Les stades de la crise (selon Elisabeth Kübler-Ross)
Elisabeth Kübler-Ross a décrit le processus de "deuil" en cinq stades successifs : le déni, la colère, le marchandage, la dépression et l'acceptation (sublimation). Ce modèle processuel s'applique parfaitement à la bifurcation civilisationnelle que nous vivons et dont les "crises" ne sont que les manifestations superficielles. Notre problème ? Faire le deuil de la Modernité et du paradigme qui la fonde.
- Premier stade : le déni refuse la réalité, il tente de nier ou de minimiser la crise, il mendie de la rassurance auprès de chiffres même faux ou d'experts même faussaires, etc …
- Deuxième stade : la colère accuse et veut des coupables, elle chasse ses sorcières et refuse sa propre responsabilité collective, etc …
- Troisième stade : le marchandage négocie, troque, échangerait son âme pour un répit, pour un délai, pour un espoir, etc …
- Quatrième stade : la dépression effondre, assomme, lamine les derniers restes de courage et de dignité, elle avilit et fait sombrer dans le lâcheté, la vilénie et le misérabilisme, etc …
- Dernier stade ; l'acceptation (ou la sublimation) tourne la page et fait entamer une nouvelle tranche de vie, etc …
Aujourd'hui, les humains - et leurs décideurs - se répartissent sur ces cinq stades très diversement et très inégalement.
La grande majorité n'en est qu'au premier stade. Lorsque la colère éclatera, commenceront les crises sociales et politiques. Ensuite, les marchandages induiront des conflits majeurs et l'émiettement du tissu humain. Puis, la dépression conduira à des vagues de suicides et d'attentats, de misères et de mises-à-sac.
Enfin, s'il reste encore quelque chose de vivant, viendra le temps de la reconstruction. Atteindre ce stade peut prendre beaucoup (trop) de temps et, plus l'on traine, plus cette reconstruction sera difficile et douloureuse.
Marc Halévy, novembre 2009