIXᵉ siècle, leur émancipation fut le test des régimes libéraux. Dans les années 1930, leur persécution accompagna l'effondrement de la démocratie. Aujourd'hui encore, ils sont pris dans un étau idéologique : rejetés à gauche au nom d'un antisionisme obsessionnel idéalisé par les décoloniaux, instrumentalisés à droite dans une guerre civilisationnelle.
Mais ce brouillage ne fait pas que redessiner les clivages idéologiques – il rétrécit l'espace où les Juifs peuvent encore respirer. L'État juif et la diaspora juive ont prospéré dans un ordre où les démocraties libérales garantissaient un minimum de stabilité. Si cet ordre s'effondre, si l'Occident renonce à défendre ses alliés, si la tentation isolationniste l'emporte, si les valeurs qu'a jusqu'alors portées le monde libre s'effondrent, alors c'est tout l'équilibre de la sécurité qui vacille – en Israël comme pour le monde et les Juifs partout ailleurs.
Cet espace du centre, hier encore tenable, étouffe. Et pourtant, la ligne de fracture devrait être claire. Israël et l'Ukraine ne sont pas des abstractions idéologiques : ce sont les premières lignes d'un même combat. Deux démocraties assiégées, deux peuples qui refusent de plier. Deux tests pour l'Occident, qui joue ici sa cohérence et son avenir. L'espace du centre n'a jamais été un refuge, c'est une position en tension que des forces autoritaires et antagonistes veulent à tout prix renverser. Mais c'est pourtant bien là que se trouve l'Occident et la place des Juifs. C'est ici, dans ce creux, que se nichent nos valeurs. L'asphyxie guette. Mais il est encore temps d'empêcher l'étouffement."
En gros, huit continents : d'un côté, celui des sociétés libéralistes qu'est l'Euroland (Israël compris) ; du second côté, les quatre continents bellicistes (Américanoland, Russoland, Sinoland et Islamiland) ; du troisième côté, les deux continents pourvoyeurs de tout et de n'importe quoi (y compris du pire), à savoir l'Afroland et le Latinoland ; et du dernier côté, l'Indoland qui attend et voit venir.
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De Marc Nexon :
"Il y a aussi l'ADN politique de Trump, son projet politique qui lui permet d'être en phase avec Poutine. Les deux hommes viennent de deux univers très différents mais ce qui les rapproche, c'est qu'ils ont les mêmes adversaires : les démocraties libérales, les gens éduqués, les défenseurs des droits de l'Homme, les centristes. Les fondamentaux de Trump, c'est le rapport de force, l'État puissant, un point commun avec Poutine."
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Le 03/03/2025 (Anniversaire de mariage !)
De Pierre Haski, chroniqueur géopolitique :
"Le 20 janvier, le jour de l’investiture de Donald Trump, je commençais ma chronique France Inter par ces mots : « Nous changeons de monde aujourd’hui. Nous ne le réalisons pas encore vraiment, et on peut aisément prendre les premiers pas de Donald Trump comme ses habituelles excentricités, avant que la vie ne reprenne ses droits. Ça serait une erreur. Nous changeons VRAIMENT de monde. » Un peu plus d’un mois plus tard, nous y sommes. Les images hallucinante du bureau ovale sont la dernière manifestation de cette bascule du monde. Vers quoi ? La brutalité de Trump et Vance a au moins un mérite : précipiter la prise de conscience européenne, bien tardive mais enfin réelle. L’heure est vraiment historique, l’Europe n’a pas le droit à l’erreur dans le contexte périlleux de l’heure."
Oui ! Le continentalisation qui est au centre de ma pensée géopolitique depuis une bonne dizaine d'années, s'affirme aujourd'hui dans toute sa brutalité : le nouveau paradigme s'installe dans toutes ses dimensions et la continentalisation n'en est que la face territoriale (Substantialité), alors que l'IA (l'Intelligence Amplifiée) en est la face méthodologique (Logicité). L'Intentionnalité aussi, tout en préservant son principe intemporel d'accomplissement, prend un autre visage et passe du messianisme (de 400 à 2050) à l'eudémonisme (de 2050 à 3700). A moins que l'Unité humaine ne se désagrège et que l'aventure humaine ne s'arrête définitivement, comme se sont éteints les dinosaures.
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Les dictionnaires évoluent avec les époques ...
- "Femme : créature raisonnable faite de la main de Dieu pour tenir compagnie à l’homme." (Dictionnaire Furetière – 1690)
- "La vraie Religion est la Catholique, Apostolique et Romaine. Tous les cultes des faux Dieux ne sont que superstition, ne s’appellent Religion qu’abusivement." (idem)
- "Nègre. Nom donné spécialement aux habitants de certaines contrées de l’Afrique, ils forment une race d’hommes noirs, inférieure en intelligence à la race blanche" (Dictionnaire de Pierre Larousse, paru en 1875)
- "Un avare qui rapine sur tout, qui exige au-delà de la Justice." Un cliché que l’on prête également aux juifs, cela va de soi." (Dictionnaire de l'Académie française de 1694.
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De François Langot (Prof. d'économie) :
"Il n'est pas certain que le malaise français soit guéri si chacun voit son niveau de vie dépendre de moins en moins de son effort : avec de telles politiques, le sentiment de déclassement ne sera que plus profond"
La valeur de l'œuvre vient de la quantité et de la qualité de l'effort que l'on y investit. Le prix de l'œuvre sur les marchés dépend du besoin (réel ou imaginaire) que certains croient en avoir. Quant à la rémunération de l'effort, elle est une curieuse mixture des deux : de la valeur et du prix de l'œuvre réalisée.
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De "Stratégie et Avenir" – Flash 908 :
"Devant nos yeux, se déroulent des stratégies politiques et aussi sociales qui servent à manipuler les foules... Le Président des États-Unis, Donald Trump est un adepte des déclarations chocs et de l'utilisation de ces techniques de communication : La Méthode Madman Theory (Théorie du fou).
Le principe est simple : être imprévisible et irrationnel. Donne un avantage dans les négociations, cela permet d'intimider ses adversaires et les amener à faire des concessions"
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Dialectique de ma philosophie de vie …
- Qu'est-ce que vivre ?
- Accomplir la Matière, la Vie et l'Esprit qui nous habitent.
- Qu'est-ce qu'accomplir quelque chose ?
- En construire la plénitude.
- Qu'est-ce que cette plénitude ?
- C'est réaliser au mieux tous les possibles qui contribuent positivement à l'accomplissement du Réel, tant en soi qu'autour de soi.
- Que se passe-t-il si cette vocation intime se réalise ?
- On vit dans la Joie, on vit en Joie, on vit la Joie.
- Qu'est-ce que la Joie ?
- L'harmonie parfaite entre l'âme intérieure et personnelle, et l'Âme extérieure et cosmique.
- Qu'est-ce que l'âme ?
- Ce qui anime, ce qui fait vivre, ce qui fait évoluer, ce qui pousse à l'accomplissement.
- Qu'est-ce que la mort ?
- L'extinction de l'âme personnelle.
- Que se passe-t-il après la mort ?
- Toute la Matière, toute la Vie et tout l'Esprit continuent normalement de s'accomplir sans que tu n'aies plus aucun rôle à y jouer, mais où les conséquences de tes accomplissements se perpétuent en cascades infinies.
- Qu'est-ce que la mort ?
- Le contraire de la naissance comme deux points singuliers et insignifiants dans l'océan de la Matière éternelle, de la Vie éternelle et de l'Esprit intemporel.
- Qu'est-ce que la bonne vie ?
- Accomplir tout l'accomplissable.
- Qu'est-ce qu'une mauvaise vie ?
- Ne rien accomplir ou, pire, désaccomplir ce que d'autres accomplissent.
- Comment savoir ce qu'il y a à accomplir, ici et maintenant ?
- En constatant et en dissipant les tensions nocives entre les pôles du Réel.
- Qu'est-ce que le Réel ?
- Le Réel est l'ensemble de tout ce qui existe : connu ou inconnu, connaissable ou inconnaissable. Il est le Tout. Et ce Tout est unique, unitaire et unitif ; il est l'Un. Il est l'Océan unique qui unit entre elles toutes les vagues qui n'en sont que des manifestations. Car tout ce qui existe n'est que manifestation superficielle et indissociable du Réel-Tout-Un qui contient tout, englobe tout, transcende tout. Chaque chose qui existe, toi et moi y compris, n'est que manifestation superficielle, temporaire, passagère, particulier, singulier, provisoire ... du Réel qui s'exprime, se développe et s'accomplit au travers d'elle. Contrairement à e que l'on a longtemps cru, c'est le Réel qui se crée de l'espace, du temps et de la substance pour pouvoir s'y accomplir. Le Réel, en lui-même, n'est ni spatial, ni temporel, ni substantiel.
- Mais si tout est Un, tout est intégré à tout et rien n'est séparé de rien ?
- Comme les vagues à la surface de l'Océan. Tout ce qui existe (au sens humain de "chose") n'est que manifestation locale et temporaire du Réel-Tout-Un, uni à tout le reste indissociable et indissociée de tout le reste, cause et effet de tout le reste, inextricablement intriqué : le tout est un Tout qui ne forme qu'Un. Le sentiment d'altérité, de séparation, d'individualité n'est qu'une illusion utile (l'accomplissement de "quelque chose" contribue à l'accomplissement du Tout-Un), mais révèle aussi des fluctuations importantes de certains paramètres, fluctuations qui donnent l'impression d'une frontière, d'une séparation. Par exemple : vu d'avion, l'orée d'une forêt semble une ligne bien nette avec des frondaisons d'arbres d'un côté et avec de l'herbe de l'autre. Mais vu de près, les choses sont bien plus continues qu'elles ne le paraissent d'en haut ...
- Et Dieu dans tout cela ?
- Cette philosophie que je te décris est un monisme radical. Dieu n'est qu'un autre nom pour le Réel-Tout-Un lorsqu'on considère celui-ci au travers de notre sensibilité spirituelle. Je préfère, d'ailleurs, l'appeler "le Divin" que "Dieu" car ce mot "Dieu" a trop été galvaudé, tordu, falsifié par les religions dualistes (dites monothéistes). De plus, le mot "Dieu" évoque trop l'idée d'un "Dieu personnel", anthropomorphe, pure idole où ce "Dieu" ordonne, parle, écrit, fait des miracles (et contrevient ainsi à sa propre "Loi"), juge, punit, promet, récompense, sauve, damne, etc ... Non ! L'âge des superstitions est passé et, avec lui, l'idée infantile d'un "Dieu personnel" qui ressemble plus à un "maître d'école" qu'à la réalité du Réel pour laquelle l'humain et ses élucubrations ne sont que des détails infinitésimaux au sein d'une œuvre bien plus considérable.
(A suivre ...)
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Le 04/03/2025
Entre barbarie et tyrannie : la troisième voie de la communauté organique …
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Le Messie se confond avec le Destin : ce qui sauve n'est que ce qui doit advenir. L'orgueil humain n'accepte pas le monde tel qu'il est, il veut le réformer, le reformer ; et pourtant l'homme tel qu'il est, est le pur produit du monde tel qu'il est. Sent-on l'immense contradiction qui germe derrière cela ? Sent-on combien nier la qualité du monde revient, comme un boomerang, à nier sa propre qualité puisque celle-ci n'est que la manifestation et l'expression de la qualité du monde, ici et maintenant ? Dès lors que l'on rejette tout idéalisme, dès lors que l'on refuse de considérer deux natures ontologiques distinctes et tous les arrière-mondes qui les supposent, dès lors que l'on sort de tous les dualismes ontiques, force est d'admettre l'unité foncière de tout ce qui existe et advient et vit, force est de considérer tout cela comme l'expression multiple d'une logique unique, force est de briser la carapace des illusions humaines et de l'ouvrir au plus-que-soi. La joie de vivre, alors, naît dans le renoncement à ces orgueils ignares que l'on nomme libre-arbitre, devoir, moralité, responsabilité, et tant d'autres ; la joie de vivre, alors, surgit, lumineuse, de la simple acceptation du monde et de soi qui ne font qu'un, de la simple contemplation du Logos cosmique, de la logique d'évolution du Tout dont tout ce qui existe est la pure manifestation, la pure expression. Dans Humain, trop humain, Nietzsche avait réglé son compte à l'orgueilleux et fantasmagorique libre-arbitre humain : devant la Volonté cosmique - notion que lui avait soufflée Schopenhauer -, les velléités humaines sont dérisoires et illusoires. Le Messie se confond avec le Destin : ce qui s'annonce et qui sauve, c'est ce qui doit advenir. Et la liberté de l'homme - la vraie liberté de l'homme - consiste à vouloir ce Destin et à y contribuer magistralement. Nietzsche ne disait-il pas : "La liberté, pour quoi faire ?" ?
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Est divin ce qui engendre l'avenir, est devin qui comprend l'engendrement de l'avenir.
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La pureté au-delà de la moralité. Un nœud conceptuel fort (un paradigme comportemental) : pureté, sacralité, sainteté (verticalité) face au nœud triadique plus faible qui en découle : moralité, socialité, équité (horizontalité). La pureté vise à maintenir chacun dans l'intégrité de son devenir idiosyncratique et phylétique, selon les quatre dimensions corporelle (santé), émotionnelle (ataraxie), intellectuelle (lucidité) et spirituelle (sacralité).
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La totalité du monde microscopique (nucléaire et moléculaire, donc non sub-quantique) est décrit au moyen de six concepts observables et stables : le proton, l'électron, la lumière, la gravitation (même si elle y joue un rôle négligeable), la force électrofaible première (entre protons et électrons) et la force nucléaire seconde (entre produits de la force électrofaible). Comment reconceptualiser cet ensemble en renonçant aux lois de conservation et aux forces à distance, au moyen des quatre fondamentaux : intention, expansion, accélération, complexification … ?
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Le Télos (l'Intention) engendre le Logos (le Processus) qui se manifeste comme Topos (volumétrique), comme Tropos (dynamique) et comme Nomos (eidétique), qui, à leur tour, transforment le Chaos en Cosmos.
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De Georg Wilhelm Friedrich Hegel :
"Je ne suis pas propriétaire de ma vie."
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Politique, économique et noétique sont des mondes qui interfèrent mais ne se confondent pas. Les institutions politiques qui développent et fortifient les territoires, les entreprises économiques qui développent et fortifient les activités et les centres noétiques qui développent et fortifient les paradigmes, sont mus par des logiques et des dynamiques différentes, visent des objectifs différents, jouent selon des règles différentes, ont des horizons temporels différents. Tout cela peut converger naturellement pour donner une société harmonieuse, mais les moteurs de cette convergence échappent radicalement aux décideurs et dirigeants, à quelque "monde" qu'ils appartiennent.
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Ce l'on nomme aujourd'hui "l'intuition", s'appelait jadis du joli nom de "l'inspiration".
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Je suis le seul acteur sur la scène de ma vie. J'ai un rôle à y jouer. La trame du scénario est donnée … quelque part . Les parties les plus difficiles du texte sont écrites … quelque part. Il faut apprendre à jouer cette dramatique. Puis il faut jouer à la perfection pour connaître la joie authentique …
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Pour autant que tu sois sur le chemin de ton accomplissement, laisse venir les événements, les êtres et les choses. Ce qui doit arriver, arrivera au bon moment : partout la même grande logique d'accomplissement travaille et englobe tout ce qui existe. Développe ta capacité d'accueil au réel plutôt que ta capacité à inventer des futurs chimériques. Il n'y a rien à anticiper lorsqu'on est prêt à tout recevoir. Tous les vents son favorables à celui qui est prêt à aller n'importe où, c'est-à-dire ici et maintenant.
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L'esprit de légèreté … La profonde légèreté est tout sauf de la superficialité, de la futilité, de la frivolité. Est léger tout ce qui s'est désencombré. La légèreté commence là où commence le détachement, là où priment, sur tout le reste, l'ici et le maintenant, là où se meurent l'angoisse et l'anxiété, la nostalgie et l'utopie, le remord et le regret.
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"Je suis ce qu'il me faut être." J'accomplis mon propre destin et "je" est ce destin même. Je deviens qui je suis. Je réalise ma propre promesse … "Je deviendrai ce que je deviendrai" (Ex.:3;14). Le concept de "destin" ne peut, en aucun cas, être assimilé ni à déterminisme, ni à fatalisme … bien au contraire, mon destin n'est que l'ensemble des potentiels que je porte. Il est l'expression de mon idiosyncrasie phylétique. Si je ne réalise pas ces potentiels qui sont, à proprement parler, des dons, je trahis mon destin et je rate mon existence. Le destin est le bagage, il n'est jamais le voyage. Le destin est le viatique d'une existence. Mon destin ouvre tous mes possibles et ferme tous mes impossibles (ces dons que je ne possèderai jamais). Entre tous mes impossibles, mes possibles ouvrent des myriades de chemins accessibles. Je peux même choisir de n'en utiliser aucun et de rester là, assis, immobile, mort. Mais si je choisis de marcher et de naviguer entre mes impossibles avec mes possibles, alors ma liberté est totale … si je le veux.
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En remplaçant la notion artificielle et stérile de vérité par la notion existentielle et puissante de fécondité, émerge l'idée d'un art de la connaissance (une noétique, donc).
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N'est "vrai" que ce qui est fécond. Il convient donc de fonder une logique de la fécondité. Non plus une logique qui garantisse que le vrai induise du vrai, mais bien une logique qui garantisse que le fécond engendre du fécond.
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La question du moraliste : la valeur d'un acte doit-elle se juger à son résultat, à son intention ou à sa perfection - ou selon ces trois aunes à la fois ?
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La question n'est plus : quels sont ces objets, ces sujets et ces phénomènes qui les relient (interactions, interférences, forces) ? La question est devenue : de quel processus profond et sous-jacent tous ces objets, sujets et phénomènes sont-ils la manifestation ?
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Il y a trois acteurs en présence : l'élite aristocratique (les hommes nobles), l'élite démagogique (les hommes envieux issus de la populace qui sont les hommes de pouvoirs) et la populace.
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L'Intention cosmique induit une tension globale qui contraint mais ne détermine pas les évolutions locales qui, toutes, suivent la voie la plus simple pour elles.
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Passer de la causalité analytique (ceci est l'effet de cela) à une causalité holistique ou hologrammique (ceci est l'effet de ce que devient tout le reste depuis toujours : chaque événement est la résultante de tous les autres événements depuis la nuit des temps). Passer d'une causalité déterminante (chaque événement induit un seul possible) à une causalité contraignante (chaque événement induit, en même temps, un éventail de possibles et un champ d'impossibles).
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La philosophie se divise, historiquement, en deux courants inconciliables, selon le choix du point d'appui initial de toute la démarche : le premier pense tout au départ de soi alors que le second pense tout au départ du Tout.
Le premier dit : "Je suis - et, de là, s'amorce le voyage vers le tout : seul le moi est réel et le reste n'est qu'apparences, y compris le tout".
Le second dit : "Tout est - et, de là, s'amorce le voyage vers le moi : seul le tout est réel et le reste n'est que manifestations, y compris le moi".
La très grande majorité des philosophes occidentaux appartiennent au premier courant, surtout avec Socrate pour l'Antiquité, et avec Descartes pour la Modernité.
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La structure, c'est - étymologiquement - ce qui est en train de bâtir, c'est ce qui donne forme à ce qui se construit. La structure, c'est le moteur intime et ultime de tout processus. Les structures profondes de l'univers induisent le processus cosmique qui, au fil du temps, engendre des objets (de la plus petite des particules à la plus immense des galaxies) et des interactions entre ces objets (ces interactions sont représentées sous forme de champs, de forces, d'interférences, etc …) et des corrélations entre ces interactions (ce sont ces corrélations entre interactions que l'on nomme "les lois de la physique").
Le système est la mise en œuvre de la structure au service de l'intention.
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La raison subjective est la raison humaine : cette faculté d'agencer des concepts et propositions dans des architectures logiques. La raison objective est la raison cosmique : cette propriété du Tout de se construire en cohérence en mettant en œuvre une structure profonde. Le problème de la philosophie et de l'épistémologie est triple :
- La raison subjective existe-t-elle vraiment ou n'est-elle qu'une "ruse" de l'illogisme ?
- La raison objective existe-t-elle réellement ou n'est-elle qu'un fantasme de la raison subjective ?
- Ces deux raisons, si elles existent, sont -elles identiques, compatibles ou étrangères ?
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Le cosmos est dirigé par cette intention, unique et immanente, de vouloir, en tout, augmenter le spectre des possibles. Augmenter le spectre des possibles ! Principe de fécondité maximale comme pendant au principe de moindre action.
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Moine ou militant sont tous deux des faibles face au réel tel qu'il est ; l'un veut le fuir, l'autre veut le réformer. Mais qu'ils le veuillent ou non, ils en restent prisonniers. La solution est dans le "non-agir" taoïste …
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Une vie plus saine, plus simple et plus joyeuse … un résumé radical et compact du défi majeur de notre époque.
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Ce qui a valeur, ce qui fait valeur n'a de valeur que pour soi et ne peut donc être vendu à quelque autre. Ce point est capital : n'a de réelle valeur que ce qui n'a valeur que pour moi. Tout ce qui est échangeable, achetable ou vendable, ne peut être qu'utilitaire, alimentaire. Mais ce qui me construit, ce qui me grandit, ce qui m'accomplit passe toujours par ma volonté à moi, par mon effort à moi, par la difficulté vaincue par moi, et tout cela n'a de valeur que pour moi. Qui achètera la sueur que j'ai mise à atteindre une idée, à apprendre un geste, à vaincre une difficulté, à trouver une aiguille dans une botte de foin, à surmonter une peur ?
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On fait erreur, souvent, en désignant l'énergie comme une substance : l'énergie est la mesure d'une activité. Plutôt que de parler de transformations d'énergie, il vaudrait mieux parler de transferts d'activité. De même, la masse n'est que de l'activité encapsulée. Il n'y a pas de substance universelle autre que le processus cosmique lui-même (le Tao de la pensée chinoise).
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Il y a toute une éthique de l'œuvre à accomplir (donc du devoir) qui balaie toutes les éthiques de la personne (donc des droits).
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Les verbes (les processus existentiels) sont des sujets de méditation bien plus essentiels et profonds que les substantifs (les objets conceptuels).
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Plus la reliance verticale (spirituelle) est faible, plus la reliance horizontale (écosystémique) sera pauvre. Chacun devrait se construire, d'abord, dans sa propre verticalité pour l'enrichir, après coup, d'une horizontalité minimale. Or, nos systèmes éducatifs font précisément l'inverse : on socialise intensément (jusqu'à cette nausée qui favorise la barbarisation) et on déspiritualise à tout-va (jusqu'à favoriser toutes les fuites hors du Réel).
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Dans le Réel, tout est cycle : naissance croissance, apogée, déclin, mort. Comme les vagues à la surface de l'océan. Qui plus est, dans le Réel, tout est cycles intriqués : cycles courts au niveau microscopique (mes cellules, cette pâquerette), cycles moyens au niveau mésoscopique (mon existence, ce chêne), cycles longs au niveau macroscopiques (ma famille, cette forêt), etc … Qui plus est, plus on monte dans l'échelle des complexités, plus cette cyclicité est marquée et prégnante : elle est faible au niveau minéral, plus puissante au niveau vital et extrêmement forte au niveau mental. Pourquoi complexité et cyclicité sont-ils si intimement liés ?
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Il y a un Réel et non pas du Néant (le Néant n'existe pas par définition).
Et ce Réel est Un qui est pure intériorité, excluant toute forme d'extériorité, même vide (il ne s'agit donc pas d'un univers fermé et limité, plongé dans un espace géométrique pur et vide).
L'Un est Tout.
Cet Un-Tout est ternaire et se manifeste par un Corps (Essentialité), par un Esprit (Intentionnalité) et par une Vie (Existentialité) qui est aussi ternaire : elle est une substance qui est Substantialité, une méthode qui est Logicité, et une activité qui est Constructivité.
Ce Corps, cet Esprit et cette Vie ne font qu'Un.
Cela signifie que cette Vie cosmique de l'Un travaille au service de l'Essentialité intemporelle du Corps de l'Un et de l'Intentionnalité intemporelle de l'Âme de l'Un.
Elle s'exprime, en elle-même, au travers d'une manifestation substantielle (Substantialité), méthodique (Logicité) et active (Constructivité), en vue d'accomplir son Intentionnalité au départ de son Essentialité.
Une métaphore permettra peut-être d'éclairer le tableau : tout se passe comme un germe (Essentialité) qui se déploierait (Constructivité) selon des règles bien claires (Logicité) et qui deviendrait un "arbre" de plus en plus sophistiqué (Intentionnalité), en produisant lui-même sa propre ressource (Substantialité).
Le Réel est ce processus de déploiement global (unique, unitaire, unitif) et fractal (arborescent), lui-même alimenté par un germe central (Essentialité) producteur de "sève" génératrice de ressources (Substantialité) qui s'accumulent dans les cernes de bois mort sous le cambium vivant, font grandir l'arbre et lui permettent de se développer fractalement en bourgeons, rameaux, feuilles, fleurs et fruits ... sur des niveaux ascendants de simplexité.
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Où en est l'humanité ?
Prologue : Il faut dépasser Hegel …
Du temps biblique qui va, linéaire, de la Création à l'Apocalypse, au temps hégélien qui est dialectique, en passant par le temps cyclique des philosophes grecs, poétisé par Hésiode dans "Des travaux et des jours", le temps de l'histoire a toujours intrigué … et inspiré tous les "voyants" qu'ils soient prophètes, aruspices ou charlatans.
En réalité, le temps des humains est quadruple.
Il y a le temps immobile de ce qui ne change pas ou si peu, au point de passer inaperçu : manifestation subtile et ténue de l'intemporalité sous-jacente.
Il y a le temps linéaire de ce qui évolue inexorablement en suivant la flèche du temps, toujours dans le même sens : ainsi, sur notre Terre, l'évolution marche inexorablement de l'élémentarité à la complexité.
Il y a le temps cyclique des jours, des lunaisons, des années, des générations, des paradigmes, des civilisations, des ères …
Et il y a le temps chaotique des événements qui forment l'écume de l'histoire humaine.
C'est le temps cyclique qui forge l'histoire des humains et ses rythmes bien plus réguliers et récurrents qu'il n'y paraît. Les changements de cycles, tels que nous en vivons un actuellement, est une période chaotique, turbulente et tumultueuse, riche en peurs, en résistances, en innovations et en défis. Tous les demi-millénaires, environ, un tel basculement se produit … ainsi, en Europe : la fin des cités grecques, la chute de l'empire romain, l'éclatement de la christianité, la renaissance … et aujourd'hui qui ne porte pas encore de nom.
Première partie : La structure du temps humain. Une philosophie de l'histoire.
Le temps naturel sur la Terre est gigogne : les heures, les jours, les semaines, les lunaisons, les saisons, les années solaires, les cycles chromosphériques solaires, les glaciations, …
Le temps culturel de l'humanité l'est tout autant : le système humain, comme tous les systèmes complexes, connaît ce que les physiciens appellent des "fréquences propres" avec leurs harmoniques.
Tout ce qui vit, connaît une naissance, une croissance, une maturité, un déclin et une disparition. C'est vrai pour notre galaxie, pour cet arbre, pour mon existence personnelle, pour le paradigme socioculturel qui est encore le nôtre aujourd'hui et que l'on appelle encore "la modernité". Et ces durées de vie sont, pour chaque espèce, à peu près constantes et nommées espérance de vie moyenne. Elle est de 84 ans pour les personnes humaines … et elle est 567 ans (en moyenne, sans précision aucune évidemment) pour les cycle paradigmatiques.
On le montrera, le cycle de base de la vie humaine, tant personnelle que collective, est de sept ans. Et les cycles de vie, à toutes les échelles de temps, forment des groupes de trois : le premier qui va au bout de la découverte (le cycle du "génie"), le second qui va au bout de l'exaltation (le cycle de "folie") et le troisième qui va au bout de l'usure (le cycle de "catastrophe") … et ensuite un nouveau cycle de génie émerge pour relancer la dynamique sur un échelon supérieur de complexité.
L'histoire humaine n'est pas déterministe. Elle se construit comme se construit un édifice, couches après couches. Mais l'on sait tous qu'un édifice, pour être solide, durable et splendide, doit obéir à certaines règles harmoniques qui rythment ses structures intimes pour lui donner consistance et cohérence.
Ce sont ces règles harmoniques qui seront étudiées dans cette première partie.
Deuxième partie : La logique de l'histoire de l'humanité.
L'histoire humaine est une concaténation et une imbrication de paradigmes; la première partie de l'ouvrage, ci-dessus, l'aura montré. Mais quelle est la logique globale qui anime l'évolution socio-culturelle et politico-économique de l'humanité. Existe-t-il une telle logique ou est-ce le hasard ou la folie des humains qui guident une éternelle fuite en avant. La suite des époques qui se suivent sans se ressembler, est-elle cohérente ? Y a-t-il une logique constructive dans l'histoire humaine ? Pourquoi cette humanité échapperait-elle à cette logique interne qui guide l'évolution de tous les processus complexes ? La physique de la complexité connaît bien les modèles pour comprendre "l'âme" (ce qui anime) de ces processus. L'histoire humaine n'y échappe pas.
Chaque époque se façonne, comme elle peut, avec ce qu'elle peut, en tentant de dissiper les tensions, naturelles et culturelles, qui manifestent les divergences entre ses cinq pôles (universels) constitutifs :
- une généalogie : tout processus est accumulatif et constitue une mémoire ; tout est toujours la suite de ce qui a précédé, en continuité ou en rupture …
- une téléologie : tout processus est animé par une intention, un projet, une vocation ; quand il construit un temple, l'architecte vise la réalisation d'une idée imaginée sur ce qu'il a vu et appris …
- une écosystémie : tout processus ne peut se construire qu'en absorbant des territoires et des ressources qui sont hors de lui, qui lui sont extérieurs, avec lesquels il doit négocier des relations pacifiques et harmonieuses, respectueuses et équitables …
- Une axiologie : tout processus doit se donner des règles, des méthodes, des modèles afin de rendre son évolution la plus optimale possible, dans le respect de soi et de l'autour de soi, avec intelligence et éthique …
- Un métabolisme : tout processus se construit, jour après jour, poussé par les quatre pôles qui viennent d'être décrits ; il doit trouver son "meilleur chemin" vers son destin en développant les activités nécessaires et utiles à ce dessein …
Ces cinq moteurs constituent les piliers fondamentaux de ce que j'ai appelé le constructivisme historique.
Lorsqu'on applique ce modèle très général à l'histoire humaine, on comprend immédiatement les ruptures et défis qui sont les ferments terribles de notre époque chaotique : l'effacement de l'histoire (et se réinvention fallacieuse) est en cours, le mythe du progrès est mort, l'épuisement écologique de la planète est patent, la science et l'éthique sont moquées et les activités sont partout en berne ou en délire …
Nous vivons la fin de plusieurs cycles d'ampleurs différentes, tant paradigmatiques que civilisationnelles !
Troisième partie : L'âge adulte de l'humanité.
Et c'est là, la grande chance de notre époque. Il faut faire son deuil du paradigme moderne et de la civilisation évangélique, … voire de l'ère scripturale qui a débuté il y a plus de cinq mille ans, car la révolution numérique n'est peut-être plus de l'ordre de l'écriture.
Oui, c'est là une grande chance qui arrive si rarement dans l'histoire humaine : la conjonction de trois aboutissements qui appellent un renouveau, un nouvel âge de l'humanité.
Il convient donc de s'atteler à reconstruire l'humanité sur un échelon supérieur de l'échelle de la complexité. C'est maintenant et c'est notre responsabilité. Dès lors qu'un processus arrive en fin de vie et que l'on entre en zone chaotique, il n'y a que deux issues possibles : l'effondrement et la "fin des temps" promise par les collapsologues, ou l'émergence, la sortie du chaos "par le haut" avec de nouveaux paradigmes qui doivent maintenant être fondés.
La civilisation antique avait découvert la pensée : c'était l'enfance curieuse et le cosmocentrisme.
La civilisation évangélique avait imaginé de multiples esquisses pour un monde et un homme nouveaux : c'était l'adolescence rêveuse et l'anthropocentrisme.
Une nouvelle civilisation doit émerger maintenant, sans rien renier de sa généalogie : ce sera la maturité sérieuse et le téléocentrisme.
Qu'est-ce que le téléocentrisme ? La volonté non plus de vénérer les forces du cosmos (cosmocentrisme) ou de tout ramener au salut/bonheur des humains (anthropocentrisme), mais bien celle de donner du sens et de la valeur à ce que l'humanité fera au service de ce qui la dépasse immensément, au service de la Vie et de l'Esprit.
Les temps du nombrilisme et du narcissisme (euphémiquement appelés "humanistes") sont révolus : il est temps que les humains donne sens et valeur à l'humanité qui, au fond, n'est qu'un surgeon local et éphémère des puissances de Vie et d'Esprit qui animent le Réel.
Il faudra choisir ce qui, dans la généalogie humaine, doit être réactivé (sans rien oublier). Il faudra définir quelle téléologie mettre en avant : l'humanité au service de quoi ? Il faudra redessiner les rapports entre les humains et le Réel autour d'eux (la Nature), et sortir des logiques de pillage et de saccage. Il faudra reconstruire les rapports entre les humains et le Réel en eux (l'Ethique), et dépasser toutes les idéologies, tous les esclavages et toutes les idolâtries. Il faudra enfin refonder tout le métabolisme global de l'humanité et relancer les économies, les technologies et les activités quotidiennes, au sein d'une mosaïque humaine qui fonctionnera de façon réticulée et fractale.
La perspective est incroyablement complexe, mais, au fond, il n'y a rien de très compliqué là-dedans !
Epilogue : Le monde en 2050.
En guise d'épilogue, un petit exercice de prospective. La paradigme moderne est en train de mourir. Nous sortirons, vraisemblablement, de la période chaotique entre 2025 et 2030 (la pandémie coronavirale a sans doute été un déclencheur puissant) et nous saurons, alors, si les collapsologues de l'effondrement avaient raison, ou si la prospective d'une émergence aura triomphé (ce dont je ne doute pas).
Si l'on se place dans ce second scénario, le seul qui soit positif et porteur d'avenir, la question posée est : comment fonctionnera le monde vers 2050, lorsque les gravats et la poussière de l'effondrement moderne seront retombés.
Exercice sans doute hallucinant et exaltant … !
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Le 05/03/2025
Extraits d'une interview de moi réalisé par Pierre Bonmarchand lors de la pandémie de covid d'il y a quelques années ...
- La spiritualité, c'est en fait accepter d'oser quitter le monde des apparences qu'est le monde du confort, et accepter de passer un pont étroit et difficile pour atteindre un autre monde conjectural, qui s'appelle la réalité du Réel.
- Le réel se suffit largement à lui-même. Ça, Clément a tout à fait raison. C'est nous qui devrions plus le respecter et plus comprendre que c'est le réel qui est magique. C'est le réel qui est la source de la spiritualité. Il ne faut pas chercher en dehors du réel ce surnaturel qui finalement est beaucoup plus fade et beaucoup moins intéressant que le réel lui-même, qui est infiniment plus riche et complexe qu'on ne peut l'imaginer. Donc oui, j'ai un amour définitif pour le réel, pour le réalisme, mais un réel spiritualisé qui est pour moi extrêmement clairement le Grand Architecte de l’Univers, pour dire les choses dès le départ. C'est qu'il y a dans le réel un principe d'évolution et un principe de cohérence qui, pour moi, est le Grand Architecte de l’Univers au sens vrai du terme. C'est ça qui fait l'architecture du cosmos dans lequel nous vivons, où on trouve de la matière, on trouve de la vie, on trouve de l'esprit. Et tout ça est effectivement étagé à des niveaux de complexité croissants.
- La grande découverte intéressante que nous ont permis ces historiens, c'est de découvrir que oui, il y a des rythmes dans l'histoire de l'humanité. Il n'y a pas que des rythmes ; tout n’est pas cyclique, mais il y a des cycles dans l'histoire humaine. Des cycles qu'on appelle paradigmatiques, ce qui fait référence à la notion de paradigme, autrement dit, les fondamentaux sur lesquels une société se construit et fonctionne à un moment donné. Et en fait, on a découvert grâce à ces historiens que la durée de vie d'un paradigme, est finie comme tout ce qui existe. Toi, moi, cet arbre… On a tous des durées de vie limitées et qui sont à peu près toujours du même ordre de grandeur pour tous les individus d'une même espèce. Donc tous les chênes ont à peu près la même durée de vie. Tous les hommes ont à peu près la même durée de vie, la même espérance de vie. Ce n'est pas trois secondes et ce n’est pas huit siècles, c'est de l’ordre de quatre-vingts ans pour les êtres humains. Ça vaut aussi pour les paradigmes. Et on a découvert que la durée de vie moyenne d'un paradigme de l'histoire humaine, c'est 550 ans. En moyenne! Ce n'est pas l'horlogerie suisse !! Et ça veut dire que tous les 550 ans, l'ancien paradigme n'est plus adéquat par rapport à l'évolution de l'environnement (parce que parties prenantes d'autres cycles, plus profonds), et donc il cède la place à un nouveau paradigme qui doit être construit de main d’hommes ! Ce n’est pas un coup de baguette d'un Dieu quelconque qui va faire qu’on va changer de paradigme. C'est nous qui, quelque part, devons faire le deuil de l'ancien paradigme. Et faire le deuil d'un paradigme n'est pas simple. Et ensuite, il faut se mettre à en construire un nouveau.
- Un paradigme, par définition, engendre une société qui a ses systèmes de régulation liés à ce paradigme, et qui font que ça se passe plutôt bien, plutôt dans une zone d'équilibre à peu près stable. Sauf que quand un paradigme s'affaiblit parce qu'il n'est plus en adéquation avec la réalité du monde autour de lui, ses systèmes de régulation ne sont plus opérationnels. Et c'est bien ce qui se passe ! Regardez autour de vous ! Regardez la régulation politique qui ne se fait plus. Regardez la régulation morale qui ne se fait plus ! Regardez la régulation juridique qui ne se fait plus ! Regardez les régulations économiques qui ne se font plus non plus ! On est bien en train de sortir des systèmes régulatoires d'avant, et le nouveau paradigme n’est pas encore là pour instaurer ses propres systèmes de régulation. Quand il y a plus de régulation, ça s'appelle le chaos !! Nous sommes dans une zone de « chaotisation » du monde, entre deux paradigmes. C'est ce que nous vivons là aujourd'hui. Alors j'en viens maintenant à la crise sanitaire et à la pandémie. La pandémie n'est jamais qu’une des multiples expressions de cette chaotisation. Mais au-delà des pandémies, il y a toutes les autres dérégulations : quand on parle de dérèglement climatique, c'est de la chaotisation ! Quand on parle de la dérégulation des océans, c'est de la chaotisation ! Quand on parle de la perte de biodiversité, quand on parle de déforestation, etc., on est bien dans la chaotisation, et pas seulement au niveau de la relation avec la nature, mais aussi dans les relations intra-humaines. Quand on voit aujourd'hui l'espèce de marasme géopolitique, on ne sait plus qui est ami ou ennemi de qui ? Qui va taper sur la tête de qui ? Quand on voit tous les marasmes économiques liés à la guerre des monnaies, à la guerre des technologies et la guerre des normes, etc. ; on est bien dans un système complètement chaotisé. Et donc je pense que si on met tout ça ensemble, on se dit que oui, nous sommes donc dans une zone chaotique qui est normale : on n’est plus dans l'ancien paradigme, on n'est pas encore dans le nouveau.
- Qu’est-ce qu'un paradigme ? C'est une forme d'ordre momentané (550 ans en moyenne). quand un paradigme se met en place, qui il émerge du chaos qui le précède ; il est une émergence ("émergence" est le mot technique pour exprimer ce surgissement d'un ordre nouveau à partir du chaos laissé par le paradigme précédent en effondrement). Pour sortir du chaos par le haut, il faut qu'il y ait émergence. Un nouvel ordre se met en place, mais qui n'est pas radicalement inédit et étranger aux ordres précédents. Il y a une espèce de récupération du bon, d'élimination du mauvais. Finalement l'histoire humaine - et c'est ce qui est fascinant à chaque bifurcation -, crée un nouveau paradigme, enrichi en termes de complexité, qui monte dans l'échelle de complexité. C'est ça qui fait la richesse de l'histoire humaine.
- Je ne suis pas du tout créationniste. En bon kabbaliste que je suis, je suis plutôt « émanationniste », plutôt que créationniste. Enfin, cela étant mis de côté, ce que tu viens de dire m'oblige à faire un petit retour en arrière. Quand on a travaillé avec les historiens, ils nous ont parlé à nous, physiciens obsédés par la notion de temps, par la dimension temps, ils nous ont parlé du temps en disant qu'en fait, il n’y avait pas un temps, mais quatre temps. Et ça, c'est vraiment tout à fait passionnant. Ils disent que dans l'histoire humaine, il y a :
- Le temps immobile, c'est-à-dire ce qui ne change pas. Ce qui est atemporel ou intemporel. Il y a un certain nombre de données, les lois de la physique par exemple. Même il y a un million d'années, tu lâchais une pomme d'un pommier, elle tombait par terre. Exactement la même chose que ce qui s'est passé pour Newton . Donc on a de l'intemporel. Un temps intemporel, ce qui est peu curieux et paradoxal comme expression.
- Il y a un temps dit « linéaire » et c'est là où je vais en venir à ta question. Le temps linéaire, c'est que, qu'on le veuille ou non, cycle ou pas, il y a une croissance dans l'histoire des hommes et dans l'histoire du cosmos. C'est à dire qu'on part de quelque chose qui est extrêmement rudimentaire au moment du Big Bang . Mais qui a progressivement évolué par structurations et par organisations successives jusqu'à donner des biomolécules extrêmement sophistiquées, qui s'assemblent pour donner quelque chose de fabuleux, qui s'appelle une cellule. Une cellule, ça s’assemble pour donner un truc fabuleux qui s'appelle un organisme ; et les organismes s’assemblent pour trouver des trucs absolument dingues, qui s'appelle des communautés de vie, des langages, des pensées et de la culture, etc. Donc on sent bien qu'il y a un mouvement qui est « dit linéaire ». En fait, il n’est pas linéaire, il est plutôt exponentiel en termes de complexité. Enfin bon, ça s'appelle le temps linéaire.
- Et puis y a le temps cyclique, mais ça j'en ai parlé là tout de suite : tous les 550 ans y a un effondrement suivi d'une émergence. Et là encore, c'est un petit « Ordo ab Chao », mais qui est la répétition en petit, du « Ordo ab Chao » du Big Bang par exemple. Et donc, il n’y a pas contradiction entre le fait que, d'une part, il y ait un phénomène global massif sur la totalité du temps linéaire, et que, régulièrement, il y ait des mini Big Bang qui se reproduisent tous les 550 ans (qui sont aussi des « Ordo ab Chao »). Donc il y a, comme tu le disais, un côté fractal ou un côté hologrammique entre les deux, et tout ça est très cohérent,
- J'ai oublié de vous parler du quatrième temps des historiens, qui est le temps événementiel ou le temps chaotique (Tiens, encore une fois ce mot qui est là !!). C'est l'actualité, c’est-à-dire ce qui occupe pas mal de notre temps de vie de tous les jours, mais qui est complètement insignifiant et qui n'a aucun intérêt sur le long terme.
- Quand je discute avec mon ami Edgar Morin, je lui propose l'idée que l'histoire de l'univers a nécessairement besoin d'un attracteur qui est une intention. Je n’ai pas dit une finalité, mais une intention. Il n’y a pas de raison qu'il se passe quelque chose, s’il n’y a pas de bonne raison pour que ça se passe. Autrement dit, s'il n'y a pas quelque chose qui s'appelle un attracteur intentionnel, il n’y aura rien, il n’y a aucune raison qu’il y ait que ce soit, qu’il n’y ait aucune évolution. Et quand je dis ça, ça l'énerve parce que, comme il est un athée matérialiste de bon sens et de bon sang, il me dit « Ah non ! L’idée d'intention, je ne peux pas accepter ! Tu te rends compte, ça fait appel quelque part à un « Deus Ex Machina », ça fait appel quelque part à une notion d'un Dieu Créateur ». Alors, je lui dis : « Edgar, je ne te parle pas d'un Dieu Créateur, je te parle de quelque chose qui est immanent au Cosmos et quelque chose qui est une intention, quelque chose qui est une espèce de puissance d'autoréalisation, d'auto-accomplissement, d'autocréation qui est à l'œuvre à l'intérieur même de la nature. Je ne te parle pas d’un Dieu extérieur ! » C'est là où je te rejoins complètement, enfin où il [Edgar Morin] te rejoint complètement. Il dit : « Oui, mais alors n'appelle pas ça intention ! Appelle ça Le Mystère !! » Alors je lui réponds que je ne vois pas trop quel est l'intérêt de changer de mot pour dire la même chose ! Maintenant, si on veut appeler ça Mystère, moi ça me va bien, y a pas de souci… Mais moi je préfère intention, parce que ça me parait plus accessible que, par définition, un Mystère, qui, lui, est inaccessible… Et moi, je ne peux pas accepter trop l'idée que je ne puisse pas « atteindre la pensée de Dieu » pour reprendre l'expression d'Einstein ?
- Face à un problème complexe, la plus mauvaise solution est la solution compliquée. La seule bonne solution à un problème complexe, c'est une solution simple. Je n'ai pas dit facile, parce que la simplicité n'est pas du tout facile. C'est une vraie ascèse. C'est une vraie difficulté d'atteindre la simplicité, mais la seule bonne réponse à un problème complexe, c'est la simplicité. Qu’est-ce que ça veut dire complexe ? Il faut retourner l'étymologie, comme toujours. Comme j'ai été formé à l'école philosophique, il faut toujours prendre un mot et aller voir d'où il vient. Complexité, c'est « Cum plexus » et Plexus, ça veut dire nouer, ça veut dire tisser : « ce qui est tissé ensemble ». La différence entre quelque chose de compliqué et quelque chose de complexe, c'est que dans un système complexe, les relations entre les composants sont au moins aussi importantes, si pas plus, que les composants eux-mêmes. Alors que dans un système compliqué (ou l'autre mot que nous utilisons pour dire un système compliqué : un système « mécanique »), un système mécanique, il y a de très faibles interactions entre ces composants. Un moteur, on peut toujours le démonter et le remonter. Je veux bien qu’un de vous se prête à un jeu simple : je prends un scalpel et je le découpe en tranche. Je vais bien le démonter. Pour le remonter, après, ça va être une autre affaire… Il est extrêmement clair que un moteur de camion il est réversible, on peut le démonter et le remonter. Un organisme vivant, il n’est pas démontable et remontable. Et la chirurgie sait très bien qu'il y a des limites à ne pas dépasser et qu'à partir d'un certain moment, il n'est plus remontable, et donc on il ne faut pas aller trop loin. Et c'est ça, tout l'art du chirurgien. Voilà la complexité, c'est ça. Un système complexe, c'est quelque chose qui n'est pas un assemblage de ses composants, mais qui est une fusion dans une unité, une entité nouvelle, globale et intégrée de choses qui, avant, étaient des composants, mais qui ne le sont plus.
- Je suis très prudent. Je parle toujours de processus complexe plutôt que de système complexe. Pourquoi ? Parce que le temps a une dimension fondamentale dans l'évolution d'un processus. Un système, c'est la photo d'un processus à un moment donné. Je préfère parler de processus parce que ce qui donne sens à ce que l'on voit, c'est toute sa généalogie et toute sa téléologie , c'est d'où il vient et où il va. C'est ça qui permet de comprendre le fonctionnement d'un processus. Le système, c'est une photo à un moment donné. Donc la Maçonnerie, évidemment, c'est un processus, avec ses généalogies, avec son évolution, avec ses logiques internes, avec une finalité non finaliste qui est… appelons ça « la sagesse », ou « l'édification personnelle » ; appelons ça « le fait de s'approcher du Mystère et de pouvoir le percevoir mieux ». On peut donner mille formulations, mais on est, au fond, dans ce qu'on appellerait une réalisation spirituelle, voire mystique.
- La bifurcation initiatique, c'est au niveau d'un processus qui s'appelle un individu. C'est une bifurcation fondamentale. Je donne toujours le même exemple quand je veux essayer d'illustrer simplement ce que la notion de bifurcation veut dire. C'est la naissance du premier enfant, auprès d’un couple. Ce jour-là, on comprend qu'il y avait la logique d'avant et qu'il y aura la logique d'après, mais ce ne sont pas du tout les mêmes logiques. Il faut que tout réaligner, réorganiser sa vie, repenser ses loisirs, transformer la maison, régler les problèmes de voitures, etc. Il faut tout changer, quand le bébé est là. Il arrive et il change tout. Eh bien ça, c'est une bifurcation. L'initiation devrait être une bifurcation extrêmement profonde, dans la mesure où il y a, là aussi, un changement de logique. On sort de la logique profane et on rentre dans une logique nouvelle, radicalement nouvelle, qui s'appelle la logique initiatique ou la logique symbolique ou la logique du sacré. Appelez ça comme vous voulez, ce n’est pas très important. Ce qui est important, c'est de savoir que ce n’est pas la même logique et qu’il y a quelque chose qui se passe. Il y a un saut de complexité qui se passe. Tout à coup, le nouvel initié est confronté à un monde qu’il ne connaît pas, qu'il doit découvrir. Il doit se construire une situation chemin dans ce monde-là, qu'il ne connaît pas. Et derrière ça, il doit apprendre un nombre incalculable de choses nouvelles. Il doit apprendre le langage des symboles, il doit apprendre la grammaire des rituels. Il doit comprendre quelles sont les règles du jeu du fonctionnement à l'intérieur d'une Loge, tant au niveau de ce qui est visible que de ce qui ne l'est pas, etc. C'est un changement radical de vie non seulement intérieure, mais extérieure ! Si on reprend la même idée, la Franc-Maçonnerie, prise comme un tout, cette fois-ci, est-elle un processus complexe ? La réponse est évidemment Oui ! Et quand je disais tout à l'heure que « le système complexe, ce n’est pas un assemblage de pièces séparées plus ou moins liées les unes avec les autres, mais qu'il est quelque part la fusion de toute une série de composants pour faire une entité de niveau supérieur », la Franc-Maçonnerie, à travers la notion de fraternité, répond bien à cette idée-là. La fraternité maçonnique est justement le substrat de ces relations extrêmement intenses (en tout cas qui devraient l'être) entre des initiés qui font partie d'un même corps.
- C'est extrêmement clair que la bifurcation individuelle liée à l'initiation maçonnique prend du temps et on le retrouve dans nos rituels. Quel âge avez-vous ? 3 ans, 5 ans, 7 ans et plus… Ça dit bien ce que ça veut dire… C'est une première chose. La deuxième chose - et ça, je tiens à le souligner, dans mon dernier bouquin sur le parrainage maçonnique, je ne le dis peut-être pas assez clairement - c'est que l'initiation maçonnique, le moment de l'initiation est une zone de chaos pour l'impétrant ! C'est qu'i Il en est complètement désarçonné. Il peut plus retourner dans la logique profane qui était la sienne avant et il n’est pas encore tout à fait dans la logique du sacré qui vient après. Et donc pour lui, c'est une période de grand chambardement intérieur. C'est pour ça que le Parrain a un rôle d'accompagnement à jouer. La Loge a aussi un rôle d'accompagnement lors de cette période chaotique, où la personne ne sait plus trop où elle est. Elle a perdu ses repères anciens qui étaient faciles, mais qui n’étaient pas bons. Et puis du coup, là maintenant on lui propose des nouveaux repères qu’il ne comprend pas encore... Donc c'est vraiment extrêmement perturbant.
- Existe-t-il, par ailleurs, des bifurcations immédiates ? Moi je ne le crois pas. Je pense même que dans un couple qui vient d'avoir un bébé, la naissance du bébé n’est pas instantanée. D'abord, il y a neuf mois de grossesse, avec plein de questions qui se posent, avec plein de problèmes nouveaux qui surgissent. Il y a toute une initiation, justement, à la parentalité. Et une fois que le bébé est là… C'est bien ! Le bébé, le « bout de viande », il est là ! Mais le mode d'emploi, il faut l'inventer ! Et ça prend du temps ! Il faut s'accommoder à ça. Et donc, je ne pense pas que ce soit immédiat du tout. Maintenant, le fait est que le bébé est là : il est né. A un moment donné, il est là ! Comme l'initiation (plus exactement la réception), le rituel de réception au grade d'apprenti, il est là, à un moment donné, ça dure deux heures. Ces deux heures là sont effectivement quasi instantanées, ce n’est pas pour ça que celui qui a reçu ce rituel, est devenu, par un coup de baguette magique, maçon accompli qui a tout compris sur tout ! Ce n’est pas vrai. Ça prend du temps !
- Pour moi, un apprenti n'est pas « initié », il est « reçu ». Quand le catéchisme demande « êtes-vous apprenti maçon ? » La réponse est « mes frères me reconnaissent comme tels ». Ça veut juste dire « je ne sais pas, moi, il y a des gars qui m'ont dit que je pouvais y être ! ». D’où ça vient, ça ? Avant, du temps de l’opératif, l'apprenti était sur le chantier, il n’était pas dans la Loge mais on pouvait le regarder et le tester sur le chantier. Une fois qu'il était suffisamment testé, on pouvait à ce moment-là lui faire vivre le rituel réellement initiatique de compagnon (qui était d'ailleurs le seul, à l’époque !) Maintenant, l'ancien rituel de compagnon a été divisé en deux grades (Compagnon et Maître), et donc c'est effectivement après le passage au grade de Compagnon et l'élévation au grade de Maître que la totalité du contenu rituel et initiatique a été donnée. Mais un apprenti, il n’est pas initié ! Je sais que ça énerve, quand je dis ça, mais il n’est pas initié ! Alors maintenant, tu posais la question sur l'accession au 4ème. Le 4ème degré, pour moi, c'est d'abord une histoire d'amitié, bien souvent. C'est que le Très Sage du Chapitre de l'époque était quelqu'un qui était extrêmement cher à mon cœur et qui a eu la gentillesse de me proposer de faire cette expérience inouïe du Rite Ecossais Ancien et Accepté. C'est lui qui m'a fait 4ème. Ça a été pour moi un moment affectif extrêmement fort. Comme je l'ai dit tout à l'heure, je n’ai pas connu mon père : il est mort avant ma naissance. Donc je retrouvais quelque part une espèce de paternité et d'accueil dans une autre vie et tout de suite. Ce qui m'a passionné, c'est de rentrer dans quelque chose qui était la suite de l'histoire d'Hiram. Mon élévation à la maîtrise m'avait complètement subjugué, mais il manquait quelque chose. Il y avait un goût de trop peu, si tu veux… Et tout à coup, je découvre, à partir du 4ème (et ça a duré jusqu'au 14ème) qu’il y a une suite, il y a quelque chose qui me permet d'aller au plus profond. Ce grade n'est pas au-dessus, il tend vers le plus profond. Approfondir les mystères qui se passent quelque part sous le catafalque entre le moment où le mauvais compagnon tue celui qui va devenir maître, d’un coup de maillet sur le front, et le moment où le vénérable le relève et lui redonne la Vie. Eh bien, il se passe un temps fou, en dessous de ce catafalque, dans l'obscurité. Mais c'est là où ça se passe, la fermentation fondamentale et l'accès à la maîtrise ! Et là, avec les Hauts Grades (je n’aime pas cette dénomination, mais elle est consacrée), on me donne des étapes à vivre sous le catafalque entre ma mort à une certaine vie, et ma renaissance dans une nouvelle vie. Et entre les deux, il se passe plein de trucs…
- Je pense qu’un être humain, quand il est « jeté au monde », comme dirait Heidegger , au moment où il nait, il est jeté dans un monde qui s'appelle le « monde de l'apparence » et qui passe à travers la perception qu'il en a, surtout une perception sensorielle. Et puis, il y a des dizaines de milliers d'années de ça, il y a une idée saugrenue qui est apparue : finalement, est-ce qu'il n'y aurait pas un monde réel derrière le monde des apparences ? Et ça, c'était la question qui tue, dans la mesure où, dès le moment où on se pose la question, c'est foutu ! La démarche spirituelle commence à ce moment-là, c’est de dire qu’il pourrait y avoir un monde réel dont ce monde ci n'est que la manifestation, l'apparence que l'on en perçoit. Si c'est comme ça, il est clair que je ne peux pas me contenter de vivre ma vie dans le monde des apparences. Il faut que je remonte et que j'accède au monde du « réel-réel ». Parce que c'est beaucoup plus profond, c'est beaucoup plus vrai, c'est beaucoup plus extraordinairement exaltant. C'est là que commence la spiritualité. La spiritualité, c'est accepter d'oser quitter le monde des apparences, qui est le monde du confort et accepter de passer un pont étroit et difficile pour atteindre un autre monde, conjectural, qui s'appelle la réalité du Réel. Et là, on est dans le sacré, évidemment. Alors, on peut commencer à appeler ce Réel profond : Dieu, le Divin, le Grand Architecte de l’Univers…
- Les traces qu'on a d'une forme de "spiritualité", c'est chez l'homme de Neandertal qui a commencé à enterrer ces morts ; à entourer les morts de nourriture, de choses qu'il aimait bien, d'armes, de bijoux, de fleurs, voire même du cadavre de son animal préféré, etc. Je suppose que, avec un minimum de bon sens, on se dit que si l'homme de Neandertal a commencé à inhumer ses morts, c'est qu'il avait une bonne raison pour ça ; et que si effectivement le monde des apparences est le seul monde, il n’y a aucune raison de faire des rites qui font référence à quelque chose qui est en dehors du monde des apparences. Donc, à un moment donné, dans l'histoire de l'humanité, il y a eu cette hypothèse où cette conjecture, ou cette question qui s'est posée. Mais une fois que tu te l'es posée, tu n'en sors jamais. Pour la bonne et simple raison que te dire que « peut-être bien que tout ce qui est là, que je vois, que je sens, que je vis, n'est que la manifestation de quelque chose de beaucoup plus profond ». Une fois que tu as pu, ne serait-ce qu'imaginer ça un quart de seconde dans ta vie, c'est foutu ! Tu ne peux plus faire machine arrière et tu ne peux plus te dire « Ah Ben non, dans le fond, non ! ». Parce que la question sera là ; et elle sera toujours là ! Et c'est comme ça ! Je ne sais pas ce qui déclenche chez toi ou chez moi, cette soif de spiritualité. Mais une fois qu'elle est là, elle est inextinguible ! Elle est là ! Et donc il y a là quelque chose qui est très lié à la Maçonnerie, c'est l’initiabilité de quelqu'un. S'il n'y a pas cette fibre du sacré, s'il n'y a pas cette fibre de l'interrogation, du Mystère, il n’y aura jamais d'initiés, il n’y aura jamais d'initiation. Parce que l'initiation, par définition, c'est quelque part un chemin de spiritualité qui a pour objectif, in fine, de faire passer quelqu'un du monde profane au monde sacré, c'est-à-dire du monde de l'apparence au monde de la réalité. Et si quelqu'un, en face de moi, me dit « mais tu sais, le monde de l'apparence, c'est le monde. Il n’y en a pas d'autre et il n’y a pas de raison que derrière ça, il puisse y avoir une réalité cachée donc mystérieuse, donc mystique ». Je dis « Mais c'est bien, mon gars, t'as le droit de penser ça, je t'aime beaucoup. T'es un bon copain, mais tu ne seras jamais Maçon ! Tu n’es pas initiable. Ça ne sert à rien, tu vas perdre ton temps. »
- Je suis un sale foutu physicien, donc ça veut dire que je ne crois pas du tout à la notion de Vérité. Ou bien si elle existe, c'est un truc inaccessible vers lequel on peut tendre asymptotiquement pour parler comme les matheux. Comme physicien, je suis beaucoup plus branché sur le mot cohérence. Ce que nous appelons vérité en fait, c'est la plus ou moins bonne cohérence, momentanée et révisable, statistique, entre l'image que l'on reçoit du monde et le modèle que l'on fait du monde. Si cette image et ce modèle sont cohérents l'un avec l'autre, et si le modèle à une cohérence interne, alors on peut dire qu'effectivement, on fait un travail scientifique. Est-ce que j'ai pour autant dit que c'était vrai, je serais beaucoup plus modeste et beaucoup plus prudent que ça ! Au moins, la vision que j'ai du monde, elle est cohérente, ce qui est déjà pas mal. Maintenant, est-ce que cette cohérence-là est la cohérence réelle du Réel ? Je n’en sais fichtre rien ! La seule chose que je peux dire, c'est qu’au fur et à mesure que la connaissance scientifique évolue, la cohérence s’améliore plutôt qu'elle ne se détruit. Donc on est peut-être bien sur une bonne voie. Et on peut dire la même chose, même complètement la même chose, sur la progression spirituelle que l'on fait en soi. Est-ce qu'on est de plus en plus de cohérent avec le monde qui nous entoure et le monde qui vit en nous ? Est-ce que cette cohérence est établie ? Et c'est peut-être ça, le sage, au sens grec du terme. C'est peut-être ça l'initié, au sens maçonnique du terme. C'est celui qui établit cette cohérence entre le monde alentour, le monde à l'intérieur et le monde qui est vécu par soi. Si cette cohérence s'établit, alors on est dans la sérénité, on est dans la sagesse, on est dans … et l'on peut mettre tous les mots qu'on veut derrière ça.
- Je me suis beaucoup occupé de philosophie, d'histoire et philosophie des religions et des spiritualités, mais aussi histoire de la philosophie de la science, forcément.
- Comme vous tous, j'ai perçu cette immense divorce qu'il y avait entre physique et métaphysique, disons en gros, à la Renaissance. Alors que cette question ne se posait absolument pas chez les présocratiques, c'était évident. Ils étaient tous des philosophes-physiciens et donc, pour eux, physique et métaphysique, c'était le même panier, on ne pouvait pas faire l'un sans l'autre. Et puis, avec la Renaissance, on a dit « non, non ! La métaphysique, ce sont des élucubrations quasi théologiques dont il faut se méfier, qui n'ont rien à voir avec la science. La science, c'est tout autre chose. C'est une méthode différente, c'est une logique différente ». Et on a passé complètement sous silence une évidence : on ne peut pas construire une théorie physicienne qui soit cohérente, logique, même mathématique, tout ce qu'on veut si, quelque part, en amont de ça, il y a pas un certain nombre d'axiomes , un certain nombre de postulats qui sont posés, qui ne sont pas des postulats de type physiciens, mais qui sont des postulats de type "métaphysiciens". La démontrabilité est toujours liée à un système axiomatique qui est en amont ! Il suffit de changer un des axiomes pour se rendre compte que ce qu'on avait démontré, était en fait faux. Il faut toujours bien se rappeler cette humilité-là, c'est que : la science est un système basé sur des postulats et l'origine de ces postulats n'est pas scientifique. Elle est culturelle, elle est liée à un regard que l'on porte en amont de la physique et qui est donc méta-physique au sens grec du terme.
- Si on parle de Nietzsche, il est très clairement quelqu'un qui a une vision moniste du réel et qui refuse toute forme de dualisme ontique. C'est extrêmement clair. Et même, il faut bien se rappeler que dans la tradition chrétienne, il y a des courants et des mouvances monistes, je pense bien sûr à Maître Eckhart, évidemment. Mais il n'est pas le seul, loin de là. Je pense à certains pères grecs aussi, qui étaient très monistes. Mais globalement, et surtout le catholicisme, le christianisme est dualiste, au sens ontologique du terme, c'est à dire qu'il y a le monde naturel et puis un autre monde qui est divin. Ces deux mondes sont de natures différentes. Il y a une petite passerelle entre les deux, et cette passerelle, elle s'appelle la Création dans un sens, et le Salut dans l'autre, mais ces deux mondes sont séparés. Ça, c'est quelque chose qui est insupportable à Nietzsche. Il ne peut pas accepter ça et moi non plus. Donc on est au moins deux. Je pense que la spiritualité doit être vécue dans un Réel qui est Un et qu’il y a un Tout-Un. Je refuse tout dualisme ontique, toute dualité ontologique qui me paraît superfétatoire d'ailleurs. Je suis un grand partisan du « Rasoir d'Ockham » : quand on construit une théorie quelconque, s'il y a le choix entre deux théories, c'est la plus simple et la plus économe en postulats qui est la meilleure. Moi je préfère un que deux. "Un", c'est beaucoup plus simple que "Deux". Même si "Deux" est plus facile que "Un". Et donc cette citation ("L'humain doit être dépassé" - Nietzsche), c'est cette idée très nietzschéenne qui consiste à dire que l'homme doit se dépasser et qu'il doit trouver matière à son propre dépassement. Je pense que c'est le message fondamental de la Franc-Maçonnerie. Pour la Franc-Maçonnerie, l'essentiel, c'est le Temple, ce n’est pas l'œuvrier sur le chantier. L'œuvrier sur le chantier ne prend sens et valeur que par sa contribution à la construction du Temple. C'est le Temple qui fait valeur, c'est le Temple qui donne sens et pas l'œuvrier qui est sur le chantier. Donc voilà, il faut dépasser l'humain.
- Il faut arrêter de faire semblant en Maçonnerie, et de proclamer que la Maçonnerie ne serait pas un élitisme, qu'elle ne serait pas une aristocratie ! Elle est une aristocratie spirituelle et morale, c'est un élitisme. On choisit avec soin ceux qui vont rentrer en Maçonnerie (et tenter de devenir de vrais Francs-maçons) ; ce n'est pas n'importe quel candidat qui a le droit de rentrer. Elitaire, pas élitiste ! Elitarisme et pas élitisme. Tu as raison. Tu as raison de me reprendre avec mes propres mots ! Oui, on est tellement imbibé de cette espèce d'obsession égalitariste dans notre monde d'aujourd'hui que nous, Maçons, qui prétendons pouvoir devenir une aristocratie spirituelle et éthique, nous n'osons plus le dire, nous n'osons pas l'affirmer. Mais il faut l'affirmer !... Déceler l'initiabilité de quelqu'un est quelque chose d'à la fois évident, subtil et mystérieux. C'est quelque part, une espèce d'intuition, d'âme à âme qui, à un moment donné, fonctionne ou pas. J'avoue que je n’ai pas de programme informatique qui permette de savoir si quelqu'un est initiable ou pas en Maçonnerie. En revanche, c'est une question de feeling, de se sentir bien, de ressenti, et il faut assumer ça. C'est intuitif. Est-ce que je me sens en harmonie avec cette personne que je ne connais pas encore bien ? Est-ce que je sens un terreau où nos petites graines maçonniques pourrons germer et donner un bel arbre ? C'est complexe d'être parrain !
- Qu'on soit en résonance par rapport au Réel, c'est ce qu'on appelle la fraternité. La fraternité, ce n’est pas de l'amitié. Ça énerve toujours quand je dis ça : la fraternité, ce n’est pas le copinage, ce n’est pas la camaraderie. La fraternité, c'est reconnaître à un moment donné qu'on a le même père et la même mère. Il faut être clair : qui est la mère ? Qui est le père ? Et si effectivement on se ressent comme ayant le même père et même mère, à ce moment-là, on pourra construire ensemble une relation fraternelle. Alors c'est quoi, en Maçonnerie, le père et la mère. Je crois qu'il faut aller au bout de l'explication. Pour moi, le père, c'est clairement le Grand Architecte de l’Univers. Et la mère, c'est la tradition initiatique, c'est à dire les rituels. C’est ça qui fait un Maçon. Maintenant, est-ce que le Grand Architecte de l’Univers, c'est le Dieu des catholiques ? La réponse pour un catholique peut être oui. Pour moi, ce n’est pas le cas du tout. Je n'ai aucune envie de restreindre dogmatiquement le champ de ce symbole extraordinaire qu’est le Grand Architecte de l’Univers et qui est un peu le Principe d'évolution et de cohérence de ce monde extraordinaire dans lequel nous vivons. Je n’ai aucune envie de le réduire à une image d'Épinal, quelle qu'elle soit ! Avec tout le respect que je dois aux gens qui sont croyants en termes religieux, mais spiritualité et religion, ce n’est pas la même chose. Là aussi, il faut être très clair. En revanche, il est extrêmement clair que quelqu'un qui dit « le symbole de Grand Architecte de l’Univers, je le refuse et je l'exclus de la Maçonnerie ». Moi, je lui dis « non, ce n’est pas toi qui exclus le Grand Architecte de l’Univers, c'est moi qui t’exclus car tu ne peux pas devenir Maçon non pas à cause de règlements humains, mais pour une raison spirituelle majeure : sans Architecte, il ne reste que du hasard et le hasard n'est pas un chemin initiatique ».
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On appelle complètement à tort "esthétique", tous les bavardages plus ou moins savants, académiques, philosophiques ou poétique autour de la joliesse des "créations" humaines.
L'esthétique, c'est l'étude scientifique de la simplexité c'est-à-dire des conditions d'optimalité de la dissipation des tensions entre la puissance de simplicité maximale (que Nietzsche appelle "apollinienne") et la puissance de complexité maximale (que Nietzsche appelle "dionysiaque").
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Le Réel est un processus en cours d'évolution (comme un arbre qui pousse).
A sa base, un principe d'Essentialité qui engendre une réalité existentielle, unique, unitaire et unitive et un principe d'Intentionnalité qui engendre une TENSION intérieure universelle (une in-tension).
Pour que cette Intentionnalité motrice soit accomplie au départ de cette Essentialité unitive, trois "espaces[1]" se mettent en place :
- une Substantialité (l'espace topologique) qui produit la ressource (prématérielle) nécessaire à cette évolution,
- une Logicité (l'espace eidétique) qui produit les protocoles (pré-canoniques) nécessaires à cette évolution,
- une Constructivité (l'espace dynamique) qui produit les activités (pré-mécaniques) nécessaires à cette évolution.
Chacun de ces trois espaces des états est travaillé de l'intérieur par une bipolarité intrinsèque et fondatrice : deux pôles omniprésents et omni-actifs qui, chacun, tente de "tirer la couverture à lui" et de maximiser son influence sur ledit espace des états ... ou au moins dans certaines zones "propices".
L'une sera dite "apollinienne" et favorise la qualité, la frugalité, l'ordre, la mesure, l'équilibre, l'uniformité, la répétitivité, la norme, le procédural, la maîtrise, le raisonnable, le rationnel ... donc la Simplicité.
L'autre sera dite "dionysiaque" et favorise la quantité, la fécondité, l'exubérance, l'effervescence, la créativité, le débridement, l'outrancier, le transrationnel, l'originalité, la rapidité, ... donc le Complexité.
L'étude du Réel (et du cosmos) est donc aussi une forme de quête esthétique ; mais non au sens de tous les bavardages plus ou moins savants, académiques, philosophiques ou poétiques autour de la joliesse des "apparences" aux yeux des humains. Ici, l'esthétique est définie comme l'étude scientifique de la Simplexité c'est-à-dire des conditions d'optimalité de la dissipation des tensions originelles entre la puissance de simplicité maximale (que Nietzsche appelle "apollinienne") et la puissance de complexité maximale (que Nietzsche appelle "dionysiaque").
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Une question qui m'est posée : "Avec l’évolution fulgurante de l’IA et de la robotisation, un revenu universel pourrait-il devenir une solution viable à court terme ou est-ce encore un concept trop idéalisé face aux réalités économiques et technologiques ?"
Je crois que les deux problématiques sont disjointes.
D'un côté, l'algorithmie ne va pas remplacer le travail humain, mais va le déplacer ; et elle exigera des qualifications nettement plus étendues et profondes de tout un chacun (et, de ce point de vue, nos systèmes éducatifs sont en pleine déconfiture). Il ne s'agit donc pas de croire que l'IA va faire tout le travail productif et que l'humain deviendra un pur consommateur dans une économie qui tourne toute seule et pourra payer tout le monde à ne rien faire.
De l'autre, de quelle revenu universel parle-t-on ? Deux versions s'opposent : pour l'une, chacun humain vivant reçoit une dotation mensuelle qui est la même pour tous et qui, en fait, redistribue immédiatement toute la trésorerie disponible, produite par l'économie mondiale ; pour l'autre, chaque humain reçoit d'office, gratuitement, chaque mois (de sa naissance à sa mort), le minimum vital, mais peut compléter ses revenus personnels en produisant de la valeur sous une forme ou sous une autre. De mon point de vue, seule cette seconde version est viable.
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Le 06/03/2025
Thèses principales de Nietzsche (d'après Jonathan Daudey)
1ère Thèse
Il n’existe pas d’autre monde que notre monde terrestre et toute connaissance sur ce monde est une perspective relative à une position historique, sociale ou culturelle dans le monde.
2ème Thèse
Sans au-delà et sans monde intelligible, il s’agit pour l’humanité d’agir ici et maintenant sans recherche d’espérance ou de consolation extérieure à ce monde-là et d’aimer ce qui advient.
3ème Thèse
Il apparaît comme nécessaire de refonder les valeurs humaines en les transvaluant afin de les émanciper de tout fondement chrétien, moral et métaphysique.
4ème Thèse
La connaissance ne peut plus être prisonnière de la transcendance et la vérité doit « revenir sur Terre » c’est-à-dire être strictement immanente.
5ème Thèse
L’humanité peut désormais chercher à poser ses propres buts en s’attribuant son propre sens, c’est-à-dire la direction et la signification tournée vers la surhumanité.
6ème Thèse
La philosophie de l’avenir travaille à cet égard afin de prolonger et d’approfondir le projet philosophique et civilisationnel du perspectivisme comme seule doctrine philosophique et scientifique libérant l’humanité et la culture de la croyance en des arrière-mondes.
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De "La missive des Futurs souhaitables" :
" Là où les scénarios classiques oscillent entre prolongation du présent (scénario tendanciel), crise et effondrement (scénario noir), ou rupture brutale (scénario technologique ou disruptif), la prospective des souhaitables pose une question essentielle :
Quel futur voulons-nous réellement voir advenir ?
En formulant cette interrogation, cette approche permet aux organisations de :
✅ Dépasser la peur de l’avenir, qui paralyse souvent les décisions stratégiques et pousse à l’inaction.
✅ Explorer des trajectoires alternatives, qui ne sont pas uniquement dictées par les logiques de marché ou les contraintes réglementaires.
✅ Fédérer une vision collective, en engageant collaborateurs, parties prenantes et citoyens autour d’un projet porteur de sens.
✅ Identifier des opportunités d’innovation et de transformation, en intégrant des approches inspirées du vivant, des sciences sociales ou de nouvelles formes de gouvernance.
L’une des grandes forces de la prospective est qu’elle permet de ne pas rester dans l’attente d’un avenir incertain, mais d’entrer dans une posture proactive. "
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Transmis par mon ami Jean-Marc Denis sous le titre : "Le petit article ci-dessous m'a fait penser à un texte que tu as rédigé il y a +/- 30 ans et qui s'intitulait : "Dieu est-il mathématicien ?"."
"Des scientifiques de l'Université de Harvard affirment qu'une formule mathématique prouve l'existence de Dieu.
Le Dr Willie Soon, astrophysicien et ingénieur aérospatial, est récemment apparu sur la plateforme Tucker Carlson Network, où il a soutenu qu'une prédiction de 1928 sur l'antimatière suggérait que l'univers avait été créé intentionnellement.
Selon Willie Soon, les conditions précises de la vie et les lois fondamentales de la physique ne peuvent pas être le fruit du hasard.
Il explique, notamment, qu'il y a des moments en physique et en mathématiques où les concepts semblent déconnectés de la réalité, mais qu'ils se révèlent plus tard vrais, comme la découverte inattendue de l'antimatière par le professeur Paul Dirac.
Dieu est un mathématicien
En 1963, Dirac lui-même écrivait dans ses journaux que Dieu devait être un mathématicien hautement qualifié.
“Il semble que ce soit l’une des caractéristiques fondamentales de la nature que les lois physiques fondamentales sont décrites en termes d’une théorie mathématique d’une grande beauté et d’une grande puissance, nécessitant un niveau assez élevé de mathématiques pour la comprendre”, soulignait-il à l'époque.
“On pourrait peut-être décrire la situation en disant que Dieu est un mathématicien d’un ordre très élevé, et Il a utilisé des mathématiques très avancées pour construire l’univers”, avait-il ajouté."
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De Friedrich Nietzsche :
""Le socialisme est le frère cadet et fantasque du despotisme agonisant dont il veut recueillir l'héritage."
Que dire de plus et de plus vrai !
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Le 07/03/2025
De Hadja Lahbib (libérale, commissaire européenne à la gestion des crises) /
"Des décisions importantes ont été prises hier soir avec 800,1 milliards de fonds qui vont permettre à l’Union européenne de se réarmer, mais aussi et surtout, garder ses valeurs. Nous sommes avant tout une union de valeurs et de principes et c’est pour ça d’ailleurs que nous attirons. C’est pour ça que l’Union européenne est un succès et qu’une dizaine de pays sont candidats à l’adhésion à l’Union européenne. Parce que nous avons montré que quand on se démocratise, quand il y a l’égalité des droits, on va plus loin, on est plus prospère, on a des sociétés plus saines."
Il est temps et urgent que l'Euroland se réveille et comprenne qu'il est pris entre trois feux : l'Américanoland, le Russoland et l'Islamiland, qu'il faut, tous trois, considérer comme des ennemis !
Il faut qu'il réintègre d'urgence le Royaume-Uni et s'allie très étroitement avec le Canada et avec l'Indoland, qu'il accélère l'achat de ressources venant du Latinoland (et éventuellement de l'Afroland, mais c'est moins stratégique) ... tout en mettant autant d'huile que possible sur les braises entre le Russoland et le Sinoland.
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Lorsque Nietzsche parle de "volonté de puissance", il ne faut surtout pas entendre "volonté de domination". En allemand, cela se dit "Wille zur Macht" c'est-à-dire la "Volonté (tendue) vers" l'acquisition d'une capacité, d'une potentialité, d'une capabilité, d'une puissance de dépassement de soi et de l'humain vers le Surhumain (le verbe allemand Machen signifie "faire, créer, élaborer, établir, transformer").
Il s'agit, en somme, de développer en soi, la force et le talent de se dépasser vers plus d'accomplissement.
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Toute ma cosmosophie en deux phrases ...
Au début était le Réel muni d'une Intention et d'un Fondement. Afin d'accomplir cette Intention, le Fondement devra alimenter le Chantier du Réel en Ressources travaillées avec Méthode.
Chacun de ces cinq champs évolue en tension entre la voie dionysiaque et la voie apollonienne.
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On a vite fait de hiérarchiser l'échelle des complexités du Réel en trois échelons simples : la Matière (éventuellement précédée de la substance subnucléaire), la Vie et l'Esprit (éventuellement surplombé par l'idée de "conscience").
Mais, chaque fois que l'on tente de saisir la frontière entre ces trois grands champs de réalité, on se rend compte que celle-ci s'estompe ...
Il vaudrait mieux alors parler de Particule, d'Organisme et de Pensée car chacun de ces concepts implique un enveloppement dans une "coque" individualisable.
Ainsi, par exemple, la biologie n'est plus la science de la Vie (ce qui ne veut rien dire, la "Vie" n'étant pas définissable strictement), mais bien la science des organismes vivants, situés au-delà des architectures matérielles (particulaires) de nature mécanique, et en-deçà des processus mentaux (immatériels) de nature psychique.
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Apprendre à CONSTRUIRE son monde, tant intérieur qu'extérieur ; telle est toute la teneur de l'ascèse maçonnique.
Que construire ? L'objet ...
Pour-quoi le construire ? L'intention ...
Avec quoi le construire ? Les ressources ...
Selon quoi le construire ? Les plans ...
Comment le construire ? Le chantier ...
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Notre monde humain est aujourd'hui devenu beaucoup trop compliqué et pas du tout assez complexe. Voilà la source de la crise que nous vivons et qui pourrait déboucher sur une troisième guerre mondiale avant 2030.
Le défi est donc, dans les quelques années chaotiques qui nous restent, de construire un autre monde, plus simplexe (simple et complexe en même temps, mais ni simpliste, ni compliqué tel qu'il l'est aujourd'hui).
Simplifier tout, en complexifiant tout et en décompliquant tout.
Décompliquer, c'est déplier, c'est éradiquer toutes ces artificialités procédurières et normatives, bureaucratiques et diplomatiques, étatiques et idéologiques qui entravent les autonomies en prenant prétexte de lutter contre les différences pour empêcher toutes les complémentarités et toutes les fraternités.
Complexifier, c'est, tout au contraire, libérer les autonomies dans le respect strict et réciproque des autres autonomies afin de faire du monde un vaste chantier où se construit un avenir fécond et fertile, au-delà de l'humain.
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Le socialisme est la version laïcisée, voire athée, du christianisme : apologie de la médiocrité, goût du sacrifice, dualisme ontologique, irréalisme infantile, fantasmagorie d'un paradis, adoration d'un idéal miraculeux, refus des lois naturelles, ...
Le socialisme est le troisième et dernier volet du messianisme christique.
Il est mourant et entrainera, dans sa mort, une bonne partie du monde actuel, incapable de vivre dans la vraie Vie.
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Comme nous commençons à le faire, la Spiritualité (le monde de la Foi et de la quête) doit être distinguée, voire opposée, à la Religion (les mondes des "croyances" et de l'obéissance).
Nous devrons bientôt, aussi, apprendre à distinguer, voire à opposer, la Science (le monde la Connaissance et de la recherche) à la Technique (les mondes des "machines" et du progrès).
Comme la Foi en l'Unité du Devenir ne fut pas responsable de l'Inquisition espagnole, la Connaissance de la structure de l'atome n'est pas responsable de la destruction d'Hiroshima.
Il y a ce que les génies découvrent et il y a ce que les tyrans en font.
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Le Mal commence dès que l'on se moque de la simplicité et de la frugalité.
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Le 08/03/2025
L'article premier des anciennes "Constitutions maçonniques" d'Anderson (version de 1735) précise ceci :
"La Maçonnerie devient le Centre et l’Union d’une amitié solide et désirable entre des personnes qui, sans elle, seraient pour toujours séparées les unes des autres."
On comprend donc qu'à cette époque, le différence essentielle entre "Amitié" (sentiment joyeux et réciproque inscrit dans la jouissance de la vie partagée au moment présent) et "Fraternité" (communauté de racines spirituelles permettant une collaboration profonde pour la construction du futur) n'était pas encore clairement comprise ni vécue comme telle.
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Les notions d'Etat-Nation et de République naissent réellement vet concrètement peu avant 1850, après le "printemps des peuples" de 1848.
C'est à ce moment précis là que le messianisme socialiste remplace le messianisme chrétien.
D'après Wikipédia :
- Révolution sicilienne de 1848, alors dans Royaume des Deux-Siciles,
- Révolution milanaise de 1848, alors dans le Royaume lombard-vénitien sous l'emprise de l'Empire d'Autriche,
- Révolutions de 1848 dans les États italiens, Italie,
- Révolution française de 1848 (février 1848) puis Journées de Juin (juin 1848),
- Révolution allemande de 1848, Allemagne (alors Confédération germanique : Royaume de Prusse, Royaume de Bavière, etc.),
- Révolte des paysans de Galicie de 1846
- Révolution autrichienne de 1848, Empire d'Autriche,
- Révolution hongroise de 1848, Royaume de Hongrie,
- Révolution roumaine de 1848, pays roumains,
- Révolution polonaise de 1848, Pologne,
- Révolution de Mars 1848 au Danemark,
- Guerre du Sonderbund (novembre 1847), en Suisse : les cantons conservateurs sont battus par les forces progressistes qui prennent le pouvoir et imposent une nouvelle constitution en 1848 ;
- Révolution neuchâteloise de 1848, Suisse.
- Rébellion de la jeune Irlande (29 juillet 1848),
- Deuxième guerre carliste, Espagne,
- Rébellion de mars en Suède(18-19 mars 1848).
Le système des Etats-Nations aura donc duré, en tout, deux siècles (de 1850 à 2050) : le premier étant celui des délires bellicistes (avec deux guerres militaires mondiales pour ponctuer tout un siècle de guerres idéologiques et techno-économiques incessantes) et le second celui de la déliquescence socialo-financiaro-consumériste que nous voyons s'effondrer sous nos yeux, surtout depuis 2020.
La fin de cette "ère" étatiste se fera, du point de vue politique, par le biais d'une continentalisation du monde (un continent étant une entité historico-culturelle faite d'une réseaux de régions socio-économiques autonomes) et d'une frugalisation généralisée des modes de vie des humains sur Terre.
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Cosmosophie ...
Les concepts de base et leur vocabulaire ....
Le Réel est un processus complexe en construction, sans commencement ni fin. Ce processus est unique, unitaire, unitif.
Qui construit le Réel ? Le Germe ... principe de Germinativité
Pour-quoi le construire ? L'Intention ... principe d'Intentionnalité
Avec quoi le construire ? Les Ressources ... principe de Substantialité
Selon quoi le construire ? Les Règles ... principe de Logicité
Comment le construire ? Le Chantier ... principe de Constructivité
Le Germe, afin d'accomplir son Intention qui lui est immanente et consubstantielle, génère des Ressources (dites "matérielles") et des Règles (dites "immatérielles") afin d'alimenter son Chantier.
En tout ce qu'il induit, le Germe est tenaillé entre deux tendances opposées : la tendance dionysiaque qui vise la complexité (la quantité et la rapidité), et la tendance apollinienne qui vise la simplicité (la qualité et la frugalité). Cette dialectique permanente, se place à tous les niveaux tant globaux que circonscrits, et induit la simplexité.
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Socialisme
Citation de Nietzsche : "Le socialisme est le frère cadet et fantasque du despotisme agonisant, dont il veut recueillir l’héritage." (Humain trop humain, I, &473).
Commentaire de Jonathan Daudy : "Il faudrait forcer la pensée de Nietzsche pour y voir un quelconque éloge du socialisme ou du communisme, malgré ses rares accointances de circonstances avec le projet anarchiste. Nietzsche voit dans le socialisme une conception anti-libérale de l’action en raison d’une croyance forte en la nécessité de l’Etat. Le socialisme se présente dans ses textes comme la traduction politique du platonisme, double d’un despotise étatique ou césarien. Loin d’être le prophète de la bureaucratie stalinienne. Nietzsche conçoit le socialisme comme une « force terroriste » qui cherche à enseigner avec brutalité la nécessité de l’Etat. De plus, le socialisme réaliserait la même opération de vénération du miséreux : le socialisme idéaliserait l’ouvrier comme nécessairement juste et bon, tout comme le christianisme idéaliserait le pauvre et le miséreux. De plus, il ferait de la compassion et de la sensibilité des catégories fondamentales à développer chez l’humain par un « redressement » moral. De fait, la vision libérale posée par Nietzsche ne trouve pas de compatibilité avec le portrait qu’il construit du socialisme naissant du XIXe siècle."
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La Foi n'a que faire des Croyances ; mais elle à tout à voir avec la Confiance. Et le sommet de la Confiance, c'est l'Amour.
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Les Croyances relèvent de l'irrationalité.
La Science relève de la rationalité.
La Foi relève de la surrationalité.
Les Croyances doivent être rejetées parce que contraires à la Science.
La Foi peut être acceptée tant qu'elle est conforme à la Science ; alors elle l'illumine. Son rejet de la surnaturalité, transcende la naturalité en la nourrissant d'un amour extatique que les faits, scientifiquement avérés, ne font qu'exalter, embellir et conforter.
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Il ne faut croire en rien.
Il faut aimer, en tout, le divin qui est impersonnel, à l'opposé du Dieu personnel des religions fantasmagoriques pour enfants sages..
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Le 09/03/2025
Depuis longtemps, la relation entre l'esprit humain et le "grand-Tout" a pris trois formes.
Primo : l'anthropocentrisme qui fait de l'homme le centre, le sommet et/ou le but du "grand-Tout".
Secundo : le théocentrisme qui fait de "Dieu" (et ses portraits sont aussi multiples que les époques) la source, le maître, le fondement, le créateur, le juge, le tout-puissant régisseur et constructeur du "grand tout" et, spécialement, de l'humain dont ce Dieu est une pure invention fantasmagorique, mais qui passe son temps à se préoccuper de ses moindres prières, souhaits, vœux, faits et gestes.
Tertio : le cosmocentrisme où le "grand-Tout" est le Un du Réel en évolution, selon des intentions, des règles et des méthodes intrinsèques et immanentes (qu'essaie de comprendre et de modéliser la science) et où l'humain, comme tout le reste qui existe, ne joue que le rôle très secondaire et local d'ustensile au service de l'accomplissement de ce "grand Tout" dont il est une partie insignifiante.
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Il est connu et reconnu maintenant, par les lois de la physique, que tout influence tout, que tout est cause et effet de tout, que tout est dans tout ... Cela signifie que le Réel-Tout-Un-Divin est un organisme vivant , unique, unitaire et unitif qui n'a qu'une seule intention : s'accomplir lui-même en plénitude au moyen de tout ce qu'il fait émerger de lui-même. Oui, tout interagit constamment avec tout (et donc aussi avec l'humain), mais il faut cesser de chercher des causes et des effets métaphysiques à ces influences : oui, les éruptions chromosphériques solaires, tous les onze ans, projettent dans l'espace des vents de particules et d'ondes électromagnétique dont cette autre machine électromagnétique qu'est le cerveau humain, ressent l'impact ce qui explique le rythme des pics de criminalités, de suicides et d'incendies volontaires ... Il n'y a absolument rien d'autre à y voir ... et surtout pas des influences magiques entre les astres, les planètes, ... et les humains. Seulement des interférences électromagnétiques. Et on pourrait dire des choses semblables quant aux variations thermiques, gravifiques, nucléaires, etc ...
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Le forgeron forge d'abord son marteau et son enclume pour, ensuite, grâce à eux, forger tous les autres objets, de plus en plus sophistiqués, dont il a besoin pour accomplir son œuvre : il y a donc des étapes successives dans l'évolution cosmique. Son histoire n'est ni hiératique, ni linéaire, ni circulaire ... mais elle grimpe une échelle des complexités et, ce faisant, sur chaque échelon (qui possède aussi des sous-échelons intermédiaires), il faut repasser par le même cycle de l'apprentissage, du développement, de la maîtrise, des impasses, des effondrements, des chaos et des renaissances.
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La Vie sur Terre est en crise ! On ne parle plus que de ça et chacun saute sur ce tremplin pour en cracher ses petits coups de publicité ou d'idéologie, tous contradictoires entre eux.
Mais le défi est là : choisir entre Vie et Mort ! Entre vie de la Vie sur Terre, avec ou sans l'homme ... ou mort de toute Vie sur Terre (sauf peut-être quelques bactéries plus résistantes).
Il est urgent de repenser (et de retravailler, de redévelopper) l'humain, la Vie, la Terre et la Nature tout autrement. C'est le but ultime de ce livre.
Il s'agit de bien plus que de "sauver" la forêt amazonienne ou de "protéger" les espèces en voie de disparition.
Il s'agit de prendre nos responsabilités globales face à la Vie globale qui est globalement malade, notamment (mais pas seulement) à cause de l'ignorance ou de la rapacité humaines.
Il s'agit de repenser la Vie en général et chacune de nos vies en particulier. Il s'agit de spiritualisation et de sacralisation, avec et non pas contre la science, avec et non pas contre les humains, sans idolâtrie, ni fétichisme, ni idéologie, ni pitreries pseudo-magiques.
Il s'agit de devenir adulte. Il s'agit d'aimer la Vie, toute la Vie, toute Vie.
Il ne s'agit plus de ne vivre que pour notre Soi nombrilique, mais bien de se vivre bien dans la Joie pour la Vie, pour toute la Vie, pour le tout de la Vie.
Il s'agit de Vivre plus loin que le bout de son nez !
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Au-delà et malgré les odieux massacres lors des Croisades ou de la Shoah, l'antisémitisme, après une courte phase de silence gêné, renaît de plus belle aujourd'hui, dans la logique millénaire du bouc émissaire qui rend le Juif responsable des marasmes qui secouent et ébranlent toutes les périodes chaotiques liées aux changements de paradigme ...
L'antisémitisme actuel émerge d'un brouet absurde fait de cinq ingrédients :
- l'antijudaïsme chrétien bimillénaire ressassant cette fable absurde du "peuple déicide" et les inepties de Paul de Tarse ;
- l'antisémitisme de l'extrême-droite nationaliste assimilant les Juifs à un communautarisme lié à une "race" étrangère ;
- l'antigauchisme de la droite classique assimilant la judéité à Marx, Trotski, Zinoviev, etc ... ;
- l'anticapitalisme de la gauche classique assimilant la judéité aux usuriers médiévaux et à des Rothschild, Rockefeller, etc ... ;
- l'antisionisme de l'extrême gauche assimilant la judéité à du racisme génocidaire à l'égard des Palestiniens et, plus généralement, à l'anti-islamisme.
Et tout cela dans un bain-marie global où les médiocres jalousent les succès juifs en science (Einstein, Bohr, Pauli, etc...), en art (Chagall, Modigliani, etc ...) ou dans d'autres disciplines (spectacle, médiatique, ...).
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Le 10/03/2025
De Pascal Bruckner :
"À l’humanité conquérante de la modernité succède aujourd’hui une humanité victimaire. La promesse des Lumières et de la Révolution, un monde meilleur débarrassé du fatalisme et du fanatisme, accouche d’une société du sanglot. Le souci des humiliés, telle est la grandeur de la civilisation. (...) La souffrance est devenue paradoxalement, dans l’Occident hédoniste, un nouveau sacré qui méduse. Chacun, riche ou pauvre, homme ou femme, brandit son brevet de malédiction, qui l’élève au-dessus de ses semblable."
Bruckner est trop gentil ... Nous sombrons dans une culture de la commisération et de la pleurnicherie, de la nostalgie d'un "paradis" moderne moribond, de la cécité organisée ou de la tragédie burlesque.
Mais surtout, nous refusons de sortir des catégories et schémas du monde d'avant, celui de la Modernité : nous refusons de sortir d'une bien-pensance héritée des 18ème et 19ème siècle, amplifiée par la 20ème siècle, celle de l'égalitarisme, celle du démocratisme, celle de l'étatisme, celle de l'anticonflictualisme, celle du bourgeoisisme, celle des conforts douillets du ventre et de l'esprit.
Il est temps de comprendre que depuis l'an 2000, environ, le monde entier est en guerre profonde, parfois militaire, parfois commerciale, parfois technologique, parfois financière, parfois idéologique ...
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D'Olivier Babeau :
"La France cancre...
"La paresse n'est pas qu'un relâchement moral. Elle a des conséquences sensibles sur nos vies matérielles. Notre pays en offre hélas une illustration frappante. Au-delà de ses atouts formidables - son histoire, ses ressources d'intelligence, son territoire - , la France a plusieurs visages peu flatteurs. Elle est devenue pauvre et sa population âgée. Elle a déjà perdu son rang autrefois envié entre les nations. Elle est dans l'état d'esprit d'un ancien riche qui n'a plus les moyens de ses exigences. PIB par tête, productivité, temps de travail, niveau de ses élèves, etc. : nous sommes derrière. Et on s'en fiche. En 2024, un tableau fait fureur sur les réseaux sociaux français. Il explique comment maximiser ses vacances en 2025 : en "posant" judicieusement ses 25 jours légaux, on peut obtenir, par la magie des jours fériés et des ponts, jusqu'à 57 jours de congés. Joie. C'est la France cancre et fière de l'être"
Même constat en Belgique (surtout wallonne) ...
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La Joie de chacun passe d'abord par la Joie que l'on allume dans l'âme de ceux qui nous sont proches
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Deut.:1:17 :
"(...) car la Justice des dieux est Lui (...)"
La mot "Justice" traduit ici Mishpath (MShPTh dérivé de ShPTh "juger" qui vaut : 300+90+8=398 à 20 à 2 : la bipolarité, sa synthèse, la simplexité²).
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Poutine, caricature du Russoland, déifie le machiavélisme colonialiste.
Trump, caricature de l'Américanoland, empeste la mégalomanie financière.
Xi-Jinping, caricature du Sinoland, enjolive l'esclavagisme techno-productif.
Khamenei, caricature de l'Islamiland, incarne le bellicisme théocentrique.
Ursula von de Leyen, muse de l'Euroland, est prisonnière d'un puzzle étatique. Narendra Modi, symbole de l'Indoland, se débat en vains combats bipolaires.
Quant aux Latinoland et à l'Afroland, ils mâchouillent toutes les prédations.
On voit donc bien apparaître trois groupes :
- les constructeurs du futur paradigme : l'Euroland et l'Indoland,
- les adorateurs des anciens paradigmes : l'Américanoland, le Russoland et l'Islamiland.
- les nécrophages de l'actuel chaos : le Sinoland, le Latinoland et l'Afroland.
La grand paroxysme chaotique qui commence, révèle enfin ces trois pôles de l'humanité actuelle, mais en cache l'issue la plus probable : la grande guerre ? les isolationnismes ? les grandes gabegies avec ses ouragans de pauvreté ?
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Tout le monde en parle. Certains (idéologues de gauche surtout) en font un épouvantail d'autres (ou sont-ce les mêmes) crient à l'imminence de la troisième guerre mondiale ...
Essayons d'y voir plus clair ...
Avec les délires trumpistes sur les tarifications douanières, nous vivons déjà une intense guerre commerciale entres continents avec, face aux politiques exubérantes américaines, trois scénarios possibles : l'isolation commerciale complète des USA (plus personne ne lui achète ou ne lui vend quoique ce soit), la réciprocité des impositions douanières avec les hausses d'inflation et les baisses de pouvoir d'achat que cela implique, ou la construction, par chaque continent, d'une autonomie économique la plus totale possible (ne rien importer de personne, ne rien exporter à personne).
Seul ce troisième scénario est conforme au nouveau paradigme !
L'autre versant de cette guerre économique n'est plus commercial, mais monétaire : il consiste à ne plus rien payer, nulle part, en US-dollar et à faire du billet vert une monnaie fantoche n'ayant plus cours que chez l'oncle Sam. Cette guerre monétaire doit être menée dès demain, lançant la création d'une monnaie mondiale unique gérée par une Banque centrale mondiale (hors USA qui y seraient interdits) et interdisant quelqu'autre monnaie que ce soit dans quelque échange transfrontalier que ce soit.
Ajoutons à cela que l'endettement américain, tant privé que public, est dantesque ... et détenu par un peu tout le monde, mais surtout par la Chine, le Japon et le Royaume-Uni. Face à cette dette faramineuse, deux attitudes nécessaires : exiger une accélération des remboursements et augmenter les taux.
En trois mois, Trump est politiquement mort !
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Le 11/03/2025
L'histoire paradigmatique européenne se réduit à six réponses successives à la même question : qui détient la vérité du bonheur des humains qui comptent ? ...
- Hellénité : les Cités au travers de la Rationalité (les politiques ont remis la balle au centre).
- Romanité ; l'Empire au travers de la Morale (les chrétiens ont remis la balle au centre).
- Christianité : les Moines au travers de la Foi (les hérésies ont remis la balle au centre).
- Féodalité : la Papauté (et ses royaux féaux) au travers du Salut (les humanistes ont remis la balle au centre).
- Modernité : la Techno-économie au travers des Plaisirs (les spiritualités remettent la balle au centre).
- Noéticité : les Continents réticulés au travers de la Joie ...
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Nous devons de toute urgence nous libérer de la tyrannie du Plaisir et retrouver le sens du Bonheur convivial ("communier", c'st-à-dire construire quelque chose ensemble) et de la Joie intérieure (établir l'Alliance entre soi et l'accomplissement du Réel-Tout-Un-Divin).
Chez Amazon, on trouve cette présentation du livre d'Olivier Babeau intitulé "la Tyrannie du Divertissement" qui va dans le même sens :
"Notre époque est malade du temps libre. Depuis le début de la civilisation, jamais l'être humain n'a eu autant de moment pour lui. Que faisons-nous du temps gagné à force de prodiges technologiques ? Qui décide ou influence nos choix ? En quoi ces choix sont-ils de puissants générateurs d'inégalités durables ? Le temps libre peut être utilisé de trois façons : pour développer sa relation aux autres, se développer soi-même ou se divertir. Alors que nous devrions veiller à conserver l'équilibre entre les trois, le divertissement a colonisé l'essentiel de nos loisirs grâce aux nouvelles technologies numériques. Le temps pour soi est ainsi paradoxalement devenu un temps sans soi, dilapidé et contrôlé par d'autres. La domination presque sans partage de l'écran sur notre vie éveillée en est la manifestation. Le drame est que le temps libre prépare le futur de nos inégalités. L'usage que chaque groupe social en fait est l'élément déterminant de leurs différences. Une fracture apparaît entre ceux qui ont une stratégie équilibrée d'utilisation du temps libre et ceux qui en sont dépourvus. Les premiers mettent à profit leur temps pour faire fructifier, directement ou indirectement, leur capital social et économique. Les seconds sont les otages d'un système dont ils sont la matière première et non les clients. Ce livre montre que nous traversons, sans nous en rendre compte, une crise du loisir qui est aussi porteuse de profonds désordres sociaux et politiques. Il indique aussi des façons concrètes de reprendre le contrôle de soi et d'arrêter de perdre son temps."
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Le paradigme de la Modernité a émergé, il y a près de 550 ans, suite :
- à l'effondrement de la féodalité,
- à la percée de la rationalité et des systèmes éducationnels,
- à la naissance de l'imprimerie et du livre,
- à l'étiolement des pouvoirs ecclésiastiques liés aux christianismes (divergences profondes, voire guerres de religion, entre catholicisme, protestantisme et orthodoxie grecque et russe),
- au remplacement progressif des activités artisanales par des activités industrielles,
- à la distance grandissante entre bourgeoisie et prolétariat,
- à l'évolution du statut sociétal de la femme,
- à l'expansion exponentielle de l'économie de masse,
- à la centralisation, d'abord royale, puis républicaine, des pouvoirs, et à la bureaucratisation progressive des activités fonctionnaires,
- au développement fulgurant des sciences fondamentales (cosmologie, physique, chimie, biologie, ...) et appliquées (médecine, pharmacie, machinisme, technologies, ...) qu'elles ont rendu possibles,
- aux nouvelles divisions du travail productif que ces différentes disciplines nouvelles ont rendues indispensables,
- à l'éclosion des pratiques financières et managériales ayant pour fonction d'optimiser les productivités, les rendements et les profits d'un strict point de vue monétaire et matériel,
- Etc ... etc ...
Mais ce paradigme de la Modernité est aujourd'hui arrivé en fin de cycle.
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Dans les pays développés, l'antisémitisme est clairement nourri et propagé par une jeunesse musulmane titillée et formée par l'islamisme, baignant dans un monde urbain où la violence et la haine deviennent des aphrodisiaques puissants pour ces gamins parasites, déscolarisés, revendeurs de drogue et hors contrôle parental.
Il faut cesser de se mentir : dans ces villes, l'antisémitisme est majoritairement musulman, même s'il fait les choux gras de quelques démagogues d'extrême-droite ou -gauche.
Pour le comprendre, il faut lire le Coran où est écrit, noir sur blanc, que la haine du Juif (l'inconverti par excellence) est consubstantielle à l'islam.
Ce n'est pas seulement l'islamisme (djihadisme ou salafisme ou autre) qu'il faut combattre ; c'est le Coran et la littérature musulmane adjacente (Hadiths, etc ...) qu'il faut radicalement interdire hors de l'Islamiland.
*
Le RER est une incongruité maçonnique cherchant à relier FM (moniste,
constructiviste et évolutionniste) et christianisme (dualiste
dogmatique et fixiste) ce qui est une peine perdue.
*
L'islamisme sous toutes ses facettes, participe d'un courant bien plus général (même si l'islamisme y est majoritaire et central) : le "terrorisme".
Le terrorisme est une forme violente, destructrice, meurtrière et assassine (odieuse et infecte, dans tous les cas de figure) d'action politique et idéologique visant des "ennemis" (réels ou supposés) au courant radical qu'il prétend incarner.
Le terrorisme, ramené à son principe dit : "si tu n'es pas d'accord avec moi, je te détruits physiquement" (le "tu" et le "te" à qui s'adresse cette menace, sont autant une personne particulière, qu'une communauté, qu'un groupe, d'un peuple, qu'une institution, qu'un pays, qu'une culture, ... peu importe).
C'est en cela que le terrorisme est ridiculement primaire, primitif et infantile : la violence bestiale face à la contradiction.
Le terrorisme est synonyme de barbarie et antonyme de civilisation.
La civilisation, entre autres choses, se définit comme le rejet absolu et radical de la violence, de la barbarie et, donc, du terrorisme.
*
En termes métaphysiques, il n'existe que trois voies :
- Tout est Hasard (athéisme),
- Tout est Un (judaïsme, hindouisme, taoïsme, bouddhisme, ...)
- Tout est Multiple (animisme, platonisme, christianisme, islamisme, ...).
Le choix d'une de ces voies est affaire de Foi que l'on habillera, ensuite, de myriades de croyances plus ou moins mythologiques.
Ces trois voies sont intellectuellement, spirituellement et métaphysiquement, incompatibles ; mais cela importe peu à deux conditions : que chacune apporte la Joie à ses propres affidés (jubilation) et que chacune respecte les affidés des deux autres voies (tolérance).
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D'un grand ami français :
"Ras le bol des Français. Je sais que c'est un peu partout pareil ... Politique, fric facile, copinage à fond, crapuleries en tout genre ... Homophobie, racisme, antisémitisme, pédophilie, délires religieux ... Mythomanie, manipulation à tous les étages, surtout dans les hautes sphères.
Pourtant il y a des gens biens ..."
Eh oui ! C'est aussi mon bilan après 25 ans de résidence en France ...
Et je confirme : il y a des gens bien, même très bien ! Mais ils sont bien trop minoritaires car le Français habituel est coutumier de trop plastronner et de tout parasiter.
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Le 16/03/2025
Comment faire bon usage de la liberté ? Le principe d'accomplissement
Chaque existence humaine est un long processus complexe qui commence par la rencontre entre un ovule et un spermatozoïde, tous deux porteurs de la mémoire génétique, phylétique, biotique et cosmique, et qui se termine par la dispersion de milliards d'atomes dans l'univers proche.
En apparence (vu du dehors), tout système (cet homme-là) paraît comme une frontière (une peau plus ou moins nue) émettrice de signaux (visuels, auditifs, tactiles, olfactifs) alors qu'en réalité (vu du dedans), il est une architecture relationnelle que cette frontière enveloppe.
De même, en apparence, un processus (l'existence de cet homme) paraît comme un ensemble d'échanges avec son milieu (tout ce qu'il produit et tout ce qu'il consomme, matériellement et immatériellement) alors qu'en réalité, il est une logique intentionnelle d'accomplissement que ces échanges nourrissent.
Comme tout processus complexe, l'existence humaine est, ainsi, une logique intentionnelle d'accomplissement qui se déploie selon trois propensions complémentaires :
- construire et préserver un monde de ressources accumulées et disponibles ou accessibles : un habitat, des patrimoines matériels ou immatériels, des mémoires plus ou moins conscientes, une langue, des connexions avec d'autres mondes, … ;
- construire et préserver un paradigme architectural fait de projets, de structures, de valeurs et/ou de règles : des certitudes, des règles de vie, des croyances, des méthodes, des grilles de lecture de l'univers alentour, des sympathies et antipathies, des désirs, des valeurs éthiques et morales, … ;
- déployer et protéger une activité créative qui va engendrer des relations entre les matériaux du "monde" et les structures du "paradigme" : c'est l'existence elle-même organique et psychique, avec ses essais et erreurs, ses réussites et ses échecs, ses joies et ses peines, ses peurs et ses haines, …
Mais l'existence ne se déroule pas en vase clos. Elle n'en est d'ailleurs pas capable puisque le processus de vie a besoin d'être nourri et que cette nourriture, quelle qu'en soit la nature, ne peut indéfiniment être puisée dans les réserves intérieures. Qu'il le veuille ou non, l'homme est un système ouvert qui, pour nourrir ses propensions d'accomplissement, doit nécessairement entrer en interférence et en échanges avec l'univers qui l'entoure, c'est-à-dire avec les processus d'accomplissement propres à tout ce qui peuple cet univers : d'autres hommes, des animaux, des végétaux, des minéraux, des écosystèmes, des communautés, des structures et procédures sociétales, etc …
Pour nourrir ou protéger son monde intérieur, l'homme va établir un champ de transactions (prendre, fuir, demander, rejeter, donner, refuser, négocier, etc …) avec certains mondes alentour, dans l'univers qui est le sien.
De même, pour enrichir ou préserver son paradigme interne, il devra tenter des conformations avec son environnement, soit dans un sens d'individuation et d'affirmation de soi, soit dans un sens d'intégration et de fusion avec l'autre. Enfin, pour alimenter ou maintenir ses activités propres, il; passera par des synchronisations avec les mondes extérieurs, pour se mettre en phase ou en décalage par rapport à lui.
Mais tout n'est tout rose dans l'existence. Le triangle de nos propensions intérieures et le triangle inverse de nos interactions avec l'univers alentour, sont parfois en harmonie, mais, le plus souvent, ils sont en confrontation, parfois violentes. C'est très précisément cette confrontation entre "dedans" et "dehors" qui s'appelle la conscience. C'est bien dans le champ de la conscience que l'on prend conscience de caractère antagonique de la relation entre le "dedans" et ses propensions pour nous, et le "dehors" et ses interactions avec nous. C'est encore dans le champ de la conscience que l'on prend conscience de la nécessité d'harmoniser ce "dedans" et ce "dehors" - ce que les philosophes grecs antiques appelaient "vivre dans l'imitation de la Nature". C'est enfin dans le champ de cette conscience que s'élabore l'exercice de la liberté c'est-à-dire l'ensemble des choix et des décisions qui concernent les six dimensions de l'existence réelle :
- augmenter ou diminuer notre monde,
- augmenter ou diminuer notre paradigme,
- augmenter ou diminuer notre activité,
- augmenter ou diminuer nos transactions,
- augmenter ou diminuer nos conformations,
- augmenter ou diminuer nos synchronisations.
Voici donc établi le plan de ce qui suivra. Chacun de ces six problèmes existentiel débouchera sur un principe de Sagesse.
Augmenter ou diminuer notre monde.
Le problème posé est celui de l'accumulation de ressources, de patrimoines, de territoires, de richesses, etc … Nous sommes dans le domaine de l'Avoir ! Il est de bon ton, aujourd'hui, de vilipender une telle accumulation, de vouer tout cela au gémonies. Mais ce faisait, l'on commet la grossière erreur de confondre les biens matériels et les biens immatériels.
Il est vrai que l'accumulation matérielle - parce que la richesse matérielle est rare - est toujours dangereuse : elle est la grande cause des discordes, des jalousies, des haines et des violences. La Sagesse, ici, recommande "le contentement". Il ne s'agit pas de faire l'apologie de la pauvreté, de l'abstinence, de la misère ou du dénuement, mais plutôt d'un renoncement volontaire, d'un détachement stoïcien ou épicurien, de ce "rien de trop" qui s'inscrivit au fronton du temple d'Apollon à Delphes.
En revanche, l'accumulation immatérielle - par l'étude, la lecture, la recherche, l'écoute, l'observation, l'expérimentation, bref : par la "connaissance" … - est bien, tout au contraire, la source de la vraie richesse, celle qui ne lèse personne, celle que l'on peut partager à l'infini puisque, c'est le propre de tout objet immatériel : donner ce n'est pas perdre mais c'est garder aussi.
Le premier principe de Sagesse que nous retiendrons, est : contentement et connaissance.
Se contenter de ce dont on dispose et avoir soif de connaître.
Augmenter ou diminuer notre paradigme.
Chacun véhicule un paradigme intérieur, personnel, unique qui lui permet de "lire les mondes et l'univers", un arsenal de méthodes, d'heuristiques, de grilles de lecture qui sont autant de fenêtres vers le Réel.
Plus ce paradigme est pauvre, plus la vision se ferme, plus l'aveuglement est grand, plus la lumière de l'esprit et de l'âme est faible, plus le rayonnement est médiocre. Il faut donc apprendre à "voir" avec tous les "yeux" : ceux du corps, ceux du cœur, ceux de l'esprit et ceux de l'âme. Il faut apprendre à ouvrir tous ces yeux, sans tolérer l'incessante censure de la raison. J'appelle "résonance" cet apprentissage de l'ouverture de tous les yeux que chacun porte en soi, ceux de la sensibilité, ceux de l'empathie, ceux de l'intuition, ceux de la sympathie, ceux de la syntonie, ceux de la bienveillance, ceux de l'amour, tout simplement. Il s'agit de devenir capable, sans effort, d'entrer en reliance et en résonance avec l'autre, quel que soit cet autre, humain, animal, végétal, minéral ou … divin. Les hommes, depuis longtemps, on inventé des méthodes pour éveiller cette capacité à résonner avec soi-même et avec ce qui l'entoure : méditation, prière, écoute, éveil, vigilance … Peu importe, pourvu que tous les "yeux" s'ouvrent enfin.
Mais la résonance doit permettre de résonner avec tout, avec le bon comme avec le mauvais. Car bon et mauvais sont réels, font partie intégrante du Réel tel qu'il est et va. Il ne s'agit pas de gommer l'un pour ne garder que l'autre, et transformer le Réel est un angélique cocon pour "bisounours" en peluche. La capacité de reliance et de résonance appelle le devoir de "lucidité". Il s'agit de voir, certes, mais de tout voir, même ce qui n'arrange pas celui qui regarde et voit. Il faut vouloir tout regarder et tout voir, par tous les "yeux". Il faut apprendre à assumer le Réel sans sombrer dans l'idéal, l'idéalisme et l'idéologie. Le Réel est. Et le Réel, tel qu'il est, est le seul lieu où l'on puisse et doive s'accomplir.
Le deuxième principe de Sagesse que nous retiendrons, est : résonance et lucidité.
Se relier et résonner avec tout et assumer lucidement le tout de ce qu'il y a à voir dans le Réel.
Augmenter ou diminuer notre activité.
Ce qui caractérise le mieux un artisan authentique, maître de son art, habité par la passion de son geste, virtuose par la main et par l'esprit, c'est sa "tranquillité" d'âme. Cet homme est en paix. En paix avec lui-même. En paix avec tout le reste. Il vit dans une philosophie de l'œuvre. Il se réalise par ce qu'il réalise. Il s'accomplit par ce qu'il accomplit. Il ne fait pas un travail, il exerce un métier. Il ne travaille pas, d'ailleurs, il jouit joyeusement. A chacun de nous de devenir l'artisan de notre propre accomplissement, de notre propre vie, de notre propre Joie.
Bien sûr, chacun s'active ; mais le plus souvent, c'est en réponse aux contingences et aux contraintes. Cette activité-là que l'on subit et qui fait aspirer à la "vacance" (c'est-à-dire au vide et à l'ennui), il nous faudrait la bannir. Elle est mangeuse de temps de vie, elle est destructrice d'accomplissement de soi. Et pourquoi tout cela, finalement ? Pourquoi perdons-nous nos vies à vouloir la gagner ? Le temps que l'on ne prend pas, passe. Et il passe sans retour. Perdu définitivement.
Le critère d'utilité est ici précieux car il permet d'éliminer tout ce qui ne sert pas notre destin propre, notre vocation profonde, notre désir foncier de nous accomplir c'est-à-dire d'accomplir tous les potentiels que chacun porte en soi. Le défi paraît monstrueux, tant on se leurre si l'on croit que changer de vie pour aller vers soi, fait perdre quoique ce soit. Celui qui n'a rien à perdre, a tout à gagner. Et celui qui rate sa vie, qui se rate lui-même, qui passe à côté de son destin, n'a vraiment plus rien à perdre et tout à gagner.
Le troisième principe de Sagesse que nous retiendrons, est : tranquillité et utilité.
Apprendre la tranquillité d'âme, et n'entreprendre et ne faire que ce qui est utile à nos accomplissements.
Augmenter ou diminuer nos transactions.
Chacun respire de l'air et doit le faire. Chacun boit de l'eau ou du vin, et doit le faire. Chacun doit manger à sa faim. Chacun doit disposer d'un toit sous lequel s'endormir en douceur et en sécurité. Chacun doit s'exprimer et extérioriser les trop pleins de son intériorité. Chacun doit recevoir des stimuli sensoriels et informationnels pour activer son cerveau, ses émotions et sa pensée. Bref : chacun vit aussi par des échanges avec son propre monde, avec cette part de l'univers dans laquelle il est connecté.
La règle de Sagesse que les philosophes antiques partageaient si pleinement avec les écologues d'aujourd'hui, est la "frugalité" : prendre aux mondes des autres le moins possible.
Car, quoique l'on prenne, on le prend à un monde qui est habité par un autre être que celui-ci soit humain, animal, végétal ou minéral. Et prendre, c'est voler. Et voler, c'est léser. Et l'on lèse d'autant plus que ce que l'on prend est rare et précieux pour celui que l'on lèse. Et c'est bien le cas aujourd'hui, partout sur notre Terre, en ce qui concerne toutes les ressources naturelles : l'eau douce, l'air pur, le pétrole, le gaz, l'uranium, les métaux, la terre arable, la variété des espèces vivantes …
La frugalité fut peut-être un luxe de philosophe, elle est aujourd'hui une nécessité pour tous.
Et puisqu'il faut renoncer à beaucoup de chose, quel sera le critère de ce renoncement ? Comment choisir de ne prendre que ceci et de délaisser tout cela ? On a déjà vu le critère d'utilité, n'y revenons plus, il s'applique ici aussi : ne consommer que ce qui est vraiment utile à notre processus d'accomplissement. Mais avec un peu de cette mauvaise foi qui caractérise tout ceux qui disent renoncer mais ne renoncent à rien, il est aisé de montrer que tout peut être utile … Alors ? Alors : il faut éradiquer cette mauvaise foi, il faut prendre hauteur et recul, il faut cultiver détachement et lucidité. Cela s'appelle l'élégance. Une élégance aristocratique, sans mépris ni dédain pour quiconque.
L'élégance, comme le temps pour Augustin d'Hippone, est aussi évidente à reconnaître que difficile à définir. On s'y efforcera néanmoins. Quels rapports mystérieux peuvent unir, sous le même vocable, l'élégance d'une jolie femme, l'élégance d'une démonstration mathématique ou d'une théorie physique, l'élégance d'un jeu sportif, l'élégance dans la résolution d'un conflit ou l'élégance d'une générosité discrète ?
L'élégance dont je veux parler ici, ne se borne pas au paraître. Elle s'y intéresse d'ailleurs assez peu. Il s'agit bien plutôt d'une élégance de comportement, d'attitude ; une manière de magnifier la relation à soi, à l'autre et au monde.
Le quatrième principe de Sagesse que nous retiendrons, est : frugalité et élégance.
Prendre frugalement et élégamment ce qui appartient aux autres mondes.
Augmenter ou diminuer nos conformations.
Chacun sait ce qu'il attend de l'univers des mondes des autres êtres, mais eux, qu'attendent-ils du sien ? Car, dans le Réel, l'interdépendance appelle la réciprocité. Bien plus généralement et métaphysiquement, puisque la vie de l'homme ne prend sens qu'au service de ce qui le dépasse et puisque l'accomplissement de l'homme n'a de valeur et de Joie que dans l'accomplissement du Tout, comment concilier tout cela ? Comment harmoniser des aspirations tellement divergentes, tellement discordantes ? Bien sûr, tout ce qui existe est porté par la même intention fondamentale : s'accomplir en plénitude. Soit. Mais tout ce qui existe à sa façon bien à lui d'exprimer et de décliner cette intention.
Autrement dit - et nous sommes là au cœur du questionnement éthique - : comment mener à bien l'accomplissement de soi tout en contribuant à l'accomplissement du Tout et des autres êtres qui interfèrent avec soi (y compris celui des milliards de microbes qui assistent nos intestins à assimiler nos nourritures) ?
Une autre manière, encore, de poser ce délicat problème, est celle-ci : comment rendre harmonieuse et féconde la divergence entre ma manière de voir le monde de l'autre et la manière dont cet autre voit mon monde ? Comment harmoniser et interféconder nos paradigmes, autrement dit ?
La première qualité à cultiver est l'agilité, c'est-à-dire la souplesse d'esprit et d'âme. Il ne s'agit pas de tolérance. Ce mot galvaudé ne signifie plus rien d'autre que le respect dédaigneux des âneries des autres en leur disant qu'ils ont le droit d'être idiots et dans l'erreur. La souplesse d'esprit procède d'un tout autre tour. Il suffit, pour le comprendre, de simplement se rendre compte que la bonne question n'est pas : ceci est-il vrai ?, mais bien : que signifie ceci (pour moi, pour l'autre) ? Un exemple de grand choix est donné par cette affirmation péremptoire : Dieu existe ! L'attitude non agile dira : non, c'est faux car Dieu n'existe pas. L'attitude agile dira : que signifie "Dieu" et que signifie "exister" ? On sait, par exemple, l'abime immense - et l'incompatibilité réciproque - du Dieu personnel et duel des théistes et du Dieu impersonnel et immanent des panthéistes. Alors, dans "Dieu existe", de quel Dieu parlons-nous ? Cela fit dire à Samuel Butler ceci qu'il faudra méditer : "La guerre que se font le déiste et l'athée semble avoir pour cause la question de savoir s'il faut appeler Dieu "Dieu", ou lui donner un autre nom".
La seconde qualité à développer pour faciliter l'harmonisation des paradigmes est la "joyeuseté" qui est la capacité à adopter un comportement et une attitude joyeuse, enjouée, enthousiaste, bonhomme et bienveillante, même si le désaccord semble profond. Il y a derrière cette joyeuseté un détachement salutaire qui, sans le dire, convie l'autre à l'idée qu'au fond, les différends n'ont que peu d'importance si on les ramène à l'essentiel vital et si on les traite avec légèreté (qui n'empêche nullement le sérieux) et élégance.
Le cinquième principe de Sagesse que nous retiendrons, est : agilité et joyeuseté.
Cultiver, face à l'autre, l'esprit agile et l'attitude joyeuse (le plus contagieuse de toutes).
Augmenter ou diminuer nos synchronisations.
Le grec ancien connaissait un mot remarquable : le kaïros … De quoi s'agit-il ? De la juste mesure. Du temps juste. Du moment opportun. De la circonstance adéquate. De l'opportunité idoine. Du fait d'être en phase à cet instant-là.
Lorsque les mondes propres de deux êtres entrent en interférence, ils sont rarement en phase l'un avec l'autre. Leurs rythmes propres - leurs "fréquences propres", diraient un physicien - ne se correspondent pas. Ils ne peuvent donc pas vibrer harmonieusement et résonner entre eux. Ils sont, en termes musicaux, en désaccord puisqu'ils ne sont pas "accordés" comme doivent l'être deux instruments d'un même orchestre. Ils ne peuvent donc pas "jouer" ensemble.
Le principe de syntonie traduit ce souci de la bonne adéquation "vibratoire" entre deux êtres, entre deux mondes. Se mettre au diapason, dit-on. S'accorder sur le même ton (c'est l'étymologie même du mot "syntonie"). Vivre au même rythme, sur le même tempo. Choisir toujours, en tout, le bon moment.
Tout cela convient parfaitement pour une relation épisodique ou unique. Mais qu'en est-il pour une relation durable entre deux êtres et entres leurs mondes propres ? Il faut alors passer d'une syntonie momentanée à une harmonie durable.
L'idée est évidemment claire et renvoie aux théories musicales (du moins selon les doctrines tonales, harmoniques, contrapunctiques et … mathématiques). L'harmonie est cette discipline de composition musicale qui qui fait d'un ensemble de sons un "accord" symphonique (qui s'écoute ensemble, en grec) ou un "désaccord" cacophonique (qui s'écoute mauvaisement, en grec, toujours).
La métaphore musicale est extrêmement riche. Elle laisse, par exemple, à penser que deux mélodies parallèles, pourvu qu'elles soient jouées sur le même rythme et sur des lignes tonales compatibles, peuvent assez facilement engendrer un air agréable. Il ne s'agit pas de forcer une des deux mélodie à suivre l'autre. Il s'agit de les laisser se développer mutuellement dans le respect des règles du contrepoint. Ces règles ne briment point les deux libres mélodies, mais elles leur permettent d'engendrer un effet d'ensemble qui les enrichit toutes les deux. Car c'est bien de cela que nous parle l'harmonie : d'un enrichissement mutuel dans une grande liberté de chacun.
Le sixième et dernier principe de Sagesse que nous retiendrons, est : syntonie et harmonie.
Effets d'adéquation syntonique et de synergie harmonique.
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Epilogue de l'épilogue : Sagesse de Vie
Contentement. Connaissance. Résonance. Lucidité. Tranquillité. Utilité. Frugalité. Elégance. Agilité. Joyeuseté. Syntonie. Harmonie.
Voici donc nos douze vertus à cultiver, comme de jolies plantes médicinales, que l'on prend avec soi sur les chemins de la Sagesse et de la Vérité.
Une panacée ? Oui, assez probablement, puisque le parcours qui nous a amené à elles, a été rigoureux et systématique. Mais les mots ne sont rien sans leur mise en pratique. La Sagesse ne se dit pas, elle se vit. Nous le savons déjà ! C'était le moment adéquat, le kaïros, pour le rappeler en terminant cet article.
Ah ! un dernier mot ...
Douze vertus au service de deux principes : l'Amitié pour covivre en Joie et en Paix, et la Fraternité pour coconstruire en Force et en Beauté.
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Le 17/03/2025
L'Etat de santé de la Belgique ...
Trois maladies graves ...
En Flandres, le nombrilisme séparatiste ...
A Bruxelles, le narco-islamisme ...
En Wallonie, le socialisme ...
L'évolution probable ...
En Flandres, un indépendantisme européocentrique ...
A Bruxelles, un politicisme trafico-bureaucratique ...
En Wallonie, un gauchisme islamo-populiste ...
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Trump, Poutine, Xi-Jinping et Khamenei symbolisent radicalement les quatre messianismes du paradigme passé : le messianisme financiariste, le messianisme idéologique, le messianisme industrialiste et le messianisme théologique.
Ils mènent ensemble et/ou l'un contre l'autre (tout dépend des circonstances) leurs combats d'arrière-garde.
Américanoland, Russoland, Sinoland et Islamiland sont les quatre pôles du chaos final de l'ère messianique et, par la même occasion, (sans qu'ils s'en aperçoivent trop pour deux d'entre eux) du paradigme moderne.
Ces quatre continents sont au bord de l'effondrement économique et social, démographique et financier, culturel et technologique (à des degré divers, j'en conviens volontiers).
L'Euroland et l'Indoland devraient monter en puissance et être les incubateurs du nouveau paradigme noétique et, surtout, de l'ère eudémonique qu'ils inaugurent.
Le Latinoland et, surtout, l'Afroland, jouent les fournisseurs de ressources aux plus offrants (financièrement, militairement, ... ou autrement).
Pour maintenir le paradigme obsolète qui a fait leur puissance, les armes utilisées par les décadents (Américanoland, Russoland, Sinoland et Islamiland) se réduisent à une seule : la violence sous ses quatre formes militaire, commerciale, fiscale ou terroriste. Ils ne connaissent plus que cela et leurs discours dérivent de menaces en menaces avec, et c'est heureux, cette nouvelle tendance salvatrice qu'ils se menacent maintenant les uns les autres, et "laissent tomber" l'Indoland (qui n'a jamais été très actif au niveau planétaire) et surtout l'Euroland qui est en train, fort heureusement, de s'installer dans une autarcie socioéconomique dédaigneuse, mais prudente.
Euroland inaugure ainsi l'ère de la frugalité dans toutes les dimensions (consommatoire, démographique, technologique, relationnelle, gigantiste, etc ...), l'ère du continentalisme régionaliste sans étatisme intermédiaire, l'ère du "chacun chez soi" (à ne pas confondre avec le "chacun pour soi") et de l'anti-immigrationnisme, l'ère du différencialisme constructif (l'anti-égalitarisme) et de la complémentarité solidaire (l'anti-concurrentialisme).
L'Euroland doit construire sont avenir sur le refus et la démolition radicale des quatre fléaux (piliers de la Modernité) qui induisent la fin de cette ère messianiste et qui assassinent aujourd'hui l'humanité : le financiarisme, l'idéologie, l'industrialisme et le théologisme.
Rappelons donc la nature profonde de ces quatre fondements destructeurs :
- l'argent (le financiarisme) n'est qu'un symbole conventionnel qui ne vaut que ce que l'on y rêve ;
- l'idéal (l'idéologie) n'est qu'une pure invention infantile et simpliste d'un monde complexe dont ces réductions puériles n'existeront jamais ;
- la quantité bon marché (l'industrialisme) n'est que le piège d'une surconsommation maladive et d'un empoisonnement de la Vie ;
- le Dieu des religions (le théologisme) n'existe pas et le Sacré ne se niche que dans le Divin secret des spiritualités intérieures et personnelles.
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De Claude Malhuret, Sénateur :
"Washington est devenu la cour de Néron. Un empereur incendiaire, des courtisans soumis et un bouffon sous kétamine chargé de l’épuration de la fonction publique (...) Le roi du deal est en train de montrer ce qu’est l’art du deal à plat ventre (...) Jamais dans l’histoire un Président des Etats-Unis n’a capitulé devant l’ennemi. Jamais aucun n’a soutenu un agresseur contre un allié. Jamais aucun n’a piétiné la constitution américaine (...) Nous étions en guerre contre un dictateur, nous nous battons désormais contre un dictateur soutenu par un traître (...)" Ce qui revient le plus dans les commentaires Américains, c'est : "Pourquoi est-ce qu'il faut que ce soit un Français qui dise ce que nos politiciens devraient dire ?" Les démocrates sont tétanisés par Trump. Ils sont sonnés par leur défaite."
Il est vrai que les politiciens français devraient un peu plus la fermer (la gabegie française actuelle n'est en rien plus glorieuse que l'américaine) ; en revanche, ce message devrait venir de l'UE, d'Ursula elle-même.
Et à propose des tactiques informationnelles de Donald Trump, celle-ci qui est indubitable :
"Devant nos yeux, se déroulent des stratégies politiques et aussi sociales qui servent à manipuler les foules ... Le Président des États-Unis, Donald Trump est un adepte des déclarations chocs et de l'utilisation de ces techniques de communication : "Flood the zone with shit " ("inonder la zone avec de la merde"). Raconter des mensonges, balancer des fake-news, faire des déclarations absurdes, violentes, dangereuses ... permet de mobiliser et de détourner l'attention. Chaque phrase est reprise par la presse qui en fait une priorité pendant que des mesures lourdes sont prises et passent inaperçues ..."
C'est donc le procès de la presse qui est ici fait, celui du sensationnalisme populiste et vulgaire, celui de l'euthanasie de toute forme d'intelligence et de critique.
"Plus c'est gros, plus ça passe".
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Le "Dieu" du judaïsme n'est pas un "Dieu personnel" comme l'est celui du christianisme.
C'est probablement là l'une des plus grosses pierres d'achoppement entre ces deux traditions spirituelles.
Le "Dieu" juif n'est pas anthropomorphe. C'est une erreur de traduction qui dit que "Dieu fit l'humain à son image" (Gen.:1;26-27).
La traduction littérale de ce verset déterminant est la suivante :
"Et Il (ce "Il" est innommé durant tout le récit ; c'est un "Il" neutre) dira : "Elohim (c'est-à-dire un pluriel : "dieux" ou "puissances") nous ferons (au futur, sur le mode inachevé et à venir) un humain dans notre image et comme notre ressemblance (...)". Et Il engendrera des Elohim ("dieux" ou "puissances") avec l'humain dans son image, dans une image des Elohim, Il engendra avec lui, mâle et femelle, Il engendra avec eux."
Autrement dit, "Il" engendre des "puissances" pour engendrer une représentation ("image") qu'Il se fait de l'humain, mâle et femelle ... mais il n'est plus question, lors de l'engendrement réel, d'une quelconque "ressemblance".
De façon très générale, durant tout le récit de la Genèse, "Il" impersonnel engendre des "puissances" qui induisent les êtres qui peuplent le monde.
Dès le second chapitre de la Bible hébraïque, ce "Il" impersonnel et neutre, disparaît des textes : les "Elohim" continuent leurs missions et, face à l'humain, "Il" pose YHWH qui n'est pas "Dieu" mais une hypostase divine, dédiée à l'humain, qui est l'interlocuteur entre le "Il" et l'humain. YHWH est la voie de l'Alliance entre l'humain et "Il".
De là, aussi, l'impossibilité, pour la spiritualité juive, de considérer un seul instant que l'homme Jésus puisse, de quelque manière que ce soit, être l'incarnation du Divin (lequel : "Il", un des Elohim, YHWH ?).
Au mieux, Jésus est un prophète comme en connaissent toutes les traditions spirituelles ; un prophète dualiste (d'origine pharisienne, s'étant frotté au zélotisme et à l'essénisme), fort éloigné de la tradition juive, sadducéenne et orthodoxe, dont le centre était le Temple de Jérusalem, substitut de la Tente de la rencontre.
Jésus était à ce point éloigné du judaïsme lévitique que Paul de Tarse lui imputa un antijudaïsme qui devint l'antisémitisme, repris par Mu'hammad dans la tradition musulmane.
L'homme Jésus fut exécuté pour sédition par les Romains sur une croix où il meurt. Et l'histoire s'arrête là ; tout le reste n'est que mythologie.
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La toute grande révolution de l'histoire des sciences n'a pas été sa mathématisation (signe de la perfection de son créateur divin) du monde par Galilée, mais, tout au contraire, la montée en puissance, depuis 150 ans, d'une vision d'un monde évolutif, évolutionniste, émergentiste, d'un monde en création permanente de lui-même, par sauts successifs de complexité, de façon sinon indéterministe, mais loin d'être totalement déterministe et mécanique.
Le Réel se crée continuellement et, se créant, il fait apparaître de nouvelles voies jusqu'alors insoupçonnées d'évolutions alternatives.
Cela n'exclut nullement l'existence de "lois" physiques mathématisables, mais cela exprime que ces lois ne sont applicables que jusqu'à un certain échelon de l'échelle des complexité, au-delà duquel, de nouvelles lois émergent différentes, plus complexes, mais cohérentes, avec les "lois" des niveaux inférieurs.
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Dès le 15ème siècle, la vision chrétienne des rapports entre l'univers et son Créateur, entre l'horloge et son Horloger commence à changer : l'univers serait un immense (infini ?) corps vivant dont Dieu serait l'âme. Ce monisme vitaliste coûtera la vie notamment à Giordano Bruno en 1600.
Le mécanicisme (Galilée, Mersenne, Boyle, Newton, Voltaire, ...) est forcément dualiste (et sied donc parfaitement au christianisme et à l'islamisme).
L'organicisme est forcément moniste (comme le judaïsme originel et les traditions spirituelles indiennes et chinoises ; comme Bruno ou Leibniz).
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De Clémence Royer (préface à la première traduction française de "l'Origine des Espèces" de Darwin) :
"(...) cette charité imprudente et aveugle où notre ère chrétienne a toujours cherché l'idéal de la vertu sociale et que la démocratie voudrait transformer en une sorte de fraternité obligatoire, bien que sa conséquence la plus directe soit d'aggraver et de multiplier dans la race humaine les maux auxquels elle prétend apporté remède."
Rien n'a donc changé jusqu'à aujourd'hui, mais est en passe d'être complètement chamboulé !
Le démocratisme, version laïcisée du christianisme et de sa "charité", doit disparaître.
L'égalitarisme doit donc disparaître également, car antinaturel, et être remplacé par un différencialisme de la complémentarité et de la solidarité.
Aucune espèce animale, même parmi les plus développées, n'est démocratique ou égalitariste, non parce qu'inférieure à l'humain, mais parce qu'en harmonie avec la loi naturelle non pas du "plus fort" à son propre service, mais des "plus efficaces" au service de son espèce.
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Le 18/03/2025
Le point de départ de la théorie de la relativité restreinte est celui-ci : dans le monde classique, pour un observateur donné, les vitesses relatives des objets s'additionnent, jusqu'à l'infini s'il le faut.
Avec la relativité, toutes ces vitesses relatives tendent vers une vitesse limite absolue qui ne dépend plus d'aucun observateur : la vitesse dite de la lumière dans le vide qu'aucune vitesse ne peut dépasser.
Le fluide "éthérique" freine tout par nature, et limite toute vitesse à c.
Le relativité restreinte impose que le vide absolu et infini n'existe pas.
De même, la relativité générale impose que tout ce qui existe est contenu dans un volume fini, en expansion, mais où rien n'est infini.
Les théories de la relativité portent bien leur nom : elle démontre que rien n'est absolu et que rien n'est infini (ni le vide substantiel, ni l'espace-temps volumique qui le contient).
Symétriquement la théorie quantique démontre que rien n'est "matériel" et que la "matière" n'est qu'une approximation grossière, (à partir d'une observation à faible grossissement), d'un "plus petit" qui, lui, n'est pas matériel mais nœuds et configurations ondulatoires d'une substance prématérielle (éthérique, si l'on veut) continue où aucune frontière, ni cloison, ni séparation d'aucune sorte n'existent.
Toutes ces théories convergent vers l'idée que le Réel est un grosse "boule" de Hylé vibratoire, expansive, accumulative, cohérente, agglutinante dont le volume est non infini, et qui ne possède ni vide intérieur, ni fluidité absolue.
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Le principe anthropique (toutes les constantes et lois de l'univers convergeraient vers l'idée que l'humain était attendu et que tout était fait pour son émergence) est une élucubration psychotique et nombriliste, d'une principe plus large et plus intelligent qui est le principe intentionnaliste : tout dans le Réel tend à évoluer vers une "perfection" toujours plus grande, tant en simplicité (l'uniformité du lissage à entropie nulle) qu'une complexité (l'émergence de conglomérat à néguentropie toujours plus grande).
Ce principe intentionnaliste se résume à concevoir le Réel comme un immense organisme tendant vers toujours plus de simplexité.
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Le soi-disant problème entre Dieu et la Religion d'un côté, et la Science de l'autre, est le prototype du faux problème.
Le seul vrai problème est ontologique entre dualisme et monisme.
Le Réel contient-il deux mondes distincts dont l'un est créateur/maître/juge de l'autre (c'est la thèse dualiste par exemple du Dieu chrétien et musulman) ?
Ou le Réel ne contient-il qu'un seul monde qui forme un Tout-Un organique en évolution et où il est loisible à d'aucuns d'appeler Dieu (ou, mieux, "le Divin") telle ou telle caractéristique intrinsèque de ce Réel.
La Science, elle, ne s'occupe, dans les deux cas, que de ce monde-ci, qu'il soit ou pas face à un "autre monde" hypothétique et largement mythique.
Dans tous les cas de figure, la Science et les Religions dualistes n'ont aucun interface et n'ont rien à se dire ; en revanche, la Science et les Spiritualités monistes peuvent s'épauler l'une l'autre, non sur le fond (qui tient en une seule "équation" : Réel=Tout=Un=Divin), mais sur les langages complémentaires (mathématico-rationnel, d'un côté, et symbolico-intuitif, de l'autre) qu'elles utilisent dans leur approche et leur sacralisation de ce Réel.
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Quel est le but de la physique aujourd'hui ? Comprendre la logicité de la Nature (Physis) loin de tout dualisme (chrétien, par exemple) et de tout mécanicisme (Galiléen, Cartésien ou Newtonien), mais plutôt dans une vision organiciste moniste où le Réel est un vaste être vivant dont le Divin est l'âme (de "anima", ce qui anime ...).
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En théorie, certes, la liberté est aussi celle de faire du mal.
Mais la seule liberté authentique est celle qui choisit, librement, de construire du bien et de détruire ce qui fait du mal.
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Les grands antisémites de la culture française :
- Emile Chartier (dit Alain)
- Louis-Ferdinand Destouches (dit Céline)
- Jean-Paul Sartre
- Simone de Beauvoir
- Paul Ricoeur
- Gilles Deleuze
- Michel Foucault
- Jean Genet
- Jean-Luc Nancy
- Martin Heidegger (né allemand mais adopté en France)
- Roger Garaudy
- Alain Badiou
- Et bien d'autres ...
Quasiment toute l'intelligentzia gauchiste ou gauchisante ...
Et cela reprend de plus belle ! (Voir : "L'autre Collaboration" de Michel Onfray)
Karl Marx (converti jeune au protestantisme de cet autre antisémite notoire que fut Martin Luther) est leur père à tous, en gauchisme comme en antisémitisme !
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Est Juif tout qui est né de "mère" juive. C'est la Loi ! Mais de quelle "mère" parle-t-on : de la "mère biologique" ou de la "Mère toraïque" ?
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Le 19/03/2025
De Daniel Rodenstein :
"Dans le monde occidental, les activistes défenseurs du peuple palestinien (que je défends aussi) prennent des précautions pour bien faire la distinction entre leurs positions anti-israéliennes et leur opposition à l’antisémitisme. Ceux qui demandent et exigent la disparition d’Israël (et de ses habitants) s’attaquent à deux catégories : les Israéliens et les sionistes, mais évitent soigneusement, et le font savoir, de s’attaquer aux Juifs. Ils mettent habituellement en exergue qu’il y a des Juifs parmi eux."
Mais en matière de propagande, d'idéologie et de militantisme, l'amalgame triomphe toujours puisqu'en ces matières, ce sont les esprits les plus simplistes et ignorants qui tiennent le haut du pavé ... et que pour ceux-là, l'amalgame est la voie la plus simple (d'autant qu'elle converge avec l'antijudaïsme bimillénaire).
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Vivre. Certes. Mais que faire de son temps de vie lorsqu'on le sait limité entre naissance et décès (et que l'on ne croit pas à ces balivernes infantiles d'une vie personnelle après la mort ou que l'on croit que ce que l'on fait "ici-bas" sert à nous assurer une autre vie "là-haut").
Le problème est le même : comment utiliser son temps de vie au mieux ?
Que signifie cet "au mieux" ? Qu'est-ce qui donne "valeur" au temps vécu ?
Quelles sont les "valeurs" qu'il faut cultiver pour accomplir sa propre existence et connaître, à chaque instant, cette si attendue et demandée "Joie de vivre" ?
Quel chemin accomplit ces valeurs et offre cette Joie ? Dans quel sens va-t-il ? Quel est le "Sens" ?
On le voit bien, trois mots s'imbriquent ici : Valeurs, Joie, Sens !
Quelles sont les Valeurs qu'il faut cultiver pour donner Sens à sa vie et y vivre (dans) la Joie ?
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Aujourd'hui, la question du "bon emploi du temps" se pose (cfr. Olivier Babeau in : "La tyrannie du divertissement"). Le temps qui devait être consacré à la survie et à tout ce qui tourne autour, s'amenuise et laisse de plus en plus de "temps libre".
Que faire de ce "temps libre" qui reste vacant lorsque l'indispensable, vital et social, est achevé ?
Ce temps libre est un extraordinaire terrain d'accomplissement de soi et de l'autour de soi si l'on sait le mettre à profit, mais aussi, si l'on s'y "ennuie", un extraordinaire marché pour ces captateurs d'attention et ces vendeurs de divertissements inutiles – mais lucratifs.
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De plus en plus, la grande question à se poser face à une problématique quelconque n'est plus "comment faire ?" ce qui appelle des solutions techniques et/ou réglementaires, mais "pour quoi faire ?".
Ainsi, par exemple, la problématique de la prolifération et de la consommation énergétique des véhicules doit être bien posée : la bonne interrogation n'est plus "comment me déplacer" ?" (transport privé ou public, motorisation électrique ou autre, taxation, choix entre routier, aérien ou fluvial, ...), mais bien "pour quoi me déplacer ?". En ce sens, l'autarcisation maximale est le seul choix possible : ne (presque) plus se déplacer et certainement plus du tout lorsque ce n'est pas absolument et indubitablement indispensable ...
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L'humain primitif est un animal purement social où l'individualité n'existe pas du tout. Tout se fait avec le groupe, par le groupe, pour le groupe.
L'individu ne compte pas. Le meurtre des bébés et des vieillards permet le contrôle de la taille optimale du groupe en fonction des ressources.
L'idée d'individu est très récente et est certainement liée à la sédentarisation ; or, l'espèce homo sapiens apparaît il y a 300.000 ans, et une toute petite partie ne se sédentarise qu'il y a 10.000 ans seulement, dans le "croissant fertile" du Proche-Orient. Sédentarisation qui enclenche un autre processus : celui de la civilisation avec l'apparition de la cité (il y a 6 ou 7000 ans, sans doute) autour de la place du marché où se vendent les produits excédents des sédentaires.
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Le 20/03/2025
Le Grand Pan n'est pas mort !
Il est en pleine résurrection depuis que la physique de mécaniciste devient organiciste. Avec Nietzsche, on devrait dire "Dieu est mort" (le Dieu dualiste du christianisme).
Mécanicisme : l'univers est une vaste machine faite de briques élémentaires, interagissant entre elles par des forces élémentaires selon des lois élémentaires.
Vision analytique.
Organicisme : l'univers est un vaste organisme vivant qui est un processus complexe en évolution qui tend à optimiser, en s'inventant des règles, son propre accomplissement.
Vision holistique.
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Les grands mots-clés de la physique (cosmologie) de demain : processus, simplexité, intentionnalité, optimalité, émergence.
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Je vais fêter en octobre 2025, mes 50 ans d'appartenance à la Franc-maçonnerie régulière. Et j'en suis arrivé à cette conclusion qui en hérissera plus d'un ...
La Franc-maçonnerie est tout entière contenue dans les trois "grades" d'Apprenti, de Compagnon et de Maître. Tout le reste (ce que l'on appelle pompeusement les "hauts grades" ou, plus modestement, les "side degrees") n'est qu'explicitations ou développements, adjuvants ou déviances.
Ainsi, pour être très clair, tout ce qui sort de la légende hiramique au-delà des 14 premiers degrés du Rite Ecossais Ancien Accepté (dérivés des "Old Charges" et des rituels et catéchismes des "Ancients") est fumisterie christique, chevaleresque et pseudo-templière n'ayant rien à faire en Franc-maçonnerie.
Parallèlement à cela :
- le Rit Ecossais Rectifié est une invention entièrement délirante, plus christique que maçonnique,
- le Rite de Memphis-Misraïm est un tissu d'absurdités mythologico-égyptiennes, suite aux découvertes de Champollion sous Napoléon Ier,
- et à peu près toutes les déviances maçonniques comme les "hauts grades", la "tradition" chevaleresque à la Ramsay, la mixité des Loges, les idéologies laïcardes parfois gauchisantes de certaines obédiences, l'élimination systématique du Sacré (Grand Architecte de l'Univers, Bible, etc ...),
- etc ... ;
tout cela est purement français et contraire à toute authentique Tradition maçonnique venue des confréries des constructeurs d'édifices sacrés du bas Moyen-âge.
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Transmis par mon ami Jacques Carletto :
"On mesure la sagesse à la quantité de stupidités écoutées sans rien dire."
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De Michel Onfray à propos de Sartre qui "résiste dès 1946" :
"Sartre a politiquement empuanti le 20ème siècle (...)"
Il a été le chef de file de toute une troupe d'infects gauchistes malfaisants et courtisans, germanopratins ou autres : de Beauvoir, Merleau-Ponty, Derrida, Foucault, Althusser (voire Heidegger), ...
Seul Albert Camus sort complètement du lot et se révèle un authentique philosophe de haut vol (avec lequel on peut ne pas être d'accord sur tout, d'ailleurs ...).
On attribue la philosophie de l'existentialisme à Sartre ... on ferait mieux de lire la Bible hébraïque d'où il ressort clairement que chaque individualité se construit elle-même par ses propres actes dont elle est totalement responsable, personnellement (et c'est aussi ce que pense des Buber ou des Levinas ...).
Sartre n'a rien inventé du tout (et de Beauvoir, encore moins, et certainement pas le féminisme qui lui est bien antérieur) ; en revanche, ils ont pratiqué avec habileté la pire courtisanerie pseudo-philosophico-médiatique du gauchisme le plus vil et le plus violent (notamment durant cette sinistre pantalonnade grotesque que fut cet eczéma boutonneux nommé "Mai '68") ...
N'est-ce pas Sartre qui disait :
"La seule arme dont dispose les Palestiniens est le terrorisme."
C'est un peu vite oublier l'argent du pétrole et l'aide de l'Iran et des autres marécages islamistes.
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Le 21/03/2025
(Commentaire envoyé à la "Fédération pour un Environnement Durable" suite à un communiqué de presse très récent, signé par mon ami Jean-Louis Butré)
Comme on le sait, je suis un adversaire acharné depuis longtemps du développement de l'éolien et du photovoltaïque qui ne sont pas des solutions valables ni thermodynamiquement, ni écologiquement. Et force est de constater que toutes les réserves d'hydrocarbures fossiles (gazeux, liquides et solides) diminuent à grande vitesse ce qui provoque une pénurie définitive à brève échéance (c'est moins vrai pour l'uranium, mais la logique de pénurisation est aussi en marche).
Le problème énergétique n'est donc pas de produire autrement (la voiture électrique, par exemple, est une absurdité radicale). Le problème est de consommer beaucoup moins.
En cela, l'augmentation tarifaire rapide du prix des énergies est une excellente chose : "vous voulez consommer plus, alors payez beaucoup plus !"
La solution à tous les problèmes de pénuries n'est pas le "autrement" de la technologie, mais le "beaucoup moins" de la frugalité : frugalité consommatoire ET frugalité démographique car nous devons être moins de 2 milliards d'humains sur Terre avant 2150 ou 2200, soit, dès aujourd'hui, atteindre PARTOUT, un taux moyen mondial de fécondité nette de 1.3 enfants par femme (ce qui est la tendance dans les pays développés, mais reste inaudible dans les pays musulmans et noir-africains, surtout).
N'oublions jamais cette loi essentielle et cruciale de toute économie : ce qui est rare, est cher.
L'énergie (comme la culture) devient rare, donc elle DOIT devenir de plus en plus chère soit en argent, soit en travail ... et comme le mot "travail" est devenu inaudible pour beaucoup d'Européens, surtout chez les gauchisants et plus encore chez les jeunes, il y aura de plus en plus de démunis si l'on continue à leur laisser croire que l'on peut vivre en parasitant nos "systèmes" politico-étatiques dispendieux au service d'une poignée de démagogues électoralistes.
"Moins mais mieux" doit devenir un leitmotiv universel !
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La science, c'est la nature de la Culture au service de la culture de la Nature.
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J'ai l'impression que l'on commence à comprendre un peu partout, dans toutes les strates sociales, que "extrême-droite", "extrême-gauche", "communisme", "marxisme", "fascisme", "stalinisme", "maoïsme", "islamisme", "gauchisme", "monarchisme", "léninisme", "autocratisme", "populisme", "national-socialisme (nazisme)", etc ... sont des appellations diverses d'une seule et même philosophie sociopolitique : le "totalitarisme" c'est-à-dire, étymologiquement, tout régime politique où tout (totum en latin) est totalement inféodé, contrôlé, régi, géré, décidé et jugé par l'Etat c'est-à-dire une entité minuscule qui, au nom de quelque idéologie que ce soit, s'arroge autoritairement tous les moyens requis pour mener à bien son projet sans la moindre considération pour les moyens et projets privés, qu'ils soient personnels ou collectifs.
Le totalitarisme est l'autre nom de la "dictature" radicale (voire de socialisme qui en est la voie "douce", issue du principe de la "charité" chrétienne ... ce christianisme ayant instauré, partout où il le put, un totalitarisme hypocrite, voilé sous des couches de croyances magico-mythiques liée à une supposée par une "rédemption" gagnée par le sacrifice et la souffrance).
Cela débouche sur l'idée simple et claire qu'il est indispensable et vital d'opposer, à toutes les formes de totalitarisme, un libéralisme radical dont la thèse centrale est de réduire l'Etat au presque rien nécessaire uniquement pour garantir à chacun, sa propre autonomie dans le respect de celle de tous les autres.
Nous sommes là au cœur du vieux débat qui cherche à définir qui, de la Personne ou de la Cité, doit avoir préséance sur l'autre.
Pour moi, la réponse ne fait aucun doute : la Personne doit avoir la préséance absolue sur la Cité, celle-ci n'ayant qu'une seule mission qui est de protéger l'autonomie maximale de chacun contre les velléités et abus de tous les autres.
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Note sur l'islam d'André Malraux du 3 juin 1956 ... Quel visionnaire ! Chapeau bas !!!
"La nature d'une civilisation, c'est ce qui s'agrège autour d'une religion. Notre civilisation est incapable de construire un temple ou un tombeau. Elle sera contrainte de trouver sa valeur fondamentale, ou elle se
décomposera.
C'est le grand phénomène de notre époque que la violence de la poussée islamique. Sous-estimée par la plupart de nos contemporains, cette montée de l'islam est analogiquement comparable aux débuts du communisme du temps de Lénine. Les conséquences de ce phénomène sont encore imprévisibles. A l'origine de la révolution marxiste, on croyait pouvoir endiguer le courant par des solutions partielles. Ni le christianisme, ni les organisations patronales ou ouvrières n'ont trouvé la réponse. De même
aujourd'hui, le monde occidental ne semble guère préparé à affronter le problème de l'islam. En théorie, la solution paraît d'ailleurs extrêmement difficile. Peut-être serait-elle possible en pratique si, pour nous
borner à l'aspect français de la question, celle-ci était pensée et appliquée par un véritable homme d'Etat. Les données actuelles du problème portent à croire que des formes variées de dictature musulmane vont s'établir successivement à travers le monde arabe. Quand je dis «musulmane», je pense moins aux structures religieuses qu'aux structures temporelles découlant de la doctrine de Mahomet. Dès maintenant, le sultan du Maroc est dépassé et Bourguiba ne conservera le pouvoir qu'en devenant une sorte de dictateur. Peut-être des solutions partielles auraient-elles suffi à endiguer le courant de l'islam, si elles avaient été appliquées à temps. Actuellement, il est trop tard! Les «misérables» ont d'ailleurs peu à
perdre. Ils préféreront conserver leur misère à l'intérieur d'une communauté musulmane. Leur sort sans doute restera inchangé. Nous avons d'eux une conception trop occidentale. Aux bienfaits que nous
prétendons pouvoir leur apporter, ils préféreront l'avenir de leur race. L'Afrique noire ne restera pas longtemps insensible à ce processus. Tout ce que nous pouvons faire, c'est prendre conscience de la gravité du phénomène et tenter d'en retarder l'évolution."
Quelques 69 ans plus tard, l'islamisme est effectivement devenu un des fléaux et des dangers majeurs du monde humain !
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A mon sens, il faut retenir de Spinoza que la Joie est la récompense de celui qui accomplit l'humain, et de Nietzsche que l'accomplissement de l'humain est son propre dépassement vers le Surhumain (qui n'a rien à voir avec un quelconque "Salut" dans un autre monde après la mort, mais bien, selon moi, de réaliser l'Alliance complète entre l'humain et le Tout-Un dont il fait partie intégrante - ce qui revient, pour l'humain, à se dépasser pour s'accomplir au service de l'accomplissement de ce qui le dépasse).
C'est là précisément le travail qui reste à faire chez chacun : découvrir et parcourir ses voies personnelles en vue de ce dépassement.
Chacun, quel qu'il soit et quel que soit son environnement, peut trouver en lui et autour de lui des voies de dépassement de ce qu'il était pour se hisser à un niveau supérieur de Vie et de Conscience, même dans la pauvreté ou la souffrance.
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On pourrait résumer les fondamentaux de la pensée de Nietzsche de la façon suivante ...
La Volonté de Puissance exprime la force de l'intention d'accomplissement qui pousse chacun à passer de l'humain au Surhumain. Le succès de cette entreprise induit l'Eternel Retour, c'est-à-dire le vœu de revivre éternellement cette même vie parce qu'elle a été accomplie.
Ce que l'on nomme "nihilisme" nietzschéen n'est que la conséquence de cet accomplissement évolutif profond qui ne laisse jamais rien de définitif, de fixe ou d'achevé.
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L'idée de Messie (et le messianisme qui l'accompagne) n'est que très marginalement juive.
Cette notion n'apparaît nulle part dans la Torah (qui est, rappelons-le, le texte fondateur et fondamental du Judaïsme).
Elle fut une invention du prophète Isaïe (le prophète préféré du christianisme, pour cette raison) mais très peu ailleurs, dans certains écrits prophétiques tardifs écrits sous l'occupation grecque ou romaine. Et lorsqu'elle apparaît dans le Tanakh, elle désigne un humain mortel, non divin mais providentiel, politique et/ou militaire, qui réussira à faire décamper l'envahisseur et l'occupant de la Judée (les Perses, les Grecs, les Romains, les Turcs ...).
Nulle part, le mot "Messie" ne désigne un quelconque "sauveur" de l'humanité aux fins d'un bonheur éternel.
Le mot hébreu Messia'h désigne celui qui reçoit l'onction dans le Temple de Jérusalem parce qu'intronisé comme Roi, comme Grand-Prêtre ou comme Prophète officiel. L'histoire juive compte, à ce titre, des dizaines de Messies morts et enterrés depuis longtemps et non renouvelés depuis la destruction du Temple, par les Romains, en 70.
C'est le christianisme paulinien qui (ré)invente l'idée de Messie, mais dans un tout autre sens, pour désigner Jésus-le-Christos (le "Béni", en grec, traduction exacte du "Messia'h" hébreu) ; "béni" par qui et pourquoi, nul ne le sait ...
Dire que les Juifs sont les ennemis du genre humain parce qu'ils ont fait tuer le Messie qu'ils ne reconnaissaient pas comme tel, ou parce qu'ils ne croient pas que le Jésus en question soit le Messie "tant attendu", relève de l'ignorance de l'histoire ou de la Bible, ou de la plus crasse mauvaise foi.
Les Juifs n'attendent rien du tout "tombé du ciel" ; comme les sionistes, encore aujourd'hui, certains espéraient pouvoir retourner vivre chez eux, en Judée-Palestine-Samarie, leur terre d'origine.
Le Judaïsme ne connait pas et ne veut pas cette notion de Messie divin envoyé sur Terre pour sauver le genre humain. Il n'y a rien à sauver. Le Judaïsme n'est pas une "religion du Salut".
Le Judaïsme est la Spiritualité de l'Alliance réussie et durable entre l'humain et le Divin ; une Alliance intérieure et personnelle construite par l'étude et la pratique des préceptes de la Torah, interprétés de mille façons depuis près de trois millénaires.
Un "Messie-Sauveur" divin n'a rien à faire là-dedans !
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Je pourrais éventuellement comprendre qu'en tant que spiritualité particulière, le Judaïsme puisse être rejeté par d'autres traditions spirituelles (chrétienne, musulmane ou autres) ou philosophiques (athée, agnostique ou autres).
Je pourrais éventuellement aussi comprendre que la culture juive et ses porteurs soient mal jugés comme d'éternels étrangers puisqu'exilés hors de chez eux depuis l'occupation romaine, et forcés de vivre ailleurs.
Je pourrais éventuellement encore comprendre que certains reprochent la perpétuation d'un communautarisme juif qui, par amour et respect de ses propres traditions millénaires, refuse l'assimilationnisme pur et simple.
En revanche, je condamne impitoyablement la haine antisémite par racisme (car la "race" juive n'existe pas : la judéité est une culture et non une race au sens génétique) ou par procès d'avidité financière fait au "Juif aux doigts crochus" obsédé par l'argent (je rappelle qu'on a interdit, pendant des siècles, aux Juifs toute propriété privée et/ou tout travail productif normal, et que leur survie passait exclusivement par le commerce, notamment celui de l'argent, mais dans le respect de la Torah donc, notamment, de l'honnêteté).
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Le 22/03/2025
Sentence, dit-on, prononcée à l'oreille de César par un esclave, lors de son triomphe en 46 avant l'ère vulgaire :
"Regarde derrière-toi !
Et souviens-toi que tu es un homme."
Voilà ce qu'il faut rappeler aux Trump, Poutine, Khamenei, Xi Jinping et autre Lula ou Kim-Jong Un ... de toute urgence !
La Gloire et le Pouvoir sont des fantasmes illusoires et dérisoires.
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Les quatre regards qui établissent le bilan existentiel d'un processus, ici et maintenant :
- introspection (ce qui s'est accumulé en soi au fil du processus – échelle complexuelle)
- rétrospection (ce qui s'est passé avant dans l'histoire du processus – échelle temporelle)
- circonspection (ce qui se passe autour dans le contexte du processus – échelle spatiale)
- prospection (ce qui reste à faire pour accomplir le processus étant donné les trois autres bilans – échelle intentionnelle).
Voilà qui enrichit singulièrement la notion classique d'espace-temps puisqu'à la rétrospection (le temps) et à la circonspection (l'espace), viennent s'ajouter la prospection (l'accomplissement) et l'introspection (la simplexité).
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La rubrique scientifique du Point titre ceci :
"Elon Musk et Mars : le spectre de la fuite en avant."
Ce titre n'est pas neutre car il indique un aberrant fantasme : celui qui imagine l'humanité quittant la Terre vers une autre planète, la nôtre étant devenue invivable. C'est oublier un peu vite que, si les autres planètes sont ce qu'elles sont, c'est qu'elles sont déjà, depuis toujours, invivables : la Vie n'a jamais réussi à s'y développer et à s'y maintenir.
Dont acte !
Quand et qui fera taire ce crétin d'Elon Musk et son pognon débile.
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On trouve aussi ceci :
"Euclid, le chasseur de l’univers sombre, dévoile ses premiers trésors.
Le télescope spatial de l’Agence spatiale européenne a repéré 26 millions de galaxies et un nombre record de lentilles gravitationnelles (...), une moisson exceptionnelle qui offre un aperçu saisissant de notre Univers profond et de sa mystérieuse « toile cosmique ». Sa mission principale : comprendre la nature de la matière noire et de l'énergie noire, ces composantes invisibles qui constituent 95% de notre univers."
Il serait temps que l'on s'intéresse à mes travaux ...
Le vide de matière, cela existe un peu partout, mais le "vide" tout court, cela n'existe nulle part !
Depuis plus de dix ans, je clame que l'univers est un volume plein d'une substance originelle (insensible, bien sûr, aux influences matérielles comme la gravitation ou l'électromagnétisme) que j'appelle la Hylé et qui est d'abord prématérielle avec "l'énergie noire" pour devenir protomatérielle avec "la matière noire".
La matière que nous connaissons n'en est qu'une émergence périphérique, émergence qui est construite (par un saut de complexité qui a commencé avec le soi-disant "big-bang") dans ces immense réacteurs à matière que l'on nomme "trous noirs".
En somme, la matière est un peu comme des conglomérats organisés de glaçons rares, flottant sur un immense océan d'eau que l'on appelle "vide".
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Ce qu'Etienne Klein appelle "extrapolation abusive" est un travers permanent et omniprésent de la pensée humaine, quel que soit le domaine envisagé.
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L'évolution processuelle du Réel se réalise par sauts successifs de complexification c'est-à-dire de construction de nouvelles structures stables d'un niveau supérieur à partir des interactions chaotiques des structures stables du niveau inférieur.
Dans la temporalité, la simplexité croît (nucléons, puis atomes, puis molécules, puis cellules, puis organismes, puis sociétés, ...) au fur et à mesure que le volume décroît (trous noirs, puis galaxies, puis étoiles, puis planètes, ...) ; cela découle simplement de la bipolarité entre la voie entropique (l'uniformité de gros volumes sans simplexité : victoire de la substantialité par expansion et accumulation) et la voie néguentropique (la complexité de petits volumes en autonomie : victoire de la logicité par différenciation et structuration).
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Le 23/03/2025
Au commencement, venues du sein de l'Essentialité aspatiale et atemporelle étaient les voies dionysiaque et apollinienne vers la réalisation de son Intentionnalité à accomplir en Optimalité ...
De là émergèrent la Substantialité avec ses deux voies : dionysiaque d'accumulation et apollinienne d'expansion ; et la Logicité avec ses deux voies : dionysiaque d'émergence et apollinienne d'uniformité.
La constructivité pouvait alors commencer son œuvre sur le chantier permanent du combat entre la voie dionysiaque (complexité de l'efficacité) et la voie apollinienne (simplicité de la virtuosité) ; les tensions, nées de ce combat devaient être dissipées optimalement et cette optimalité entre, d'une part (la voie dionysiaque), l'accumulation, l'émergence, la complexité et l'efficacité, et, d'autre part (la voie apollinienne), l'expansion, l'uniformité, la simplicité et la virtuosité, porte le nom de Simplexité.
De la substance originelle, en ses points d'accumulation, émergent des "nœuds" de protomatière qui sont le siège de la Logicité quantique nucléaire.
Ces nœuds engendrent le monde atomique (nucléons, électrons, neutrinos) qui est le siège de la Logicité électrofaible.
Des atomes ainsi obtenus conjuguées avec les forces électromagnétiques qui les nourrissent, et sous l'effet des forces antérieures de gravitation, émergent d'abord des structures volumiques incandescentes (systèmes galactiques, puis systèmes stellaires).
Ensuite, en s'autonomisant, celles-ci engendrent des organisations moléculaires secondaires (planétaires, satellitaires, météoritiques, etc ...) de plus en plus petites et froides ; les molécules sont des conglomérats atomiques assez stables engendrés par la Logicité électromagnétique qui sont de plus en plus différenciées (gaz, liquides, solides, cristaux, ...)
Sur certains de ces corps refroidis (planètes) la température et la richesse moléculaire permet l'émergence d'organisation de plus en plus riches et sophistiquées (cellules, organismes, sociétés, etc ...).
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Le marxisme (de Karl Marx, renégat d'origine juive, d'éducation luthérienne et antisémite) n'est qu'une théorisation du socialisme, lui-même resucée laïque et souvent athée du christianisme et de ses valeurs (messianisme révolutionnaire, charité anticapitaliste, populisme anti-individualisme, soumission au collectif, idéalisme pseudo-platonicien, croyance en un "autre monde", ...).
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De John F. Kennedy :
"Ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous,
demandez-vous ce que vous pouvez faire pour lui."
Quant à moi, je suis apatride ! Mais de culture judéo-helléno-européenne.
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De mon amie Hesna Cailliau :
"Quand à la politique extérieure américaine, elle puise ses racines sur les notions calvinistes d'élection et de prédestination : les Etats-Unis constituent le nouveau "peuple élu" dont la mission est de faire régner la justice et la liberté dans le monde."
Elu par qui ?
Quelle justice ?
Quelle liberté ?
Trump ne parle même plus ni de justice, ni de liberté ; il parle seulement d'un "peuple élu" par lui-même, pour lui-même, arbitre sinon maître du monde au seul critère des intérêts américains.
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En arabe, le mot "athée" n'existe pas ; on le traduit par moulhid qui signifie "égaré". Tout est dit !
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Le mot hébreu "Torah" (TWRH) qui désigne le cœur fondamental de toutes les formes et développements du judaïsme, est souvent traduit en français par le mot "Loi" (ainsi ha-Torat Moshéh devient "la Loi de Moïse") ; alors qu'en hébreu, ce mot dérive du verbe Tor (TWR) qui signifie "parcourir, explorer, visiter" ...
La Torah est une exploration du Divin !
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Le Dieu de la Bible hébraïque en générale et de la Torah en particulier, est un des Elohim qui porte un nom ineffable : YHWH qui est celui des Elohim qui parle aux Hébreux, en hébreu, et qui symbolise, pour les Hébreux, l'assise de l'Alliance entre eux et le Divin innommé parce qu'innommable dont les Elohim sont les Puissances (YHWH n'étant que l'une d'entre elles, spécifiquement juive). YHWH est aux Juifs ce que le Grand Architecte de l'Univers est aux Francs-maçons ou ce que l'Olympe fut aux Grecs ...
Ainsi par exemple, les versets suivants sont capitaux (Ex.:19;3-6) :
"Et Moïse monta vers les Elohim et YHWH appellera vers lui de la montagne pour dire : "Ainsi tu parleras aux fils de Jacob et tu déclareras aux fils d'Israël.
Vous, vous avez vu ce que j'ai fait aux bornés (Egyptiens) et je porterai avec vous sur les ailes des aigles et j'irai avec vous vers moi.
Et désormais si écoutant, vous écouterez en ma voix et garderez avec mon Alliance, alors vous deviendrez pour moi un trésor parmi tous les peuples comme [est] pour moi toute le terre.
Et vous, vous deviendrez pour moi depuis un royaume de desservants et une nation sainte : voilà les paroles que tu parleras aux fils d'Israël."
A noter que l'ineptie de "peuple élu" a été extraite de ces versets alors qu'il s'agit d'une "conversation" privée entre YHWH (l'approche hébraïque du Divin) et le peuple hébreu qui ne concerne aucunement les autres nations.
Ainsi que l'exprime un autre verset (Deut.:14;2) :
"Ainsi un peuple saint toi tu es pour YHWH de tes Elohim et YHWH a choisi en toi pour devenir pour lui pour peuple de trésor parmi tous les peuples qui [sont] sur les faces de la Terre."
Répétons-le donc encore et encore le Divin qui est l'Âme du Réel, se manifeste de plusieurs façons appelées Elohim (Puissances) en hébreu. Et parmi ces manifestations particulières, il en est une, nommée YHWH, qui est typique de la culture juive héritée des Hébreux : YHWH est le chemin particulier et spécifique vers l'Alliance entre l'humain et le Divin qui est propre à la culture juive telle que fondée par la Bible hébraïque (exactement comme l'est, ainsi que déjà dit, le Grand Architecte de l'Univers pour les Francs-maçons).
En fait, YHWH et le Judaïsme se sont choisis et élus mutuellement pour construire un itinéraire particulier pour construire l'Alliance entre l'humain et le Divin.
YHWH n'est pas Dieu ; YHWH est l'expression juive du chemin d'Alliance avec le Divin.
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Comme tout ce qui existe, une culture humaine est un processus progressif et accumulatif, avec, souvent, un goût à l'expansivité.
Toute culture humaine repose donc, comme n'importe quel processus complexe, sur cinq piliers :
- son Essentialité : de quel terreau a germé notre culture ?
- son Intentionnalité : à quoi servons-nous ? ou au service de quoi, de qui vivons-nous ?
- sa Substantialité : quelles sont les ressources prioritaires où l'on va puiser (la connaissance, les croyance, la tradition, ...) ?
- sa Logicité : quelles sont les valeurs dominantes essentielles ?
- sa Constructivité : comment vivre notre vie et construire notre monde ?
Il y a peu de distance entre "culture" et "idéologie" : une idéologie est une culture qui a été codifiée (momifiée, parfois) et dont le poids extérieur et collectif est devenu plus pesant (voire écrasant) que le vécu intérieur et personnel.
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D'Hesna Cailliau :
"Selon l'étymologie grecque, le symbole est un "signe" qui permet de relier le visible et l'invisible, l'humain et le divin, en somme de ramener l'homme au plan du sacré où tout est ordre, mesure et harmonie."
La définition est excellente !
Tout symbole spirituel, comme tout rituel initiatique, suggère une voie d'accès (qu'il faudra parcourir et accomplir intérieurement) pour l'établissement d'une Alliance sacrée entre le Divin-Réel-Tout-Un et l'humain.
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Du Talmud :
"Tu ne vois pas le monde tel qu'il est,
mais tel que tu es."
Mais cette affirmation n'est pas une louange, mais un regret !
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Le 24/03/2025
Les équations algébriques ne sont probablement pas le bon langage pour décrire et représenter autre chose que les processus mécaniques les plus simples qui ne représentent que les couches les plus stables du processus cosmique global.
Il faut démathématiser (à tout le moins, désalgébriser) la cosmologie.
Mais alors, quel autre langage utiliser si l'on veut construire des modèles prédictifs qui soient sérieux et fiables ?
Cette obsession de la mathématisation (donc analycisme, continuisme, quantitativisme, ...) a conduit à des paradoxes : le chat de Schrödinger, l'intrication, les multivers ou états superposés, le Big-crunch symétrique comme entropique du Big-bang, etc ...
On peut mathématiser les périodes stables et non chaotiques de l'évolution (c'est ce que fit Einstein) ; mais tout ce qui existe est complexe et vit donc une successions d'étapes plus ou moins stables (mathématisables) et des sauts chaotiques de complexité (qui ne sont pas mathématisables).
Cela est vrai pour l'univers, pris comme un tout ; comme cela est vrai du cours d'une existence humaine, ou de l'évolution de la Vie ou de la Culture ou de la Connaissance sur Terre
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La physique relativiste post-einsteinienne (Friedmann, Lemaître) considère le Réel comme né au Big-bang (plus aucun physicien ne croit ça aujourd'hui), connaissant une période d'expansion (encore actuellement en cours), mais condamné (???) à une contraction symétrique jusqu'à revenir au néant (le Big-crunch) ... pour, peut-être, recommencer un nouveau cycle ensuite ...
Tout cela n'est qu'extrapolations abusives comme le dit très justement Etienne Klein.
Le Big-bang est le saut de complexité lié à l'apparition par concrétion de la Matière (au sens humain) à partir de l'océan de prématière, purement ondulatoire (un peu comme un glaçon qui flotte à la surface d'un bac d'eau). Toute notre physique ne s'intéresse qu'aux glaçons et ne connaît presque rien du bac d'eau (énergie noire, matière noire, trous noirs).
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Tout ce qui m'intéresse, en Franc-maçonnerie, c'est la construction du Temple de l'Alliance, lieu d'épiphanie où l'humain se réintègre dans le Divin (selon une vision moniste du Réel) sur le Chantier du monde, selon les plans du Grand Architecte de l'Univers tels que donnés, symboliquement, dans le Volume de la Loi Sacrée (le livre de l'Exode de la Bible hébraïque).
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D'Olivier Babeau :
"Un mal nouveau s'est diffusé dans notre société : la flemme. Elle sépare les générations, assèche notre volonté, appauvrit nos vies.
Toutes les raisons que nous avions de fournir des efforts ont disparu. Les technologies se substituent à nos tâches et les États-providence ont déployé de puissants filets de protection. Inutile d'acquérir le savoir du monde, puisqu'il est à portée d'un simple clic. La vidéo remplace la lecture, la livraison remplace la sortie, l'écran remplace les rencontres. Plaid et canapé sont les symboles de la vie indolente idéale. On ne se bat plus pour appartenir à la société, c'est la société qui doit s'adapter à nous. Sans-gêne narcissique et sensibilité à fleur de peau gagnent du terrain. On a perdu le sens du temps long et exigeons tout, tout de suite. Les vieux pays développés vivent une rupture civilisationnelle majeure. Notre civilisation s'est bâtie sur l'effort. Tous les progrès en procèdent. Hier, il fallait surmonter les mille contraintes d'une existence cruelle ; aujourd'hui, leur absence nous pèse."
Tout est dit !!!
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D'Etienne Klein :
"L’ultracrépidarianisme, aujourd’hui dopé aux hormones, est en réalité une vieille affaire :
« C’est la profonde ignorance qui inspire le ton dogmatique, écrivait déjà Jean de La Bruyère. Celui qui ne sait rien croit enseigner aux autres ce qu’il vient d’apprendre lui-même. Celui qui sait beaucoup pense à peine que ce qu’il dit puisse être ignoré, et parle plus indifféremment. » Ne devient-il pas urgent que la compétence se fasse elle aussi militante ?"
L’ultracrépidarianisme est un comportement consistant à donner son avis sur des sujets à propos desquels on n’a pas de compétence.
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La question "pourquoi ?" suppose une relation de cause à effet entre deux événements et conduit à une méthodologie : l'inférence causale.
Cette inférence causale est "banale" pour des relations ponctuelles et locales entre des faits précis : je frappe la main sur mon bureau et j'entends un bruit (et chaque fois que je fais ceci, j'entends cela). J'en infère que mon geste induit ou provoque ce bruit et qu'il en est donc la cause.
Mais l'inférence causale est nettement moins évidente lorsque l'on parle de phénomènes touchant de grands ensembles (où les seules données factuelles quantitatives sont des statistiques). Un exemple : l'addiction des adolescents aux ordiphones est-elle une des causes de la spectaculaire baisse des niveaux culturels et scolaires ?
Qui plus est, l'existence avérée et régulière (voire systématique) d'une corrélation ou d'une concomitance entre deux phénomènes (ou types de phénomènes) implique-t-elle nécessairement que l'un est cause de l'autre (par exemple : le cycle des éruptions chromosphériques solaires et celui des incendies criminelles ou des violences urbaines) ; et dans l'affirmative, lequel est cause et lequel est effet (par exemple, dans la mythologie antique : le chant du coq et le lever du soleil) ?
Enfin, l'établissement d'une causalité entre deux classes de phénomènes peut être utile, mais cette utilité reste restreinte tant que le processus de fonctionnement de cette causalité (le "comment ?") n'a pas été éclairci. Par exemple : savoir que le déclenchement de l'interrupteur électrique sur le mur est cause du fait que le plafonnier s'allume, est une chose ; comprendre comment cet interrupteur laisse passer un courant électrique qui permettra à l'ampoule de la lampe de libérer des photons dans le spectre visible, en est une autre !
Et corsons un peu le problème ... Considérons un phénomène quelconque ; il n'a que très rarement une seule cause, mais une multitude. La question alors est celle du rapport d'impact de telle cause par rapport à telle autre sur le même phénomène (laquelle de ces multiples causes est ou peut être ou pourrait devenir la plus déterminante, en général, ou en fonction de tel ou tel facteur particulier). Par exemple : la force du vent, en un lieu donné, dépendra des fluctuations des pressions atmosphériques à diverses distances de ce lieu, du taux d'ensoleillement, de la saison et des variations de températures aussi à différentes distances de cet endroit, de la géométrie du relief, des obstacles naturels ou artificiels qui, en ce lieu, s'opposent à son écoulement naturel, du moment de la journée où la mesure est prise, etc ... ; lequel de ces facteurs sera le plus déterminant sur la vitesse du vent à cet endroit précis ? Et si l'on veut y réduire cette vitesse, sur lequel ou lesquels de ces facteurs pourra-t-on jouer le plus efficacement, ou le plus économiquement, ou le esthétiquement, etc ... ? Et si l'on invitait tous les habitants du lieu à souffler contre le vent, quel en serait l'impact ?
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Je n'aime pas Oswald Wirth ni, plus généralement, le mouvement "néo-illuministe", "néo-occultiste", "néo-hermétiste" français de Stanislas de Guaïta (avec ses Papus, Péladan et quelques autres ...) à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème siècle, mouvement né en opposition (bien justifiée à mes yeux) au positivisme desséchant du 19ème. Tout cela sent la magie, l'astrologie, l'alchimie, la cartomancie, ...
Opposition n'est pas dépassement !
De même, Oswald Wirth et consorts se sont opposés, parfois très durement, au seul grand écrivain et philosophe de la Franc-maçonnerie française de cette époque, à savoir : René Guénon (spiritualité, spiritualisme, métaphysique moniste, védantisme, traditionalisme, gnosticisme ... père spirituel des Mircea Eliade, Simone Weil ou autres Raymond Abellio).
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Le 25/03/2025
Noétique et noosphère ...
Le terme "noétique", encore peu usité, désigne tout ce qui concerne "l'immatériel" comme l'information, la forme, la connaissance (en grec, "Noûs" signifie "esprit, entendement, idée, ..."). Ainsi, toutes les technologies numériques ou algorithmiques appartiennent à la sphère des techniques noétiques.
Quant à "noosphère", c'est un concept né vers 1922 qui désigne l'idée que notre Terre est formée de sphères concentriques avec la lithosphère (les pierres), l'aquasphère (les eaux), l'atmosphère (l'air), la biosphère (les vivants) et ... la noosphère (les mémoires, les informations, les calculs, les modèles, les connaissances, les idées, ... et leurs réseaux de plus en plus denses et riches).
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D'Oswald Wirth :
"Or, lorsqu’une tradition a cessé d’être comprise, elle ne vit plus dans les esprits. En tant qu’observance servile, elle peut se maintenir transitoirement ; mais ce qui manque de cohésion rationnelle ne tarde pas à se disloquer, car tout cadavre tend à se décomposer … Ces formes creuses dont l’esprit s’est retiré, ces écorces mortes, mais persistantes en raison même de leur dessèchement, figurent ce qui se maintient à l’état cadavérique, en tant que superstition, au sens étymologique du mot. Il convient, en effet, d’appeler superstitieux tout ce qui tient debout sans justification logique, comme, par exemple, les rites perpétués par habitude ou par respect du passé, alors que nul ne sait plus à quoi ils correspondent. Hiram est l’intelligence qui anime la tradition maçonnique : il revit en nous dès que nous comprenons tout le mystère de la Maçonnerie, en nous rendant exactement compte de la raison d’être de ses usages symboliques."
Très judicieuse remarque de Wirth ... qui a pourtant essayé de ressusciter de vieilles momies pétrifiées (effectivement devenues "superstitions" divinatoires ou spiritistes) plutôt que de donner Vie à de nouvelles formes de sacralité et de spiritualité (ce qui a été fait après lui, sur base d'autres prémisses).
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Ce n'est pas parce que la révolution numérique permet à chacun de tout dire à tous, qu'il y a quelque chose à dire. Un tuyau vide ne fait circuler que du vent. Il ne faut pas se laisser aveugler : la multiplication et la dissémination des instruments de communication ne génèrent aucun contenu.
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Contre-théorie du Socialisme
Le point de départ de tous les socialismes, et des doctrines assimilées (nazisme, fascisme, trotskisme et maoïsme compris), est la "justice sociale" c'est-à-dire les mécanismes de redistribution "équitable" de la richesse produite. Ce magma idéologique où l'on trouve tout et son contraire, procède cependant d'une logique de fond unique qu'il faut décrypter et dénoncer car elle est dramatiquement fallacieuse et délétère.
Fondement des socialismes
Tout part et revient à la notion artificielle et jamais définie de "justice sociale". Voyons ces deux termes : "social" et "justice".
L'adjectif "social" annonce déjà qu'il s'agit d'une approche générale qui concerne le grand nombre, là où peuvent jouer tous les raisonnements probabilistes et statistiques. "Social" est le mot de Gauche pour dire sociétal : la "justice sociale" prône une "société (plus) juste". Mais la démarche "sociale" recèle une irréfragable contradiction majeure qui revient au déni d'inexorabilité des lois statistiques : on ne peut, en même temps, s'appuyer sur la statistique (pour une "juste" redistribution globale) et refuser ces mêmes statistiques (quelle que soit l'idéologie au pouvoir, les lois statistiques demeurent et les distributions gaussiennes et les lois subséquentes de Pareto jouent et joueront avec des intelligents et des sots, avec des courageux et des fainéants, avec des riches et des pauvres, avec des chanceux et des malchanceux). Les statistiques sont donc injustes. Les socialismes plaident pour des attitudes, des postures et des remèdes de masse, mais en refusent les conséquences mathématiques. De deux choses l'une, ou bien l'on s'appuie sur les grands nombres et les inexorables lois de la statistiques s'appliquent, ou bien l'on pense l'organisation sociétale par les petits nombres où les statistiques ne laminent plus rien, et l'on se place dans un schéma politique strictement local et tribal qui est la seule attitude sérieuse si l'on veut que les problèmes réels des gens réels soient réellement traités … et tout socialisme disparaît, dilué dans la vie réelle, apolitique et anidéologique.
Le substantif "justice" est encore plus vicieux et contradictoire. Vicieux parce qu'il laisse libre cours aux logiques de la jalousie et de l'envie : il possède ou consomme ce dont j'ai très envie et que je ne possède ni ne consomme, c'est donc injuste ! Où y a-t-il là quelque "injustice" que ce soit ? Qu'est-ce que la "justice" ? Où est la "bonne" répartition "équitable" des biens, des savoirs, des forces, des faiblesses, des relations ? On le voit très vite : derrière le mot "justice" se cache un leurre immense. Au fond du fond, serait injuste tout ce dont quelqu'un d'autre bénéficie et dont moi, je ne bénéficierais pas. C'est la doctrine du râleur envieux et fainéant. Et, bien sûr, là commence la démagogie : "vous avez raison, c'est injuste ! Vous aussi vous avez droit …". Le grand mot est lâché : droit. Vous avez droit à recevoir sans coup férir ce que d'autres ont conquis à la sueur de leur front. La "justice sociale", c'est la promotion de la loi du moindre effort, c'est l'illusion que la vie facile pour tous est possible et sociétalement gratuite, c'est la foi infantile en la normalité de l'exceptionnel. Statistiques, encore. Scandale : 80% de la richesse mondiale se trouve entre les mains de 20% de la population mondiale. Injustice ? Non. Pareto ! Et toutes les gesticulations idéologiques, démagogiques et politiciennes n'y changeront jamais rien. Et ce n'est pas un problème. Car qui dit que le but de la vie soit de devenir plus riche que les autres ? Qui dit que les 20% les plus riches soient plus heureux que les 80% qui le sont moins ? Les statistiques, encore elles, démontrent justement le contraire : les "riches" font plus de dépressions et commettent bien plus de suicides que les autres. Ou bien on prend toutes les statistiques pour fond de raisonnement, ou bien l'on n'en prend aucune. Ou bien l'on se place au niveau sociétal et anonyme des grands nombres et il faut considérer et intégrer toutes les études statistiques, ou bien l'on se place au niveau local et nominal des petits nombres, et il n'en faut prendre aucune. On ne peut pas être "de masse" et "pas de masse" en même temps. Et la notion de "justice sociale" comme fondement de tous les socialismes participe d'une logique "de masse" : les "injustes" statistiques y jouent donc à fond, leur inexorabilité aussi.
Erreurs et mythes
Les socialismes visent tous la "justice sociale". Cette locution, on l'a vu, est truffée de non-sens. Mais baste. Admettons. Je voudrais ici dénoncer sept erreurs essentielles et dramatiques.
Première erreur de fond : le dogme de l'accumulation des richesses - dans la poche des riches, cela va sans dire - que la cause sacrée du Socialisme est de combattre et dont il est, par conséquent, l'ennemi juré. Les Socialismes ne font pas confiance à la Nature. Le Socialisme - comme le Christianisme dont il est l'héritier idéologique, Nietzsche l'a profondément et définitivement démontré - est un phénomène essentiellement urbain et industriel. Le Socialisme récuse la Nature qu'il ne connait pas, et entend substituer un ordre politique et idéel, à l'ordre naturel et réel. Plus précisément, pour le propos de ce paragraphe, le Socialisme prétend que les richesses produites ne se redistribuent pas naturellement entre tous les acteurs de la société et qu'il faut donc "forcer" cette redistribution pour qu'elle soit équitable. Rien n'est plus faux : la redistribution gaussienne est la plus naturelle (elle s'appelle, en statistique, la loi "normale", c'est tout dire). Cette distribution est l'expression sociétale de la règle de l'équilibre et de l'harmonie homéostatiques des systèmes complexes. Un système massique qui, dans la durée, ne satisferait pas à cette loi, courrait à sa perte. Pour maintenir, sur le long terme, un système massif loin de l'équilibre gaussien, il faut mettre en œuvre de colossaux moyens qui finissent par épuiser ce système lui-même. C'est ce qui a tué, à la fois, le modèle nazi et le modèle soviétique. C'est également le cas, mais en "mort lente", pour nos sociétés déclinantes, dites social-démocrates, des deux côtés de l'Atlantique (les USA sont infiniment plus "sociaux" qu'une certaine Gauche ne le prétend, mais c'est une socialité moins étatisée et plus comportementalisée, voilà tout).
Si accumulation des richesses il devait y avoir, nul besoin d'un quelconque pouvoir, révolutionnaire ou non, pour faire se renverser la mécanique : la "révolution" française et la chute du mur de Berlin ont été des mouvements naturels spontanés sans nul besoin d'un quelconque moteur "socialiste". La gaussienne a repris ses droits, tout simplement.
Deuxième erreur de fond : le dogme de l'étatisme. Si redistribution il devait y avoir, le dogme socialiste assure que seul l'Etat en est capable et légitime. C'est le "Tout Etat, rien qu'Etat" qui infeste totalement de son jacobinisme omniprésent, la machine politique contemporaine. L'Etat s'arroge tous les droits, confisque tous les processus sociétaux, s'immisce partout, tout le temps, prétend tout régenter et tout réglementer au travers de son hystérie légiférante et juridisante. La politique est devenue le tremplin professionnel des juristes ratés ou ambitieux (partout, ce sont les facultés de Droit qui produisent le plus de politiciens professionnels, en Europe comme aux Etats-Unis). L'Etat, donc, c'est-çà-dire la machinerie bureaucratique et fonctionnaire, serait le bon outil de la gestion sociétale. Tout, absolument tout, démontre le contraire depuis des lustres. L'Etat est un exécrable gestionnaire, un exécrable patron et un exécrable exécutant. La raison en est simple et nous est fournie par la science cybernétique qui est la science des processus de régulation : elle nous dit que le système régulateur (l'Etat) et le système régulé (la Société) ne peuvent atteindre un bon niveau de performance (en l'occurrence une bonne redistribution "équitable" des richesses collectives) qui s'ils possèdent au moins tous deux le même niveau de complexité : il faut des milliards de connexions synaptiques entre neurones pour réguler les milliards de cellules de notre corps. Or, nos sociétés - technologies, mondialisations et révolution noétique aidant - deviennent de plus en plus complexes, transnationales, tribalisées, communautarisées, foisonnantes. Il faudrait donc que l'Etat qui prétend la réguler, puisse suivre cette croissance complexe. Il n'en est rien parce qu'il ne peut pas en être ainsi. De par les règles mêmes qui conditionnent son fonctionnement procédural et procédurier, égalitaire et égalitariste, fonctionnarisé et syndicalisé, l'Etat et ses bureaucraties est obligé de rester à un niveau très bas d'organisation, de structuration, d'individuation, de personnalisation, donc à un niveau très bas de complexité. Il est incapable d'absorber le foisonnement des cas particuliers irréductibles à quelque cas général que ce soit. L'Etat est donc condamné à répondre à la complexité ambiante par de la complication, c'est-à-dire par de l'inefficacité notoire, de la gabegie généralisée et de l'absurdité kafkaïenne.
Pour le dire d'un mot : les régulations centralisées, hiérarchiques et procédurales peuvent parfois convenir pour des systèmes rudimentaires, mais ne conviennent jamais - et sont même néfastes et délétères - pour les systèmes de haut niveau de complexité tels nos sociétés réelles d'aujourd'hui. En un mot : les Etats nationaux sont condamnés à disparaître - ou, du moins, à être totalement marginalisés - dans les 20 ans qui viennent.
Troisième erreur de fond : le dogme de l'égalitarisme.
Le problème philosophique de fond, que soulève la posture égalitariste, est celui de la valeur de l'homme - au sens générique - ou d'un homme particulier.
L'humaniste répond sans hésiter : la dignité humaine est infinie et intrinsèque. L'homme vaut parce qu'il est homme, parce qu'il est né homme. Cette dignité est inaliénable et inextinguible, quoique cet homme puisse dire, penser ou faire.
De là viennent quelques grands principes ou combats de l'histoire récente.
L'égalitarisme et le démocratisme qui en découle, ont forgé tout le paysage sociétal et politique de la plupart des nations d'aujourd'hui : ils s'appuient sur l'idée que tous les hommes sont égaux en dignité, de façon principielle et non discutable. Hitler ou Staline ou Dutroux ne sont pas moins dignes et n'ont donc pas moins de droits qu'Einstein, Gandhi ou Mozart. Toute la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme est bâtie sur ces prémisses.
Les luttes contre la peine de mort, contre l'esclavage, contre le colonialisme se nourrissent à la même soupe : tout homme, quel qu'il soit, quoi qu'il ait fait, quelles que soient ses capacités ou talents, quels que soient ses mérites, est un trésor qui doit être, en toutes circonstances, respecté comme tel.
Il est aujourd'hui politiquement incorrect, voire inacceptable, de remettre ces principes en cause. Il n'est, par exemple, pas recommandé d'oser penser qu'un homme ne vaut rien par ce qu'il est, mais ne vaut que par ce qu'il fait. Que chaque homme ne doit pouvoir jouir que des droits qu'il est capable d'assumer. Que la démocratie conduit fatalement à la démagogie et à la médiocrité. Que chacun est totalement responsable de ce qu'il fait, dit, pense. Que l'inégalité est une réalité tangible et mesurable dans toutes les dimensions du fait humain.
Pourtant, l'égalité entre les hommes n'existe pas, ni en fait, ni en droit. L'égalitarisme, qui en est l'idéologie, voudrait faire croire que cette égalité est souhaitable, au mépris de la diversité et de la complexité de la nature humaine. Mais cela est faux : l'égalité n'est pas souhaitable car, en laissant croire aux "minus habentes" qu'il est "injuste" que d'autres soient mieux lotis, elle nourrit une jalousie, une frustration, une rage, une haine toutes délétères, elle ouvre la porte à tous les nivellements et à tous les assistanats, elle engendre toutes les violences car l'égalité est contre-nature et la nature s'y oppose avec d'autant plus de force que l'utopie est lourde.
Quatrième erreur de fond : le dogme de la solidarité.
Le monopole du cœur. La Gauche serait généreuse - avec l'argent des autres, cela va sans dire - alors que les "autres" seraient calculateurs, profiteurs, rapaces : des loups pour l'homme. Le débat sur la solidarité ne peut être mené que sur différents niveaux.
Au niveau philosophique, tout dans le cosmos - et dans nos sociétés, itou - est interdépendant. C'est un fait d'évidence. Mais cette interdépendance foncière ne réfute nullement l'autonomie individuelle et n'impose nullement la solidarité collective. Et elle n'impose certainement pas la solidarité généralisée et institutionnalisée qui constitue l'un des fondements des bureaucraties étatiques.
Au plan sociologique et économique, la solidarité sociétale n'est qu'un avatar du mutualisme, c'est-à-dire de la mutualisation des risques : c'est là la racine profonde des caisses d'entraide ouvrières si chères aux nostalgiques de Germinal. C'est aussi le principe des compagnies d'assurance et des mutuelles de soins de santé. Hors la taille, la bureaucratie, le monopole et la coercition, rien ne distinguerait le mutualisme d'Etat des mutualismes privés ? Si. L'inefficacité bureaucratique dans la gestion et la "tentation totalitaire" dans l'esprit.
Au plan du quotidien, toujours, la solidarité a émergé spontanément, naturellement lorsque le besoin s'en est fait sentir. Ce n'est pas le parti socialiste qui a créé les Restos du cœur ou MSF ou Greenpeace. La solidarité émerge d'abord et est récupérée ensuite.
Au plan du quotidien, majoritairement, les être humains, riches comme pauvres, sont souvent généreux, spontanément : ils ont pitié et ne supportent pas bien la souffrance. Mais cette générosité, ils ne la veulent pas anonyme, statistique, diluée, récupérée. Ils sont prêts à mettre la main au porte-monnaie (les dons) ou à l'agenda (les bénévolats) à condition que cela serve vraiment ceux qu'ils désirent aider et non que cela rejoigne un vague melting-pot - une fosse commune financière - qui paiera autant de pots-de-vin que de gaspillages ou de prébendes ou de projets aussi pharaoniques qu'absurdes. Répétons-le : solidarité, oui, à condition qu'elle soit sélective et élective. Non pas pas solidarité avec LE monde mais solidarité avec SON monde. Non pas solidarité sociétale et sous tutelle, mais solidarité communautaire et mutuelle.
Cinquième erreur de fond : le dogme du peuple.
Le "peuple" est une abstraction, une idée, une catégorie. Le "peuple", cela n'existe pas. Encore un effet de la massification statistique, comme "l'homme de la rue" ou "la ménagère de quarante ans". Le peuple bon et généreux. Le peuple du bon sens et de l'intelligence collective. Où est ce peuple ? Où est ce corps compact du bataillon des Nations ? Où est cet égrégore n'est que spectre et chimère ? Il n'y a pas, il n'y a jamais eu de peuple : il n'y a que des individus inextricablement reliés à d'autres individus dans des réseaux de plus en plus denses d'appartenances communautaires et tribales. Le "peuple" n'est qu'une extrapolation outrancière et illégitime de ces réseaux multiples de mutualisation des composantes de vie. Et puisqu'il n'y a pas de peuple, il n'y a pas de Nation. Et puisqu'il n'y a pas de Nation, il n'y a pas de politique nationale … ni surtout internationale, fût-elle socialiste. La Nation d'aujourd'hui n'est que la dépouille territoriale des tyrannies d'hier. Le XIXème siècle, de Napoléon à Joffre, a tenté, avec l'absurde notion de Patriotisme et la complicité douteuse de Michelet , de réaliser le rêve du Peuple incarné dans la Nation. Les tranchées de l'Yser et les boucheries de la Marne ont eu raison de ce rêve sacrificiel. Le "peuple" n'existe pas et quiconque affirme l'incarner ou le représenter est un menteur, un usurpateur, un manipulateur.
Mais peut-être n'est-ce pas de ce "peuple"-là dont parle le Socialisme ? Peut-être parle-t-il seulement des "classes" populaires, fidèle à son ouvriérisme natif ? Le "petit peuple". Le "peuple de Gauche". Celui donc qui, depuis longtemps, ne vote plus pour la Gauche et lui préfère les gros bras de l'Extrême-droite, tatouée et musclée, amatrice de pit-bull et casseuse de Juifs. Ce "peuple"-là non plus n'existe pas. Les ouvriers représentent moins de 20% des la population active actuelle et ils ne cessent de diminuer. Les petits artisans et commerçants haïssent l'Etat-sangsue et les syndicats socialo-terroristes. Il ne reste que les fonctionnaires et les sans-emplois, bref, les parasites et les assistés : la seule clientèle électorale socialiste avec quelques intellectuels et universitaires aussi paumés qu'anachroniques.
Sixième erreur de fond : le dogme de la lutte des classes.
Toute la Gauche n'est pas marxiste. Ni même marxienne. Certes. Mais dès qu'on les titille un peu, l'idée centrale de classes sociales émerge des discours. Pas forcément à la mouture des inepties marxistes, mais implicitement, sournoisement. Les "classes" et leur "lutte" font partie du discours, au sens foucaldien, de tous les socialismes.
Or, il n'y a pas de "classes sociales" - comme il n'y a pas de "peuple" - qui, encore une fois, n'expriment qu'une vue de l'esprit, un abstraction, un concept réducteur et statistique. Les ouvriers qualifiés sont devenus si rares qu'ils gagnent souvent mieux leur vie que des intellectuels surdiplômés. Encore un fois, à l'échelle d'une Nation ou d'un continent ou du monde, règnent les gaussiennes, c'est-à-dire des courbes de distribution statistique continues, sans sauts ni différentiations, sans ruptures ni stratifications. Tout est dans tout et réciproquement. Dans nos contrées, il y a des pauvres, des un peu moins pauvres, des moins pauvres et des vraiment moins moins pauvres comme il y a des riches, des un peu moins riches, et des pas riches du tout. Et si l'on change la définition du concept "richesse", on n'a plus les mêmes riches ni les mêmes pauvres. De quels riches, alors, parle-t-on, dans nos sociétés à un milliard de dimensions ? Des riches en compte en banque ? En patrimoine ? En savoir ? En sagesse ? En bonheur ? En emploi ? En possibilités d'avenir ? En santé ? En famille ? En spiritualité ? De quel critère parle-t-on, bon sang ?
Mais il est tellement plus facile - et donc démagogue - de réduire ce foisonnement riche en dualités pauvres : les riches et les pauvres ! Comme les cow-boys et les indiens, le blanc et le noir ! Par ses racines positivistes comme par ses pratiques démagogiques, les Socialismes sont condamnés à ce gente de simplismes et de réductionnismes, indignes et faux.
Il n'y a pas - il n'y a jamais eu - le prolétariat ici et le capital là. Aujourd'hui, par banques et bourses interposées, ce sont les économies des prolétaires qui alimentent les passifs des multinationales et qui leur donnent possession des titres de la plupart des empires capitalistes. Le mythe de l'argent facile est bien plus prégnant auprès des "classes" populaires - qui boursicotent à qui mieux mieux - qu'après des intellectuels, par exemple.
Septième - mais non dernière - erreur de fond : le dogme de la révolution.
Ici encore, ce dogme ne concerne officiellement qu'une part seulement de la Gauche, celle dite "révolutionnaire". Certes. Mais le révolutionnarisme, qu'il soit doux ou dur, démocratique et lent ou armé et violent, reste ancré au cœur de l'imagerie subliminale des "grands soirs" et autres "lendemains qui chantent".
Au fond du révolutionnarisme, il y a un relent de mauvais romantisme : un désir plus ou moins secret d'imposer, par la force s'il le fallait, le monde idéal auquel on (qui est ce "on" ?) rêve en lieu et place du monde réel d'ici et de maintenant.
On le sait bien, tout révolutionnarisme est idéalisme infantile et immature, simpliste et irresponsable. Rien n'y fait : il reste une imagerie d'Epinal, un mythe du type Che Guevara, bel ange sombre au calot étoilé.
Pourtant l'Histoire est bien là pour montrer qu'aucune "révolution" politique n'a "réussi" : toutes ont remplacé un système haï par un système encore plus haïssable.
La révolution anglaise a amené la dictature de Cromwell, la révolution dite française (qui ne fut que parisienne et bourgeoise) a porté la Terreur et la dictature belliciste de Bonaparte, la révolution russe a implanté le soviétisme et les infects léninisme et stalinisme. Quant à la "révolution" américaine, elle est une pure invention : il n'y a eu qu'un boycott marchand local.
Bref, l'Histoire bat en brèche le mythe révolutionnaire. Mais, là encore, rien n'y fait. Le romantisme des fantasmes triomphe de la réalité des faits.
Le cas français est intéressant : le seul vrai révolutionnaire vers 1789, fut Louis XVI qui, pour couper les ailes à son aristocratie pédante et orgueilleuse, oisive et profiteuse, a osé convoquer les "états-généraux" et susciter les cahiers de doléances. Cela a donné prétexte à un coup d'état de quelques intellectuels bourgeois en mal de noblesse qui, très vite, ont imposé leur sanglante dictature au nom des "idéaux" de ces obscures Lumières qui n'ont éclairé que leur fâcheux délires anthropocentriques. La "révolution" de 1789 est un non événement (comme, d'ailleurs, l'attentat des twin-towers à New-York, le 11 septembre 2002). Pourquoi n'a-t-elle alors pas sombré dans le néant de l'oubli ? Parce que pour magnifier les émeutes de 1848 et les affres de 1870, Michelet, historien socialiste romantique, a inventé le mythe révolutionnaire, a forgé les images d'Epinal et a enflammé l'imaginaire collectif en transformant de minables politicaillons en emblématiques révolutionnaires animés d'une mystique du "Peuple".
Cette mystique anime toujours le cœur de bien des militants.
La force de l'imaginaire est toujours supérieure à la résistance des faits, surtout dans les esprits faibles et infantiles, plus aptes à la rêverie verbeuse qu'au travail sérieux.
Démagogie oblige, le chemin du pouvoir passe par la capacité à faire rêver les masses par l'imaginaire romantique. Combien plus facile il est d'enflammer les images de lendemains qui chantent que de pointer les douleurs et ruptures de l'enfantement du monde qui vient. Faire rêver ne coûte rien mais peut rapporter gros : depuis toujours, toutes les propagandes politicardes sont nourries de ce constat sociologique de base.
Modalités des Socialismes
Les écoles socialistes s'opposent moins sur les erreurs dénoncées ci-dessus que sur la manière de conquérir le pouvoir. Entre réformisme et révolutionnarisme, entre démocratie plus ou moins sociale et dictature du soi-disant prolétariat, tout le spectre socialiste se déploie entre gabegie clientéliste et infantilisme romantique, entre démagogie des assistanats généralisés et goulag communiste.
De plus, comme les entreprises, les Socialismes pensent "stratégies". Et comme celles-là, elles doivent trancher entre diverses "stratégies d'intégration". Stratégies d'intégration amont et/ou aval ?
En amont, puisque le problème de fond est de réguler la distribution "équitable" du gâteau produit, et que la production de ce gâteau est, le plus souvent, dans des mains non étatiques ce qui nuit au confort de big-brother, la question se pose : étatiser (donc confisquer) ou pas la production de richesse ? De Marx et Lénine à Mitterrand ou Fabius, la question s'est posée, a reçu réponse et a conduit aux calamités que l'on sait : une économie étatisée ne satisfait personne et n'intéresse personne puisqu'elle n'implique personne.
Et, en aval, il ne suffit pas de penser le problème de "distribuer équitablement les moyens", encore faut-il que ces moyens soient "convenablement" utilisés , au mieux des intérêts publics et sociaux ; il ne faudrait tout-de-même pas tolérer des "social-traîtres" dans les rangs sociétaux ! La question, là aussi, est posée et divise les partisans : diriger ou non, contrôler ou non, les vies privées individuelles afin de rendre ces existences quotidiennes compatibles et en phase avec l'évident idéal social que l'idéologie façonne ?
Lorsque cette boucle est bouclée, on atteint ce que Hannah Arendt appela, génialement, le totalitarisme. Tout Socialisme est par essence totalitaire. C'est ce que nous croyons avoir montré ici.
Et ce n'est pas perversité, mais pure logique : pour faire vivre un système contre-nature, il faut nécessairement dénaturer toutes les dimensions de celui-ci.
Conclusions
Les conclusions à tirer de ce qui vient d'être lu, sont évidentes et difficilement parables. De plus, les idéologies socialistes, quelles que soient leur version, sont de moins en moins adaptables au monde nouveau qui nous entoure : comment des idées simplistes héritées des délires humanistes des Lumières du XVIIIème siècle et des utopies positivistes des idéologues du XIXème siècle, pourraient-elles encore avoir la moindre pertinence et être de la moindre utilité ou fertilité dans le monde de la complexité et de l'immatérialité du XXIème siècle ?
Et pourtant, j'ai la certitude que les Socialismes, aussi fallacieux soient-ils, ont encore de très beaux jours devant eux. Pourquoi ? Parce que le nombre d'envieux (ceux qui veulent ce qu'ils croient que les autres ont) est et restera toujours bien plus élevé que le nombre des frugaux (ceux qui savent être heureux de ce qu'ils sont). Et la démocratie est telle que c'est la masse qui a raison et la sagesse qui a tort.
Et la loi du moindre effort fait que l'envieux votera toujours pour celui qui lui promet l'argent facile plutôt que de retrousser ses manches. Pourquoi se fatiguer alors qu'il y a là une idéologie qui vous promet, gratuitement ou presque, moyennant paperasse et allégeance, ce que l'on a volé à d'autres ? Encore faut-il qu'il y en ait, des "autres" … et il y en a de moins en moins.
Le socialisme mourra du manque de capitalistes. Paradoxe ? Non, c'est la règle de base de tout système fondé sur le parasitisme.
Epilogue
Je ne suis ni de Gauche ni de Droite. Mais je sais que la Gauche est infiniment plus néfaste que la Droite.
La Gauche est archaïque, reptilienne, idéologique, doctrinaire, dogmatique … alors que la Droite n'est qu'opportuniste, machiavélique et cynique.
La Droite se coulera toujours dans le moule sociétal - donc s'y soumettra - alors que la Gauche veut sempiternellement imposer son moule.
Et qu'est-ce que ce moule ? Le triomphe du "principe de plaisir" sur le "plaisir de réalité".
La Gauche est une maladie mentale infantile !
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Il existe trois grandes voies spirituelles dans l'histoire de l'humanité :
- Accomplir le Réel vers sa Perfection divine (Judaïsme et Taoïsme)
- Mériter et atteindre l'Autre monde (Christianisme et Islamisme)
- Atteindre l'intemporel au cœur du Réel (Hindouisme et Bouddhisme)
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Je ne suis ni de droite (financiarisme, égotisme, nationalisme, bourgeoisisme, ploutocratisme, ...), ni de gauche (égalitarisme, solidarisme, universalisme, communautarisme, démocratisme, ...) ; mais je suis radicalement anti-droite et anti-gauche.
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Sur le site d'accueil de la GLRB :
"La Franc-Maçonnerie traditionnelle est une association initiatique.
Les francs-maçons traditionnels sont convaincus que c’est en s’améliorant que l’homme peut participer activement à l’amélioration de l’humanité.
Représentée dans notre pays par la Grande Loge Régulière de Belgique (RGLB), la Franc-Maçonnerie traditionnelle affirme l'existence de l'Être Suprême, que les Francs-Maçons du monde entier appellent le « Grand Architecte de l'Univers » et qu'ils ont une totale liberté de conception.
Ils sont profondément respectueux de toutes les croyances religieuses.
Les francs-maçons s'abstiennent de toute discussion à caractère politique, religieux ou sociétal lors de leurs réunions.
Réflexion et recherche symbolique, mais aussi fraternité, reconnaissance et respect d'autrui, écoute, générosité, convivialité, amour de la vie : telles sont quelques-unes des valeurs essentielles auxquelles les francs-maçons, membres du GLRB, sont attachés et qu'ils sont."
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De Louis Cattiaux :
"Dieu reconnaît ses fils à l'accomplissement de son œuvre."
"La mort sépare ce que la vie a uni."
"Le plus simple à enseigner est le plus difficile à comprendre."
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Le 26/03/2025
(Les réflexions ci-dessous sont inspirées par la lecture de "Résister" de Salomé Saqué – Ed. Payot – 2025)
Selon Salomé Saqué, l'extrême-droite se définit par les critères suivants :
- nationalisme
- autoritarisme
- populisme
- complotisme
- anti-immigrationnisme
En reprenant les mêmes axes, on pourrait définir l'extrême-gauche par des critères opposés :
- universalisme
- démocratisme
- prolétarisme
- révolutionnarisme
- cosmopolitisme
- progressisme
Ces deux profils me sont aussi répugnants l'un que l'autre ! Je me situerais plutôt comme ceci :
- continentalisme (culturel)
- noocratisme
- méritocratisme
- processualisme
- assimilationnisme
- constructivisme
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Curieuse époque où tous les contraceptifs sont accessibles facilement et où l'on confond "droit des femmes" et "droit à l'avortement".
Que les femmes aient tous les droits humains à part entière à l'instar de tous les hommes, me semble une évidence (notamment en termes salariaux en fonction de leurs compétences et de leurs productivités et performances).
Quant à l'avortement, le devoir de maturité exige qu'il ne soit permis qu'en cas de viol, car la contraception intelligente élimine tous les autres cas.
Que le viol avec pénétration non consentie soit sévèrement puni, c'est indispensable ; mais qu'une grivoiserie puisse être considérée comme du "harcèlement" ou de "l'agression sexuelle" me paraît simplement ridicule (il faudrait alors aussi condamner pour "excitation sexuelle non consentie" toutes les femmes qui s'habillent et/ou se maquillent de façon sexy, toutes les femmes qui excitent le désir). Tout cela est ridicule !
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L'homophobie est une absurdité : chacun a le droit de faire ce qu'il veut de son corps pourvu qu'il soit majeur et que cela ne nuise pas à autrui. Mais soyons clairs, le "genre" n'existe pas ; seul le sexe biologique existe et la différenciation sexuelle est une invention géniale de la Nature pour assurer la reproduction des espèces avec enrichissement génétique.
Le plaisir charnel et les liens d'affection n'ont absolument rien à faire là-dedans.
Un couple homosexuel est totalement légitime et permis sauf lorsqu'il nuirait, comme n'importe quel autre couple, à autrui ; mais encore une fois, l'homosexualité est une déviance contre-nature (le sexe n'est pas fait pour ça).
Même cette absurdité du transgenrisme n'efface en rien l'existence de chromosome XX chez la femme et XY chez l'homme, avec des tas de conséquences différenciantes tant biologiques, physiologiques, hormonales, intellectuelles et comportementales que mentales.
On ne naît pas homosexuel, mais hétérosexuel ; cependant, souvent du fait de relations difficiles avec la parentèle, on peut acquérir des préférences homosexuelles, même assez tôt dans la pré-adolescence. Tant pis pour ceux à qui cela arrive ; mais qu'ils vivent en paix, selon leurs goûts.
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La médiocratie (la gouvernance indirecte par les médiocres) et la médiacratie (la gouvernance indirecte par les médias) sont les deux mamelles de la démagogie.
Un journaliste est, par définition, un fouille-merde qui gagne sa vie et son petit succès à émoustiller la populace par les faits, gestes et dires des gens jalousés par la masse des médiocres.
Et pour séduire la masse des médiocres (soit 80% de toute population, c'est la loi de Pareto), il faut être "de gauche" puisque, de plus, hors faits divers et crapuleries en tous genres, beaucoup de ceux que l'on jalouse et dont on adore entendre que l'on en dit du mal, appartiennent à une élite dans son domaine.
Mais ce n'est pas de cette réalité dont on nous parle : on nous scie avec des généralité comme la "liberté de la presse", le "droit à l'information", la "nécessité de l'investigation", et donc la prolifération des "fake-news" plus ou moins habiles qui rallient les médiocres et béatifient les journalistes.
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La Gauche, héritière des fantasmes des 18ème et 19ème siècles, appellent "autoritarisme" au sens totalitaire et dictatorial du terme, tout ce qui ne relève pas de la "démocratie au suffrage universel", autrement dit de la démagogie électoraliste qui donne le pouvoir aux médiocres (80% de la population).
Il faut abrogé le droit de vote pour tous (et donc toutes les formes de démagogie) et le remplacer par le devoir de vote pour ceux qui le méritent par leur travail (intellectuel ou entrepreneurial).
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Il est curieux de constater que pour la Gauche, le pire des maux soit le totalitarisme alors que tous les totalitarismes qui ont ravagés cette planète depuis deux siècles et engrangés de centaines de millions de morts sont des dictatures se revendiquant du socialisme contre l'intellectualisme : le socialisme positiviste, le communisme, le national-socialisme, le fascisme italien, le léninisme, le stalinisme, le maoïsme, etc ... sont tous des mouvements totalitaires issus de la Gauche socialisante anti-élitiste.
La seule et unique mouvance qui combatte le totalitarisme sous toutes ses formes depuis le 18ème siècle est le libéralisme.
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Sur tous les plans, y compris celui de l'élimination des Juifs, le Communisme a fait bien pire que le Nazisme. Hors, ce sont là deux "Socialismes". Que la Gauche cesse, une bonne fois pour toute, de ne voir que la paille dans l'œil du voisin de Droite pour mieux ignorer les poutres pourrissantes qu'elle a plein les deux yeux.
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Pour un gauchiste, un "Etat de droit" c'est un Etat de Gauche.
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C'est logique : les islamogauchistes traitent de fascistes les personnes ou groupements qui expriment (malheureusement, parfois dans une violence toujours inacceptable) leur ras-le-bol de cette invasion musulmane systématique (et souvent totalement illégale) de larges zones urbaines européennes.
La culture européenne est judéo-helléno-scientique et est fondamentalement incompatible avec la culture musulmane (notamment dans son traitement des femmes, son communautarisme ostraciste et ses structures pyramidales dogmatiques).
Ce ras-le-bol est donc compréhensible (et de plus en plus général) sans pour autant faire de procès en islamophobie extrême-droitiste comme les gauchistes aiment à le faire.
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C'est bizarre (et vaguement complotiste) ... l'effondrement de ces trois torchons gauchistes que furent "L'Humanité", "Libération" et "Le Monde", ce n'est pas la "faute" d'une évolution globale de la société vers plus de centre-droit sur l'échiquier politique, mais la faute à "l'extrême-droitier" Bolloré (qui est un catho que j'abomine) qui rachète tout et fait tout réussir "contre" la vérité forcément gauchisante.
Il est pourtant évident que, pour être fiable et crédible, la "presse" doit être gauchisante ... sinon elle n'est plus qu'un instrument de propagande néonazie ...
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La "Déclaration universelle des Droits de l'Homme" de 1948 a été quasi sacralisée. L'idée est excellente. Mais le problème est que cette charte, largement inspirée par la "Déclaration des droits de l'homme et du citoyen" promulguée en France, en 1789, par des instances populistes inspirées par les "Lumières", repose tout entière sur une vision typiquement universaliste et idéaliste, d'essence gauchisante.
L'article premier, à lui seul, est un chef-d'œuvre de cornichonnerie :
"Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité."
Dans la réalité, tous les êtres humains naissent totalement dépendants (et non "libres") et le restent une bonne partie de leur vie pour la plupart, et ils ne naissent ni ne deviennent ni égaux et ni dignes (mais bien, tous différents en tout, notamment en dignité).
La grande majorité est incapable de la moindre rationalité et n'obéit qu'à ses pulsions, désirs et instincts, et n'ont aucune conscience ni de ce qu'ils sont, ni de ce qu'ils font, ni de ce qu'ils pourraient ou devraient être, dire ou faire.
Quant à l'esprit de fraternité, je ne vois, quant à moi, sauf dans certains milieux clos et protégés, que compétition, concurrence, mépris, haine, rejet, animosité et violence.
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Le 27/03/2025
Les sociologues et les psychologues ont l'art d'inventer des problèmes qui n'existent pas, de façon à y consacrer leur temps et de s'y faire un nom.
En fait, tant les sociétés humaines que le mental individuel sont des processus qui obéissent parfaitement aux lois de la physique des processus complexes. Que ces sociologues et psychologues se contentent de faire ce qu'on leur demande : rapporter des faits d'expérience dûment vérifiés, validés et instrumentés.
Pour le reste, qu'ils se taisent et laissent faire les physiciens ! Et surtout, qu'ils arrêtent de fabriquer des théories abracadabrantesques, imaginaires, illusoires fumeuses ... du genre de la psychanalyse de Freud et de toutes les conneries qui en découlent.
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Le critère d'âge n'est pas pertinent : il existe beaucoup plus (et de plus en plus) de jeunes cons que de vieux cons.
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D'Olivier Babeau ("Le nouveau désordre numérique") :
"La crise du printemps 2020 aura consacré le triomphe du numérique. Les nouvelles technologies portaient l'espoir d'un monde plus égalitaire. L'espoir est cruellement déçu. Il y a d'un côté ceux qui sont tout, de l'autre ceux qui ne sont rien. On pensait que le numérique allait libérer les entreprises ; il assied la domination de quelques titans capables d'imposer leur loi. On pensait qu'il allait mêler les classes sociales ; il sépare les élites technophiles des populations déconnectées et sans avenir. On pensait qu'il allait renforcer la démocratie ; elle n'a jamais été aussi faible, prise en étau entre les dictatures et les revendications de minorités qui en sapent les bases. Si nous n'agissons pas, le numérique va détruire la civilisation. Nous devons maîtriser le pouvoir prométhéen des technologies, redonner à la société son équilibre et aider l'homme à trouver sa nouvelle place."
Mais la balance oscille, aujourd'hui et les élites retournent aux livres (surtout depuis que l'on sait que plus de 40% des entrées de Wikipédia sont fausses ou manipulées par un gauchisme rampant), laissant les "réseaux sociaux" et autres billevesées numériques aux "esprits faibles" et à leurs "selfies".
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Une Eglise, même si son clocher ne sonne jamais, est pleine de cloches.
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Le 28/03/2025
A quoi consacrer mon existence ?
Si je ne la consacre à rien, je reste profane (étymologiquement : pro fanum, "devant le Temple", dans le vide de l'ennui et de l'inutilité, de l'indolence et de la passivité, de la "flemme" et du "cool" comme on dit trop, maintenant).
Pour éviter ce naufrage de son existence, il faut donc consacrer la à quelque chose ...
Mais que signifie "consacrer" ? D'après l'étymologie latine (sacrare : "vouer, dédier, sanctifier" et cum : "avec"), "consacrer" quelque chose, c'est la rendre sacrée en la rendant utile à (avec) un projet qui la dépasse, qui la fonde, qui lui donne du sens et de la valeur.
Voilà le nœud : le profane est non-sens sans valeur ; le sacré est sens et valeur !
A quoi consacrer mon existence ?
L'histoire de l'humanité tant sociologiquement que philosophiquement et spirituellement a donné, en gros, trois réponses différentes à cette terrible question. Trois réponses, certes, mais qui se sont chacune déployée selon des myriades de modalités différentes selon les cultures et les traditions, les lieux et les époques, les niveaux d'intellectualité (le type et la profondeur des connaissances) et les niveaux de socialité (la structure sociétale ou communautaire).
Appelons ces trois réponses à la question de la consécration de l'existence : théocentrisme, égocentrisme et téléocentrisme (ou écosophie, on le verra).
Dieu, Moi et la Vie.
Théocentrisme d'abord : consacrer son existence à Dieu (ou au Divin, ou aux dieux. Mais que couvre ce mot mystérieux de "Dieu" ?
Une anecdote raconte à peu près ceci ...
Aux Etats-Unis, un journaliste interviewe Albert Einstein et lui demande : "Professeur, croyez-vous en Dieu ?" et Einstein de répondre : "Définissez-moi d'abord ce que vous entendez par "Dieu" et je vous dirais si j'y crois !".
Commençons par l'acception du concept de Dieu, dans les contextes chrétiens et musulmans[2],[3] : Dieu est l'Être absolu et suprême, parfait et éternel, extérieur à ce monde-ci qu'il aurait créé et dans lequel il intervient au travers de certains miracles ou prophètes dûment choisis. Consacrer son existence à Dieu, c'est alors vivre en appliquant strictement les préceptes de la Loi évangélique ou coranique afin de faire de cette existence un tremplin vers "l'autre monde" pleins des béatitudes et de délices éternels, après la mort en ce monde-ci considéré comme territoire du Diable (dia-bolon : "celui qui divise" en grec) ou de Satan (shatan : "l'obstacle" en hébreu ou shitani en arabe).
Il est clair que cette vision du Sacré est purement dualiste puisqu'elle considère séparément un monde divin, pur et parfait, en face de et étranger à ce monde-ci (celui dans lequel nous et toutes les autres créatures vivons), un monde putride et néfaste, un monde de souffrance et de mort, un monde de fautes et de péchés, un monde de tentations et de combats, un monde d'oppressions et de guerres au nom d'un devoir de liberté et de paix ... On peut d'ailleurs se demander comment et pourquoi ce Dieu parfait, bon, immortel et magnanime a créé ce monde infect dans lequel nous pataugerions (mais laissons cette veille question inutile aux bons soins des théologiens qui n'ont rien de mieux à faire).
Quoiqu'il en soit, il est manifeste que partout, dans toutes les cultures, tant antique que modernes, tant orientales que modernes, il existe des visions dualistes comparables ainsi que des personnes et, surtout, des communautés qui consacre leur existence à ce Dieu qui, grâce à leur obéissance, à leur ascèse, à leur charité, à leurs dévotions, ...., va les sauver (mais les sauver de quoi ?).
L'égocentrisme est le second pôle de notre triade vocationnelle. Souvent, l'égocentrisme est négation ou refus du théocentrisme. Dieu n'existe pas ou, alors, il se fiche comme d'une guigne de mon existence à moi. Or, elle seule m'occupe et me préoccupe.
Il existe deux grandes voies égocentriques : celle du Plaisir (l'hédonisme) et une autre (très en vogue depuis que les pratiques indiennes ont été importées – très déformées et très "pasteurisées" - en occident via la Californie dans les années 1960), celle du Vide (notamment le yoga hindou ou la méditation bouddhiste).
Ces deux formes d'hédonisme doivent être étudiées séparément.
L'égocentrisme du Vide, d'abord. Point n'est besoin d'épiloguer trop puisque des bibliothèques entières lui ont été consacrées depuis que la vague "new-age" et "ère du Verseau" a submergé les gogos en tous genres. Ce qu'il faut retenir de très positif dans l'égocentrisme du Vide, c'est que via notre propre intériorité, nous pouvons nous sentir relier intensément à tout ce qui existe et qui forme le Réel. Car, dans cette "vacuité pleine", le "je" n'existe plus et laisse la place à un Réel bien réel, unique, uni, univoque, unifié et unitaire, propre aux visions holistiques du monde. Lorsque je m'intéressais profondément au Taoïsme (qui, à quelques nuances près, est aussi un monisme holistique), j'ai fait mienne une idée fondamentale : tout ce qui existe n'est qu'une petite vague locale et éphémère à la surface de l'océan, et la vague importe peu, seul l'océan compte.
De quoi faire rugir les tenants de l'égocentrisme du Plaisir qui hurlent au mensonge car, pour eux, une seule vague compte qui s'appelle "moi". Depuis l'effondrement des religions, en général, et du christianisme, en particulier, le monde occidental (mais pas que lui) s'est largement converti à cet égocentrisme hédoniste sous le nom de "consumérisme" : acheter tout et n'importe quoi, en quantité et au meilleur prix pour se faire plaisir, pratiquer intensivement le culte de l'empiffrement (le taux d'obésité, surtout parmi les jeunes, entre autre du fait de la "malbouffe", atteint des niveaux surréalistes), du divertissement[4], de l'étourdissement à l'alcool, mais surtout avec toutes les drogues et tous les hallucinogènes possibles et imaginables, du jeu (qui représente, avec ces "réseaux sociaux" qui ne servent à rien, plus de 80% de l'usage des technologies numériques), de la mode (vêtements ridicules, tatouages absurdes, piercings grotesques, etc ...), du "selfie" (des photos de moi sous toutes les coutures, avec toutes les grimaces, dans tous les environnements, envoyées à des centaines de gens qui n'en ont strictement rien à foutre), de l'exhibitionnisme sous toutes ses formes, pour être vu, remarqué, admiré, etc ...
Voilà une des faces, la plus visible, la plus spectaculaire de l'écocentrisme du Plaisir ; mais il en est une autre, moins visible : l'accumulation maladive de tout et de riens, d'argent, d'objets, de conquêtes sexuelles, de "likes", ...
Après le théocentrisme qui vise un "autre monde étranger à celui-ci" et l'égocentrisme qui vise un "autre moi" (repus ou dilué), il reste le téléocentrisme (ou écosophie) qui milite pour la Vie et le devenir (télos en grec) de la Vie pris non comme existence individuelle et personnelle, mais comme réalité globale et holistique.
Après le monde autre, d'ailleurs ou de plus tard, sous le coupe d'un Dieu étranger à notre Réel, qui échange promesse contre obéissance, ...
Après le monde nombrilique, d'ici et maintenant, tout entier dévolu aux caprices et aux plaisirs immédiats, sans lendemain, sans espérance ni projet, ...
Après le monde enfoui, de l'intérieur et vide de tout, où l'on peut trouver refuge pour oublier la réalité du Réel et évacuer ses tensions ...
Après tous ces mondes du Dieu ou du Moi, il ne reste que le monde réel, ce monde que je vois, que je touche, que j'entends, que je sens et ressens, que je goûte avec la langue et avec l'esprit. Il reste ce monde qui vit c'est-à-dire ce monde qui évolue, qui se transforme sans cesse plus ou moins vite : la montagne est plus lente que la mouche ou mes pensées, mais tout suit un chemin de vie, de transformation, d'accomplissement.
Après la vision théocentrique et la vision égocentrique, voici venir la vision téléocentrique (ou écosophique) ; une vision où tout ce qui me touche et que je touche (par toutes les voies sensorielles, mentales, intuitives ou intellectuelles) est vivant c'est-à-dire poussé de l'intérieur à évoluer et à se transformer sans cesse malgré les lois de l'inertie[5] et de l'entropie[6]. C'est bien cela la Vie : la capacité de mobiliser de l'énergie (des ressources intérieures et extérieures) pour évoluer malgré les forces inertielles et entropiques.
Tout est vivant. La Vie est la réalité du Réel. Tout évolue. Tout est processus d'évolution. Et toute évolution implique un moteur, un motif, une motivation car sinon, pourquoi gaspiller du temps et de l'énergie pour combattre l'inertie et l'entropie qui propose le monde le plus parfait qui soit : un monde immobile, achevé, uniforme comme une belle sphère toute lisse posée au milieu du vide pour l'éternité.
Si ce combat existe (et il existe, on peut le constater en nous et autour de nous chaque jour), il faut donc qu'il existe aussi une intention insatisfaite qui reste inlassablement à accomplir. Sans sombrer dans le finalisme (qui dit que tout existe afin d'atteindre un but final prédéterminé), force est d'admettre un intentionnalisme[7] comme "âme[8]" du monde qui en est la Vie.
Il n'y a pas d'évolution s'il n'y a pas de Vie et il n'y a pas de Vie s'il n'y a pas une Intention à accomplir (il n'y a pas de raison que quoique ce soit arrive ou se passe, s'il n'existe aucune bonne raison pour ça .... c'est l'évidence des mots !).
Alors deux questions cruciales se posent :
- Cette Vie est-elle une ou multiple ?
- Cette Intention est-elle une ou multiple ?
Toute l'Ecosophie est fondée sur la réponse claire suivante : le Vie est Une et son Intention est Une, tout en adoptant, localement et temporairement, des formes et des modalités extrêmement différentes, particulières et singulières (exactement comme les vagues multiples et variées à la surface d'un océan totalement "un").
La question qui reste, est de justifier ce choix du "Un" à la place du "Multiple", ce choix de la convergence à la place de la divergence, ce choix de la solidarité à la pace de la disparité, ce choix de "simple" à la place du "compliqué[9]".
Il y a, à ce choix, deux raisons majeures : la Simplicité et la Beauté (qui, au fond, sont deux concepts qui se rejoignent jusqu'à se confondre).
Si un problème a deux solutions, l'une simple, l'autre compliquée, le bon sens fera choisir la solution le plus simple (... jusqu'à preuve du contraire).
Et la simplicité, par sa pureté même, par son innocence même, est pure Beauté.
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Matière, Vie et Esprit.
La physique de la complexité, rejoignant en cela les intuitions spirituelles les plus anciennes (le livre de la Genèse par exemple dans la Bible hébraïque) adopte une échelle d'apparition de niveaux croissants de complexité : d'abord la Matière (dans la Genèse au chapitre 1 : "par séparation des eaux d'en-haut et des eaux d'en-bas dont sortira le "sec" qui est la Matière"), ensuite la Vie (dans le Genèse toujours au chapitre 1 : "les nageants dans l'eau et les volants dans l'air, puis les courants sur la terre"), et enfin l'Esprit (dans la Genèse au chapitre 2 : "l'homme reçoit l'esprit et peut alors donner un nom à tout ce qui l'entoure").
La sciences classique fait de même avec ses trois niveaux de connaissance physique d'abord, biologique ensuite, psychologique enfin : la physique de la Matière produit des molécules de plus en plus complexes qui finissent par s'agglomérer et s'organiser dans une "bulle" cytoplasmique" pour former la première cellule (d'abord procaryote, puis eucaryote). La Vie est ainsi née et pourra agglomérer des cellules en organismes de plus en plus sophistiqués de l'amibe jusqu'au quadrupèdes évolués dont un des organes, le cerveau, développe déjà des capacités de mémoire et d'imitation. Puis, un quadrupède hominien singulièrement inadapté à la vie sauvage (pas de griffes, pas de crocs, pas d'ailes, pas de fourrure, pas de carapace, faible à la course et à l'escalade, très faible à la nage et inapte au vol ...) qui, pour survivre, a dû développer une capacité nouvelle : celle de l'anticipation pour fuir les dangers et saisir les opportunités au bon moment. Mais pour anticiper, il faut observer, analyser, comprendre, modéliser, ... : l'Esprit (la pensée créatrice et spéculative) était né.
Tel est l'état des lieux. Mais il ne faut surtout pas poser la question de la nature profonde de la Matière, de la Vie et de la Pensée, ni de la frontière précise entre elles.
La physique quantique a suffisamment montré et démontré que la "matière" n'existe pas comme telle et qu'elle n'est jamais que la manifestation d'un ensemble de phénomènes ondulatoires interférant entre eux ... ces ondes probabilistes d'énergie noire sont-elles de la Matière ?
Un flocon de neige, né d'un germe d'eau congelée, qui se développe fractalement en organisant des structures complexes progressives par agglomération d'autres molécules glacées d'eau est-il plus vivant qu'une herbe folle qui suit le même parcours à partir de son germe à elle ... ?
Un chien "malin" qui, à force de dressages, d'observations, de mémorisations, d'adaptations, ... finit par acquérir des comportements hautement réfléchis et parfois extraordinairement complexes, est-il intelligent et doué d'une forme de pensée, donc d'esprit ?
Ne vaudrait-il pas mieux, en termes tant scientifiques que philosophiques ou spirituels dire cette simple vérité que Matière, Vie et Esprit sont des propriétés universelles et intrinsèques du Réel et qu'elles sont trois manifestations d'une seule et même réalité qui possède ces trois attributs potentiels de se condenser par Matière, d'évoluer par Vie et de comprendre par Esprit, mais de façon plus ou moins poussée selon les processus observés.
Si tel est le cas, n'est-il pas légitime d'affirmer (et c'est bien une des hypothèses fondamentales de l'écosophie) que tout ce qui existe est processus à la fois matériel, vivant et pensant ?
Ou, mieux encore : de dire que tout ce qui existe n'est que manifestation épiphénoménale donc passagère, singulière, locale et éphémère, d'un seul un même processus cosmique qui est la réalité-même du Réel-Un que l'on peut très bien et très légitimement appeler "Dieu" ou, mieux, "le Divin".
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Le 17ème siècle (celui de Spinoza, Bacon, Hobbes, Galilée, Descartes, Pascal, Locke, Leibniz, Kepler, Huygens, Newton, Fermat, ...) fut appelé discrètement "le siècle d'Or", alors que le siècle suivant fut appelé tapageusement, malgré ses minables comme Voltaire, Rousseau ou Hume, "le siècle des Lumières".
Il est vrai que c'est l'Or qui possède une grande valeur alors que la Lumière n'en est jamais qu'un reflet ...
Cela est conforme aux cinq phases séculaires d'un cycle paradigmatique : émergence (16ème), développement (17ème), arrogance (18ème), frénésie (19ème) et effondrement (20ème).
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Le monde humain est en train de passer d'un paradigme mécanique (la Modernité qui s'est effondrée au 20ème siècle) à un paradigme algorithmique (la Noéticité qui est en train de naître en balbutiant). Cela signifie que le cœur de la vie sociétale humaine est en trains de changer de nature : le pouvoir réel sera désormais entre les mains de ceux qui maîtrisent les algorithmes qui, eux-mêmes, conditionnent tout le reste (l'optimisation économique ; la régulation de la santé, des traitements, de la létalité, des alimentations ; la production et la diffusion des informations et des modes que celles-ci propagent, donc l'opinion des masses ; les systèmes d'éducation et d'enseignement ; les structures et modalités en matière d'emploi et de rémunération notamment du fait de la robotisation et de l'algorithmisation d'une majorité de travaux exécutés, jusqu'ici, par des humains ; les priorités en matière de ressources (nature, prix, provenance) ; les systèmes de sécurité et, donc, de surveillance profonde ; etc ...).
Tous les pouvoirs politiques et législatifs anciens, s'ils ne disparaissent pas, seront inféodés à ceux qui détiendront le pouvoir algorithmique (puisque les décisions politiques seront prises sur base de dossiers et d'informations produits par les algorithmes).
Le questionnement qui commence déjà aujourd'hui, est donc double : qui sont ceux qui maîtrisent les algorithmes et qui dirige ceux-ci ?
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Le 29/03/2025
Seuls les processus holistiques à caractère cosmique m'intéressent.
Les gens ne m'intéressent pas et leur vie, leurs problèmes, leurs discours, ... ne me semblent que médiocrités sans intérêt. Je ne ressens d'empathie que pour les quelques très rares qui me sont très proches affectivement (et pour eux, je suis prêt à beaucoup).
Je connais peu la vie de mes parents et grands-parents (j'ai été à l'internat de mes 6 à mes 15 ans), et je ne me souviens ni de leur vieillesse, ni de leur mort, ni de leur crémation, ni du lieu où reposent leurs cendres. Je ne connais rien de ma sœur et ne connais pas ses enfants.
Plus généralement, je ne garde aucune souvenance des gens de mon passé, même parfois très récent. Je reçois des dizaines de courriels venant de gens que j'ai manifestement bien connus, mais, à part quelques rares exceptions, je ne me souviens de rien les concernant (même si nous avons travaillé ensemble durant des années). Ce qu'ils sont devenus m'indiffère.
Je ne rappelle même plus des maisons et du nom des villes et villages où j'ai habité (et pourtant il y en a eu une kyrielle) ; mais je me souviens parfois de quelques détails insignifiants (un arbre, un paysage, un chemin, une anecdote, ...).
C'est ainsi ! Et à 73 ans, on ne change plus ses fondamentaux. Pourquoi faire, d'ailleurs ?
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Mais elle se tourne enfin la page du paradigme de la Modernité, mère de toutes les utopies et idéologies encore omniprésentes (socialisme, communisme, gauchisme, syndicalisme, financiarisme, économisme, industrialisme, consumérisme, mercantilisme, populisme, conservatisme, financiarisme, ...).
Mais de nouvelles idéologies pointent déjà leur nez ...
Trois méga-évolutions en sont la causes, selon moi : la pénurisation de toutes les ressources, l'appauvrissement de la biosphère (dont l'extinction de nombreuses espèces végétales et animales) et le bouleversement climatique.
Ces trois mouvements ne sont évidemment pas indépendants les uns des autres. Pour le dire en une phrase, la Vie (au sens holistique) de la Terre est en danger croissant. Pour les humains, le problème n'est plus tant les salaires, les retraites, les temps de travail (vs. les loisirs), le remboursement des frais médicaux ou scolaires ou autres ... que la survie de l'humanité sur une planète qui risque de mourir tout entière.
Cette méga-évolution terrestre est un processus complexe et doit être traitée comme tel. Et scientifiquement parlant, seulement un part des causes de ces trois méga-évolutions terrestres est liée aux activités humaines.
Mais l'idéologie ne s'embarrasse pas de science (ce qui est évident puisqu'une idéologie, par définition, est un réductionnisme élémentariste qui nie la complexité au profit de quelques dualités simplistes).
Le première idéologie nouvelle est l'écologisme (à ne pas confondre ni avec l'écologie qui est une science, ni avec l'écosophie décrite ici qui est une spiritualité, une philosophie de vie).
La dualité essentielle qui fonde l'idéologie écologiste est : l'humain CONTRE la Nature. L'humain ("moderne") est l'ennemi de la Nature, et c'est l'humain (et ses activités, et ses consommations, et ses habitudes, ...) qu'il faut combattre pour que la Nature puisse reprendre ses pleins droits ... comme si la Nature sauvage existait encore quelque part (hors quelques coins reculés ou oubliés). Et quels sont donc ces "droits de la Nature" qui ne serait pas aussi des droits pour les humains ? Ce sont des "droits de la Vie" dont il faut parler ... non pas contre l'humain, mais contre la mort !
Cela dit, il est évident que les humains (pas seulement les occidentaux et pas seulement à l'âge moderne) ont abusé des droits de la Vie pour leur seul intérêt et que la Vie s'est appauvrie sur Terre en partie à cause d'eux. Il y a effectivement un procès, à charge contre l'humain, à faire. Mais pas celui, simpliste et grotesque de l'écologisme qui revient à proclamer l'humain "nuisible" et à le pourchasser comme tel.
La grande révolution ne viendra pas du procès de l'humain contre la Vie, mais bien du processus de l'humain au service de la Vie. Il faut que l'Alliance sacrée entre l'humain et la Vie soit restaurée en inversant les pôles, en passant d'un anthropocentrisme destructeur à un biocentrisme collaboratif, connivent, bienveillant, conscient, constructif, ... L'humain au service de la Vie (et de l'Esprit, par la même occasion, l'Esprit étant une émergence exceptionnelle de la Vie) !
Alors, bien sûr, il faut dire "non !" : non aux gaspillages, aux pollutions, aux caprices, aux utopies et idéologies du "progrès" au service de la technologie et non de la Vie ... et il est indispensable d'entrer dans l'âge de la frugalité généralisée, tant démographique que consommatoire. La voilà la vraie révolution écologue et écosophiste : la FRUGALITE :
- frugalité démographique : faire beaucoup moins d'enfants (nous devons redescendre au-dessous de la barre des deux milliards d'humains sur Terre avant 2150/2200 avec un taux de fécondité net moyen par femme, partout sur la planète, de 1.31 enfant par femme, dès maintenant) ;
- frugalité consommatoire : consommer beaucoup moins de tout et se satisfaire pleinement avec seulement le strict nécessaire et l'indispensable de vie : combattre les empiffrements en tous genres et s'abstenir de toutes les inutilités (à commencer par tous ces loisirs et tous ces voyages et toutes ces activités sportives ou ludiques qui polluent l'air, l'eau ou la terre ou défigurent les sites , les paysages, les biotopes)
Mais, comme si cela ne suffisait pas au niveau de la bêtise et du simplisme, l'écologisme idéologique a été récupéré par les idéologies gauchisantes pour donner l'écolo-gauchisme. En gros, la dualité fondamentale opposerait la Nature et le Capitalisme (entendez par là, dans la terminologie gauchiste, toutes les activités économiques privées qui produisent à peu près tout ce que les humains consomment tant pour leur survie que pour satisfaire leurs caprices). Le gauchisme a toujours confondu, aime confondre et entretient la confusion entre libéralisme, économisme, industrialisme et financiarisme. En mettant tout dans le même sac, on est ainsi sûr de nourrir un totalitarisme bien à soi.
Le libéralisme est la doctrine de l'autonomie et de la responsabilité personnelles dans le respect de celle de tous les autres (humains et non humains), en parfaite harmonie avec l'écosophie. Dont acte !
L'économisme est la doctrine qui fait passer les activités économiques avant toutes les autres. Il est la doctrine, quasi générale, partagée par tous les partis politiques du monde aujourd'hui : manger d'abord, réfléchir après. Sachant que pour manger, il faut arracher des ressources à la Terre, les transformer avec de l'énergie volée au monde, en faire des produits accompagnés, évidemment, de déchets dont on devra se défaire plus ou moins élégamment, les distribuer à grands coups de moyens de transports participant des mêmes logiques, les consommer avec plus ou moins de gaspillage et les transformer en déchets de diverses natures dont il faudra de défaire. L'économisme est indispensable donc, mais n'est pas suffisant car, avant tout, il doit respecter la Vie dans toutes ses dimensions, ce qui est possible !
L'industrialisme est la doctrine de l'augmentation exponentielle de la production de quantités de tout, à prix décroissants, avec des investissements parfois gigantesques – mais non gratuits – et, le plus souvent, au détriment de la qualité. Ce gigantisme quantitatif s'accompagne, évidemment, de désastres écologiques et d'un marketing poussant à l'hyper-consommation (donc à l'hyper-gaspillage, à l'hyper-pollution, à l'hyper-fragilisation biosphérique et atmosphérique). Là, il y a matière, souvent, à de grosses colères en matière d'écologie !
Le financiarisme est la doctrine la plus haïe du gauchisme (et là, je partage) ; elle consiste en gros en ceci : faire de l'argent avec de l'argent, à court terme, à n'importe quel prix, avec n'importe quel moyen, avec n'importe quels dégâts et conséquences. Du fric, pour le fric, avec le fric. Inutile de préciser que le financiarisme iconoclaste ne peut qu'être néfaste à l'écologie et à la Vie pour la simple raison qu'exploiter (traire, extraire, tordre, sucer, ...) vite et trop, tue ! D'où un écolo-gauchisme, mais très réduit à la pure finance outrancière !
D'autres nouvelles idéologies germent et se développent sur de tout autres terreaux que le gauchisme hérité des délires du 19ème siècle (socialisme, populisme, marxisme, ...).
Le premier pourrait être surnommé "l'égologisme" (étroit amalgame entre égocentrisme et écologisme). Il se greffe sur le terrain de toutes les nébuleuses du "développement personnel".
Ce nombrilisme potentiel part de l'idée que chacun possède des potentialités dont beaucoup n'ont pas été activées, déployées, épanouies ... et qu'il existe des techniques, notamment méditatives, kinesthésiques ou conversationnelles, pour les vivifier. Jusque là, rien à redire. Le dérapage commence dès lors que ce développement personnel devient égocentrique, voire égotique, au point de renier toute autre forme de Vie autour de soi : moi, moi, moi ... et moi !
Sans oublier que souvent, cette hypertrophie devient démesurée et source d'orgueil, d'arrogance et de fatuité. Le reste du monde – et donc la Vie d'un point de vue holistique et écosophique – n'a plus aucune importance.
Enfin, sans être trop long sur ces fadaises, viennent toutes les idéologies les plus farfelues du "new-age" , plus ou moins mystiques, plus ou moins magiques.
Qu'importe la dégradation écologique du monde terrestre, qu'importe les blessures mortelles infligées à la Vie par les humains sur la Terre, de toutes les façons, le destin de la Terre n'est pas entre les mains des humains, mais entre les mains, selon la "secte", des "Esprits", des "Astres", des "extra-terrestres", des "envoyés" qui viendront ici-bas pour rectifier tout cela, pour sauver ceux qui le méritent (chanson déjà connue depuis deux mille ans), pour faire tout ce qu'il faut sans qu'il faille s'en tracasser aujourd'hui.
Et pour terminer en beauté, il y a une dernière idéologie qui monte : le scepticisme ! Tout ce que les scientifiques, les spécialistes, les experts racontent n'est que foutaise. Depuis toujours la Vie sur Terre subit des hauts et des bas, des "va" et des "vient". "Rien de neuf sous le soleil" écrivait le Qohélèt (l'Ecclésiaste), il y a plus de deux mille ans.
De toutes les façons, cher Monsieur, chère Madame, tout était mieux avant, dans le bon vieux temps (du temps où la plupart des enfants mourait en bas âge et où l'espérance de vie excédait rarement les 40 ans ...).
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La montée de IA est un processus et, comme tout processus, il repose sur cinq piliers :
- Base : la pensée humaine
- Intention : amplifier la puissance de l'esprit humain.
- Ressources : tout ce qui est numériser ou numérisable partout.
- Méthode : usage précis et systématique des langages adhoc.
- Activité : produire des fractales d'algorithmes de plus en plus sophistiqués.
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De Gaspard Koenig :
"La démocratie a mis une couronne sur la tête de chaque citoyen."
Mais ce sont des rois sans autre royaume que leur vide intérieur ou que les rumeurs qui circulent ...
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Le 30/03/2025
De mon ami Thierry Watelet :
"Nous disposons aujourd’hui de bistouris numériques. Chaque jour, ils découpent une part minuscule d’un événement et la pixellise pour qu’elle entre dans les étroits tuyaux des réseaux sociaux. Tout peut passer dans le chas d’une aiguille."
Par conformation, sinon par nature ultime, le numérique et tout ce qui en relève et en découle est d'essence analytique. L'holistique lui est impénétrable, intraduisible, inexploitable. Or, la science qui naît du nouveau paradigme noétique, le sait bien : le Tout est un Tout unique, uni, unitaire et unitif.
Nous passons, nous devons passer d'une vision mécanique du monde (et de l'homme et de ses sociétés et de son écologie) à une vision holistique où tout est dans Tout et où tout est cause et effet de Tout, où tout est relié à tout et au Tout et dépendant de tout le reste.
La Matière, la Vie et l'Esprit ne font qu'Un, ne sont que trois manifestations complémentaires d'un seul et même Réel unifié.
Nous passons d'une science de la simplification analytique mécaniciste à celui d'une science de la complexification dialectique organiciste.
L'écosophie participe, jusque dans le moindre de ses fibres, de ce passage, de ce saut, de cette élévation, de cette sacralisation du Tout au-delà du respect de toutes ses parties.
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Dans le chapitre 4 du livre du Deutéronome, "Il" parle :
"Maintenant, Israël, écoute vers les lois et vers les jugements que Moi, enseignement avec vous, pour pratiquer afin que vous viviez et, en vous, [que] vous héritiez avec le territoire que YHWH des Elohim [le Devenir des Puissances] de vos pères donna pour vous. (...)
Et il ... pour vous avec son Alliance qu'il ordonna avec vous pour exécuter les dix Paroles (...)."
Et la première de toutes les lois pour "passer le Jourdain" (YRDN), c'est celle de refuser et de combattre toutes les idoles et toutes les idolâtries.
Si l'idolâtrie s'installe parmi Israël, alors tous seront expulsés au-delà du Jourdain et dispersés parmi les Nations. Puis, longtemps après, si tu le cherches "de tout ton cœur et de toute ton âme", tu retrouveras le Divin : "car YHWH (de) Lui (Hou : HWA) [est] les Puissances dans le Ciel du haut et sur la Terre du bas, rien d'autre".
Puis viennent les dix Préceptes essentiels (Deut.:5;6-18) :
- Sortir de l'esclavage.
- Abolir toutes les idoles.
- Ne pas blasphémer.
- Respecter le Shabbat.
- Honorer père et mère.
- Ne pas assassiner.
- Ne pas tromper.
- Ne pas voler.
- Ne pas tricher.
- Ne rien convoiter.
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D'Amid Faljaoui :
"Le constat est dur, frontal, mais il est désormais incontestable : l’Europe n’est plus perçue par les États-Unis comme un allié stratégique. Elle est vue comme un fardeau. Un client à facturer. Un profiteur. (...) La diplomatie américaine n’est plus relationnelle. Elle est transactionnelle. Brutalement. (...) Ce n’est plus une gêne passagère. C’est un mépris froid, structurel. Et paradoxalement, cette brutalité a un mérite : elle nous réveille. Car cette fois, plus personne ne peut faire semblant. L’Europe ne peut plus dire qu’elle ne savait pas. Que les États-Unis se détournaient, peut-être, mais à contrecœur. Non : ils s’en détournent en pleine conscience, et avec une logique commerciale parfaitement assumée.
La page est tournée. Et au fond, c’est une libération. Fin de l’ambiguïté. Fin des illusions. Début d’une nouvelle ère où l’Europe devra cesser d’être une puissance sous-traitée. Sinon, elle continuera d’être traitée pour ce qu’elle est devenue aux yeux de Washington : un client capricieux, dépendant, et en retard de paiement.
D’un certain point de vue, c’est presque une bonne nouvelle. La fin des illusions, c’est souvent le début de la lucidité."
Eh oui ! La continentalisation est en marche, au pas de course. Il est vraiment temps que les Européens se réveillent, deviennent un vrai continent unitaire et intégré, distinct, autonome et séparé des autres continents, et entrent, eux aussi, dans une logique transactionnelle (notamment en matière d'immigrations, d'importations, etc ...).
Il est par exemple impérieux, au plus vite, de refuser toute transaction qui ne serait pas libellée en Euros et d'éjecter le U.S. Dollar de notre économie.
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La grande différence entre l'intelligence humaine et le travail algorithmique est la possibilité pour la première et l'impossibilité pour la seconde de faire émerger un "concept" fiable et efficace à partir d'une collection de données, ou d'images, ou de textes, etc ...
Le travail algorithmique est incapable de construire un étage supérieur de simplexité (le concept étant le simplexe d'un ensemble).
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Le 31/03/2025
De Pierre Haski :
"La Russie est réellement une menace... il n'y a pas de doute là-dessus. C'est un pays qui mène une guerre hybride, le sabotage, la désinformation. Le tout dans un contexte d'agressivité. On n'est pas dans une guerre propre. C'est un adversaire qui n'a peur de rien. On remarque en outre de sa part une tentative de déstabilisation de l'ensemble européen. C'est très facile par ailleurs d'insuffler des doutes dans nos sociétés."
Le Russoland est et restera le continent ennemi de l'Euroland tant que cette crapule de Poutine (ou ceux qui lui ressemblent) exercera son totalitarisme sur lui.
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Bon à savoir ...
"Grâce au progrès de la science et à de meilleures conditions de travail, l'espérance de vie en France est passée de 55 ans en 1945 à 83 ans en 2023.
La France compte aujourd'hui 30 000 centenaires soit près de 30 fois plus que dans les années 1960/1970."
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L'IA est une illusion d'intelligence !
Les "réseaux de neurones" sont une métaphore.
Selon Yann Le Cun, rapporté par Gaspard Koenig : l'IA (...) reproduit un résultat et non un processus.
Et Jerry Kaplan d'ajouter qu'un programme informatique "simule la pensée sans dupliquer le processus qui se produit dans l'esprit humain".
Le travail algorithmique est un amplificateur de la pensée humaine du fait de ses incroyables puissances de mémorisation et de calcul ; mais dans tous les cas, c'est l'intelligence humaine qui lui dicte ce qu'il doit mémoriser et comment exécuter ses calculs.
L'IA troque la recherche du vrai (typiquement humaine) avec le commerce de l'illusion.
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[1] Ici, la notion d'espace n'a rien à voir avec les "espaces géométriques" du genre euclidien ou autre, mais bien à des espaces abstraits similaires aux "espaces des états" utilisés en thermodynamique)
[2] Pour la spiritualité juive, il y a matière à revoir les choses car le Judaïsme originel est une monolâtrie pour YHWH au sein d'un polythéisme truffé d'Elohim (un pluriel signifiant les "déités" ou les "puissances") tous émanations du Un ineffable au-delà de tout concept. Le monothéisme rabbinique est récent, ne fait en aucun cas partie de la profession de foi juive et est totalement étranger à la mystique kabbalistique qui est surtout moniste.
[3] Je mets "chrétiens" et "musulmans" au pluriel car il existe plusieurs christianismes et plusieurs islamismes, parallèles et souvent contradictoires entre eux.
[4] Lire, à ce sujet, "La tyrannie du divertissement" d'Olivier Babeau – Ed. Buchet-Chastel - 2023
[5] En physique, l'inertie est la capacité de résistance au changement.
[6] En physique, l'entropie vise à être maximale, c'est-à-dire à tout uniformiser.
[7] C'est la définition même de la "téléologie" (du grec Télos et Logos : "étude du but") que de faire l'étude de cette intention, de la comprendre et de la vérifier, de la modéliser et de la mesurer.
[8] Le mot "âme" doit être sorti du cadre des religions monothéistes qui l'ont totalement dévoyé. De son étymologie latine ("anima"), l'âme retient qu'elle est le moteur de toute évolution tant personnelle que sociétale ou cosmique.
[9] Merci à mon lecteur de ne jamais confondre "compliqué" et "complexe". La complexité peut être simple (c'est la définition qu'en donnait Léonard de Vinci), la complication ne le peut jamais.
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