Tisserand de la compréhension du devenir
Conférencier, expert et auteur

"La pluie ne mouille pas les poissons" (M.H.)

Je suis un chercheur pratique. Il me faut comprendre pour pouvoir bâtir, agir en conséquence, faire les choses avec sens. J'étudie donc, tout le temps et quel plaisir ! J'expérimente. Je formalise des méthodes. Et lorsque le bon mot est prêt, lorsque la bonne formule est au point, lorsque vous êtes prêt à aller de l'avant, je fais un bout de chemin avec vous ... Marc.

Journal philosophie et spirituel

Actualité - De l'Etre au Devenir - Février 2024

Les pensées et réflexions quotidiennes du philosophe Marc Halévy sont partagées tous les mois en ligne, et puis éditée en ligne sous forme de recueil (disponible gratuitement).

Le 01/02/2024

A la recherche de l'Intentionnalité d'un processus …

Quels sont le projet et la vocation qui portent l'évolution des choses ? La réponse tient en un seul verbe : s'accomplir ! Mais ce verbe peut ouvrir des milliers de chemins très différents.

Demandons aux gens autour de nous : quel est ton projet de vie ? Les réponses – lorsqu'il y en a, ce qui est loin d'être toujours le cas – peuvent être très variables : être heureux, construire une belle famille, devenir riche, réussir professionnellement, vivre vieux en bonne santé, profiter de tous les plaisirs, avoir beaucoup de bons amis, … Non seulement, on comprend vite que bon nombre de ces projets de vie sont incompatibles entre eux et qu'ils peuvent changer de nature au fil de l'existence, mais on comprend aussi qu'il est, sinon impossible, du moins très difficile de construire une relation profonde, sérieuse et durable avec quelqu'un dont on ne connait pas ou dont on ne comprend pas le projet de vie. Celui-ci est au cœur de l'intimité personnelle de chacun et n'est pas forcément étalé au grand jour.

Similairement, il est impossible de développer ou de gérer (voire même de s'intégrer dans) une entreprise si son projet global n'est pas clair et partagé. C'est une des grandes leçons donnée par l'art du management de ces dernières décennies.

Dire, comme me l'affirmait péremptoirement et récemment une inspectrice des impôts, que la seul et unique projet de toute entreprise est de faire du profit financier, est tout simplement aberrant ! Le profit est nécessaire pour financer l'avenir, c'est une évidence ; mais le profit est un moyen et non un but (sauf dans une vision financiariste aussi obsolète que délétère).

Pour quoi (en deux mots !) un arbre pousse-t-il ? Pour quoi (dans quelle intention) les animaux font-ils des petits et les végétaux fabriquent-ils des fruits ? Pour quoi les corps massiques s'attirent-ils gravitationnellement ?

Il ne s'agit pas d'exprimer une cause, mais bien de rechercher l'intention.

Il ne s'agit pas non plus de sombrer dans un quelconque finalisme et de croire que tout a un but prédéfini (quel serait le but de fixer ainsi un but).

L'intentionnalisme n'est pas un finalisme : l'intention est un moteur permanent d'évolution dans le présent et non la quête et l'atteinte d'un but donné dans le futur.

Dire : "je souhaite tirer la meilleure joie possible de chaque instant vécu", est une intention, présente dans chaque instant présent.

Dire : "je souhaite posséder une Rolex avant mes cinquante ans (cfr. Jacques Séguéla)", est un but (ridicule) à atteindre dans le futur.

On comprend vite que l'on ne parle pas de la même chose et qu'une intentionnalité n'est pas une finalité.

L'intentionnalisme n'est pas un finalisme, on l'a vu. L'intentionnalisme n'est pas non plus un causalisme où tout ce qui arrive, partout, tout le temps, ne serait que la conséquence mécanique de causes initiales irréfragables. Car alors la question serait : pour quoi ces causes-là et pas d'autres ? quelle serait l'intention profonde qui se cacherait sous ces causes initiales voulues par quelque dieu créateur issu d'un autre monde ?

L'intentionnalité n'est ni une finalité vers un futur prédéterminé, ni une causalité déterminante venue du passé ; elle est un "état d'esprit" permanent.

Elle est intemporelle puisque c'est elle qui engendre du temps pour s'y accomplir.

L'intention universelle est l'accomplissement de tous les accomplissables et, bien sûr, cette intention universelle se décline de façon différente dans et par tout ce qui existe.

L'intention de vie de chacune de mes cellules n'est pas la même que l'intention de véracité de mon esprit. Certes. Mais on comprend vite que, sans la première, la seconde périclite assez vite. Les intentions particulières sont donc interdépendantes, et expriment et manifestent, chacune à leur manière, une intention cosmique : l'accomplissement !

Encore faut-il comprendre ce que ce mot "accomplissement" signifie vraiment. L'étymologie nous dit que "accomplir", c'est atteindre la complétude. Mais qu'est-ce que cette "complétude" ? N'est-ce pas la réalisation de tous les possibles réalisables ? Aller au bout de soi-même … sachant que, chemin faisant vers le "bout de soi-même", de nouveaux possibles apparaissent et reculent d'autant le "bout" en question.

L'accomplissement est un cheminement sans fin puisqu'il engendre de l'inattendu, de l'imprévisible, de l'inespéré, de l'inédit, de l'inouï …

La physique des processus complexes parle alors de bifurcations, de sauts de complexité, d'émergences : la Matière a émergé de l'Energie, la Vie a émergé de la Matière, l'Esprit a émergé de la Vie et, à chaque fois, une infinité de nouveaux possibles inédits a surgi.

N'en va-t-il pas de même au fil de toute existence humaine avec ses bifurcations, ses sauts de complexité et ses émergences inattendues ?

C'est en tout cela que l'intentionnalité ne peut jamais être confondue ni avec une causalité, ni avec une finalité.

 

Un autre point …

Plus on monte dans l'échelle des complexités, plus le nombre des possibles réalisables devient grand : un atome a moins de choix qu'une amibe qui a moins de choix qu'un châtaignier qui a moins de choix qu'un pinson qui a moins de choix qu'un gorille qui a moins de choix qu'un humain …

Et plus le nombre des possibles réalisables entre lesquels il faut choisir devient grand, plus aigues deviennent deux questions :

  • Comment (re)connaître les possibles réalisables ?
  • Comment choisir le plus souhaitable ?

Un atome n'a pas d'autre choix possible que d'obéir aux lois de la physique ; mais il n'en va pas de même d'un humain. Mais cet humain a-t-il conscience de l'éventail de ses propres possibles réalisables à chaque instant précis ? Comment donc en prendre conscience ? Beaucoup d'humain suivent, quasi mécaniquement, le chemin que l'on a tracé pour eux (qui est ce "on" ? la société ? l'éducation ? le milieu ? …).

C'est précisément là qu'émerge la notion cruciale d'autonomie : dans cette capacité de prendre conscience, le plus et le mieux possible, de cet éventail de potentialités qu'offre l'existence tant à l'intérieur de soi qu'à l'extérieur de soi. La première des intentions humaines doit donc être la montée en autonomie.

C'est là que l'on verra émerger le concept de corporalité.

 

Mais une fois cet éventail de possibles réalisables connu ou reconnu, comment faire les "bons" choix ? Pour quel chemin est-il préférable d'opter ? L'autonomie rend ce choix possible, mais ne dit rien quant au critère d'optimisation d'un tel choix. Cela ouvre la porte vers le concept de logicité qui devra être étudié ultérieurement.

 

Et une fois le choix du chemin fait, encore faut-il le parcourir optimalement.

Cela pointe vers le concept de constructivité.

 

*

 

De FOG :

 

"Referons-nous un jour nation, pour reprendre une formule d’Emmanuel Macron ? Pas tant que le Tout-État parisien paraîtra à ce point hors-sol, déconnecté, à l’image de cette présidence qui ressemble de plus en plus à un interminable numéro de trapèze volant. Tels sont les effets de l’hypercentralisation.

Si Robespierre a été guillotiné en 1794, le jacobinisme est plus vivant que jamais. La France est le seul grand pays de notre Vieux Continent où tous les pouvoirs politiques, médiatiques ou financiers sont concentrés dans l’entre-soi de sa capitale, mais pour quoi faire ? Chaque jour nous apporte une nouvelle preuve de cette incongruité, la crise agricole comme le reste."

 

Ce jacobinisme que l'on pourrait aussi nommer "parisianisme" ou "centralisme bureaucratique", est effectivement un héritage direct de la Terreur et de Robespierre : le pays devrait, selon cette doxa, être gouvernée et dirigée par une "élite" autoproclamée qui, par essence, doit être centrale, centralisée et centraliste. Hors de là, point de salut, mais seulement de l'anarchie.

Quelle absurdité !

 

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De Luc de Barochez :

 

"Depuis soixante-quinze ans, l’infortune des réfugiés palestiniens est l’un des principaux obstacles à un règlement du conflit au Proche-Orient. L’ONU porte une responsabilité dans l’impasse. Il faut remonter à la genèse de l’État hébreu pour comprendre. En 1947, avec le soutien des États-Unis, de l’URSS et de la France, l’Assemblée générale de l’ONU décide la partition de la Palestine. L’État israélien aurait donc dû cohabiter avec un État arabe. Mais les Arabes rejettent la résolution. Cinq pays arabes coalisés déclarent la guerre au nouvel État hébreu. La victoire de la Haganah, l’armée juive, se solde par l’exode d’environ 750 000 personnes. Rien d’extraordinaire dans le contexte de l’époque. En Europe, la Seconde Guerre mondiale venait de s’achever avec le déplacement forcé de millions de personnes. Mais, dans le récit victimaire qui s’est imposé depuis chez les Palestiniens et leurs soutiens à travers le monde, la défaite humiliante de l’agresseur est devenue une « catastrophe », une douloureuse injustice infligée par Israël aux Arabes contraints d’abandonner leurs terres et de devenir des réfugiés."

 

Ah ! Enfin les choses se disent !

Il est vital de faire cesser la falsification idéologique de l'histoire humaine.

 

*

 

La Palestine, ça n'existe pas. Ou, plus exactement, ça n'existe plus depuis trois mille ans ; c'était le nom du royaume disparu des Philistins.

Ce nom a été ressuscité par les Romains pour renommer la Judée lorsqu'ils ont voulu discréditer les Juifs qui se rebellaient un peu trop contre leur Empire et lorsqu'ils ont forcé les Juifs à l'exil suite à leurs rebellions.

Puis ce nom a été ressuscité, à nouveau, par les Anglais lorsqu'ils reçurent mandat, après la chute de l'empire ottoman, de gérer ce qui devrait toujours s'appeler la Judée. Ce nom "Palestine" était toujours usité pour désigner l'Etat d'Israël au moment de sa restauration par l'ONU en 1948. Depuis, "Palestine" est devenu le nom d'une région imaginaire musulmane artificiellement créée par la ligue islamiste.

Mais ni la Palestine, ni, par conséquent, les Palestiniens n'existent en réalité. Il existe, en Judée, un Etat démocratique qui rassemble des citoyens musulmans, chrétiens et juifs tous nommés "israéliens" ; un Etat légal dont l'existence même est refusée par la ligue islamiste qui lui a fait la guerre en 1948, en 1967, en 1973, … et maintenant, depuis 2023 … et qui, à chaque fois, a pris une raclée.

 

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Le 02/02/2024

 

A la recherche de la corporalité d'un processus …

 

La corporalité, on l'a vu, est tiraillée par un dipôle : la spatialité et la pondéralité.

La spatialité est la tendance à s'étendre, à conquérir, à proliférer, à s'allier, à interagir, à s'intégrer … au risque de la dilution et de la perte d'identité.

La pondéralité, tout au contraire, est cette tendance à la concrétion, à la fermeture sur soi, à l'individuation, à l'indépendance, … au risque de l'ostracisme et de l'exclusion

Cette bipolarité universelle trouve son dépassement dans les notions d'autonomie et d'interdépendance librement assumées.

L'autonomie souligne l'idée d'affirmer le choix de ses interdépendances (Jean-Louis Barrault disait : "La liberté, c'est la faculté de choisir ses contraintes"), sachant qu'aucun processus ne peut se développer et s'accomplir sans puiser des ressources à l'extérieur de lui-même. Il s'agit donc d'une double négation : ni indépendance (pondéralité absolue), ni dépendance (spatialité absolue).

 

La corporalité et l'autonomie pointent vers la notion d'identité : le processus étudié est-il identifiable par rapport à son milieu, dans son environnement, par rapport aux autres processus qui s'y développent et s'y accomplissent ? possède-t-il des spécificités suffisantes pour devenir identifiable durablement ? possède-t-il une "personnalité" (par son étymologie latine, la "personne" est ce à travers quoi – per – le Tout sonne - sona – une "mélodie" spécifique ?

Mais il faut être prudent avec ces notions car il ne faudrait pas laisser croire que le Réel ne serait qu'un assemblage atomistique d'êtres-en-soi (au sens de l'atomisme abdéritain, repris par Epicure et Lucrèce, et thèse centrale de la physique positiviste moderne) : tout ce qui existe n'est que vague à la surface de l'océan, mais chaque vague possède sa propre forme, sa propre force, sa propre dynamique. Tout est interdépendant avec tout et tout n'est que manifestation particulière et éphémère d'un Tout unique, unitaire et unitif.

Il n'existe pas d'intériorité (une identité particulière) sans une extériorité (une interdépendance avec tout le reste).

 

L'idée de corporalité en implique deux autres : celle d'accumulativité et celle de pulsatilité. Voyons-les …

 

Accumulativité …

Le temps, l'espace, la substance ne font qu'indiquer ou mesurer un processus plus profond qui est celui de l'accumulation.

Le temps ne passe pas, il s'accumule et il engendre la mémoire des processus, que celui-ci soit le Réel pris dans sa globalité ou un arbre qui pousse : sous la mince couche vivante du cambium (le présent), le bois (l'ensemble des cellules mortes et lignifiées) se forme, couche après couche, et renferme toutes les traces de toute l'histoire passée de l'arbre.

L'espace aussi s'accumule. Comme l'a montré la théorie de la relativité générale, l'univers est en expansion.

Et comme l'espace est en expansion, pour que celui-ci ne se vide pas, de la substance primordiale (la hylé qui précède l'énergie et la matière qui la manifestent) doit être produite et accumulée afin que tous les processus en cours d'accomplissement puissent disposer du "carburant" qui alimente toutes les évolutions, tant globales que particulières.

Cela signifie que pour tout ce qui existe, en ce compris le Réel pris globalement et entièrement, le "présent" n'est que la mince pellicule périphérique et vivante qui entoure et englobe tout ce qui s'y est passé, tout ce qui s'y est accumulé et qui y demeurera pour l'éternité.

La substance est mémoire (l'océan) et l'activité n'en est que l'enveloppe (les vagues).

 

Pulsatilité …

En produisant sa substance et sa mémoire, le processus engendre de l'espace (du volume) et du temps (de la durée) pour s'y accomplir. Mais la science reconnaît, de plus en plus que toutes les évolutions sont périodiques, donc "pulsatoires" depuis la fréquence de Planck au niveau quantique jusqu'aux battement du cœur en passant par le rythme des saisons ou des marées, et tant d'autres (y compris les très récemment découvertes ondes gravitationnelles).

Pourquoi donc cette périodicité peut-elle être tant de fois observée à tous les niveaux ? Tout simplement à cause des bipolarités omniprésentes qui engendrent des oscillations et dont résultent toutes ces pulsations, toutes ces périodicités.

Autrement dit, la substance primordiale du Réel est oscillante, vibratoire et pulsatoire par nature, et cela se répercute à tous les niveaux.

 

*

 

En réponse à un bel article de Gaspard Koenig sur l'omniprésence de la bureaucratie e, France et la grande nécessité de faire s'effondrer ce système de castes politico-syndicalo-bureaucrate,

 J'avais publié le commentaire suivant :

 

"Outre que sur fond, GK ait bien raison, il est dommage qu'il confonde complexité et complication. L'étymologie le démontre, la complication est le contraire de la simplification (du verbe latin "plicare"). En revanche, la complexité (du latin : "noués ensemble" ou "tissés ensemble") est inhérente à la vie et aux sociétés, et va croissant depuis des décennies ; elle est source de richesse si elle reste simple sans être polluée par la complication bureaucratique."

 

Et commentaire, sur le même article, d'un anonyme en parlant des politiciens de tous bords et des bureaucrates fonctionnaires, en France :

 

"Ce qui les unit tous, c'est une même détestation du capitalisme, du libéralisme, qu'il soit philosophique ou économique, des libertés individuelles et notamment, du droit de propriété.

La France, pour son malheur, a conservé l'idéologie communiste comme référence morale, alors que c'est une "hérésie du Christianisme", comme l'est l'écologie politique, comme l'a parfaitement relevé Pascal Bruckner.

L'écologie n'est qu'un prétexte fourbe, un de plus, après le sort des pauvres, pour imposer leur religion anticapitaliste fourre-tout, mélange de jansénisme laïque culpabilisateur, de jalousie sociale viscérale habillée d'adoration des pauvres, de fourberie matérialiste, qui ne voit tout sujet qu'à travers l'argent, tout en le détestant quand il appartient aux autres, de mépris aristocratique condescendant pour les supposés cupides bourgeois qui s'enrichissent par leurs activités coupables, d'anathèmes, de prétention à incarner seuls la morale et à redresser tous les vices présumés des hommes...

C'est une nouvelle religion laïque en vérité, qui a chassé la précédente pour prendre sa place, qui a chassé le roi pour prendre son pouvoir, mais en ne prenant que leurs travers sans prendre leurs qualités.

Il a fallu 72 ans à l'URSS pour comprendre l'imposture de cette religion, de ses adeptes, de ses défenseurs, mais la France en est toujours largement imprégnée, 80 après le Conseil National de la Résistance, qui était essentiellement aux mains des communistes staliniens.

Tant que la France ne rompra pas avec le pacte mortifère de 1945, ce pays ne pourra pas se réformer, car les parties prenantes en position dominante ne l'accepteront pas.

La France n'est toujours pas une démocratie libérale moderne, c'est là son problème.

Or, pour ôter le pouvoir à ceux qui ont bâti ce modèle de société d'abord à leur profit, il faudra au minimum une révolution constitutionnelle.

Dommage, pour un pays dont la société civile regorge de talents étouffés."

 

Rien à ajouter !

 

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Le 03/02/2024

 

Approche de la numérologie kabbalistique selon la tradition juive …

Trois nombres ressortent particulièrement : le SEPT, le DIX et le TREIZE.

 

Le TREIZE contient les deux autres : il pointe vers trois manifestations :

 

  • Les treize tribus d'Israël : les douze tribus d'Israël après la scission de celle de Joseph entre ses fils Ephraïm et Manassé) et la tribu sacerdotale de Lévy à laquelle appartenait, entre d'autres, Moïse … A la fin di livre du Deutéronome, Moïse bénit chacune de ces tribus et les plaçant sous un signe symbolique :
    • La vague de Ruben, aîné « impétueux comme le flot »5, c'est-à-dire qui a défié Jacob, comme il convient à un fils aîné d'en user avec son père5.
    • L'épée de Siméon, parce que les membres de la tribu, guerriers sacrilèges2, « ont tué des hommes »6 en saccageant la capitale, Sichem7.
    • L'aiguière de Lévi, « récipient de violence »8, est citée métaphoriquement, le texte n'évoquant que la fonction sacrificielle de ses membres6, à laquelle fait, elle aussi, allusion le vase à ablution.
    • Le lion de Juda, « lionceau de lion », parce que les rois d'Israël ne peuvent être issus que de cette tribu9, le lion étant le roi des animaux.
    • L'âne d'Issacar, parce que la tribu, chargée de produire le vin10 sur son territoire viticole, « porte, à corvée qu'elle est »11.
    • L'ancre de Zabulon, parce que la tribu occupe le rivage phénicien de Sidon12.
    • Le serpent de Dan, parce que la tribu fournit les juges13, qui sont comme des serpents persifleurs14.
    • Le cerf de Nephtali, parce que le territoire forestier de la tribu abonde en chevreuils15.
    • L'homme armé de Gad, parce que la tribu est chargée de mobiliser la troupe16.
    • Les tourteaux d'Asher, parce que la tribu est chargée de fournir les pains au palais17.
    • La gerbe de Joseph, parce que la tribu occupe un territoire béni18 riche en froment19.
    • Le loup de Benjamin, parce que la tribu, tel le loup ayant chassé, « répartit le butin »20, son territoire étant celui du principal marché, Jérusalem.

 

  • Les treize attributs divins selon le texte (Ex.:34;6-7) selon l'interprétation traditionnelle talmudique :
    • compassion pour la personne avant son péché;
    • compassion pour la personne après son péché;
    • omnipotent dans sa compassion pour donner à toutes les créatures selon leurs besoins;
    • miséricordieux, que l'humanité ne soit pas affligée;
    • et miséricordieux si l'humanité est déjà en détresse;
    • lent à la colère;
    • et plein d'amour;
    • et de vérité;
    • gracieux envers des milliers de personnes;
    • pardonne l'iniquité ;
    • et la transgression;
    • et le péché;
    • et

 

  • La numérologie traditionnelle :
    • UN : l'unicité du Tout-Divin (l(Unité).
    • DEUX : les deux tables de la Loi (la Bipolarité).
    • TROIS : les trois pères d'Israël Abraham, Isaac et Jacob (l'Intention).
    • QUATRE : les quatre mères d'Israël : Sarah, Leah, Ribqah et Rachel (la Vie).
    • CINQ : les cinq livres de la Torah (la Vérité).
    • SIX : les six chapitres de la Mishnah (la paix, l'harmonie, la beauté).
    • SEPT : les sept Lumières de la Ménorah (le Sacré).
    • HUIT : les huit jours pour la circoncision (l'Alliance, l'Amour).
    • NEUF : les neuf mois de grossesse (l'Accomplissement).
    • DIX : les dix préceptes du décalogues (la Loi).
    • ONZE : les onze constellations (le Mystère).
    • DOUZE : les douze tribus d'Israël (l'Humanité)
    • TREIZE : les treize attributs divins (la Spiritualité).

 

Outre les dix composantes de l'Arbre séphirotique qui ont fait l'objet d'autres de mes travaux, le DIX pointe ici vers les dix "commandements" du décalogue que l'on peut interpréter comme deux ensembles de préceptes, les cinq premier visant la vie intérieure avec soi-même, et les cinq derniers visant la vie extérieure avec les autres :

 

  • Refus de tout esclavage (autonomie).
  • Refus de toute superstition (foi sans croyances).
  • Refus de toute magie (
  • Respect du Shabbat (sacralisation).
  • Respect des origine (ancrage et reliance)

 

  • Interdiction du meurtre.
  • Interdiction du parjure.
  • Interdiction du mensonge.
  • Interdiction du vol.
  • Interdiction de la convoitise.

 

Le SEPT, enfin, symbolisé par les sept branches de la Ménorah, le chandelier à sept branches qui ornait le Saint du Tabernacle et du Temple, pointe vers les sept étapes de la Genèse :

 

  • UN : la Lumière.
  • DEUX : les Eaux et l'Espace.
  • TROIS : la Terre et les Végétaux.
  • QUATRE : les Astres du jour et de la nuit.
  • CINQ : les Animaux volants et nageants
  • SIX : les Animaux courants et les Humains.
  • SEPT : le Shabbat de la plénitude sacrée.

 

*

 

La guerre est un processus complexe.

 

Quelle est son intention ? Conquérir ? Détruire ? Assujettir ? Conforter ? Motiver ?

 

Quelles sont ses ressources ? Un stock d'armes et de munitions ? Des financeurs ? Des humains plus ou moins motivés ? Une propagande idéologique ? Des chefs de guerre particulièrement malins, sournois, fourbes, intelligents, stratèges ?

 

Quelles sont ses règles ? Aucune ? Le droit de la guerre ? Le droit militaire ? Le droit international ?

 

Quel est son moteur ? Une tactique de destruction maximale à coût minimal ? Une minimisation des pertes humaines ? ou des dégâts collatéraux ? La reprise d'installations en bon état ou la destruction massive ? La victoire radicale ou la quête d'un compromis ?

 

On le voit bien : rien de réel n'échappe aux quatre questions fondamentales pour comprendre et gérer un processus complexe …

 

Ces quatre questions doivent être posées, aujourd'hui, à Poutine, à Xi-Jinping, à l'Iran, à Erdogan, à Aliev, … et à tous les autres matamores débiles qui mettent l'humanité à feu et à sang !

 

*

 

De Winston Churchill :

 

"Le socialisme est un philosophie de l'échec,

Un principe d'ignorance

Et l'évangile de la jalousie."

 

Et aussi :

 

En Angleterre, tout est permis, sauf ce qui est interdit.

En Allemagne, tout est interdit, sauf ce qui est permis.

En France tout est permis, même ce qui est interdit.

En URSS, tout est interdit, même ce qui est permis."

 

Ou aussi :

 

"Le meilleur argument contre la démocratie, c'est une conversation de cinq minutes avec l'électeur moyen."

 

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* *

 

Le 04/02/2024

 

A la recherche de la logicité d'un processus …

 

De façon générale, et quoique ces expressions soient quasiment équivalentes, il faut préférer le mot "logicité du processus" à l'expression "logique interne du processus". Le terme "logique", malgré les grandes évolutions récentes, garde toujours une forte connotation aristotélicienne avec ses quatre principes d'identité (ce qui est vrai reste vrai), de non-contradiction (ce qui est vrai ne peut pas être faux en même temps), de tiers exclu (tout est soit vrai, soit faux) et de syllogisme (si A et si B alors A et B).

La logique interne des processus complexe réel est bien plus riche que cela. On peut aisément le vérifier dans la vie de tous les jours.

 

L'existence d'une logicité fondamentale, inhérente à n'importe quel processus (y compris le Réel pris comme un tout) implique un principe général de cohérence et l'idée que l'intention à accomplir implique des règles à suivre – une "discipline" interne, en quelque sorte : si l'on veut accomplir son projet convenablement et optimalement, on ne fait pas n'importe quoi, n'importe comment, n'importe quand.

Toutes les connaissances que nous avons, aujourd'hui, en physique, montrent que l'univers réel (du moins l'univers par nos moyens d'observation) est soumis à des lois universelles : l'univers matériel, par exemple, est conditionné par les grandes lois gravitationnelle, électromagnétique, nucléaire forte (entre hadrons) et nucléaire faible (entre leptons).

Mais aux niveaux supérieurs de complexité, on trouve aussi des lois, certes plus souples (moins déterministes et mécanistes), au fur et à mesure que l'on grimpe d'échelle des complexité, mais n'en demeure pas moins très prégnantes : les lois de la thermodynamique en sont un bon exemple. Les lois de la bonne santé biologique et celles de la bonne vie sociale en sont également.

 

La logicité d'un processus lui fixe les conditions d'accomplissement de son intention fondatrice. Elle en fixe les critères de cohérence, les règles de base et les normes essentielles.

 

Quant on parle de "l'éthique d'une personne", on parle de sa logicité.

Lorsque l'on parle d'une "culture d'entreprise", on parle de la même chose.

De même en ce qui concerne la "mentalité" d'une famille ou les "us et coutumes" d'une région ou la "morale" d'un peuple ou des "préceptes fondateurs" d'une religion, etc …  

 

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Extrait d'un article intitulé : "Agriculture biodynamique : « Nous dénonçons les liens entre la recherche publique et un mouvement philosophico-religieux »" publié par un collectif de scientifiques et d'agronomes :

 

"L'agriculture contemporaine déchaîne les passions. L'encre coule pour dénoncer les problèmes liés aux pesticides, aux OGM et à la surconsommation carnée. Dans ce déferlement brûlant d'arguments, une agriculture prend de plus en plus de place dans l'espace associatif, médiatique et même institutionnel.

De fait, l'agriculture biodynamique, considérée comme plus bio que bio par ses promoteurs – utilisation de quantités moindres d'intrants par rapport à l'agriculture biologique notamment –, est parvenue à faire oublier au grand public ses fondements réels et ses pratiques magiques.

La biodynamie a été théorisée par Rudolf Steiner en 1924. Celui que certains décrivent comme un philosophe est également à l'origine de l'anthroposophie, un mouvement occulte directement inspiré de la théosophie – dogme agrégeant plusieurs croyances religieuses – d'Helena Blavatsky. (…)

Nous nous interrogeons sur les références peu claires à la physique quantique et plus particulièrement à la conscience quantique dans un article académique en sciences sociales pour « permettre un dialogue constructif entre les sciences académiques et les praticiens de l'agriculture biodynamique »***. L'utilisation de la science ne sert ici qu'à donner un vernis de scientificité à des concepts pseudoscientifiques.

Nous nous interrogeons également sur l'utilisation de la spiritualité via l'agriculture biodynamique pour « "réenchanter" l'agriculture, de manière comparable et complémentaire aux savoirs autochtones » dans un autre article académique."

 

La biodynamie (comme l'homéopathie, les mancies, les spiritismes, …) est une de ces fumisteries magico-fantasmagoriques qui foisonnent à notre époque.

La raison profonde de ce foisonnement, est que l'humanité plébéienne commence à se rendre compte et à paniquer, du fait qu'elle doit affronter des problèmes insolubles pourtant prédits et annoncés par le monde scientifique : surpopulations, pénurie de ressources, dérèglements climatiques, effondrement de la biodiversité, montée des totalitarismes, baisse de l'espérance de vie, chute des natalités (ce qui est une bonne nouvelle) avec, pour conséquence, le vieillissement des populations (et une hausse colossale des frais de santé), etc …

 

Quand la raison refuse s'assumer la réalité, la déraison l'emporte.

Chassez la science et la magie revient au galop !

 

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D'un certain LL pour "Le Point" :

 

"Au vu du résultat du référendum, l'élu LR Vincent Paul-Petit va prendre un arrêté pour interdire l'usage du smartphone dans les commerces, devant les écoles, en marchant dans la rue, mais aussi lorsque les habitants se trouvent à plusieurs dans un espace public ou associatif."

 

Il est temps que l'on arrête avec drogue ridicule, bruyante, dérangeante et abrutissante appelée "ordiphone" (selon l'Académie française) et "téléphone portable" pour les autres qui refusent les anglicisme comme "smartphone".

Cet engin n'est pas un progrès technique, mais une dégénérescence sociale et culturelle.

 

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De Lise Lacombe :

 

"Pesticides : Leclerc rappelle des légumes contaminés dans toute la France.

 

Depuis jeudi, plusieurs légumes vendus dans les supermarchés Leclerc sont rappelés en raison d’un « dépassement des limites autorisées de pesticides »."

 

Le réseau "Leclercq" a été construit, depuis des décennies, sur la tromperie, le mensonge, la calomnie, la manipulation, la mauvaise qualité, les fake-news, le dénigrement des concurrents, les faux bas prix, les fausses "bonnes affaires", le mépris, etc …

Michel-Edouard Leclercq en est le parangon.

 

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De Clément Mâchecourt :

 

"Facebook est devenu aussi un véritable distributeur de dopamine au cerveau humain. Recevoir plusieurs « likes » sur une photo, des commentaires positifs ou avoir plus d'amis virtuels que son voisin de classe, le réseau social est souvent une course à la popularité et au narcissisme."

 

De façon générale, surtout chez les plus  jeunes – quoique … - le nombrilisme est le grand moteur existentiel de beaucoup de nos contemporains.

Ce nombrilisme (narcissisme, égotisme, égocentrisme, …) est une grave maladie sociale qui va à l'encontre de cette volonté et recherche d'autonomie qu'est le libéralisme (qui n'empêche nullement l'interdépendance constructive, positive et fraternelle).

Il ne faut donc s'étonner ni de la montée du succès des illibéralisme, ni de l'explosion des troubles psychiques, ni de la prolifération des émeutes (terroristes ou pas) où chacun espère prendre la vedette.

(Par parenthèse, X – ex-Twitter - de ce fumiste d'Elon Musk, et TikTok – l'espion à la solde du totalitarisme chinois -, sont encore pires que FaceBook).

 

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Le plus fréquemment (voire à chaque fois), lors d'un changement de paradigme, l'émergence du nouveau paradigme s'accompagne ou, plutôt, se nourrit d'une spiritualité nouvelle  (ou, plutôt, d'un nouveau sursaut de la spiritualité éternelle).

Ce fut le cas avec le présocratisme ionien pour l'hellénité, avec le stoïcisme pour la romanité, avec le néoplatonisme pour la christianité, avec le monachisme pour la féodalité, avec l'humanisme pour la modernité et, je l'espère, avec le panenthéisme pour notre époque.

 

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L'Absolu est le Réel.

Le Réel est l'Absolu.

Et ce Réel-Absolu est le Divin qui est Un.

Tel me semble être le fondement du panenthéisme auquel il faut ajouter que cet Un est vivant, évolue animé par l'intention de s'accomplir en plénitude et qu'il engendre et fait émaner de lui tout ce qui existe afin que tout ce qui existe contribue à son propre accomplissement en s'accomplissant soi-même, pour soi et pour l'autour de soi.

Voilà la base ultime sur laquelle doit se fonder le nouveau paradigme en émergence.

 

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Le 05/02/2024

 

De Coluche :

 

"Technocrates : c'est les mecs que, quand tu leurs poses une question, une fois qu'ils ont fini de répondre, tu comprends plus la question que t'as posée."

 

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D'Olivier de Kersauson :

 

"Rien n'est grave tant que la mort n'est pas là. En attendant, je ne me plains, ni ne m'afflige, ni n'en veux à quiconque : j'ai une peau de marin, qui ne marque pas la déception et les chagrins, mais seulement la beauté et les enchantements. Quand tu es malade, tu es triste, notamment parce que tu as l'impression d'être, pour tes proches, comme une porte de bagnole qu'on n'arrive pas à fermer. Et puis il y a le bonheur, c'est le mot, d'être soigné. J'aimais beaucoup Hélène Carrère d'Encausse. Un jour qu'on lui demandait ce qui la peinait, dans la vie, cette grande dame avait répondu : "À mon âge, il n'y a pas de mauvais moments." Voilà ma devise aujourd'hui."

 

Il est temps que j'atteigne cette sérénité malgré le marasme de notre monde actuel.

 

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Lu dans "Liaisons Flash" :

 

"Au 1er janvier 2024, le groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) s'est élargi avec l'entrée de l'Arabie Saoudite, l'Iran, les Émirats arabes unis, l'Égypte et l'Éthiopie. C'est presque la moitié de la population mondiale et un quart du PIB de la planète ... le ressentiment contre l'Occident ne leur apportera ni puissance, ni prospérité !"

 

Si ce n'est puissance de nuisance et prospérité du vice …

 

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Lu aussi dans "Liaisons Flash" :

 

"Le pouvoir de la grande distribution dans notre pays est exorbitant et ceci lui permet de dire des contre-vérités. Actuellement, leur cheval de bataille, c’est de faire porter la responsabilité de la hausse des prix de l’alimentaire sur les « gros industriels », ce n’est pas pour autant que dans les négociations, ils épargnent les « petits industriels ». Il y aurait d’un côté les chevaliers blancs de la grande distribution face aux industriels voraces.

  • Les industriels ne seraient pas transparents. Le rapport de force dans la négociation est simple pour un industriel : les distributeurs représentent 15 % des ventes. À l’inverse, pour les distributeurs, c’est 1 %. Comment pouvoir faire croire que les industriels imposent leurs prix sans avoir à l’expliquer ? Sauf que les distributeurs nient les hausses des coûts que subissent les industriels.
  • Il n’y aurait pas assez de concurrence entre les industriels ! C’est une blague ?! Il y a 17 000 entreprises alimentaires en France. Combien de distributeurs ? ou plutôt combien de centrales d’achat ? À peine une poignée… Pour la grande distribution, il faudrait que les entreprises deviennent raisonnables, elles qui profitent de la crise.

Quand aurons-nous dans ce monde de la grande distribution, des négociations et des relations respectueuses permettant de trouver le juste prix et aussi faire vivre l’écosystème de l’agriculteur en passant par l’industriel ? Des négociations gagnant/gagnant ! Il en va de l’avenir de notre économie, de l’emploi et des entreprises…"

 

La chaînes des valeurs et des profits est très opaques dans le système alimentaire (le plus primordial de tous puisqu'il faut, à l'humain, manger et boire tous les jours … et dormir : c'est pourquoi la chaîne des valeurs dans le système immobilier est tout aussi opaque).

Si l'on ajoute à cela les importations et exportations des produits alimentaires frais ou transformés (sur une échelle des qualités incroyablement larges, sans parler ni d'hygiène, ni d'ingrédients toxiques, ni de composants frelatés, traités par des personnels incompétents et sous-payés) et que l'on constate que les pratiques, les exploitations, les réglementations et les normes divergent totalement d'un pays à l'autre, et d'un continent à l'autre, on comprend que plus personne n'y comprenne plus rien, à commencer par les acteurs eux-mêmes qui mentent à tire-larigot.

Pour sortir de cette crise alimentaire grave et durable, la seule solution est l'économie de proximité : consommer exclusivement des produits locaux et de saison, sans intermédiaires (ou un seul si nécessaire) et ressusciter les ventes à la ferme, les marchés, les halles  aux victuailles, etc ….

 

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Il n'existe en fait que deux postures politiques possibles.

 

La première est le libéralisme pris dans son sens profond, historique et littéral : le culte et la garantie réciproque et mutuelle, de l'autonomie personnelle et collective (l'autonomie collective signifie la possibilité, pour un groupe de personnes, de monter et de mener à bien un projet commun).

 

La seconde se retrouve sous la dénomination "illibéralisme" (donc le contraire et l'opposé du libéralisme) qui implique l'inféodation des autonomies à un "maître qui les canalise et les contrôle, et qui peut prendre trois couleurs différences, toutes trois censées apporter prospérité et bonheur contre les "égoïsmes" liés aux individuations autonomistes :

 

  • Le financiarisme où le maître est l'Argent.
  • Le gauchisme où le maître est l'Idéal.
  • Le populisme où le maître est l'Etat.

 

Bien entendu, ces trois couleurs de l'illibéralisme se mélangent allègrement.

Par exemple, on peut parler de

 

  • financiaro-populisme en Chine ou en Russie où une oligarchie s'enrichit honteusement au nom et sur le dos du peuple "représenté" par un Etat totalitaire,
  • de populo-gauchisme avec l'écologisme où l'idéal écologiste est porté par une bureaucratie délirante,
  • de financiaro-gauchisme avec les socialismes ou les syndicalismes européens qui, au nom de l'idéal égalitariste, font tout ce qu'ils peuvent pour soutirer un maximum d'argent aux contribuables via – ou pas – l'Etat.

 

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La logicité d'un processus évolue selon une dialectique que l'on comprendra mieux en regardant l'humain.

D'un côté, son patrimoine génétique est une norme intrinsèque et intégrante, un mode d'être et de devenir propre à la personne elle-même dès sa conception, et peu susceptible de changer sauf manipulation génétique.

De l'autre côté, l'expérience de vie, au contact des autres et du monde, s'inscrit profondément dans la mémoire profonde de la personne, et forgera, en elle, des règles de vie, des quasi réflexes, des modes de réactions qui détermineront une personnalité spécifique (donc une forme de logicité comportementale).

La logicité de cette personne sera donc une logique à deux voix qui se sophistiquera au fil de l'existence (puisque la mémoire s'accumule et s'enrichit constamment, notamment dans les rapports entre ce que l'on était et ce que l'on devient.

 

Cela signifie donc que, sans changer radicalement, la logicité d'un processus complexe s'enrichit continuellement ; et elle s'enrichit d'autant plus vite et plus fort que ledit processus est plus complexe (un atome gagne moins en expérience qu'une amibe et encore moins qu'un chimpanzé).

Quoiqu'il en soit, tout processus complexe (y compris le Réel pris comme un tout, évolue selon sa propre logicité qui est toujours bipolaire. Un des pôles peut être dit "natif" ou "naturel" ou "intrinsèque" : c'est son sens inné de la rationalité qui lui est propre. L'autre pôle peut être dit "construit" ou "comportemental" ou "extrinsèque" : c'est son sens acquis de l'ingéniosité qui lui fait tirer les leçons des opportunités de vie qui s'offrent à lui et qui lui apprennent à améliorer ses règles d'évolution et d'accomplissement en fonction de ses relations au monde qui l'entoure.

 

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Le 06/02/2024

 

D'Henri Guaino :

 

"(…) se libérer de la triple tyrannie de la technocratie qui ne voit que la technique, de la politique politicienne qui ne se préoccupe que des marchandages, de la communication qui ne considère que les apparences, alors que l'État est confronté à une profonde crise de son autorité qui ne se résoudra pas par quelques habiletés"

 

Le diagnostic est bon : se libérer de la technocratie, de la démagogie et de la médiacratie. Soit !!! Mais le bénéficiaire de cette libération ne doit pas être l'Etat, mais l'autonomie personnelle et collective.

La seule fonction de l'Etat est de garantir la mutualité et la réciprocité de ces autonomies.

 

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De Maarten Boudry (dans "Quillette") :

 

"2023 a-t-elle été l'une des meilleures années de toute l'histoire de l'humanité ? C'est ce que les faits semblent indiquer. Mais la vérité, c'est que l'on aurait pu poser ce constat tous les 31 décembre depuis le début du millénaire (à l'exception des désastreuses 2020 et 2021, marquées par la pandémie de Covid-19). Jamais autant d'humains n'ont vécu dans l'abondance, la sécurité et la bonne santé.

Et pourtant, notre ressenti est tout autre. Le monde est si plein d'horreur et de misère – il suffit de porter ses yeux sur l'Ukraine, Gaza, le Soudan ou encore le Yémen – que l'on peine à croire que, en moyenne, l'année écoulée fut probablement la meilleure de toutes. Mais si la vie est si belle, pourquoi l'état du monde nous déprime-t-il autant ? Les médias comptent parmi les premiers coupables. Si la presse ne se focalise que sur les nouvelles atroces et ignore toutes les positives, logique que l'on soit à peu près tous persuadés que le monde court à sa perte. Mais le biais de négativité qui fait l'heur et le beurre des médias existe pour des raisons bien plus fondamentales. Pour le comprendre, voici la règle des sept lois du pessimisme.

 

  1. La loi de l'invisibilité des bonnes nouvelles : le progrès se fait petit à petit et à bas bruit, alors que la régression se fait brutalement et attire tout de suite notre attention.
  2. La loi de la vélocité des mauvaises nouvelles : rien ne va plus vite que la lumière, à l’exception peut-être des mauvaises nouvelles.
  3. La loi du voyeur : plus les informations sont sinistres, plus nous nous en gavons.
  4. La loi de conservation de l'indignation : qu’importent les progrès réalisés par notre espèce, la quantité totale d’indignation demeure constante.
  5. La loi de la vilaine attraction : si tu ne vas pas aux mauvaises nouvelles, les mauvaises nouvelles viendront à toi.
  6. La loi des solutions auto-effaçables : une fois la solution trouvée, les gens oublient le problème initial (et ne voient plus que le reste des problèmes).
  7. La loi de la désinfection solaire : plus une société est libre, plus la mocheté se voit.

 

Le pessimisme confère un ultime et indéniable avantage : il donne l'impression d'être plus intelligent que le commun des mortels. En affirmant que le monde ne s'est jamais aussi bien porté qu'aujourd'hui, on risque de passer pour le béat Maître Pangloss de Voltaire, persuadé que « tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles », simplement parce qu'il est insensible à toute la misère et la souffrance qui l'entourent. "

 

Le problème n'est ni le pessimisme des ignorants (dont de la masses des humains qui est le terrain de chasse tant des médias que des démagogues), ni l'optimisme des niais ; le problème est la lucidité des esprits éclairés, la compréhension profonde des lois d'évolution de ce processus complexe multimillénaire appelé "humanité".

 

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Le Déisme qui affirme un Divin impersonnel incarnant une intentionnalité et/ou une logicité induites dans le monde et le Panthéisme  qui identifie le Divin et le Tout réel, convergent et se transcendent dans le Panenthéisme qui affirme le Réel-Un-Tout gouverné par une intentionnalité et une logicité immanentes et intrinsèques.

Mais ce Panenthéisme est en opposition totale avec le Théisme qui affirme l'existence d'un Dieu personnel, extérieur à l'univers et créateur, ex-nihilo, de celui-ci.

Il est également en opposition radicale avec l'Athéisme (matérialiste ou pas) qui qui fait du hasard le seul moteur de tout ce qui existe.

 

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Tout ce qui existe, émerge du Divin au service de Son accomplissement.

 

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La spiritualité d'aujourd'hui et de demain doit impérativement débarrasser le Divin des croyances que les religions ont accolées à l'idée de Dieu.

 

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Tout ce qui existe, émane du Divin et devient donc sacré pourvu qu'il serve  l'intentionnalité divine et respecte la logicité divine.

Hors de là, tout ce qui existerait, ne mériterait que mépris et dédain.

 

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L'analycisme mécaniciste n'est pas à proscrire en tant que méthode, à la condition de le compléter par un holisme organiciste. L'analycisme décompose et réduit sans rien comprendre ni construire.

 

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Chateaubriand faisait une distinction intéressante entre les "vieux" qu'il dit être jaloux, malveillants et sévères, et les "vieillards" qu'il dit être bons, sereins, bienveillants et aimant la jeunesse.

D'un côté : passéisme, pessimisme, nostalgie, conservatisme.

De l'autre : vitalisme, optimisme, espérance, constructivisme.

 

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Le dogmatisme, sous toute ses formes, est l'antithèse de la spiritualité qui est quête, cheminement, recherche.

Les religions ont toujours tendance à devenir dogmatiques. Les spiritualités, jamais !

 

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La quête de la Connaissance des fondements du Réel (de la Gnose, donc) possède trois pôles : la Philosophie (l'ontologie et la métaphysique, surtout), la Religion (au travers de ses dogmes et de ses croyances) et la Spiritualité (le cheminement symbolique et initiatique jusqu'à l'illumination mystique).

Certaines Philosophies et la Spiritualité peuvent très bien être compatibles, mais la plupart des Religions sont allergiques à la Spiritualité qui est trop intériorisée et trop autonome pour leur être acceptable.

 

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Dieu n'est que le masque que porte le Divin pour se dissimuler aux yeux des ignares.

 

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Le 07/02/2024

 

De François-René de Chateaubriand :

 

"Il est des temps où l'on doit dépenser le mépris qu'avec économie,

à cause du grand nombre de nécessiteux."

 

Le mépris consomme beaucoup d'énergie mentale ; il faut donc l'utiliser optimalement, de façon très ciblée et efficace, sinon il se dilue et devient improductif.

 

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Sur la chaîne Arte :

 

"Hamza Howidy a 26 ans, il est né à Gaza et avait 11 ans quand les islamistes du Hamas ont gagné les élections en 2006. La population gazaouie en avait assez de la corruption qui régnait au sein de l’Autorité palestinienne, elle voulait du changement. Il raconte comment le Hamas a assis son autorité, en commençant par assassiner les membres du Fatah dans la bande de Gaza et en éliminant toutes voix discordantes. Mais la situation économique n’a fait que se détériorer et les conditions de vie se sont empirées.

En 2019, Hamza a participé au mouvement de protestation « We want to live », il a été arrêté, torturé et emprisonné pendant 21 jours. Puis, une nouvelle fois en 2023, pendant 14 jours, si bien qu’en août dernier, il a choisi de partir. Il vit maintenant en exil, dans un camp de réfugiés en Grèce, alors qu’une partie de sa famille est piégée à Gaza, sous les bombes israéliennes. Pour lui, le peuple palestinien est la première victime du Hamas."

 

Le Hamas est une mouvance totalitaire islamiste, financée par l'Iran et le Qatar, qui opprime sauvagement, sans vergogne ni pitié, les Gazaouis depuis 2006. La guerre actuelle que mène Israël contre le Hamas (et non contre les soi-disant "Palestiniens") vise à détruire définitivement le Hamas. Après cette destruction totale des islamistes de Gaza, alors, et alors seulement, pourront être mises en place les solutions : l'autonomie des Gazaouis non islamistes et la sécurité garantie des frontières israéliennes.

 

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La voiture 100% électrique est une aberration thermodynamique (comment produire toute l'électricité nécessitée par ce parc automobile sinon en doublant le nombre des centrales, sachant que les éoliennes et le photovoltaïque sont tout aussi calamiteux (tant thermodynamiquement - rendements faibles et intermittents - qu'écologiquement  - infrasons, destruction d'espèces sauvages, affolement des espèces domestiques, pollution paysagère, destruction de sites agricoles, etc ...).

La voiture 100% électrique est également une aberration écologique , notamment et surtout du fait de la haute toxicité des composants chimiques des énormes batteries qu'elle nécessite.

La voiture hybride n'est qu'un moindre mal.

La solution ? Ne plus se déplacer en automobile (et encore moins en avion) si ce n'est pour l'indispensable, le strict nécessaire.

 

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A la recherche de la constructivité d'un processus …

 

Récapitulons …

Pour que la maison soit construite, il faut d'abord que s'exprime une volonté, un désir, c'est-à-dire le projet de la construire : c'est l'Intentionnalité.

Il faut ensuite accéder aux ressources nécessaires pour cette construction, donc un terrain (spatialité) et des matériaux (pondéralité) : c'est la Corporalité.

Il faut encore disposer de plans qui respectent les lois de la gravitation et de la résistance des matériaux, de méthodes qui préparent la construction au moyen de règles, de normes, de logiques organisationnelles : c'est la Logicité.

La chantier peut enfin commencer, la force active (les artisans terrassiers,  maçons, menuisiers, charpentiers, couvreurs, électriciens, plombiers, ….) peut se mettre à l'œuvre pour réaliser optimalement le projet sur le terrain, avec les matériaux fournis en vrac et selon les plans et prescriptions prévus : c'est la Constructivité.

Il en va exactement de même pour n'importe quel processus complexe. Ce schéma est universel.

 

Reprenons notre métaphore de la construction d'une maison et imaginons deux chantiers : terrains identiques et juxtaposés, matériaux identiques, plans identiques. Mais les équipes étant différentes, il y a gros à parier que ces deux chantiers n'évolueront pas de la même manière. Pourquoi ? Sans doute à cause des grandes différences entre les savoir-faire et l'expérience des deux équipes, et entre les profils des artisans. Sans doute aussi parce que le chef de chacun des deux chantiers a sa propre vision de son métier et applique ses propres critères d'optimisation quant aux plannings, aux tâches, à l'usage des matériaux, à la résolution des imprévus (il y en a toujours qui appellent de l'ingéniosité, de la créativité, des bifurcations, etc …).

 

On comprend peut-être, alors, mieux pourquoi, malgré que les lois de l'univers (logicité), que l'énergie matérielle (corporalité) et que l'intention d'accomplissement (intentionnalité) soient partout identiques dans le cosmos, tout ce qui s'y construit, prend une forme différente et unique : il n'y a ni deux galaxies, ni deux étoiles, ni deux planètes qui soient identiques, où que l'on regarde dans l'univers.

De même : tous les humains sont fait des mêmes cellules eucaryotes, selon les mêmes lois biologiques et avec la même intention de perpétuer et d'accomplir la Vie cosmique et l'Esprit cosmique, mais en fait, il n'existe pas deux personnes identiques : chaque humain est différent et unique.

Partout la différence prévaut sur l'égalité. Rien, nulle part, n'est l'égal de rien. Et cela n'empêche nullement, bien au contraire, toutes les interdépendances et toutes les complémentarités.

 

Pourquoi tout ce qui résulte de la constructivité processuelle, est-il si différent de tout le reste, même semblable, si unique ? Tout simplement parce que, contrairement à ce qu'a cru la physique moderne, l'univers n'est pas déterministe : les mêmes causes, même sous la férule des mêmes lois et avec les mêmes matériaux, ne produisent pas les mêmes effets.

Il existe partout une part d'indétermination, une part d'improvisation, une part de créativité.

La solution de "l'équation cosmique" n'est pas unique. A chaque étape, plusieurs chemins s'ouvrent.

Il n'y a pas si longtemps, on a découvert ce que l'on a appelé "l'effet papillon" : des événements infinitésimaux peuvent induire des effets énormes … et imprévisibles. Voilà un bel exemple d'indéterminisme particulier au sein des déterminations globales.

 

Cela signifie, méthodologiquement, que même si l'on comprend parfaitement l'intentionnalité, la corporalité et la logicité du processus complexe que l'on étudie, ce n'est pas pour autant que l'on pourra prédire avec précision et sûreté sa trajectoire future.

Pour reprendre une image connue : la carte n'est pas le territoire !

Il est donc essentiel que les modélisateurs (physiciens, conseillers, managers, idéologues, …) fassent preuve de modestie.

 

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Il y a synonymie totale entre "dégenré" et "dégénéré".

 

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Le 08/02/2024

 

La Bible hébraïque (que je distingue nettement du Témoignage chrétien" dit "Nouveau Testament") n'est pas un livre, mais toute une bibliothèque dont la rédaction, à de multiples mains, revue et transformée mille fois, s'étale, grosso modo, du 7ème siècle au 3ème siècle avant l'ère vulgaire.

Certains de ces textes puisent dans des sources orales bien plus anciennes et pas nécessairement juives (surtout dans le livre de la  Genèse), ainsi que dans des sources orales juives antérieures en matière de traditions éthiques et cultuelles.

Quoiqu'il en soit, cette bibliothèque reste, encore aujourd'hui, le socle de toute la culture occidentale sur quatre des huit continents (Euroland, Russoland, Angloland et Latinoland) ; chacun de ces quatre continents "bibliques" ayant son propre sur ces textes qu'ils ne connaissent, en général, qu'au travers de traductions fort éloignées du texte original hébreu.

On pourrait même aller jusqu'à prétendre que l'anti-occidentalisme, aujourd'hui tellement en vogue dans les quatre autres continents (Afroland, Islamiland, Sinoland et, dans une moindre mesure, Indoland), prend ses racines profondes dans une opposition puissante aux messages bibliques car qu'est leur illibéralisme sinon le refus de cette autonomie spirituelle, personnelle et collective, que l'on trouve partout dans la Bible hébraïque et qui affirme que chacun est seul responsable de ses paroles et de ses actes, de sa joie ou de sa détresse, de sa vie ou de sa mort.

 

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Le verset 15 du troisième chapitre du livre de l'Exode offre une révélation incroyable (traduction de Louis Isaac Lemaître de Sacy) :

 

"Ce premier nom (YHWH : "Il deviendra devenant") est celui que j'ai dans toute l'éternité ; et celui-ci (EHYH : "Je deviendrai") est le nom qui me fera connaître dans la suite de tous les siècles."

 

Dans mon vocabulaire technique, le premier nom YHWH désigne la Logicité intemporelle et impersonnelle ("Il"), alors que le second nom EHYH pointe la Constructivité spécifique ("Je") de l'accomplissement en marche.

Le second incarne et réalise le premier.

 

La traduction littérale donne ceci :

 

"Tel est mon nom pour l'éternité et

tel est mon souvenir pour un cercle de cercle."

 

On y retrouve bien le socle immuable (éternel, intemporel) dans le premier nom et le mouvement de l'accomplissement dans le second.

 

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Plusieurs versets bibliques distinguent, dans YHWH, le "Dieu d'Abraham" (le père qui élève), le "Dieu de Ytz'haq" (celui qui rit) et le "Dieu de Ya'aqob" (celui qui talonne).

Il faut comprendre par là que YHWH est la manifestation spécifique du Divin en Devenir dans un esprit religieux (Abraham, le croyant), dans un esprit mystique (Isaac, l'inspiré) et dans un esprit théologien (Jacob, le raisonneur).

Religion, Mystique et Théologie ne parlent pas du même Divin ; toute l'histoire des religions le confirme. Dès que Religion et Théologie s'allie, la Mystique est mise à mal.

 

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La Terre promise est "une terre ruisselant lait ('HaLaB : le "gras") et miel (DBaSh : le "doux")".

Pourquoi ces deux symboles-là ?

Le lait est la nourriture du petit enfant que le fait grandir ; ainsi, la Terre promise fournira la nourriture de l'accomplissement spirituel.

Le miel donne la douceur sucrée à celui qui le savoure : ainsi, la Terre promise engendrera la joie de l'accomplissement spirituel.

Outre sa dimension géographique et géopolitique très concrète, liée au périple d'Abraham et à son installation dans ce qui s'appellera, plus tard, la Judée, la Terre promise est aussi le symbole du territoire mystique où se réalisera l'accomplissement spirituel c'est-à-dire l'Alliance profonde et totale entre le Divin et l'humain.

 

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La révélation mystique du "buisson ardent" est absolument magnifique. A Moïse qui demande qui lui parle du cœur de ce flamboiement qui ne consume rien, la Voix répond :

 

"Ehyèh Asher Ehyèh

Je deviendrai ce que je deviendrai."

 

On est loin des traductions scélérates qui disent : "Je suis celui qui est" ou autres balivernes du même acabit (le verbe "être" n'existe pas en hébreu ! … et "asher" est un relatif impersonnel "ce que" et certainement pas personnel comme "qui" que l'hébreu rend par "mi").

Le Divin qui parle n'est pas l'Être, n'est pas un Être ; mais il est le Devenir, l'essence profonde et fondatrice du Devenir, de tout Devenir, de tout le Devenir.

 

La Torah est héraclitéenne et certainement pas parménidienne.

 

L'Être suprême que les théistes appellent "Dieu" n'existe pas. Le Divin est le noyau et le moteur de tous les Devenirs puisqu'il est à la fois le Devenir et en Devenir. L'Être immuable n'existe pas (donc, par définition, puisque l'Être est et reste ce qu'il est, "l'Être" n'existe pas … ni le Néant, d'ailleurs !).

 

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Le 09/02/2024

 

Tout le monde sait que le monde de l'édition (surtout de l'édition d'essais) traverse actuellement son "désert" vers une autre "Terre promise", après que la mode imbécile de l'électronisation et de la numérisation de tout et de n'importe quoi sera passée : cette mode est d'ailleurs déjà en train de faiblir rapidement et les Google, Facebook et autres escrocs de la fausse culture, commencent, eux, leur traversée létale de leur désert.

Tout le monde – et surtout les jeunes – commence à se rendre compte de la toxicité psychique (schizophrénique) et sociologique (nombriliste) des réseaux sociaux, des "fake-news", de la solitude dans la multitude, de l'enfermement mental, du vide spirituel, de la fausse socialité,

 

Il me semble avoir entendu que le métier de diffuseur, aussi, est en train de connaître sa Bérézina ... sauf pour les produits new age, les pendules et autres tarots et grigris ...

Il faut choisir entre la médiocrité qui se vend vite et la qualité qui se vend bien plus difficilement ...

Les temps sont durs pour les éditeurs, je le sais bien. Mais s'ils baissent les bras, c'est l'avenir du livre en tant que tel qui est en jeu !

 

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Le protectionnisme induit toujours la sclérose économique.

Il est de mode, aujourd'hui, de diaboliser le libre échange mais aucune contrée n'est autosuffisante et n'est capable d'autarcie sous peine de dégénérescence.

Qu'il faille des règles du jeu, des normes de qualité, des équilibres de prix, des équités financières et des impératifs écologiques, c'est une évidence. C'est précisément cela que l'on appelle "l'économie de marché" où tous les acteurs, pour survivre, doivent trouver le bon rapport entre la valeur de leur travail et le prix qu'ils en demandent.

 

Publié ce jour dans "Le Point"

avec cette réponse d'un anonyme :

 

"@Noétique, "le protectionnisme induit toujours la sclérose économique" écrivez vous, vous avez entièrement raison, et nous le voyons malheureusement que trop bien en France avec le protectionnisme salarial, social, fiscal et réglementaire actuel en vigueur dans le pays...

En tant que producteur, cela ne me dérange pas d'être soumis à la concurrence, si moi aussi je peux faire jouer la concurrence sur tous les plans de mes coûts de production...

Maintenant si on m'impose un protectionnisme sur les salaires, la fiscalité ou les normes, que je suis soumis à sanctions si je ne le respecte pas, un protectionnisme sur les productions doit également s'appliquer..."

 

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Aujourd'hui, tout domaine économique – et le domaine alimentaire n'y échappe pas – est une vaste réseau avec les extracteurs de ressources de base, des fabricants de matières premières, les financeurs, les transformateurs de composants, les assembleurs, les distributeurs, les transporteurs, les publicitaires, les vendeurs, les clients, les services d'après-vente, les réparateurs, les récupérateurs, les recycleurs, les  ; chacun de ces acteurs étant, lui-même au centre de son propre réseau économique (le réparateur a besoin de recommandations, de pièces de rechange, d'outillages, etc … ; le client a besoin des testeurs, de comparateurs, de banquiers, etc …).

 

Il faut cesser, comme on le fait trop, de penser les choses en filières linéaires : le grainetier, puis l'agriculteur, puis le transformateur, puis le distributeur, puis le client, puis la poubelle.

Le prix de vente au client est la somme des prix de revient et des marges de tout un réseau amont non linéaire, d'un réseau, tout au contraire, très imbriqué, avec de très nombreux acteurs plus ou moins connus et visibles, avec de très nombreuses interdépendances et complémentarités. 

De plus, dans non économies semi-libérales, un acteur spécial joue un rôle norme : les institutions étatiques qui allouent des aides ou des privilèges, et qui prélève des taxes et accises selon des critères plus idéologiques et politico-sociaux, que technico-économiques.

 

(Publié, ce jour, dans "Le Point")

 

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A l'heure de l'omnipotence des réseaux sociaux, est-on bien sûr que les "étoiles du Michelin" aient encore une quelconque signification ou influence ?

 

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Le décès, cette nuit, de Robert Badinter (juriste, socialiste, mitterrandiste, humaniste, …) ressuscite la question de l'abolition de la peine de mort dont il fut l'artisan, contre l'opinion publique, en 1981 (dès l'accession de Mitterrand à la présidence de la République).

 

Deux réflexions cependant :

 

  • La peine de mort est beaucoup plus dissuasive que la prison à perpétuité (c'est-à-dire vivre toute sa vie au crochet de l'Etat).
  • Un humain n'a aucune valeur en soi ; il ne vaut que par ce qu'il fait ou ne fait pas, par ce qu'il dit ou ne dit pas. Tout doit se mériter !

 

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Le concept kantien de l'inaliénable et irréfragable "dignité humaine" quoique l'on fasse ou dise, est le fondement de l'humanisme moderne. Ce concept est faux. En quoi le fait d'être un humain confèrerait-il une dignité quelconque, de facto, que n'auraient pas tous les autres vivants.

Quand un arbre est pourri, on l'abat.

Quant un animal est enragé, on l'abat.

Pourquoi en serait-il autrement pour les humains ?

 

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D'Etienne Gernelle :

 

"Quand tout change, mieux vaut peut-être se référer aux conseils de Nassim Nicholas Taleb, notre penseur contemporain de l’imprévisible – qu’il appelle « cygne noir » – et inventeur du concept d’« antifragilité ». Être « antifragile », selon Taleb, ne signifie pas seulement être solide : « Certains objets tirent profit des chocs ; ils prospèrent et se développent quand ils sont exposés à la volatilité, au hasard, au désordre et au stress, et ils aiment l’aventure, le risque et l’incertitude. » Traduction actuelle : comment non seulement survivre à l’IA, mais aussi exploiter son immense potentiel.

 

Idiots utiles de la fragilité. Pour Taleb, les organisations antifragiles sont décentralisées, plutôt de taille modeste, et fonctionnent avec des règles simples. Pas vraiment le portrait-robot de notre appareil d’État… À l’inverse, il existe selon lui des sortes d’idiots utiles de la fragilité, qu’il nomme « fragilistas ». Parmi eux, le « fragilista décisionnaire (l’interventionniste et le planificateur social), qui prend l’économie pour une machine à laver ayant sans cesse besoin d’être réparée (par lui), et qui fait tout sauter ». Toute ressemblance avec la France serait évidemment fortuite…

 

Par-dessus tout, Taleb estime que, pour être antifragile, il faut que ceux qui prennent les décisions en assument les risques. Faute de « jouer sa peau », explique-t-il, « un système ne peut pas apprendre ». Là encore, notre technocratie peut se sentir visée… "

 

Plus la complexité augmente -ce qui est le cas depuis plus de trente ans, plus il faut apprendre la souplesse et la capacité de s'adapter, non pas pour suivre la mode ou la meute, mais pour y trouver des opportunités nouvelles avec ingéniosité.

Les algorithmes génératifs sont une opportunité technologique – parmi bien d'autres – et certainement ni une panacée, ni un mélodrame.

 

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D'Etienne Gernelle, aussi :

 

"On cite beaucoup Georges Pompidou et son fameux « Arrêtez d'emmerder les Français ! » de 1966, mais un autre, Georges, Clemenceau, dénonçait déjà, en 1900, « le despotisme administratif qui fut le legs du premier Empire ». On pourrait même remonter à Montaigne, qui affirmait que « nous avons en France plus de lois que le reste du monde ensemble » …

Notre pays n'a certes pas le monopole du délire bureaucratique, lequel ne se limite d'ailleurs pas non plus au secteur public, comme l'a démontré l'anthropologue américain David Graeber (…). Il n'empêche, l'administration française, dans ce domaine, est en pointe et ne cesse de se perfectionner."

 

La bureaucratie est un anachronisme mécaniciste, comme un cancer qui ronge les tissus d'une société devenue organiciste et complexe.

 

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Dans ce que l'on appelle le "monde maçonnique", il existe trois grandes catégories de Loges.

Celles qui pratiquent l'idéologie politique, ce qui est définitivement inacceptable.

Celles qui pratiquent l'éthique philanthropique, ce qui est supportable, mais loin des racines et traditions fondatrices.

Et celles qui pratiquent la spiritualité initiatique ; en ce qui me concerne, je considère cette dernière catégorie axée vers le perfectionnement spirituel et intérieur, comme la seule qui soit réellement régulière.

 

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Le 10/02/2024

 

La question posée par la chaîne TV belge TIPIK est : "Faut-il interdire la PUB ?"

"Interdire" est un verbe très dur et sans nuance. En revanche, la publicité, pour laquelle on dépense des milliards tous les ans, ne sert strictement à rien aujourd'hui. Lorsque l'on a besoin de quelque chose, on cherche sur la Toile, directement chez les fournisseurs ou fabricants dont les sites sont proposés par les moteurs de recherche, et/ou on fait fonctionner le bouche à oreille. Quant aux discounts que l'on peut trouver çà ou là, sur tel ou tel produit, dans telle ou telle région, encore une fois, l'outil c'est une rapide recherche sur la Toile.

Au fond, aujourd'hui, la publicité ne sert plus qu'à payer des publicitaires largement inutiles et à financer les médias de masse. Quant au consommateur, non seulement il s'en fiche, mais ces publicités lui volent du temps et de l'attention en pure perte.

Si l'on comprend, enfin, que la plupart des pubs télévisuelles d'aujourd'hui deviennent particulièrement glauque, malsaine, laide, ambigüe, woke … elles sont plus rédhibitoires que vendeuses.

 

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Naissance de la Franc-maçonnerie.

 

Pour sortir des contre-vérités londoniennes et parisiennes.

 

Après trois siècles de délires principalement orchestrés par la Grande Loge Unie d'Angleterre qui a tout fait pour s'octroyer le fondation et la structuration de la Franc-maçonnerie moderne, comme tombée du ciel le 24 juin 1717 à l'auberge de "L'oie et le Grill", ces légendes sont aujourd'hui totalement annihilées.

La Franc-maçonnerie régulière d'aujourd'hui est bien l'héritière, via l'Ecosse, des tailleurs de pierre médiévaux (je ne parle évidemment pas des pseudo-maçonneries francocentrées qui ne sont que le fruit de la récupération, par Napoléon Bonaparte, des lambeaux d'un réseau désaffecté et remis au service de la politique et de l'idéologie d'abord impériale puis républicaine).

 

A la fin du 16ème siècle, les Loges des "Maçons opératifs" ont quasiment disparu partout en Europe suite à la pénurie des grands chantiers religieux (notamment les cathédrales gothiques).

Les Francs-maçons opératifs étaient devenus une corporation de métier de haut niveau dès la fin de l'époque romane alors que c'étaient les moines qui construisaient leur monastère (et formaient par ailleurs des maçons qui allaient prendre le relais par la suite). Le basculement du "moine" vers le "curé", du monastère (roman) vers la cathédrale (gothique) allait induire la formation des corporations de bâtisseurs qui voulaient préserver leur savoir-faire, leur métier (contre les maçons qui construisaient des bâtiments profanes moins rentables et souvent faits d'assemblage de pierres sèches de piètre qualité et non taillées) et leurs "frères" en imitant, en quelque sorte, les chapitres monastiques et en institutionnalisant des rites d'initiation et de reconnaissance mutuelle (ces artisans voyageaient beaucoup d'un chantier à l'autre et jouissaient donc d'une "liberté de passage" s'ils pouvaient prouver leur qualité d'initié au métier).

 

Mais après la fin du 15ème siècle, la Renaissance "évacue" la style gothique et se penche plutôt sur les bâtiments profanes. Les Loges périclitent partout en Europe (en Espagne, par exemple, la pierre taillée est remplacée par la brique, moins coûteuse et industrialisée) … sauf en Ecosse qui, pays de traditions profondes et fort ancrées, continue de construire en pierre rouge assez friable, mais abondante et garde ses Loges en vie et au travail, dont celles, fameuses, de la "Mother Lodge of Scotland" à Kilwinning (sans numéro Loge-mère de toutes les Loges créée, dit-on, par des moines français, probablement au 14ème siècle) et de la "Saint Mary Chapel Loge" n°1 d'Edimbourg. Toutes les archives brûleront dans un incendie mais leur mémoire fut ressuscitée, à la fin du 16ème siècle, par William Schaw, grand maître des bâtiments du Roi, qui en profita pour doter cette Franc-maçonnerie écossaise renaissante de règlements généraux, de la tradition du "mot sacré" et de la récitation des rituels "de mémoire".

 

A partir de ce moment, la Franc-maçonnerie commence à intéresser des non-maçons qui s'y font initier comme "Maçons acceptés", souvent des nobles ou des "penseurs marginaux (alchimistes, Rose+Croix, kabbalistes, …) intrigués par les "secrets maçonniques" ou fuyant les guerres de religion qui s'amplifiaient partout entre catholicisme, anglicanisme et protestantisme. Depuis longtemps, les "Anciens Devoirs" des Francs-maçons (cfr. manuscrit Regius ou Cook) enjoignaient ceux-ci de respecter les lois et de pratiquer la religion de la contrée où on leur permettait de travailler en paix – cela induisit donc une spiritualité maçonnique non pas contre, mais au-dessus des religions).

Il est intéressant de noter que le même William Schaw est aussi un des fondateurs de la célèbre "Royal Society" de Londres dont bien des membres devinrent Maçons, notamment le protestant français Jean-Théophile Desaguliers qui fut l'instigateur de la Grandes Loge de Londres et Westminster en 1721 (qui s'intègrera à la Grande Loge Unie d'Angleterre en 1813 après la fin de la querelle entre les "Ancients" (les Loges de York, d'Ecosse et d'Irlande) et les "Moderns" (les Loges de Londres et celles qu'elles avaient fondées un peu partout).

 

Desaguliers, contemporain de Newton, secrétaire de la Royal Society, astronome de renom (c'est lui qui repère le passage de la comète de Halley en 1758, confirmant ainsi la loi de la gravitation de Newton) décide donc, en 1721, de créer la Grande Loge de Londres et Westminster avec, comme arrière-pensée, de créer un réseau au service de la science et de la raison, au-delà de toutes les religions, dans le pur esprit des "Lumières" naissantes … mais loin des fondements de la Franc-maçonnerie authentique héritée d'Ecosse dont l'essence n'est ni philosophique, ni philanthropique (sauf en créant des caisses d'entraide, des "troncs de la veuve", et en instituant des écoles d'apprentissage), mais clairement spirituelle. Il recrute un pasteur, James Anderson, pour écrire les "Constitutions" de cette Franc-maçonnerie dont il rêve. Elles paraîtront en 1723 (en y inventant, de toutes pièces, la fondation de la première grande Loge le 24 juin – Saint Jean d'été – 1717 par quatre Loges réunies à l'auberge de "L'oie et le Grill") et susciteront un tel tollé dans les Loges anciennes, que dès 1736, elles furent largement amendées. La querelle des Ancients et des Moderns durera jusqu'à l'Act of Union de 1813 qui, en fait, pour une large part, donna raison aux Ancients. Cela s'explique par le fait que les Loges londoniennes, après avoir été grandement en vogue auprès de la noblesse et de la haute bourgeoisie finirent par lasser, peu à peu, tout au long du 18ème siècle et périclitaient, alors que les Loges des Ancients continuaient sur leur lancée.

 

La suite, on la connaît …

 

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Le mot-clé central de toute la Franc-maçonnerie régulière est "construire".

La sentence symbolique dit : "Construire le Temple du Grand Architecte de l'Univers pour qu'il vienne résider parmi nous".

"Construire", c'est tout le contraire de "Conserver".

Construire une tradition est tout opposé à conserver un folklore.

Il faut construire le monde de demain et non conserver le monde d'hier : c'est un des plus grands débats et défis de notre époque chaotique dont les diverses mouvances (de gauche comme de droite, écologiste ou financiariste) s'échinent à réinventer le passé pour mieux se cacher du monde à venir.

 

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Deux constructions sont complémentaires : la construction cosmique par le Divin (qui s'y construit le Temple absolu au moyen de ce qu'il en fait émaner) et la construction intérieure de l'Initié (qui se construit son Temple intérieur orné des mille repères de son cheminement spirituel).

 

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La Catholicisme a deux bêtes noires depuis toujours : le Judaïsme (d'où l'antijudaïsme, devenu antisémitisme, devenu antisionisme) et la Franc-maçonnerie (d'où la ridicule légende du "complot judéo-maçonnique utilisé, notamment, par le nazisme).

 

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La mixité en Franc-maçonnerie est une absurdité : les hommes et les femmes sont différents et complémentaires et ne ressentent pas la Vie et l'Esprit, le Sacré et le Divin de la même manière. Qu'il existe des Loges masculines et des Loges féminines, respectueuses les unes des autres, entretenant des relations cordiales, constructives et positives, c'est une nécessité ; mais de grâce, pas de mixité !

 

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Le 11/02/2024

 

Manifestement, dans plusieurs pays, le "droit du sang" est en train de remplacer le "droit du sol"  ; autrement dit, par exemple, on est français parce que les parents sont français et non parce que l'on naît en France.

Dans le même sens, on va vers l'abolition du droit au regroupement familial : ce n'est pas parce que quelqu'un travaille en Suède qu'il a le droit de faire venir vivre toute sa famille en Suède.

De même, l'expulsion systématique des immigrés clandestins va devenir systématique.

Et aussi, comme c'est le cas déjà notamment au Canada depuis fort longtemps, le droit d'immigrer – temporairement – n'est octroyé qu'à ceux qui possèdent un métier dont le pays a besoin et pour lequel il n'y a pas de candidats locaux.

Etc …

Bref : le continentalisme se met en place et les frontières se colmatent de plus en plus. Finis l'universalisme, l'humanisme et le mondialisme : chacun reste sur son continent.

Il ne s'agit nullement ni d'ostracisme, ni de racisme, ni de protectionnisme ; il s'agit seulement de protéger les grandes identités culturelles et d'éviter leurs métissages toujours appauvrissants : on l'a bien vu avec l'américanisation pendant des décennies et on le voit bien avec l'islamisation actuelle.

 

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De Susie Morgenstern :

 

"Schwer szein a Yid"

 

Traduit du yiddish en français, cela donne : "Difficile d'être un Juif".

 

Et de la même :

 

"Je crois, en effet, que Dieu a besoin des hommes. Peut-être s'exprime-t-il dans une forme créatrice ? Ou bien dans les graines de bonté qui se cachent en chacun de nous et qu'il suffit d'extraire, comme un or caché, puis de distribuer ? Chaque être humain a une part de Dieu en lui. Ça, j'y crois profondément."

 

Il y a autant de judaïsmes que de Juifs, mais la Torah est la même pour tous.

 

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De Delphine Schiltz :

 

"

L’océan Atlantique proche d’un point de bascule « critique » selon une étude

Le système qui sous-tend la régulation de la température de l’océan s’approcherait d’un point de bascule dévastateur, selon des chercheurs néerlandais.

C'est « une mauvaise nouvelle pour le système climatique et l'humanité », soulignent les chercheurs. Dans une étude publiée vendredi 9 février, des scientifiques néerlandais ont confirmé que le système de circulation des courants océaniques de l'Atlantique serait en train de s'enrayer, rapporte TF1 Ce gigantesque tapis roulant océanique, baptisé Amoc en anglais (Atlantic Meridional Overturning Circulation) a pour fonction de redistribuer la chaleur, le carbone et des nutriments essentiels à la vie. Or, la fonte des glaciers du Groenland et des calottes glaciaires de l'Arctique, plus rapide que prévu, le déséquilibre. L'érosion de ce processus naturel pourrait ainsi conduire à son effondrement soudain d'ici moins de cent ans, ont précisé les chercheurs.

Des conséquences directes

Une fois le point de bascule critique dépassé, face à cet effondrement si rapide, toute adaptation serait impossible, concluent-ils dans l'étude. Parmi les conséquences directes : une hausse d'un mètre du niveau de l'océan Atlantique dans certaines régions, une inversion des saisons en Amazonie, ou encore une dérégulation de l'ensemble des températures du globe, anticipe l'équipe néerlandaise.

Des changements qui surviendraient dix fois plus rapidement que ceux observés aujourd'hui. Pour l'heure cependant, aucune étude n'a identifié à quelle date cette bascule-ci pourrait avoir lieu. Aucun consensus scientifique n'existe encore sur l'ampleur de cet effondrement. Selon une autre étude, le point de rupture pourrait survenir entre 2025 et 2095."

 

Bien sûr : le système océanique est un processus complexe qui, comme le veut la physique des processus complexes, tend à dissiper ses surtensions soit en les diluer en dehors, soit en produisant une bifurcation qui implique un saut de complexité.

Nous sommes dans ce cas de figure-là.

 

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Le 12/02/2024

 

D'André Soleu (prof. HEC) :

 

"Vous connaissez la Métaphore du Poisson Rouge : Andreu Solé utilise l'image d'un poisson rouge dans un bocal pour illustrer comment nous, en tant que professionnels, percevons souvent le monde à travers le prisme étroit de notre propre expérience. Nous sommes enfermés dans nos 'mondes' limitant ainsi notre capacité à voir au-delà. Une idée frappante est que de nombreuses décisions stratégiques sont prises dans le cadre de consensus tacites, limitant nos possibilités avant même que la discussion ne commence. Cela met en lumière l'importance de remettre en question nos hypothèses et d'adopter une pensée plus ouverte. Ce qui est impossible dans un monde peut être une réalité courante dans un autre. Cette perspective nous incite à explorer et à collaborer au-delà de nos domaines habituels, pour découvrir des innovations qui peuvent sembler impossibles dans notre contexte actuel. Ce que nous apprend Andreu Soleu, c'est l'importance de sortir de notre 'bocal' pour embrasser des possibilités plus larges. Cela implique d'adopter une vision globale, de collaborer au-delà des frontières de nos organisations et de défier constamment le statu quo !"

 

Le problème n'est pas de faire sortir le poisson rouge de son bocal (l'ancien paradigme) pour le mettre dans une bocal (une nouvelle version de l'ancien paradigme de la courbe rouge), mais de transformer le poison rouge en oiseau vert et de le faire s'envoler vers le nouveau paradigme (de la courbe verte) qui est déjà là et qui s'étend déjà au-dessus de ses bocaux fermés.

Le problème n'est pas de changer de bocal, mais d'apprendre à voler et de quitter l'eau du matériel pour l'air de l'immatériel.

 

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De Simon Romera :

 

"Chaque année, le phénomène s’amplifie : des millions de personnes quittent les pays du Sud, animés par la résolution farouche d’accéder aux pays du Nord. Ces derniers élèvent des barrières physiques de plus en plus hautes pour les empêcher d’entrer. Simultanément, les mêmes pays vieillissants du Nord se désespèrent de manquer de personnel à tous les niveaux, depuis les ingénieurs et les médecins jusqu’aux balayeurs des rues en passant par les chauffeurs de bus. « L’Europe est engagée dans une course mondiale aux talents, de même que pour les matières premières critiques et les énergies. Dans cette compétition, nous avons des concurrents très puissants comme les États-Unis, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande », déclare le vice-président de la Commission européenne chargé des Migrations.

Un exemple illustre le caractère contradictoire des données actuelles, des données de plus en plus puissantes qu’aucune autorité, quoiqu’elle affirme, n’est plus capable de contrôler.

Des milliers d’enseignants quittent la Jamaïque pour aller travailler aux États-Unis, au Canada, en Grande-Bretagne, où le salaire est bien supérieur à celui qu’ils peuvent espérer chez eux. Ils étaient plus de 1 500 en 2022 et plus de 800 en 2023 : en deux ans, la Jamaïque a ainsi perdu 10% de son corps enseignant. Les pays anglophones en manque de professeurs font volontiers appel aux enseignants jamaïcains, bien formés et anglophones. Conséquence : la Jamaïque manque à son tour de professeurs, les classes sont surchargées, les élèves ne reçoivent plus l’enseignement auquel ils ont droit. La Jamaïque à son tour fait appel à de la main d’œuvre étrangère, par exemple des Cubains pour enseigner l’espagnol. Et on demande aux enseignants retraités de revenir en échange d’un salaire qui s’ajoutera à leur retraite.

Nous n’avons pas encore tout vu…"

 

La seule réponse à tous ces problèmes de migration (dont le seul moteur, soyons clair, est l'argent facile généreusement offert sous forme d'aides ou de subventions aux "pauvres étrangers", sur le dos des contribuables locaux) est la stricte continentalisation : huit continents séparés (Euroland, Angloland, Latinoland, Afroland, Islamiland, Indoland, Russoland et Sinoland), étanches sans être fermés, pratiquant la complémentarité et l'interdépendance des ressources matérielles, mais gardant ses ressortissants chez soi.

Le vieillissement de la population est typiquement un faux problème (particulièrement inéluctable partout puisque l'équilibre écologique mondial exige une population humaine inférieure à deux milliards) car vieillir, c'est bien sûr travailler moins, mais c'est surtout consommer moins, gaspiller moins, dépenser moins, voyager moins, se déplacer moins, manger moins et plus sain, etc …

C'est la modernité et ses excès qui affaiblit, empoisonne et tue les vieillards, pas la vieillesse.

 

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De Maurice Thévenet (prof. ESSEC) :

 

"Selon un logiciel taylorien, managers, dirigeants, RH continuent de croire en la centralité du travail et de se comporter comme s’ils étaient tout-puissants : ils décident, les comportements s’ensuivront, pensent-ils. Mais l’attitude des salariés a changé : le temps de travail, les modes d’exercice du travail (hybride, télétravail, semaine de quatre jours, etc…) ont évolué. L’époque où chacun organisait sa vie personnelle en fonction de ses contraintes professionnelles est révolue, c’est même l’inverse qui se produit aujourd’hui : le travail passe au second plan sans pour autant être secondaire."

 

Le problème n'est pas le "travail", mais "l'accomplissement de soi et de l'autour de soi". Le travail est un moyen (tant de revenu que d'accomplissement), mais pas un but en soi.

La morale du travail doit être remplacée par l'éthique de l'accomplissement.

Mais ce qui cloche aujourd'hui, surtout chez certains jeunes, mais aussi chez certains moins jeunes, c'est l'exigence que les autres travaillent pour payer des impôts qui leur permette de s'accomplir sans s'accomplir. Cela s'appelle le parasitisme.

 

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La France (ou plutôt, Paris et ses institutions centralisées et bureaucratisées) pêche par orgueil sur trois niveaux :

 

  1. Celui de se croire une grande puissance alors qu'est vit une dégénérescence plus rapide que beaucoup d'autres régions d'Europe voire du monde,
  2. Celui de croire qu'elle a vécu une histoire hors du commun bien au-dessus de l'histoire des autres contrées (elle encense ses pires tyrans comme Louis XIV, Napoléon Bonaparte, Robespierre, Jules Ferry, Charles De Gaulle ou François Mitterrand qui l'ont tous mis sur la paille tant financière que culturelle),
  3. Celui de se croire un Etat-nation unitaire et culturellement ancien, alors qu'elle n'est qu'une fabrication artificielle de la troisième république à la fin du 19ème siècle.

 

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Les trois idoles centrales de l'existence de presque tous les humains, depuis longtemps, restent la Fortune, la Gloire et le Pouvoir.

La Fortune pour acquérir et être jalousé.

La Gloire pour briller et être vu.

Le Pouvoir pour dominer et être obéi.

Ces trois pêchés capitaux s'oppose, respectivement à la Frugalité, à la Simplicité et à l'Autonomie qui seront les trois vertus dominantes du nouveau paradigme qui s'annonce et qui vient.

 

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L'Euroland, pour être crédible au niveau géopolitique, malgré la dégénérescence de l'Angloland, l'épuisement du Russoland, l'enlisement du Sinoland, l'agressivité de l'Islamiland, le rejet par l'Afroland … et peut-être à cause d'eux, doit impérativement assurer sa totale autonomie militaire, agricole et énergétique (ce qui ne signifie nullement la recherche sérieuse de complémentarités et d'interdépendances, surtout avec l'Indoland).

Il est indispensable que les ridicules Etats-Nations qui le composent fassent profil-bas, renoncent à leur souveraineté et se fédèrent profondément.

Seule l'Europe existe vraiment ; les pays qui la composent, sont des anachronismes pour ne pas dire des archaïsmes nocifs et délétères.

Il faut passer de l'Europe des Etats à l'Europe des Régions.

 

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De Michel Debré (le 15 janvier 1959) :

 

"L’opinion n’a jamais pris clairement conscience de la profondeur de l’abîme financier, et de ce fait, politique, où nous risquions d’être précipités. […] Il n’est pas d’indépendance politique, c’est-à-dire qu’il y a risque de servitude, si la vie quotidienne du pays dépend de prêts ou de dons de l’étranger."

 

De Jacqes Chaban-Delmams (le 16 septembre 1969) :

 

"le fonctionnement défectueux de l’État tentaculaire et en même temps inefficace avec comme résultats le gonflement des masses budgétaires et des entreprises privées accablées par une réglementation proliférante"

 

De Raymond Barre (le 05 avril 2004) :

 

"un endettement extérieur croissant qui affecterait une indépendance à laquelle chacun de nous est profondément attaché et qui ne ferait d’ailleurs que différer l’inéluctable remise en ordre"

 

De François Fillon (le 13 juillet 2007) :

 

"sortir la France de l’impasse dans laquelle elle s’est enfermée : celle de la “vieille croissance” […], dopée artificiellement par les dépenses publiques. Cette vieille croissance, c’est la croissance à crédit. […] C’est le choix des déficits et de la dette qui ont privé l’État de toute marge de manœuvre."

 

De Manuel Valls (le 08 avril 2014) :

 

"notre redressement passera aussi par notre indépendance financière. La dette publique est notre responsabilité collective. Là encore, il faut dire la vérité. La dette […] représente 30 000 euros pour chaque Français. Cette situation nous oblige, tous"

 

D'Edouard Philippe (le 04 juillet 2017) :

 

"Le courage, c’est de faire face à la vérité sur notre situation financière. […]. Notre dette atteint un niveau insupportable […]. Cette dette nous met à la merci des marchés financiers, ce qui a l’air de ne poser de problèmes à personne […]. Il y a une addiction française à la dépense publique. Comme toute addiction, elle ne règle rien du problème qu’elle est censée soulager. Comme toute addiction, elle nécessitera de la volonté et du courage pour s’en désintoxiquer."

 

Quels magnifiques et lucides plaidoyers pour l'Autonomie ! Quelle lucidité ! Mais où sont les décisions et actions qui devraient leur faire suite immédiate depuis presque 70 ans ?

Nulle part : la machinerie bureaucratique, étatique, réglementarisme et normative est infiniment plus puissante que les intelligences et les discours politiciens.

 

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Le poète anglais, Lord Byron, posait cette impertinente question : "Aimons-nous vraiment la liberté ?".

Déjà, le mot "liberté" est trop flou, trop vaste, trop brumeux ; il vaudrait mieux parler d'autonomie, plus concret, plus réel, plus immédiat.

Toujours est-il, rappelons-nous la question de Bernanos : "La liberté : pour quoi faire ?".

Car la liberté, c'est la liberté de faire quelque chose, d'accomplir un projet dans le monde … Encore faut-il en avoir un, de projet.

Déjà, la majorité des humains n'a pas de projet propre de vie ; elle se contente de s'inscrire, avec plus ou moins de grâce, d'entrain et d'engagement, dans des projets que d'autres (une minorité d'entreprenants sinon d'entrepreneurs) leur proposent ou leur imposent.

Ce que les masses appellent "liberté" n'est en fait que le droit de ne rien faire et de s'amuser …

 

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Le 13/02/2024

 

De Gad Elmaleh :

 

"Les protestants, ce sont des catholiques qui se sont mis à leur compte."

 

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De Georgia :

 

"La récente publication (le 1er février dernier) d'une étude par le Syndicat National de l’Édition (SNE), réalisée avec KPMG, sur le partage de la valeur entre auteurs et éditeurs a déclenché une tempête dans le monde littéraire.

En tant qu'agent littéraire, je me trouve au cœur de cette tension grandissante, témoin des frustrations et des espoirs de chacun. Aujourd'hui, je souhaite aborder sans détour les raisons de la colère des auteurs et la défiance croissante envers cette étude jugée, par beaucoup, malhonnête.

 

L'étude affirme que près d'un quart du chiffre d'affaires net d'une maison d'édition revient aux auteurs, contre 18 % pour les éditeurs, après déduction des coûts directs. Ces chiffres ont immédiatement soulevé des critiques virulentes, notamment parce qu'ils semblent suggérer que les auteurs bénéficient d'une part disproportionnée des revenus, une perspective que beaucoup jugent déconnectée de la réalité.

 

La principale critique des auteurs porte sur la méthodologie de l'étude, accusée d'occulter les réalités économiques auxquelles ils sont confrontés. En effet, l'étude ne prend pas en compte les charges et les investissements personnels des auteurs, tels que les cotisations sociales, les frais de matériel, de recherche, ou encore le loyer de leur espace de travail. De plus, elle se base sur les données des grandes maisons d'édition, publiant de nombreux best-sellers, et néglige donc la diversité et la précarité des parcours d'auteurs moins médiatisés.

 

Les réactions ne se sont pas fait attendre. Des voix s'élèvent pour dénoncer une tentative des éditeurs de se poser en victimes, alors que le modèle économique actuel est souvent perçu comme défavorable aux auteurs. Cette étude est vue comme une manœuvre pour esquiver les discussions sur une rémunération plus juste et équitable des auteurs, qui réclament depuis longtemps une meilleure reconnaissance de leur travail et de leur contribution essentielle à l'industrie du livre.

 

Face à cette situation, il est plus que jamais nécessaire d'ouvrir un dialogue sincère et transparent entre auteurs, éditeurs et autres acteurs du livre. La tension actuelle révèle un malaise profond dans le partage de la valeur et souligne l'urgence de repenser nos modèles pour garantir une juste répartition des revenus, respectueuse du travail de chacun."


Georgia a raison ; cette étude ne s'adresse sans doute qu'aux grosses maisons d'éditions et aux auteurs de romans à succès.
Pour l'édition des essais et autres livres sérieux, il en va tout autrement.
J'ai 135 livres édités par de merveilleux éditeurs moyens et petits.
La structure de répartition de 100 euros vendus est la suivante :

  • auteur : 6 euros
  • diffuseur : 20 euros
  • distributeur (libraires et consorts) : 40 euros
  • éditeur : 34 euros pour financer la correction, la mise en page, le graphisme, l'impression, la couverture, et la reliure ... et donc pour prendre tout le risque financier.

Or, ce sont ces livres-là qui nourrissent la culture d'un pays, pas les romans policiers ou les romans à l'eau de rose, ou les romans de gare, ou les envolées politico-idéologiques (écrites par les "nègres" de service) oubliées sitôt que lues ... souvent même pas à moitié, mais signées par un politicard vu à la TV.

Le monde du livre est ,en plus, complètement pourri par les plateformes de ventes en ligne qui empochent 60% du prix final (ils cumulent distribution et diffusion).

Que le monde de l'édition soit en pleine transformation et changement de paradigme, c'est une évidence (comme à peu près tous les secteurs de l'activité économiques - cfr : les paysans, les marins-pêcheurs, l'immobilier, etc ...). Cette crise est ici amplifiée par ces cancers appelés "réseaux sociaux" et smartphones" (on ne lit plus, on ne s'instruit plus, on n'apprend plus, on colporte des opinions fallacieuses et démagogiques quand ce ne sont pas de pures manipulations de masse).

Donc là, il s'agit de sauver le livre, la lecture et la vraie culture !

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Carnaval …

Mardi gras …

C'est aujourd'hui ! Mais qu'est-ce que cela signifie ?

 

Wikipédia répond :

 

Mardi gras est une fête célébrée la veille du mercredi des Cendres, jour d'entrée dans le Carême, pendant lequel les chrétiens sont invités à faire pénitence, jeûner ou « manger maigre », notamment en s'abstenant de viande1. Le mardi gras est donc le dernier jour « gras » avant les 47 jours qui le séparent de Pâques. L'esprit d'austérité, de jeûne et d'abstinence qui s'annonce est momentanément mis entre parenthèses avec le carnaval2, célébration festive et joyeuse de « Carême-entrant », ou « Carême-prenant », occasion d'un défoulement collectif.

 

Bien que l'origine de cette fête soit en lien direct avec la religion chrétienne, le mardi gras lui-même n'est pas une fête religieuse, et ne figure pas dans le calendrier liturgique, au contraire du mercredi des cendres.

 

Dans certaines traditions, les sept jours précédant le mercredi des cendres sont tous dits « gras », et certains d'entre eux sont fêtés (le « jeudi gras », le « dimanche gras »).

 

Dans la Rome antique, on fêtait déjà l’arrivée du printemps avec les Calendes de mars, qui étaient l’occasion de se déguiser et de transgresser les interdits.

 

Le rapport est très étroit avec la fête antique des Lupercales dont on dit ceci :

 

Les Lupercales (en latin, Lupercalia) sont, dans la Rome antique, des fêtes annuelles célébrées par les luperques du 13 au 15 février, près d'une grotte nommée le Lupercal (située au pied du mont Palatin et peut-être découverte en novembre 2007), en l'honneur de Faunus, dieu de la forêt et des troupeaux.

 

La fête des Lupercales est une fête de purification qui avait lieu à Rome du 13 au 15 février, c’est-à-dire à la fin de l’année romaine, qui commençait le 1er mars.

 

Les luperques, prêtres de Faunus, sacrifiaient un bouc à leur dieu dans la grotte du Lupercal (au pied du mont Palatin) où, selon la légende, la louve avait allaité Romulus et Rémus, après avoir découvert les deux jumeaux sous un figuier sauvage (le Ficus Ruminalis) situé devant l'entrée de celle-ci, avant qu'ils ne soient recueillis et élevés par le berger Faustulus et son épouse Acca Larentia, une prostituée surnommée lupa (en latin la « louve ») par les autres bergers de la région. Il est à noter que le terme de « figuier sauvage » ne s'applique qu'au figuier commun mâle, appelé aussi "caprifiguier" (caprificus c'est-à-dire « figuier de bouc »).

 

Deux jeunes hommes, vêtus uniquement d'un pagne en peau de bouc, assistaient à la cérémonie. Le prêtre sacrificateur leur touchait le front de son couteau. Le sang ainsi répandu était essuyé par un flocon de laine trempé dans du lait. À ce moment-là, les jeunes gens devaient rire aux éclats, puis courir dans toute la ville de Rome. Ils étaient armés de lanières, taillées dans la peau du bouc sacrifié, avec lesquelles ils fouettaient les femmes rencontrées sur leur passage et qui souhaitaient avoir un enfant dans l’année, afin de les rendre fécondes.

 

La fête des Lupercales est une fête de purification, en début d’année. Les luperques figuraient les esprits de la nature dont Faunus, dieu de la fête, était le chef de file. Il s'agissait d'un rite très ancien, attribué au roi légendaire Évandre qui aurait régné sur la région avant la fondation de Rome.

 

C’est aussi une fête de passage : le sacrifice dans la grotte est symbolique de la mort ; le rire aux éclats, qui survient après la purification, symbolise le retour du souffle vital, et donc la résurrection[réf. nécessaire], pour Varron.

 

Le bouc, symbole de fécondité, associé à Faunus est lié à la protection des troupeaux par Ovide.

 

Certains considèrent qu’avec les Liberalia et les Mamuralia, qui avaient lieu du 15 février au 15 mars, elles font partie d’un cycle de rites initiatiques marquant la fin de l’enfance pour les Romains.

 

On peut aussi faire un beau parallèle avec le Carnaval :

 

Renouveau printanier de la nature …

Une conception du carnaval consiste à le considérer comme un rite de purification, servant à tuer les démons de l'année écoulée afin de permettre la renaissance magique de la nature et des hommes. Les pratiques liées au souffle, tels que vessies gonflées, jeux de pet-en-gueule et soufflé-à-culs, sont articulées avec ce thème de la mort et de la vie14.

Ce thème est connexe avec celui de la célébration de la fécondité de la nature : ainsi, le carnaval sert à mettre à mort les forces nuisibles, tandis que la consommation de lait, de farine ou d'œufs sert d'invocation de l'abondance des récoltes14. Ainsi pensé, le carnaval devient un rituel magique lié à la nature, peuplé de figures totémiques tels que la figure de l'homme sauvage, les déguisements animaliers, mais aussi d'objets rituels tels que cloches, chiffons et miroirs. Parmi ces déguisements figure les bois de cerf, associés au dieu celte Cernunnos et symbolisant le cycle naturel comme le bois qui tombe et repousse suivant les saisons.

 

Période de subversion temporaire des normes …

De nombreuses pratiques du carnaval sont liées au renversement de l'ordre social en particulier l'inversion des rôles de genre et des hiérarchies sociales ; cette subversion est politique, pouvant amener à la révolte populaire et source de critique du carnaval par les moralistes chrétiens et les philosophes rationaliste.

 

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La Hongrie est une pays nationaliste et populiste, protectionniste et xénophobe, dirigé par un poutinien dictatorial et corrompu qui ne tient que par la collusion financière avec quelques familles richissimes qui en tirent tous les profits.

Cette Hongrie-là n'a rien à faire dans l'Union européenne. Il est temps soit de la remettre au pas européen (et d'écarter Orban et sa bande), soit de l'éjecter hors de l'UE.

 

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Le Divin, le Compas et le Cosmos …

Bien des enluminures, surtout médiévales, représentent le Divin (un vieux Dieu barbu vêtu d'une toge) face à un sphéroïde représentant l'univers (le Cosmos) qu'il trace ou mesure à l'aide d'un Compas ouvert.

Dans ces représentations, le Dieu identifié au Christ est extérieur au monde : on retrouve bien là le dualisme ontique propre au platonisme et repris par le christianisme. Le monde céleste y est séparé et d'une autre essence que le monde naturel.

Dieu qui est "celui qui est", intemporel et immortel, immuable et inaltérable, crée le monde naturel et en vérifie l'harmonie et la cohérence avec un Compas.

Platon déjà, dans le Timée, précisait que le monde avait été créé selon des principe géométrique symbolisés par le Compas. Cette géométrie sacrée impliquait une harmonie globale, de bonnes proportions, de bons rapports entre tout ce qui existe.

Dieu est donc Géomètre … et les mathématiques sont son vrai langage (notion reprise par Galilée, Descartes et Newton, voire Einstein, … mais rejetée par la physique quantique et, surtout, par la physique des processus complexes).

Le Compas qui symbolise la Géométrie donc l'ordre mathématique a deux usage complémentaires :

 

  • tracer des cercles et, à partir de là, des épicycloïdes, des triangles équilatéraux, des hexagones et hexagrammes (les étoiles de David) et, au fond, toutes les figures dites géométriques) ;
  • mais aussi, grâce à l'écart entre ses deux pointes, reporter des distances d'une carte à l'autre pour les marins, d'une pierre à l'autre pour les tailleurs de pierre, d'une poutre ou planche à l'autre pour les menuisiers et charpentiers.

 

Deux fonctions, donc : la création géométrique (l'inventivité) et la reproduction à l'identique (la prudence).

 

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On oublie généralement que jusqu'à la fin du 19ème siècle, la grande majorité des gens étaient illettrés c'est-à-dire qu'ils ne savaient ni lire ni écrire, et que tous les messages publics devaient nécessairement passer par les arts plastiques (statues, peintures, dessins, enluminures, etc …) ou par la arts oratoires (discours, harangues, conférences, etc …).

La généralisation de l'écrit est donc récente.

Et … il tend à disparaître sous la pression de l'audiovisuel sous toutes ses formes (télévision, Instagram, réseaux sociaux, smartphones, etc …).

 

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La grande particularité culturelle juive est de toujours poser des questions et de ne jamais se contenter des réponses données. Cela ébranle tous ceux qui ont besoin de s'emmurer dans des certitudes, aussi factices soient-elles. Ce sont ce doute et ce questionnement permanents, toujours insatisfaits, qui sont, sans doute, une des grandes racines de l'antisémitisme.

Le questionnement juif est très inconfortable – voire insupportable - pour tous ceux qui croient détenir ce qu'ils croient être des certitudes, alors que ce ne sont que des croyances, donc des idolâtries.

Le Judaïsme – comme la Franc-maçonnerie régulière – est une Foi qui dépasse toutes les croyances ; il ignore la "Vérité", mais il chemine vers toujours plus de véracité ou, à tout le moins, vers toujours plus de véridicité.

 

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Pour beaucoup, au moins en Europe et dans les Amériques, le Juif n'est plus "étranger" depuis longtemps … mais le Juif reste "étrange", ainsi que le disait Jacques Lacan.

On le jalouse non pour ce qu'il est, mais pour ce que l'on croit (fantasme) qu'il a … plus que les autres, non-juifs (fortune, pouvoir, gloire, privilège, connaissance, …) ou que les autres n'ont pas.

 

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L'Hébreu, étymologiquement, est "celui qui passe de l'autre côté".

Et les Hébreux, au travers du petit-fils d'Abraham, le premier "traversant", nommé Ya'aqob et surnommé Israël, se subdivisèrent en douze tribus dont trois, seulement, survécurent aux déportations babyloniennes : celle de Yéhoudah qui, en français, devint "les Juifs" (Judios, Jews, Joden, Juden, etc …) déformations de Yéhaudim), celle de Benyamin qui s'agrégea aux Juifs et se fondit en eux, et celle de Lévy qui resta la caste sacerdotale des Juifs tant que dura le royaume Judée détruit par les Romains entre 70 et 135 de l'ère vulgaire.

 

Mais le nom essentiel, racinaire, capital est "Hébreu" : celui qui "traverse et passe de l'autre côté" … ce que symbolise si parfaitement la traversée de la mer des Joncs, sous la conduite de Moïse, au sortir de l'esclavage en Egypte et en route vers le mont Sinaï, le mont de la Révélation et du don de la Torah et de l'Alliance … ou la traversée, durant quarante ans, du désert, avant d'atteindre la Terre de la promesse.

 

Hébreu, au fond, est synonyme de "Initié" : celui qui quitte la rive de la profanité et met pied sur la rive de la sacralité.

Et, c'est une constante, tous les "initiés" ont toujours été honnis, pourchassés, persécutés, haïs par la masse de ceux qui restent rivés aux certitudes idolâtres de la profanité, c'est-à-dire à l'ignorance et à la médiocrité.

C'est le cas pour les Juifs come ce l'est pour les Francs-maçons, ou les Alchimistes, ou les Rose+Croix, ou les Soufis, ou les Johannites, … et tous les authentiques Mystiques.

 

Est-ce à dire que tous les Juifs sont des initiés mystiques ? Bien sûr que non, loin de là, mais l'aura de la révélation biblique à Moïse rejaillit immanquablement sur chacun d'eux et cela fait bien des jaloux.

 

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Emmanuel Levinas oppose la figure d'Ulysse qui veut revenir en son lieu d'origine à Abraham qui le quitte définitivement en quête d'un ailleurs qui lui est promis.

Opposition entre "retour à l'origine" et "ailleurs vers l'au-delà".

Opposition du "d'où viens-tu ?"' au "où vas-tu ?".

Opposition irréconciliable entre "Être" et "Devenir".

 

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Le 14/02/2024

 

Valentin …

Qui était Valentin qui, devenu "saint", devint préposé à l'amour des amoureux ?

"Valentinus" est probablement un diminutif latin dérivant de "valens", participe présent du verbe "valeo" (se bien porter") dont dérivent les mots français "valeur", valétudinaire", valeureux", etc …

 

Le 14 février correspond, dans la religion romaine, aux Lupercales (comme le Carnaval), fêtes faunesques se déroulant du 13 au 15 février.

 

L'origine réelle de cette fête est attestée au XIVe siècle dans la Grande-Bretagne encore catholique où le jour de la Saint-Valentin du 14 février était fêté comme une fête des amoureux car l'on pensait que les oiseaux choisissaient ce jour pour s'apparier1. Restée vivace dans le monde anglo-saxon, comme Halloween, cette fête s'est ensuite répandue à travers le continent européen à une époque récente.

 

On retrouve ce même rapprochement de la Saint-Valentin avec les amoureux dans les poèmes d'Othon de Grandson, vivant en Angleterre, de Chaucer et de son contemporain Charles d'Orléans (1394-1465) alors retenu captif en Angleterre qui fait souvent allusion à la Saint-Valentin, jour où les amoureux se choisissaient leur partenaire ou renouvelaient leur serment. Selon le comte d’Argenson, Charles d'Orléans aurait choisi ce saint comme patron des amoureux en souvenir de la « cour d'Amour » que tenait chez elle sa mère Valentine Visconti, mais peut-être que, résidant alors en Angleterre, n'a-t-il fait que reprendre les mêmes sources folkloriques que Chaucer...

Valentin de Terni fêté le 14 février est désigné par l'Église catholique comme saint patron des amoureux en 1496, le pape Alexandre VI lui donnant le titre de « patron des amoureux », ce qui n'empêche pas l'Église de combattre la tradition du valentinage.

En effet, le 14 février a été déclaré jour de la Saint-Valentin par le pape Gélase Ier, le troisième et dernier évêque de Rome d’origine berbère. Il serait venu (selon certaines sources), de la province romaine de l’Afrique (Ifriqiya), aujourd’hui connue sous le nom de Tunisie.

Les documents sont assez abondants jusque vers le milieu du XIXe siècle6 pour permettre de constater l'extension de la coutume dans l'aristocratie européenne puis sa diffusion dans les milieux populaires au XVIIIe siècle, ce qui explique que la Vie des Saints d'Adrien Baillet en 1704, ne mentionne pas encore, dans la rubrique consacrée à saint Valentin, qu'il serait le patron des amoureux. Cette coutume ne se déroule pas toujours le 14 février. Au cours de la semaine des valentines, ces dernières reçoivent une lettre de leur valentin qui se propose de les accompagner le jour de la fête des brandons.

La Saint-Valentin comme fête commerciale se développe aux États-Unis au milieu du XIXe siècle, avec la vente de cartes qui rappellent les petits billets que s'échangeaient le Valentin et sa Valentine.

La Saint-Valentin est devenue une fête laïque au XXe siècle. Plusieurs saints différents des premiers temps du christianisme, nommés Valentin, sont en effet l'objet de vitae légendaires. Cette confusion des origines explique que la fête religieuse de Saint Valentin a été rayée du calendrier liturgique romain en 1969 par le pape Paul VI, mais a été conservée dans les calendriers régionaux.

Tout ceci souligne les lien forts qui doivent - devraient – exister entre amour, amitié, sensualité et sexualité au sein d'un couple – hétérosexuel comme le veulent les grandes lois de la Nature, de la Vie et de la biologie.

 

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Remarquons ici que l'homosexualité qui, selon moi, n'a rien de répréhensible, est un comportement totalement déviant et détourné en regard de la différenciation sexuelle voulue par la Nature dans le but d'un processus de reproduction visant l'enrichissement permanent des patrimoines génétiques.

L'homosexualité me paraît licite (aux yeux de la loi des humains), mais totalement illicite (aux yeux des lois de la Nature).

Les homosexuels mettent leur existence en dehors des lois universelles de la Nature, et constituent un monde artificiel qu'il faut admettre (les faits sont là), qu'il faut permettre (chacun est libre d'user de son corps comme il l'entend tant qu'il ne nuit à personne), mais dont il faut aussi dénoncer la déviance radicale par rapport aux lois de la Nature qui ont inventé et qui prônent, vigoureusement, l'hétérosexualité pour les raisons biologiques et génétiques que l'on sait.

 

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D'Arthur Chevallier :

 

"Comme les individus, les nations se débattent d'abord et avant tout contre elles-mêmes ; l'origine de leurs drames tient moins à ce qu'elles subissent qu'à ce qu'elles provoquent ; et le courage, dans une existence comme dans l'Histoire, n'est pas de vaincre ses vices une fois, ils ne disparaissent jamais, mais de les combattre au fil de leurs répétitions."

 

Je ne sais pas trop ce que l'on désigne, en toute généralité par le mot "vice" ; je sais seulement qu'on lui oppose le mot "vertu" qui vient du latin virtus qui veut dite "courage" et plus particulièrement "virilité" (du mot vir qui signifie "homme" au sens masculin).

Le mot "vice", lui, vient du latin vitium qui signifie : "défaut, imperfection, tare,  défaut physique, difformité, infirmité, immoralité, turpitude".

 

La sentence de Chevallier semble affirmer qu'un vice est toujours indélébile, ineffaçable, consubstantiel à celui qui le porte. Comme le vice s'apprend, le vice eut se désapprendre. Je ne crois pas que, sauf cas rares, le vice soit un héritage génétique indélébile.

 

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La Bible hébraïque, reprise par Jean-Louis Barrault – comme rappelé plus haut – dit : "La liberté, c'est choisir ses contraintes".

Mais il faut aller plus loin : s'il n'y a pas de contraintes, si tout coule de source, si tout vient naturellement pour le mieux, point n'est besoin de liberté puisque la liberté, c'est choisir de s'opposer aux contraintes négatives.

Si le marbre n'était pas si dur et si résistant, il n'y aurait ni sculpteur, ni sculpture.

C'est la résistance de monde qui nourrit la force intérieure et stimule à la fois le courage et la volonté. Et choisir le courage et la volonté, contre la résistance négative du monde, c'est cela la liberté.

La liberté, ce n'est pas faire ce que l'on eut comme et quand on le veut ; ça, c'est le caprice.

La liberté, c'est faire ce qu'il y a à construire malgré les contraintes, malgré les résistances, malgré les difficultés et choisir d'y persévérer.

 

Construire, c'est transformer un "tas" (entropique) en un tout (néguentropique) ordonné, organisé, utile et utilisable. Construire, c'est instaurer un ordre selon des plans et des règles, avec des outils et des savoir-faire qui appellent du travail donc du courage et de la volonté, donc de la liberté afin choisir le combat contre la tendance entropique naturelle à la dilution, au délitement, à l'effondrement.

 

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Nous vivons une période de médiocrité généralisée, à tous les niveaux : politique, scolarité, loisirs, programmes de télévision, relations interpersonnelles, relations amoureuses, qualité des produits, formation professionnelle, immobilier, rapports à la Nature, évolution des religions, nombrilisme généralisé, binarisations idéologiques et géopolitiques, etc … J'arrête là, le liste serait trop longue et fastidieuse.

Je pense que cette médiocrité généralisée est l'expression d'une immense lassitude engendrée par le tumulte chaotique dû au changement de paradigme, c'est-à-dire à l'effondrement de la Modernité dont les masses ne parviennent pas à faire leur deuil, et à l'émergence d'un nouveau paradigme largement à inventer et qui exige d'énormes  efforts dans toutes les dimensions de la mentalité et de la sociabilité humaines.

 

Dire par exemple que les trois vertus cardinales de demain seront la Frugalité, la Simplicité et l'Autonomie (et no plus la Fortune, la Gloire et le Pouvoir) est inaudible par les masses qui se font une tout autre image du plaisir, du confort et du moindre effort.

Dire encore que nous entrons dans un paradigme fondé sur la pénurie des ressources induisant la frugalité, sur la numéricité des technologies induisant la formation continue, sur la prééminence de la valeur sur le prix induisant la virtuosité, sur la prévalence des réseaux sur les hiérarchies induisant l'autonomie professionnelle (et la disparition du salariat), et sur une spiritualité simple qui donne du sens à l'existence et à l'activité que l'on y déploie et ce, au-delà du nihilisme du siècle dernier ; dire tout cela provoque dans doute une lassitude anticipative engendrant la médiocrité du "à quoi bon et faisons le minimum car … après moi, les mouches".

 

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Pour l'antisémite (dont le prototype biblique est Amalek), le Juif n'a pas de racines dans le sol de la Terre, mais bien dans la loi du Ciel ; il n'est donc pas de ce monde et n'a rien à y faire. Et même le silence du Juif  l'accuse de transgresser la loi du Ciel. Le Juif, par sa seule présence, est l'accusateur universel, le gardien de la Loi céleste tant cosmique qu'éthique.

Le décalogue vient de lui. Et ce décalogue, traduit en langage d'aujourd'hui dit ces choses toutes simples mais si difficiles  :

 

  1. Se libérer des esclavages (tant intérieurs qu'extérieurs).
  2. Se libérer des idolâtries (de toutes les croyances et idéologies).
  3. Se libérer des superstitions (de tous les miracles et "magies").
  4. Sacraliser l'Esprit (s'accomplir en accomplissant l'Esprit cosmique).
  5. Sacraliser la Vie (s'accomplir en accomplissant la Vie cosmique).
  6. Ne pas assassiner (respecter en réciprocité toute vie humaine).
  7. Ne pas tromper (ne pas trahir sa parole donnée).
  8. Ne pas mentir (ne pas s'éloigner de la véridicité).
  9. Ne pas voler (respecter la propriété matérielle et immatérielle d'autrui).
  10. Ne pas convoiter (éliminer toute forme d'envie et de cupidité).

 

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Être le "peuple élu" ne signifie aucunement que ce peuple qui a été choisi parmi tous les autres et élevé au rang le plus éminent par Dieu lui-même ; cette expression signifie, plus simplement et bien plus modestement, que les Juifs se sont choisi pour servir le Divin en contribuant, le mieux possible, à accomplir son œuvre dans le monde au travers de l'Alliance et des 613 préceptes (dont le décalogue).

Ce sont eux-mêmes que les fils d'Israël ont élu pour cette tâche !

C'est un fardeau qu'ils ont eux-mêmes choisi de porter sur leurs épaules.

 

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La mouvance – la religion, faudrait-il dire – woke part du principe qu'il existe des groupes identifiables, identifiés donc identitaires qui seraient la victime systématique des dominants (toujours "blancs", "hétérosexuels" et "mâles", tous colonialistes, racistes, féminicides, homophobes, islamophobes et autres "phobes" convaincus comme chacun sait). Ces "minorités victimisées" ont le devoir de combattre cette domination imaginaire en s'affirmant dans et par leur identité artificielle et en s'alliant (c'est l'intersectionnalité) avec les autres minorités victimisées, afin de renverser la domination des dominants victimaires (qui, en général, n'en ont strictement rien à fiche et ne cherchent à dominer personne).

C'est bien sûr une application typique du principe du "bouc émissaire" : je suis mal dans ma vie et/ou dans mon monde, donc c'est la faute d'un insidieux et invisible bourreau diabolique qui n'a qu'une seule idée en tête : me diminuer, me victimiser et me nuire.

 

Il est d'ailleurs intéressant de constater que malgré deux mille ans de persécutions et de bûchers, malgré les pogroms et la Shoah, les Juifs ne sont par considérés, par le wokisme, comme une minorité victimisée. Les Juifs sont, au contraire, classés par eux parmi les dominants occidentalistes.

Comme quoi il existe une réelle différence entre les victimes réelles et les victimisations imaginaires et artificielles.

 

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La Spiritualité (constructivité) s'oppose aux religions.

La Foi (l'intentionnalité) s'oppose aux croyances.

L'Unitarité (la corporalité) s'oppose aux idolâtries.

La Cohérence (la logicité) s'oppose aux superstitions.

 

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La dialectique entre la "carte" et le "territoire" est redoutable et au centre des divagations de notre époque.

Le territoire (la réalité du Réel) est un immense processus complexe qui est ce qu'il est et qui évolue selon ses propres intentionnalités, corporalités, logicités et constructivités.

La carte (nos représentations mentales de cette réalité) est multiple car elle dépend du point de vue, de l'acuité du regard, de la sélectivité de la perception, de la méthode de modélisation, de la qualité du langage, etc … c'est-à-dire des caractéristiques particulières de cet autre processus complexe (totalement inclus dans le processus global, mais si partial et si partiel) qu'est la pensée humaine.

La véridicité de la carte (une des représentations partiales et partielles du Réel) n'est pas la vérité du territoire (la réalité du Réel), mais seulement un de ses multiples et infimes reflets, parcellaire et déformé.

 

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Que l'antisémite reproche-t-il au Juif ? Son identité, sa singularité, son altérité, sa fidélité, la religiosité, son obscurité, son historicité, sa ténacité, sa solidarité, sa vitalité, sa lucidité, con indestructibilité, … ? Un peu tout cela en même temps, je pense.

 

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Le 15/02/2024

 

Pour le Juif que je suis, l'antisémite et l'antisémitisme demeurent des problèmes qui, s'ils n'étaient sanglants et atroces, seraient ridicules et risibles.

Il y a derrière eux une généralisation absurde et abusive du principe du "bouc émissaire.

Marx, Trotski et Zinoviev étaient juifs, donc l'infâmie communiste est imputable aux Juifs.

La famille Rothschild est juive, donc les dégâts du financiarisme sont imputables aux Juifs.

Einstein est juif, dont les bombes et dangers du nucléaire sont imputables aux Juifs

Krasucki est juif, donc la chienlit syndicale est imputable aux Juifs.

L'Etat d'Israël est juif, donc le marasme du Proche-Orient est imputable aux Juifs.

Beaucoup de médecins sont juifs, donc la mauvaise santé des gens est imputable aux Juifs.

Badinter était juif, donc la perte d'autorité de l'Etat du fait de l'abolition de la peine de mort, est imputable aux Juifs.

Jésus était juif, donc les dérives du christianisme sont imputables aux Juifs.

On pourrait continuer cette liste de la mauvaise foi et de la haine monomaniaque à l'infini !

Les Juifs, comme le bouc émissaire que l'on envoyait bibliquement et symboliquement au désert, porteur de tous les péchés d'Israël, sont devenu, du fait de l'antijudaïsme romano-paulinien, le bouc émissaire de tous les péchés du monde.

 

 

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La judéité, contrairement à ce que croient les antisémites en général et à ce que prétendaient les nazis, n'est pas une race au sens génétique du terme.

Le monde juif a sans doute des reliquats d'ADN sémite, mais les si nombreuses conversions (on se souvient des Khazars) et les si nombreux métissages ont effacé ces traces génétiques depuis longtemps : qu'y a-t-il de physiquement commun entre Enrico Macias, Michel Jonas, Albert Einstein, Marilyn Monroe (convertie au judaïsme pour son mariage avec Henri Miller), Woody Allen, Bernard Kouchner, Gwyneth Paltrow, Isabelle Adjani, Alain Souchon ou Josiane Balasko ?

Non ! La judéité n'est pas une race ; elle est une culture c'est-à-dire un mode de vie, une modèle existentiel, une méthode d'accomplissement de soi et de l'autour de soi, une Foi (sans croyances, sans idolâtries, sans superstitions, mais beaucoup d'histoires édifiantes et de légendes lumineuses), un ensemble de rites et de règles que la plupart des Juifs n'observent pas ou qu'ils observent peu, ou de temps à autre, mais qui conservent un profond sens symbolique et initiatique.

Il existe autant de Judaïsmes que de Juifs.

Ce qui fait la judéité, ce sont trois choses : la Bible hébraïque, la Mémoire commune (métaphoriquement : "Si je t'oublie, Jérusalem …") et la Force vitale d'accomplir la Vie et l'Esprit divins dans le monde (métaphoriquement : "atteindre la Terre Promise").

 

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Le passage forcé, après la destruction du Temple de Jérusalem par les Romains en 70, du lévitisme (sadducéen et élitaire) au talmudisme (pharisien et populaire) est aussi le passage d'un judaïsme sacerdotal à un judaïsme rabbinique (communautaire).

Ce n'est plus le Temple (un édifice matériel) qui est le centre, mais la Bible hébraïque (qui est un édifice immatériel).

 

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Le monde humain se subdivise en trois catégories, difficilement conciliables entre elles :

 

  • Les Fidèles qui cultivent la Foi en l'accomplissement constructif et progressif de tout ce qui existe (souvent des "constructeurs") ;
  • Les Idolâtres qui se repaissent de Croyances tant religieuses qu'idéologiques, où les fantasmagories se taillent la place du lion (souvent des "nostalgiques") ;
  • Les Indifférents qui ne se posent pas de questions et, surtout, ne demandent aucune réponse autre que leur propre nombrilisme (souvent des "parasites").

 

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La haine antisémite se nourrit de cette certitude que l'uniformisation du monde (ce qu'il appelle "la pureté") sera impossible tant que la judéité cultivera "l'impureté" c'est-à-dire la différence comme vertu impliquant la complémentarité et l'interdépendance.

 

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Il faut distinguer l'antisémitisme politique qu'engendrent l'Etat ou le Potentat qui voient dans le Juif une atteinte à leur souveraineté, de l'antisémitisme populaire qui veut de l'uniformité et de la conformité.

L'antisémitisme politique sait parfaitement bien que le Juif ne fait allégeance qu'à la Torah, et ne fait que s'accommoder de tout le reste des choses humaines.

 

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Le Judaïsme – comme la Franc-maçonnerie régulière – n'est pas dans l'Être, mais dans le Devenir. "Construire" : voilà le maître-mot. Le Temple matériel de Jérusalem a été détruit ; il laisse une béance immense, une incomplétude ontique qui permet d'enclencher un infini et éternel processus d'accomplissement.

Contrairement aux religions habituelles, il ne s'agit nullement de connaître, d'accepter et de pratiquer la Vérité immuable ; mais de la construire, de l'inventer, d'en approcher la complétude pas après pas, pierre après pierre, pensée après pensée, idée après idée, sachant qu'elle ne sera jamais atteinte !

 

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La Vérité n'est pas un but préétabli ; mais sa quête est un cheminement intentionnel.

 

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De Jérémy André :

 

"Antisémitisme : cette déferlante de fake news venues de Chine.

Depuis le 7 octobre, la diplomatie chinoise a opté pour une ligne propalestinienne dure. Depuis, de nombreuses attaques antisémites sont menées depuis l’empire du Milieu."

 

Quoi d'étonnant – même dans son atrocité -  à cette coalition des anti-occidentaux et de l'illibéralisme idéologique et fanatique contre Israël – et donc contre tous les Juifs sans distinction des sionistes ou non – puisque la Bible hébraïque est le socle fondateur de toute la culture occidentale.

 

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Il faut être clair : l'Alliance hébraïque unit les fils d'Israël à YHWH … mais YHWH n'est pas le Dieu-Un, créateur du Ciel et de la Terre (qui n'ont d'ailleurs pas été créés, mais "engendrés" ou "ensemencés" ; il ne s'agit pas de "création, mais d'émanation), auquel croient les théistes de tous bords.

YHWH n'est pas le Dieu mais une Voix qui parle au nom du Divin se manifestant au travers des Elohim (les déités, au pluriel) dont YHWH fait partie (la Kabbale parle de dix Elohim figurant, chacun, une des Séphirot de l'Arbre de Vie).

YHWH exprime la Loi qui permet l'Alliance, Alliance qui permet l'accomplissement du Divin, au travers de l'accomplissement de certains humains capables de s'arracher à leurs origines animales (comme Adam qui quitta le jardin d'Eden de l'inconscience et de l'ignorance, pour partir dans le monde à la recherche de son humanité et pour partir sur les chemins de la Sacralisation de la Vie et de l'Esprit).

YHWH est cet Elohéh-là (Elohéh est le singulier de Elohim qui est un pluriel), mais dit et écrit en hébreu, langue des Juifs. YHWH est donc le grand mystagogue des Juifs – comme le Grand Architecte de l'Univers est celui des Francs-maçons réguliers, ou comme, selon le prophète Amos, d'autres Elohim ont fait sortir les Philistins de Caphor ou les Syriens de Kir.

YHWH n'est pas le Dieu-Un cosmique, unique et universel ; il en est la manifestation et le symbole typiquement juifs, usant de la langue hébraïque.

 

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Le Judaïsme, contrairement au Christianisme ou à l'Islamisme, ne prétend à aucune universalité et donc refuse toute forme de prosélytisme ; la conversion est possible, mais largement dissuadée.

Les Juifs ne se croient pas désignés pour "sauver le monde" et y apporter enfin la "Vérité". Il n'y a rien à sauver et la Vérité est un mythe ou un symbole qui représentent l'intention d'accomplissement de l'Alliance au travers des Lois de la Torah.

Il n'existe pas de sotériologie juive et l'eschatologie qu'on lui prête ("la fin des temps" de "souffrances"), est propre surtout au prophète Isaïe et à la littérature apocalyptique des deux derniers siècles avant l'ère vulgaire, hors du canon biblique (ces eschatologies sont plus politiques que mystiques et visent, essentiellement, la venue d'un Messie – chef politique et militaire – capable de chasser l'occupant hors de Judée).

Répétons-le : il n'y a rien à sauver ! Et si la Vie cosmique est bien éternelle, voire intemporelle, il n'y a aucune immortalité pour une âme personnelle qui n'est qu'une manifestation particulière et éphémère de l'Âme divine qui anime le tout de ce qui existe.

 

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D'Armand Abécassis :

 

"[L]es Hébreux, non pas le peuple du Livre,

mais le peuple de l'interprétation du Livre."

 

Le cœur de toute la spiritualité juive est l'herméneutique de la Bible hébraïque, telle que transmise dans la langue hébraïque.

 

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Pour certains commentateurs, la seule Révélation en haut du mont Sinaï fut celle-ci (Ex.:20;2) :

 

"Moi-même [suis] YHWH de tes Elohim qui t'ai fait sortir du pays des bornés,

de la maison des esclaves."

 

Et effectivement, cela suffit puisque tout le reste en découle.

Cette Révélation axiale est celle de l'autonomie qui doit être la boussole unique sur le chemin des fils d'Israël, fidèles à Moïse : la Foi sans les croyance.

Une autonomie personnelle et collective  une autonomie de l'interaction ; une autonomie intériorisée et extériorisée ; une autonomie dans la complémentarité et dans l'interdépendance (mais sans dépendance).

 

"Sortir de la maison des esclaves !"

Et cette maison est autant intérieure qu'extérieure.

L'antisémite est ce borné qui le demeure ; il est cet esclave qui le reste.

Borné par son "être" sans devenir, par ses préjugés et ses croyances. Esclave de de ses haines et de ses faiblesses qu'il prend pour de la force parce qu'elles sont violentes.

 

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Les thuriféraires du fantasme de l'humanisme et de l'universalisme d'une humanité une (et égalitaire) forment les rangs de la pire engeance parce qu'elle refuse la différence.

Or, l'humanité est triple : il y a les idolâtres nostalgiques (dont les antisémites) pétris de croyances qu'ils veulent imposer à tous, il y a les indifférents parasitiques que seul leur nombril intéresse, et il y a les fidèles constructeurs (dont les Juifs et les Francs-maçons) qui savent que tout reste à accomplir (ce qui rend, bien sûr, les idolâtres nostalgiques complètement fous furieux, animés de la seule envie de les détruire).

 

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Ne jamais confondre "métissage" qui est enrichissement, et "bâtardise" qui est appauvrissement.

L'histoire juive est un chemin de métissage, mais jamais une impasse de bâtardise.

Le métissage est un processus de reconnaissance de la différence comme facteur de complémentarité et d'interdépendance.

 

(Merci à Delphine Horvilleur et son

"Réflexion sur la question antisémite

Pour avoir suscité bien des méditations

reprises dans les pages qui précèdent.)

 

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Le 16/02/2024

 

La métaphysique n'est qu'un des multiples compartiments qui font la philosophie (avec l'éthique, l'épistémologie, etc ...). On l'appelle aussi "ontologie" c'est-à-dire l'étude des fondements ultimes qui font la réalité du Réel. La théologie, par exemple, n'est qu'un sous-produit de la métaphysique..

 

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La sagesse est à la philosophie ce que la pratique est à la théorie.

 

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La substance cosmique primordiale est une, unique et unitaire. D'elle émanent, par sauts successifs de complexité ce que les humains appellent, sans bien ni les définir, ni les délimiter, la Matière, la Vie et l'Esprit.

Cette idée axiale d'une substance cosmique unique ruine donc tous les matérialismes, tous les vitalismes et tous les spiritismes.

 

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Il y a ceux qui croient que la Vérité a déjà été révélée une bonne fois pour toutes.

Il y a ceux qui croient qu'il n'existe aucune Vérité mais que chacun vit selon les convictions qui l'arrangent.

Et il y a ceux qui cherchent le chemin qui construit plus de véracité.

 

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L'idéalisme est une grave maladie mentale qui remplace le Réel qui est et devient, par un fantasme qu'ils voudraient qu'il soit ou qu'il advienne.

 

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La science est un astucieux cocktail de faits vérifiables et de modèles hypothétiques (venant de l'intuition). Ces modèles tentent de relier les faits entre eux de façon à construire une théorie cohérente qui sera soumise à l'expérimentation et qui pourra ainsi, en cas de succès, acquérir de la véridicité.

La science, quel que soit le domaine qu'elle étudie, physique, organique ou humain, est une sempiternelle dialectique entre faits et modèles : des faits nouveaux impliquant des modèles nouveaux (parfois totalement au-delà des modèles préexistants).

 

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Le Réel n'a ni cause initiale (causalisme), ni but final (finalisme), mais il a bien une intention d'accomplissement en plénitude (intentionnalisme) qui peut ouvrir des portes et des chemins totalement insoupçonnés et insoupçonnables.

Cette Intentionnalité suppose une Corporalité (une substance), une Logicité (des règles) et une Constructivité (une vitalité).

 

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Toutes les mathématiques (celle des figures et celle des quantités) ne sont que des langages humains, totalement humains, "trop humains".

Dans certains cas, ces langages peuvent être redoutablement efficaces pour la modélisation de la réalité du Réel ; dans certains autres cas, ils échouent lamentablement.

 

Faire des mathématiques le "langage de Dieu" (Galilée) ou le "langage intrinsèque de la Nature" est une grotesque absurdité !

Les mathématiques ne sont que des langages humains qui font ce qu'ils peuvent dans certains cas, lorsque les processus sont mécaniques, donc peu complexes.

Ailleurs, ils sont peu opérants.

 

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La philosophie des "Lumières", au 18ème siècle, ne fut pas autre chose que la transposition, dans le monde humain, de la rationalité venue des méthodes et règles en vogue dans la vision mécaniciste du monde de la Matière depuis Galilée (voire depuis Giordano Bruno).

 

Mais cette transposition a fait l'impasse sur l'indispensabilité des faits d'expérience et a donc, naturellement, sombré dans l'idéalisme.

On rêve de l'homme idéal.

On rêve de la société idéale.

On rêve de la morale idéale.

On rêve du gouvernement idéal.

On rêve …

 

Partout le charme du modèle chasse l'observation des faits et fait l'impasse sur la réalité têtue du Réel. Car là, dans ce Réel têtu, les humains ne sont pas égaux, les jugements ne sont pas justes, les talents ne sont pas uniformes, les croyances ne sont pas compatibles, etc …

Mais qu'importe : il suffit de le vouloir vraiment pour que le monde réel se plie au exigences du monde idéal tel que certains le rêvent.

C'est là la naissance et l'essence de l'esprit révolutionnaire : plier la réalité du Réel, par la violence, aux fantasmes de l'idéalité (qui, soit dit en passant, ne fait nullement l'unanimité : il y a autant d'idéalités que de penseurs pour la rêver).

 

Mais la violence coûte cher (en énergie, en ressources, en personnes) et les réserves s'épuisent toujours bien plus vite qu'on ne le croit.

Aussi, toute "révolution" est-elle, par essence, condamnée à péricliter. Le 20ème siècle, avec le nazisme, le soviétisme, le maoïsme et bien d'autres, l'a suffisamment démontré.

Il en sera bientôt de même avec l'islamisme musulman, le néo-tsarisme russe et le néo-confucianisme chinois.

Mais en attendant : que de dégâts, que de gâchis, que de souffrances, que de morts, que de destructions …

 

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La science n'assène pas la vraie Vérité définitive  ; elle propose des modèles plausibles, jusqu'à preuve du contraire.

La science est une merveilleuse école du doute et du questionnement.

Rien en elle n'est jamais définitif. Elle est un processus en marche vers toujours plus de véracité.

 

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Le 17/02/2024

 

De FOG :

 

"Le déni du réel, ce grand mal français, continue de donner la berlue à nos « élites », pour lesquelles tout va bien. Si une partie de la France a toutes sortes de raisons de se féliciter des choix d'Emmanuel Macron, une autre, dans les périphéries, se sent abandonnée et vit dans une sorte de sécession mentale en essayant de penser à autre chose autour du barbecue dominical. Même si le président tente, à intervalles réguliers, de « faire nation », la France est toujours travaillée par des logiques de séparatisme, de fragmentation.

La France est un État avant d'être un peuple. L'Allemagne, l'Italie ou l'Espagne sont des peuples avant d'être des États. Ce n'est pas un jugement, mais un fait historique. Apparu au Moyen Âge avec les rois capétiens, « jacobinisé » par Robespierre puis modernisé par Napoléon, l'État a, chez nous, une tradition ancienne. C'est sans doute pourquoi l'affaissement de l'autorité est plus mal vécu chez nous qu'ailleurs. Elle ne sera jamais remplacée par la chape de réglementations qui s'abat sur nos têtes."

 

La France est un drapeau et un hymne national (que de moins en moins de jeunes Français sont capables de chanter) ; la France est un Etat mais pas une entité existentielle. La France est artificielle, fabriquée de toutes pièces depuis Paris, par l'avidité des Rois, par le jacobinisme de la soi-disant Révolution, par l'impérialisme des Napoléons.

Sauf à Paris, en ayant vécu 25 ans en France, je n'ai pas ou peu rencontré de Français : j'ai rencontré des Provençaux, des Bretons, des Alsaciens, des Bourguignons (et parmi eux, des Morvandiaux), des Ch'tis, des Basques … mais de Français : point !

 

Et FOG d'ajouter :

 

"Monarchiste et régicide, autocratique et émeutier, le caractère des Français est certes impossible. Mais leurs contradictions ne les empêchent pas d'aimer aussi l'ordre, la musique militaire ou la ponctualité des trains. Alors que l'avortement ou la mort dans la dignité peuvent être considérés, à juste titre, comme des droits, pourquoi faudrait-il qu'il en soit de même pour le refus d'obtempérer aux contrôles de police, le tabassage de chauffeurs de bus ou l'occupation illégale d'un logement que des gredins ont décidé de s'approprier ? Une société digne de ce nom ne peut accepter ces atteintes continuelles au « vivre-ensemble ». Les « bobos » qui nous gouvernent sont trop ignorants de cette France-là, en état d'insécurité, (…) La France ne pourra pas vivre indéfiniment au-dessus de ses moyens en dépensant beaucoup plus qu'elle ne produit, avec un endettement endémique. Elle n'est pas à l'abri, dans les prochains mois, de secousses financières, sociales ou politiques. Surtout, le gouvernement n'est plus à l'abri d'une motion de censure votée par toutes les oppositions …"

 

Le "peuple" de Descartes n'a aucune idée de ce que cartésianisme et rationalisme peuvent bien signifier !

 

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Partout, ou presque, les guerres militaires sont dépassées ou, à tout le moins, ne sont plus que le tout dernier recours. Aujourd'hui, les vraies guerres sont économiques (protectionnismes, fiscalismes, financiarismes, batailles des prix et des flux, conquêtes idéologiques ou financières des gisements de ressources naturelles, …) et numériques (désinformations, infotoxications, propagandes, réseaux sociaux, complotismes, hackings, algorithmes génératifs, …).

 

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D'Alain Bentolila :

 

"La défaite de la langue, c'est la défaite de la pensée. Ce n'est pas la faible pensée qui prive certains de la beauté de la langue, c'est renoncer à donner à tous la chance de s'emparer d'un instrument nécessaire pour porter leur pensée au plus loin d'eux-mêmes."

 

Lorsqu'on ne maîtrise plus que trois cents mots pour exprimer ce que l'on ressent ou ce que l'on désire, toutes les phrases se terminent par un poing final.

Plutôt que de perdre son temps à prôner cette fumisterie d'écriture "inclusive" ou à se gaver d'anglicismes inutiles, il vaudrait mieux apprendre aux jeunes à parler, lire et écrire convenablement la langue française authentique.

 

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De Stéphane Charpier :

 

"Ce que l'on tire, aussi, de ces expériences, c'est que la transition entre vie et mort n'est pas un événement : c'est un phénomène progressif, un processus, une sorte de zone crépusculaire, qui dure plusieurs minutes durant lesquelles l'activité va progressivement disparaître. Au début de ce processus, qui conduit à la mort, le cerveau passe par une augmentation de son activité électrique, une sorte de chant du cygne neuronal, que certains chercheurs pensent responsable des expériences de mort imminente. L'activité ralentit ensuite, puis disparaît, et survient l'onde de la mort… Après, c'est l'incertitude complète. En l'absence d'intervention, l'activité s'effondre et la mort survient, mais, lorsque la réanimation fonctionne, l'onde de la réanimation arrive et marque le redémarrage du cerveau. Si la réanimation ne fonctionne pas, par contre, rien de particulier n'est détectable dans l'activité électrique cérébrale. Il n'y a pas d'instant zéro de la mort, pas de marqueur positif : c'est indétectable."

 

Voilà qui ruine définitivement les fumisteries sur les "visions" de la "mort imminente", et sur le passage "lumineux" vers un "autre monde". Ce ne sont que de simples soubresauts électromagnétiques avant la victoire entropique finale.

 

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Il faut cesser de légiférer sur des absences rémunérées au moindre malaise, au moindre bobo, au moindre désagrément, … On n'est pas bien ? On prend sur ses congés ; point-barre !

 

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Le droit de grève devrait être totalement retiré aux agents de l'Etat qui sont déjà des presque tous des parasitaires, dont on pourrait se passer sans problème en privatisant les "services publics" qui ne rendent aucun service et surtout pas au public. Tout ce qui est fait sous le contrôle ou l'autorité de l'Etat est forcément toujours mal fait. Les fonctions de bureaucrate et de manager sont radicalement incompatibles. 

 

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Il ne devrait plus jamais être question de financer des syndicats avec l'argent des contribuables. Un syndicat doit vivre uniquement sur les cotisations de ses membres.

Alors : exit Sud-Rail et bien d'autres !

 

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Ci-dessous l'intégralité d'une interview d'Arthur Mensch, prodige français de l’IA et cofondateur de Mistral AI

 

Propos recueillis par Étienne Gernelle et Guillaume Grallet

Publié le 15/02/2024 à 17h05, mis à jour le 16/02/2024 à 05h35

         

          L'entreprise a moins d'un an et on en parle déjà dans le monde entier. C'est aussi l'aventure qui, alors que l'intelligence artificielle devient chaque jour plus stratégique, incarne le mieux les espoirs de la France et de l'Europe. Mistral AI, dont le siège est à Paris, réussit avec une trentaine de personnes à tenir tête aux Big Tech. Aussi bien à Microsoft, qui, à travers son investissement dans OpenAI, tire parti au mieux de ChatGPT, qu'à Google.

          À la tête de Mistral AI, Arthur Mensch, tout jeune papa de 31 ans accro au vélo, a justement choisi de quitter l'équipe de DeepMind, l'antenne d'intelligence artificielle de Google, pour se lancer dans l'aventure avec Guillaume Lample et Timothée Lacroix, deux autres chercheurs qui, eux, ont fait leurs armes chez Meta. Apparue il y a moins d'un an, Mistral AI, qui développe ses propres modèles, est, après une dernière levée de 385 millions d'euros en décembre, valorisée entre 1,86 et 2 milliards d'euros et compte BNP Paribas, Dust, CMA CGM ou Perplexity AI parmi ses clients. Surtout, Arthur Mensch veut défendre une vision européenne, transparente et plus démocratique, de l'intelligence artificielle. Jamais il ne s'était livré aussi longuement. Entretien.


"Le Point : Dans quelle mesure l'intelligence artificielle générative est-elle une rupture dans l'histoire des sciences et des technologies, voire un changement civilisationnel ?

 

Arthur Mensch : C'est une vague de fond. L'IA va être partout, et peut-être plus vite qu'on ne le pensait. C'est l'histoire d'une technologie ancienne qui a progressé très vite entre 2014 et 2022, jusqu'au point où elle a été révélée au grand public. 2014, c'est l'année du premier papier scientifique d'importance sur l'IA générative, intitulé « Generative Adversarial Networks » [cosigné notamment par l'informaticien américain Ian Goodfellow et le Franco-Canadien Yoshua Bengio, NDLR]. Pour la première fois, on arrivait à générer des images de célébrités assez réalistes. On savait aussi déjà faire des modèles de langue à l'époque. Ça marchait, mais c'était à petite échelle.

 

Tout s'est considérablement accéléré depuis…

 

Oui, notamment grâce à trois choses. D'abord, les techniques ont fait beaucoup de progrès, notamment parce que laboratoires académiques comme industriels ont longtemps ouvertement publié leurs progrès, ce qui a permis des échanges intenses. Jusqu'en 2022, tout était à peu près ouvert. La deuxième, c'est la capacité de calcul : en huit ans, on a quasiment gagné un facteur de 1 million. La troisième chose, c'est la taille des données disponibles : en 2014, on s'entraînait sur 2 millions d'images ; aujourd'hui, sur des centaines de milliards d'images, sur des milliers de milliards de mots. Grâce à ces données et à ce calcul, le modèle construit des représentations abstraites du monde, des idées. Il les utilise pour générer du texte qu'un humain pourrait écrire, ou des illustrations qu'un humain pourrait dessiner. Cela a ouvert un nouvel espace de capacités : compréhension de texte, réponse empathique à une question, résumé, traduction… Tout ce qu'on a pu voir avec les assistants apparus en 2022.

 

Ces modèles de langues peuvent aussi permettre la mise au point de nouveaux matériaux, comme des médicaments…

 

C'est une logique assez proche : dans tous les cas, il s'agit de prédire des séquences de chiffres. Dans nos modèles, le texte est précisément transformé en séquence de chiffres. Or, souvent, en chimie ou en biologie, on peut faire une description quasiment textuelle des objets. En informatique, c'est ce qu'on appelle une sérialisation. Prenons l'exemple des protéines, qui sont des séquences d'acides aminés. La description d'une protéine s'écrit comme du texte. Un modèle de langue est donc capable de les intégrer et de les prédire.

 

C'est ce qu'a fait DeepMind sur le repliement des protéines…

 

Oui, en ajoutant du travail d'ingénierie pour arriver jusqu'à leur représentation 3D. Ce qui est intéressant, c'est que, plus on a de données, moins on a besoin de réfléchir à l'adaptation de l'architecture des modèles aux cas d'usage. Depuis 2014, il y a une convergence des représentations mathématiques – les modèles de génération d'images et de textes sont, par exemple, très proches. On a convergé vers des architectures génériques.

L'IA générative va donc permettre d'accélérer la recherche scientifique ?

Elle permet de compresser les connaissances scientifiques pour les exposer de manière interactive, et de naviguer facilement dans l'océan de l'ensemble des connaissances humaines. Ça ne peut qu'accélérer le travail du chercheur.

 

Expliquez-nous cette notion de « compression »…

 

On demande au modèle d'intégrer des connaissances, en le contraignant à utiliser seulement 1 % de l'espace que ces connaissances occupent sur un disque dur. Pour cela, le modèle doit donc chercher des représentations abstraites et hiérarchisées de ce savoir. On ne sait pas bien décrire comment elles sont faites, comme d'ailleurs dans un cerveau, mais on sait qu'elles sont là.

 

Un peu comme nous, qui savons utiliser un vélo sans pour autant pouvoir en réciter le mode d'emploi ?

 

On peut dire cela. Les modèles savent parler de physique quantique, ils ne savent pas expliquer pourquoi ils le savent.

 

En décrivant le fonctionnement de ces machines, vous nous donnez une définition de l'intelligence humaine…

 

Il y a plusieurs définitions de l'intelligence, mais une d'entre elles est la capacité d'observer le monde, d'en abstraire son fonctionnement et d'utiliser les abstractions construites pour prendre des décisions. De ce point de vue, on peut considérer que ce qui se passe dans nos modèles est de l'intelligence. Ce n'est pas de l'intelligence humaine, même s'il existe des analogies. Il faut éviter de faire de l'anthropomorphisme, car cela biaise nos attentes et nos représentations. L'IA permet avant tout de faire beaucoup de choses bien mieux qu'on le fait aujourd'hui.

 

Par exemple ?

 

Le premier domaine auquel on peut penser est évidemment l'éducation. Vous pouvez, par exemple, utiliser un modèle Mistral pour découvrir la physique quantique. L'aspect le plus intéressant est celui de la personnalisation. Le modèle est capable de comprendre ce que l'utilisateur comprend ou pas, et donc d'adapter le contenu – et ce, des centaines de fois sans jamais se lasser. Dans une classe de 30 élèves, le professeur pourra avoir à sa disposition 30 assistants, adaptés à chaque élève. L'IA générative ne va pas remplacer les enseignants, mais elle peut leur offrir un outil formidable de démultiplication et de différenciation. Plus globalement, toutes les tâches qui nécessitent de lire, de résumer un texte, mais aussi de prendre une décision en fonction d'un flux d'informations peuvent être largement accélérées. L'intérêt est de libérer du temps pour faire les choses qui nécessitent davantage de créativité.

 

Justement, osons la question philo : Bergson affirme que le monde qui se déroule sous nos yeux n'est pas enfermé dans une « armoire aux possibles », mais est au contraire le théâtre d'une « création continue d'imprévisible nouveauté »… Dans l'univers de l'IA, y a-t-il une place pour l'imprévu ?

 

Cette question est celle de la créativité de l'intelligence artificielle. Sera-t-elle capable de sortir de la distribution de données d'entraînement pour proposer quelque chose qui n'a pas été observé ? Cela fait débat dans la communauté scientifique, et ce n'est pas évident au stade actuel des connaissances. Ce qu'on commence à savoir, c'est qu'en orchestrant un modèle et des mécanismes d'exploration on peut arriver à générer des objets non présents dans les données d'entraînement. Un cas intéressant est celui de la démonstration de nouveaux théorèmes avec de l'IA générative. Guillaume et Timothée [Lample et Lacroix, les autres fondateurs de Mistral, NDLR] y ont beaucoup œuvré dans leur vie précédente. On donne au modèle des prémisses, et on essaie de lui faire trouver des théorèmes non connus. Ça marche, un peu, mais on reste loin de l'intuition du mathématicien : le modèle explore l'arbre des possibles et finit par trouver quelque chose de vrai. C'est, d'une certaine manière, très peu intelligent.

 

L'IA générative est donc bien contenue dans l'« armoire aux possibles » ?

 

Les modèles de langue sont probabilistes par nature. À partir d'une phrase, ils vont assigner une probabilité au mot suivant. Prenons l'exemple de ce début de phrase : « Mon chat est… » Quel sera le mot suivant ? Le modèle peut donner une probabilité de 0,3 à « blanc » et de 0,3 à « noir ». En réalité, il va y avoir une distribution sur tous les adjectifs possibles qui s'appliquent au chat. Ensuite, on lui demande d'échantillonner, un peu comme si on jetait un dé, ce qui déterminera le mot que l'on va mettre à la suite.

 

Et si on pose la même question deux fois ?

 

Si on échantillonne deux fois, c'est comme si on jetait deux fois les dés. Cela va donc produire deux phrases qui commencent par « Mon chat est… », mais ce seront deux phrases différentes. Cette propriété probabiliste, qui se retrouve dans tous les modèles génératifs, est l'un des atouts qui permettent de faire de l'exploration, et donc peut-être un jour de faire de la véritable créativité.

 

Est-ce que cela peut permettre de venir à bout de problèmes non résolus ?

 

Aujourd'hui, on ne peut pas résoudre les problèmes mathématiques du siècle par la seule intelligence artificielle, sans avoir un humain dans la boucle [sourire]. Mais l'IA est déjà utilisée par des grands mathématiciens, comme l'Australien Terence Tao. Par rapport aux modèles de nos concurrents, le modèle Mistral est très bon en maths, c'est un aspect qui nous tient à cœur !

 

Justement, pour mieux comprendre qui vous êtes : comment se passe une journée type, chez Mistral ? Comment travaillez-vous ?

 

En IA, l'essentiel, c'est la vitesse d'exécution. C'est pour cela qu'une entreprise comme Mistral peut concurrencer les plus grosses entreprises américaines, avec une équipe d'une trentaine de personnes seulement. La créativité, en science, ça ne se fait pas dans des équipes de 300 personnes, mais plutôt de 4 ou 5. On est plutôt organisés comme un laboratoire, en équipes de quatre, sur chaque segment du « pipeline » de développement d'un modèle. Et, au fur et à mesure qu'on recrute, on sépare ces éléments en d'autres équipes de cette taille. On a une culture assez écrite, donc on se synchronise beaucoup sur messagerie, d'autant que notre équipe est très répartie entre la France, l'Angleterre et les États-Unis. Nous avons un rendez-vous par semaine où tout le monde est présent, et chacune des équipes discute dix minutes tous les matins. On a aussi ce rituel propre au monde scientifique du reading group pour lire la littérature produite récemment, pour nous inspirer et trouver des idées. Du côté développement logiciel et développement commercial, nous avons de petites équipes avec des employés très polyvalents.

 

Et quel est votre modèle économique ?

 

Nous avons fait le pari de prendre le contrepied des entreprises où nous étions auparavant, qui avaient choisi de ne plus publier leurs progrès de manière ouverte. Cela n'était pas conforme à nos valeurs scientifiques, et c'était très mauvais pour le développement de la technologie. Notre pari a consisté à créer une communauté en mettant à disposition des modèles ouverts. Énormément d'acteurs les utilisent aujourd'hui, qu'il s'agisse d'entreprises ou de développeurs individuels. Cette communauté est la très grande force des modèles Mistral, car ils sont testés, adaptés et améliorés par des milliers de développeurs : c'est la puissance de l'open source. Nous avons une approche similaire pour distribuer nos modèles commerciaux à nos clients : à la différence de la concurrence, qui met à disposition des interfaces opaques, les solutions Mistral sont déployées de manière transparente, c'est-à-dire que les entreprises avec lesquelles nous travaillons peuvent se les approprier, les modifier et les déployer chez elles, sur leurs infrastructures – sans que nous ayons accès à leurs données. C'est particulièrement important dans les secteurs de souveraineté, mais aussi plus largement dès lors que les entreprises ont à cœur de maîtriser le cycle de leurs données.

L'intelligence artificielle n'est-elle pas déjà verrouillée par les Big Tech ? Est-ce encore vraiment ouvert ?

Timothée, Guillaume et moi sommes partis de ces entreprises précisément parce que nous pensons que le jeu est ouvert. Nous avons beaucoup appris chez Meta et Google, mais, si nous les avons quittées, c'est pour proposer quelque chose de différent, d'indépendant, et aussi pour démontrer qu'une équipe en Europe était capable de leur faire concurrence. Le discours défaitiste est faux : il faut simplement une bonne équipe et les moyens de ses ambitions.

 

Mais, sur la durée, vous pourrez vraiment tenir tête aux Big Tech ?

 

L'inconvénient des grosses structures, c'est leur inertie. Nous avons pour nous la rapidité de la décision. Nous l'avons démontré en mettant à disposition en décembre un modèle qui est meilleur que la version 3.5 de ChatGPT. Notre technologie est en tout point comparable à celle des Big Tech. Nous adorons la compétition, mais les entreprises américaines ne sont pas seulement nos rivales : dans le monde de la tech, on est à la fois en coopération et en compétition. Cette ambiguïté a toujours été vertueuse – nous l'embrassons donc avec joie [sourire]. Nous avons, par exemple, d'excellentes relations avec les fournisseurs de cloud américains.

 

Donc, vous ne pensez pas que des monopoles vont se constituer ?

 

C'est évidemment un risque. D'une certaine manière, ils existent déjà. Il faut donc veiller à ce que l'IA générative ne les renforce pas : l'intensité en capital crée de très fortes barrières à l'entrée. Il est, par ailleurs, important de prévenir les intégrations verticales avec les fournisseurs de cloud. Cela étant dit, on voit aussi que les hyperscalers [Amazon, Microsoft et Google, NDLR] ont la volonté de diversifier les modèles mis à disposition. C'est dans l'intérêt de la société de promouvoir de nouveaux entrants.

Je doute pourtant que nous, Européens, puissions nous contenter de réguler la technologie.

 

Que pensez-vous des ambitions que le « Wall Street Journal » attribue à Sam Altman, PDG d'OpenAI, maison mère de ChatGPT, d'investir jusqu'à 7000 milliards de dollars (plus de deux fois le PIB de la France) pour mettre au point les puces électroniques du futur ?

 

Pour ce qui est de Mistral, nous sommes concentrés sur notre mission : fournir les modèles de langage les plus efficaces du monde. C'est notre contribution à l'avenir et à la souveraineté de l'Europe. Pour le reste, je ne sais pas si Sam Altman réussira, mais ce qui m'inquiète, en tant qu'Européen, c'est plus ce que je vois de l'état d'esprit général de part et d'autre de l'Atlantique. Tout se passe comme si les Américains (et les Chinois) étaient lancés dans une dynamique de puissance et que nous, Européens, étions absorbés par d'autres débats. Je doute pourtant que nous puissions nous contenter de réguler la technologie.

 

Certains auraient préféré que vous ayez davantage de capitaux européens…

 

Le capital de Mistral est aux trois quarts européen, et notre ambition est que l'entreprise reste sous le contrôle de ses fondateurs – comme c'est la règle pour tous les grands succès technologiques. Nous aurions aussi, lors de nos différentes levées, aimé compter un peu plus de capital européen, mais il faut être conscient d'une chose : il n'y a aujourd'hui en Europe aucun investisseur capable de faire les investissements que font les capital-risqueurs américains. C'est aussi le résultat de nos choix collectifs : nous préférons mettre notre argent dans l'immobilier et les placements peu risqués.

 

Allez-vous rester en France ?

 

Nous, les fondateurs, n'avons pas démissionné d'entreprises américaines pour nous installer aux États-Unis ! Nous y serons bien sûr présents, à la fois pour embaucher des talents et pour des raisons commerciales, mais souhaitons développer Mistral depuis la France.

 

L'enjeu de cette bataille de l'IA est-il aussi de savoir quelle vision du monde va prévaloir ?

 

Comme toute technologie qui génère du contenu, l'IA a un poids culturel fort. Elle va être un instrument de soft power, et la laisser aux mains des Américains revient à renforcer leur domination culturelle. Comment contrer cela ? Nous proposons une approche décentralisée. Quand on met à disposition nos modèles ouverts, on permet à chacun de se les approprier, de les modifier, d'y introduire ses biais éditoriaux, sa culture, sa langue. Contrairement aux Big Tech, qui ont une vision très américaine – chacun la sienne –, nous ne voulons pas imposer notre représentation du monde. D'où l'accent que nous mettons sur la diversité linguistique dans nos modèles.

 

George Steiner disait que « la langue de l'Europe, c'est la traduction »…

 

Mistral est une véritable entreprise européenne, au sens de Steiner. La multiplicité des langues et des points de vue est une richesse. C'est capital pour que cette révolution soit réellement démocratique. Sans cela, nous donnerons un pouvoir culturel très fort à des entreprises qui ont déjà un pouvoir économique.

 

Dans cette géopolitique de l'IA, la faiblesse en mathématiques constatée chez les élèves de France est-elle un problème ?

 

Oui. Il est important que la formation technologique de la population soit à un niveau suffisant, et, pour l'instant, elle ne l'est pas. Il y a un effort à faire.

 

Si l'on revient à un niveau individuel, le travail va-t-il beaucoup évoluer ?

 

À chaque révolution technologique majeure revient l'antienne de la « fin du travail ». L'Histoire nous montre qu'elle est démentie à chaque fois. En réalité, cela va plutôt changer la nature du travail – en particulier pour les professions intellectuelles, qui vont être poussées à faire preuve de plus de créativité, car c'est là que se trouvera la valeur.

 

À l'occasion de la conférence de Bletchley Park, qui s'est tenue début novembre 2023 en Angleterre, certains chercheurs se sont déclarés très inquiets des risques existentiels liés à l'intelligence artificielle…

 

Il faut distinguer les débats. Le risque existentiel évoqué par certains me semble relever de la science-fiction, tant il repose sur des hypothèses fumeuses et relève d'une forme de téléologie bien peu scientifique. Une IA n'a pas de volonté propre, ce n'est qu'un outil. Je pense même que tout cela pollue beaucoup le débat et empêche de se pencher sur les vrais problèmes, notamment les risques de mauvaises utilisations qui, eux, sont bien réels. Notons que c'est un risque qui porte en lui son antidote : générer du texte, ça permet de faire de la propagande, mais les modèles de langue peuvent aussi aider à détecter la désinformation s'ils sont connectés à des sources de faits avérés. À ce titre, l'IA peut donc permettre d'améliorer le débat, si les diffuseurs, en particulier les réseaux sociaux, s'en emparent.

 

Revenons tout de même sur cette question de la volonté. Un article cosigné par le chercheur Yoshua Bengio explique que, même si cela va prendre du temps, la conscience artificielle n'est pas hors de portée… Pensez-vous l'intelligence artificielle générale (AGI, en anglais), l'ère durant laquelle la machine s'appropriera la totalité des capacités cognitives de l'homme, arrivera un jour ?

 

L'intelligence humaine repose sur des interactions chimiques entre les neurones. De ce point de vue-là, effectivement, rien qui ne soit projetable dans une représentation mathématique complexe. Mais le risque serait de confondre les modèles génératifs avec la conscience telle qu'on l'entend sur un plan philosophique et dans nos sociétés humaines. Cela reste des modèles sur machine, des opérations mathématiques. Je ne suis pas sûr que cela mérite le titre d'« être conscient ».

 

Ne pensez-vous pas qu'un jour des IA pourraient se rebeller, comme dans « 2001 : l'odyssée de l'espace » ?

 

Ceux qui ont peur du risque existentiel font reposer leur argumentation sur l'idée que la technologie de l'intelligence artificielle se développe de manière exponentielle et, à ce titre, pourrait devenir hors de contrôle. Fort heureusement, aucune technologie n'est exponentielle très longtemps.

 

Mais pourquoi, alors, une bonne partie de la Silicon Valley s'est-elle fait l'écho de cette peur ?

 

Certains de ceux qui utilisent cet argument y croient vraiment, d'autres sont de mauvaise foi. Car cette peur peut bénéficier aussi aux acteurs existants. Cela revient à dire : « C'est dangereux, laissez-nous faire, car nous, on maîtrise », bref, à figer les positions. C'est aussi pour cela que nous poussons à la transparence : pour que tout le monde puisse auditer, critiquer, analyser la technologie. Il faut expliquer ce que nous faisons.

 

Vous avez émis l'inquiétude que la régulation freine l'innovation. Quel est votre regard sur l'AI Act européen, adopté récemment ?

 

Nous avons eu l'occasion d'exprimer notre position et nos réserves. Certaines modifications ont été apportées au texte, qui ont permis de corriger des points critiques. Ces débats sont derrière nous. Nous souhaitons maintenant travailler avec l'AI Office européen sur la déclinaison pratique du texte.

 

Autre sujet : les droits d'auteur, déjà un peu malmenés, ne risquent-ils pas de disparaître lorsque les modèles vont s'entraîner sur du contenu créé par des machines ?

 

Non, la qualité des modèles est bien meilleure lorsqu'ils s'entraînent sur du contenu de qualité. À ce titre, nous sommes persuadés qu'il y a un modèle économique à trouver avec les éditeurs de contenus.

 

De quoi rêvez-vous dans la vie ?

 

Chez Mistral, nous avons une approche assez pragmatique. On sait ce qu'il faut faire, on sait ce qui nous attend à un horizon de six mois, peut-être un an… On sait aussi que l'intelligence artificielle bouge tellement vite que c'est un peu difficile de faire des plans à cinq ans. On entre dans l'ère de l'humain augmenté et de la science augmentée. En tant que scientifique, c'est ce que je trouve le plus excitant : nos avancées vont nous permettre d'accélérer dans certaines directions où il y a un grand besoin de découvertes – le changement climatique, les thérapies géniques, par exemple. Isaac Newton disait : « Si j'ai pu voir plus loin, c'est que je me tenais sur les épaules de géants. » Avec les modèles que l'on développe, on monte plus facilement sur les épaules des géants."

 

Arthur Mensch, à toute vitesse …

17 juillet 1992 : naissance à Sèvres.

2011 Polytechnique, puis Télécom Paris (2015) et master Mathématiques. Vision Apprentissage à Paris Saclay (2015), thèse de doctorat (2015 à 2018) à l'Inria (équipe Parietal), postdoctorat à l'ENS Ulm (2018).

2020 Il rejoint DeepMind Paris en tant que chercheur, et travaille sur les modèles de langages, avant de quitter l'entreprise en 2023 pour cofonder Mistral AI.

385 millions d'euros, c'est le montant levé par Mistral AI le 10 décembre 2023, après une levée de 105 millions d'euros le 13 juin de la même année. La société est valorisée, selon les analystes, entre 1,86 et 2 milliards d'euros.

 

Les algorithmes génératifs (injustement appelés "Intelligence Artificielle") profitent de deux caractéristiques des ordinateurs que n'ont pas les cerveaux humains : une immense capacité mémorielle analytique (elle retient des milliards de milliards d'éléments de langage, de forme, de formule, de gestes, d'expressions, …) et une puissance faramineuse de calcul des millions de fois supérieure au cerveau humain. A part cela : rien ! Aucune conscience, aucune intelligence, aucune intuition, aucune sensibilité !

Un algorithme génératif possède deux volets : le premier est de classer très méthodiquement les éléments mémorisés dans des matrices efficaces (inventées par l'humain) et le second est de générer (d'où l'adjectif "génératif"), selon des méthodes et des règles inventées par l'humain, des relations "plausibles" (c'est-à-dire statistiquement confirmées par l'ensemble des usages mémorisés des éléments en question) entre ces éléments pour construire des "structures" (des phrases, des textes, des visages, des mouvements, des discours, etc …) compatibles avec les éléments réels enregistrés, mais sans la moindre possibilité de connaître ou reconnaître leur plausibilité, leur véridicité.

 

*

 

Même les géopoliticiens et les journalistes de bon niveau commencent à en convenir : la mondialisation est terminée et la continentalisation évolue à marche forcée : Euroland, Angloland, Latinoland, Russoland, Islamiland, Afroland, Indoland et Sinoland.

Partout le groin des populismes autoritaristes, plus ou moins totalitaires, montrent leur hideur.

Ne nous laissons pas berner par les binarisations wokistes opposant un monde occidentaliste (judéo-helléno-chrétien : Euroland, Angloland et Latinoland ; un monde "blanc", machiste, colonisateur et violeur) face à un monde anti-occidentaliste (présenté comme vertueux alors qu'il représente toutes les facettes d'un fascisme corrompu vivant de trafics sordides et spéculatifs, et de propagandes mensongères et désinformantes).

Il faut faire le deuil de la mondialisation. Chaque continent doit apprendre d'urgence à vivre, sinon en autarcie, du moins en autonomie (ce qui n'empêche nullement les complémentarités, les interdépendances et les flux d'échange pourvu qu'ils soient non migratoires).

 

*

 

De Kamel Daoud :

 

"Quelle sexualité désormais pour l’Occident européen ? Un puritanisme viril à la Poutine ? Un droit au particularisme pour l’euro-islamisme ? Une vertu inquisitrice au nom du néo-féminisme radicalisé ? Un droit au corps qui en veut à tous les autres corps ? « Safe zone » durant les fêtes jeunes ou criminalisation de la masculinité ? Le trouble sexuel occidental s’étend et s’amplifie dans les médias. Chaque jour, on découvre des histoires de viols muets, de harcèlements ou de sextapes dans les toilettes des grandes institutions politiques, de droit de cuissage dans certains milieux artistiques et d’interrogations névrotiques chez les jeunes qui trouvent plus excitant de barbouiller de soupe la Joconde que de la séduire. Fascinant tableau : l’Occident européen doute donc de sa sexualité. « À cause de sa démocratie », conclut Poutine. « À cause du manque de démocratie », jurent les jeteurs de soupe.

 

L’Occident est surtout piégé entre les identitaires, les identités venues d’ailleurs et les écrans dévitalisants et leurs effets sur l’identité sexuelle devenue virtuelle. Entre la peur et l’incertitude. L’onde de l’inquisition sexuelle y arrive et construit sa justification. Ce qui corsète le monde arabe dans une terrible misère sexuelle, drapée en identité, surgit en Occident avec d’autres apparences : vertu revisitée, pureté ou séparation des sexes, asexualité. Au voilement du « Sud » correspond l’horrible dévoilement des scandales sexuels people avec son lot d’exemplarité et d’impunité. Avec le même effet de criminalisation du corps et du sexe. "

 

Sans du doute minimiser ni excuser les réelles violences sexuelles faites surtout aux femmes, il est nécessaire de dire que la notion d'agression sexuelle est plus qu'élastique et y inclure la drague la plus élémentaire et la plus innocente (drague qui est le préliminaire de toute relation de couple en vue de perpétuer l'espèce) devient à la mode malgré son absurdité.

De plus, certaines femmes commencent à en faire un fonds de commerce en portant plainte pour de soi-disant "agressions sexuelles" datant de vingt, trente ou quarante ans ou plus (la mémoire humaine est, semble-t-il, bien oublieuse de vieux faits, présentés comme scandaleux mais, somme toute, d'une grande banalité), dans le seul but soit de faire parler d'elle et de relancer une "carrière" médiatique, soit de capter un pactole de "dédommagements".

Le "T'as d'beaux yeux, tu sais … " de Jean Gabin à Michèle Morgan était-elle une "agression sexuelle" ?

 

Et dans ce sens cette parole de la féministe américaine Camille Paglia :

 

"Oui, il nous faut enseigner une éthique générale aux hommes et aux femmes, mais les relations sexuelles, en elles-mêmes, ne doivent pas être policées. Il n’y a que dans un régime totalitaire que le sexe, tout comme les rues des villes, ne ferait courir aucun risque."

 

Oui, une femme ou un homme est aussi un être de désir et un être sexuellement désirable … et c'est tant mieux, tant que la violence n'y joue aucun rôle.

 

*

 

Les militants de "La France Insoumise" (antre du socialo-islamo-wokisme) ne veulent plus se soumettre aux ukases des démagogues autoritaires et hallucinés qui les dirigent d'une main de fer (Mélenchon, Bompart, Banot, …).

Donc LFI va disparaître du paysage médiatique (qui n'aime que les outrances verbales et les provocations crapuleuses), donc aussi du paysage politique (si on ne parle plus de vous, vous n'existez plus). Et c'est tant mieux !

 

*

 

La guerre par la désinformation prend de plus en plus la place de la guerre militaire.

Elle vise à pourrir l'ennemi désigné par l'intérieur, par la zizanie, par le mensonges ou l'exagération fausse mais plausible, puisqu'il y a toujours des masses de crétins pour croire ce qui les arrange, c'est-à-dire ce qui masque leur médiocrité réelle en soulignant la soi-disant médiocrité fantasmée et inventée de leurs dirigeants et de leurs élites qu'ils jalousent et haïssent.

 

La guerre par la désinformation est devenue une spécialité russe, chinoise, turque et iranienne.

Elle attaque plus particulièrement les pays occidentaux où la faiblesse morale et intellectuelle est la plus grande (donc la France, aujourd'hui, avec quelques autres).

A cette guerre de la désinformation, il faut encore ajouter une guerre du hacking, de la destruction systématique de sites numériques sensibles (hôpitaux, services publics, plateformes sociales, etc …).

Guerre numérique, donc, avant tout (dont les meilleurs "alliés" locaux sont les factions d'extrême-gauche et d'extrême-droite … donc les populistes illibéraux). Pourquoi risquer des vies humaines lorsque le pourrissement intérieur, bien fécondé de l'extérieur et bien nourri de l'intérieur, fait si bien le sale boulot !

 

*

 

L'anti-occidentalisme à l'œuvre un peu partout, n'est d'autre que l'anti-libéralisme (l'illibéralisme poussé à l'extrême) c'est-à-dire l'idéologie de la destruction des autonomies personnelles et collectives.

Il est entretenu, partout dans le monde (notamment en favorisant tous les trafics dans le Latinoland et dans l'Afroland) à partir de trois continents : le Russoland, l'Islamiland et le Sinoland.

Trois continents résistent : l'Angloland (qui dégénère), l'Indoland (qui hésite) et l'Euroland (qui tergiverse).

 

*

 

Les jeunes (nés après 2000) "des quartiers" parce que les moins scolarisés et les plus enclins à l'anti-occidentalisme, sont, comme par hasard, les meilleurs propagandistes convaincus des désinformations venant du Russoland, de l'Islamiland et du Sinoland.

 

L'avantage avec un tonneau vide, c'est que l'on peut y enfourner ce que l'on veut … à condition de détenir le bon entonnoir.

Le tonneau vide, ce sont les jeunes quasi illettrés et déscolarisés et l'entonnoir ce sont les réseaux sociaux.

 

*

 

Comment contrer et briser la guerre de la désinformation ? Interdire ou détruire un site ne sert à rien ; il renaîtra aussitôt, ailleurs, autrement, dans un autre emballage, mais avec les mêmes buts, méthodes et tactiques.

La seule solution est d'inonder les envahisseurs numériques de marées d'informations visant, réciproquement, à les pourrir de l'intérieur en atteignant les masses de gens qui vivent mal et très mal le totalitarisme et l'illibéralisme ambiant : provoquer des soulèvements de masse afin de se débarrasser, de l'intérieur, des tyrans crapuleux, mafieux et corrompus, et de leurs totalitarismes.

 

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La seule et unique source de la persécution des Juifs, depuis toujours, c'est la catholicisme.

C'est lui qui a inventé, pour des raisons théologico-messianiques, l'antijudaïsme qui deviendra, plus tard, l'antisémitisme et, maintenant, l'antisionisme.

 

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Il est urgent de déboulonner Voltaire de son piédestal et de le jeter dans les poubelles de l'histoire.

Ce polémiste virulent, agressif et souffreteux n'était en rien un authentique philosophe. Il n'a rien compris aux thèses, notamment, de Leibniz (cfr. son "Candide" aussi ridicule que persiffleur).

Il était un roturier malade de jalousie devant la noblesse. Il était un petit bourgeois plein d'urticaire face aux riches.

Il n'était en rien une "Lumières" du siècle du même surnom.

Montesquieu l'était assurément ; pas Voltaire qui n'était qu'une "merde dans des bas de soie" (ainsi que Napoléon Bonaparte traita Talleyrand).

 

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En créant le "grand Sanhédrin" rabbinique, Napoléon Bonaparte a voulu créer un nouveau Judaïsme à sa botte. Il fit de même en créant, quasi ex nihilo, la seconde version du "Grand Orient de France".

Deux échecs notoires !

 

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Interview de Michel Abitbol par Jérôme Cordelier :

 

J.C. : "Dans l’histoire récente, intervient l’influence de Sayyid Qutb, le maître à penser de l’islam radical, proche des Frères musulmans, qui, au début du XXe siècle multiplie les écrits antisémites …"

 

M.A. : "Pour Qutb, le juif, voilà l’ennemi ! Il emprunte toute la phraséologie de l’antisémitisme classique, à partir des Protocoles des sages de Sion. Il impose une relecture des textes coraniques dans une optique antijudaïque. Pour lui, la tolérance musulmane est une invention des orientalistes, il n’y a aucune différence entre un impie et un juif, le conflit entre juifs et musulmans n’est pas seulement politique mais aussi religieux, transcendantal, et il dure depuis le tout début de l’islam. Un discours qu’a repris le Hamas, pour qui la guerre entre musulmans et juifs se poursuivra jusqu’à la fin des temps."

 

Voilà ! Les choses sont dites !

 

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Pour mettre en place de bonnes et durables solutions aux problèmes de pénuries de ressources, la science a besoin de temps et ses résultats sont toujours moins spectaculaires (et plus difficiles à expliquer) que ne le voudraient les médias et les ultras. Dans tous les cas de figure, l'équation est simple : le taux naturel de renouvellement de toutes les ressources dont l'humanité a un vital besoin, maintenant que presque toutes les réserves accumulées depuis des millions d'années sont presque vides, implique que la population humaine sur terre descende et reste sous la barre des deux milliards (ce qui est un message inaudible pour beaucoup).

 

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De Günther Anders :

 

"(…) il n'y eut jamais de meilleur aliment pour l'amour que le rire."

 

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L'espace et le temps n'existent pas en eux-mêmes. Tous deux sont des référentiels humains, artificiels et conventionnels, permettant des mesures quantitatives.

L'espace permet la mesure des formes.

Le temps permet la mesure des évolutions.

Or, toute forme évolue et toute évolution est changement de forme.

De là, la notion indissociable d'espace-temps comme référentiel de mesure du complexe forme-évolution c'est-à-dire d'un processus quelconque soumis à une intention d'accomplissement plein et à une logique de cohérence optimale.

 

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Les rituels maçonniques sont imprégnés de biblisme, ne serait-ce que par l'érection du Temple de Salomon et la légende d'Hiram, par la "Lumière qui luit dans les ténèbres" de l'évangile de Jean, ou par le plan de la Tente de la Rencontre donné à Moïse sur le mont Sinaï qui sera le plan du Temple de Jérusalem.

La Bible est donc omniprésente. Elle est ouverte, sous l'Equerre et le Compas, sur l'autel, à l'Orient de la Loge, face au Vénérable Maître.

 

Mais il ne faut pas s'y tromper : cette Bible maçonnique (appelée "Volume de la Loi Sacrée") n'y a pas du tout la même signification que celle donnée aux livres sacrés des diverses religion.

La Franc-maçonnerie est une Spiritualité (une Foi, un accomplissement de soi et de l'autour de soi, une quête) et non une Religion (des croyances, des dogmes, des théologies, détentrice de LA "Vérité").

 

Le Volume de la Loi Sacrée et chacun de ses versets, comme l'Equerre et le Compas qui la couvrent, sont des symboles racinaires et nourriciers et non un ramassis de "vérités" révélées.

Lire la Bible tout autrement ; voilà le beau défi … !

 

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De Baroukh Spinoza :

 

"Toi et moi, nous ne sommes que des modes d’expression différents de Dieu."

 

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Le 18/02/2024 (au fil de la lecture des "Pensées pour moi-même" de Marc-Aurèle, empereur romain et stoïcien)

 

Chacun a une mission dans la vie, mais bien peu le savent et la reconnaissent.

Cette mission est sa vocation intime et profonde.

Il convient de l'accomplir pour contribuer ainsi, au mieux de ce pour quoi l'on vit, à l'accomplissement du Réel-Un-Divin.

 

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De Frédérique Vervliet (traducteur de Marc-Aurèle) :

 

"Le bonheur ne peut plus être collectif : il s'agit d'en trouver le chemin en soi-même. Et la voie royale du bonheur, c'est la philosophie, science de la sagesse.""

 

Que l'on remplace dans cette phrase le mot "bonheur" par le mot "Joie" (avec majuscule, au sens de Spinoza) et je veux bien la faire mienne :

"Le Joie ne peut plus être collective : il s'agit d'en trouver le chemin en soi-même. Et la voie de la Joie, c'est la philosophie, science de la sagesse".

 

Cependant une nuance s'impose quant à l'adjectif "collectif".

S'il s'agit de liesse de masses, de festivités populaires, je ne peux qu'adhérer à l'avis émis : la Joie ne peut plus être collective ou alors elle est avilie et n'est plus qu'une grosse rigolade.

Mais s'il s'agit de petits groupes portés par un noble et fort projet commun, donc par une Fraternité authentique, je m'inscris en faux contre cette assertion car une Joie collective existe bel et bien lorsqu'il s'agit de Fraternité, bien au-delà des amitiés et camaraderies qui ne sont que sentimentales.

 

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La philosophie est la théorie de la sagesse.

La sagesse est la pratique de la philosophie.

 

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Le stoïcisme avait bien ressenti les quatre dimensions intrinsèques du Réel.

 

Sa Corporalité puisque tout ce qui existe; est émanation transitoire du Réel-Un-Divin.

Sa Logicité puisque que la rationalité gouverne toute évolution (mais il la pousse jusqu'au déterminisme, ce qui est excusable, mais erroné).

Sa Constructivité puisque la transformation perpétuelle de l'univers est une évidence.

Son Intentionnalité puisque l'âme (le daïmon) qui est ce qui anime l'humain, intériorise le Divin c'est-à-dire une faculté directrice universelle.

 

De là bien sûr, l'impassibilité stoïcienne : ce qui doit se passer et arrive, est ce qui devait se passer et arriver. Inutile de se rebeller ou de s'enrager contre l'inéluctable qui est hors de portée de nos forces ou de nos volontés.

Une autre vertu stoïcienne essentielle, est le désir et la construction de l'autonomie personnelle : ne dépendre de rien ni personne, n'être esclave de rien ni personne.

 

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Vanité et médiocrité vont de pair !

 

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La "magie" et toutes les charlataneries qui tournent autour (et Dieu sait s'il en existe aujourd'hui des chamanes, des sorciers, des ensorceleurs, des marabouts, des psychopompes, des féticheurs, des exorcistes, des chiro- ou nécromanciens, des guérisseurs, des hypnotiseurs, des magnétiseurs, des astrologues, des psycho-machins, machin-thérapeutes, etc …) n'expriment qu'une seule chose : le refus de la réalité du Réel (et de la science qui approche le Réel et tente d'en donner un modèle cohérent et véridique) et la croyance en le pouvoir de l'humain d'asservir, voire d'assujettir, la Logicité cosmique, c'est-à-dire l'Intention et la Loi divines.

 

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Le hasard existe, mais il ne devient déterminant que si on ne le connaît pas et que si on le laisse faire.

 

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La force, la volonté et l'énergie n'excluent nullement la douceur, la courtoisie et le respect ; mais elles s'effondrent dans la violence.

 

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Ne jamais refuser un compliment lorsqu'on croit le mériter, mais surtout ne jamais en attendre, ni en demander.

 

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Tout ce qui existe est à la fois "chair, souffle et conscience", autrement dit : Matière, Vie et Esprit.

 

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Le panenthéisme de Marc-Aurèle :

 

"Tout découle de là : ce qui arrive est nécessaire et utile à l'univers dont tu participes. Pour chacune des parties, le bien est ce qui compose et conserve la nature universelle. Or, l'univers se maintient aussi bien par la transformation de ses éléments que par celle de leur combinaison."

 

Et aussi :

 

"(…) on ne peut être privé que du présent, étant donné que c'est le seul qu'on possède et qu'on ne saurait perdre ce qu'on n'a pas."

 

Mais comme le temps ne passe pas, mais qu'il s'accumule, on possède son présent (pour autant que sa conscience soit éveillée) et l'on possède sa mémoire à partir duquel le présent peut se construire. On ne peut jamais construire quoique ce soit sur rien.

La mémoire est le socle fertile de la conscience et de la construction de soi.

 

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Les humains ont l'art de donner ou de croire donner de l'importance à ce qui n'en a guère. La fortune ? La gloire ? Le pouvoir ? Rien que colifichets !

La seule chose qui soit importante, c'est la Joie de vivre chaque instant, dans la frugalité, dans la simplicité, en autonomie.

 

*

 

Tout ce qui se dit, s'écrit, se transmet, s'exprime est opinion et rien qu'opinion.

Mais une opinion peut être véridique ou mensongère, sincère ou manipulatrice, neutre ou agressive, douce ou blessante …

 

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Comment peut-on, aujourd'hui, ici, en Europe, être islamophobe et/ou négrophobe ? Parce que les cultures musulmanes et africaines sont largement peu compatibles avec la culture judéo-helléno-chrétienne qui est le socle fondateur européen, incompatibilité notamment en ce qui concerne le statut des femmes, le culte du chef, la prééminence des croyances religieuses ou superstitieuses, la normalisation de la délinquance et de la violence, l'omniprésence des trafics, etc …

 

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Le 19/02/2024

 

Beaucoup de jeunes (entre 15 et 30 ans) font partie de deux clans : ceux qui optent pour la violence, même gratuite, ceux qui esquivent le conflit, quel qu'il soit, dans le dialogue ou dans la fuite.

Dans les deux cas, il s'agit d'immaturité dramatique.  

 

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Une piste : quel est votre profond et intime projet de vie (votre vision de votre accomplissement, donc) et quelles sont les ressources (intérieures et extérieures) qui semblent vous manquer et que vous ne pouvez substituer à d'autres pour accomplir ce projet de vie ? Alors vous saurez ce qu'il y a à de difficile à réussir pour vous.

 

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La mort n'est pas à craindre ; en revanche, la vieillesse, si elle s'accompagne de pertes de capacités mentales, l'est bien.

 

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Tout processus d'accomplissement par émergence, dans le Réel, engendre Joie et Beauté.

 

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Le Divin, impersonnel et intemporel, est infiniment au-delà de Dieu qui n'est que sa caricature destinée aux esprits faibles.

 

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I y a la voie extérieure vers le Réel qui est contemplation et science.

Il y a la voie intérieure vers le Réel qui est méditation et intuition.

Le "Je" n'est que le point de jonction de ces deux voies ; un point sans la moindre importance ni le moindre intérêt.

Faire du "Je" le centre de sa vie, c'est rater les voies vers le Réel, les voies de l'accomplissement en soi et autour de soi, les voies de la Joie.

Le "Je" n'est qu'une soudure temporaire, particulière, éphémère : un centre de rien qui ne mène nulle part.

 

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La Logicité cosmique du Réel est la seule Loi universelle. Vivre en s'y conformant strictement, indépendamment des délires humains, est le seul chemin d'accomplissement et de Joie.

Les anciens appelaient cela "vivre selon les lois de la Nature" ou encore "imiter la Nature en tout".

Mais il faut dépasser le concept de "Nature" et pousser l'esprit jusqu'au Réel-Divin-Un que la Nature manifeste et exprime, comme les mots et les choses expriment les idées.

 

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Toujours et constamment rester au plus près fidèle à sa propre Vocation (que les anciens appelaient la "destinée" sans rapport avec un soi-disant "destin" préétabli et prédestiné).

La Vocation universelle de tout ce qui existe est d'accomplir tout ce qui est accomplissable en soi et autour de soi.

Et cette Vocation est vivante ; elle s'enrichit car toute progression accomplissante s'ouvre vers de nouveaux accomplissables inattendus et imprévisibles.

 

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Cultive le divin qui vit en toi et tente de s'y accomplir.

 

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Chaque peuple a les dirigeants qu'il mérite.

Les peuples médiocres ont des dirigeants démagogues.

Les peuples pauvres ont des dirigeants qui s'enrichissent.

Les peuples paresseux ont des dirigeants mafieux.

Les peuples couards ont des dirigeant belliqueux.

Les peuples indécis ont des dirigeants velléitaires.

Les peuples frustrés ont des dirigeants tyranniques.

Les peuples sains ont des dirigeants modestes.

Les peuples autonomes ont des dirigeants libéraux.

 

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Si ta seule ambition est d'accomplir ta Vocation profonde, tu connaîtras la Sérénité et la Joie permanentes.

 

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L'empereur Marc-Aurèle était virulemment antichrétien. Pourquoi ? Parce que l'idée d'un Dieu personnel, extérieur au monde naturel, le révulsait profondément. Et moi aussi !

 

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Sagesse !

Intelligence !

Connaissance !

 

Sagesse : accomplir sa vocation dans et avec le Réel.

Intelligence : comprendre que chacun n'est que le lien tenu et fragile entre le Réel intérieur et le Réel extérieur qui sont un seul et même Réel.

Connaissance : au-delà de tous les savoirs analytique et fragmentaires, construire un modèle véridique du Réel qui se manifeste dans chaque existence.

 

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Où que tu ailles, tu prends toujours tes soucis, tes faiblesses, tes ignorances, avec toi. Aller ailleurs pour se fuir soi-même est une idiotie.

 

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Tout ce qui existe, nous parle du Réel qu'il manifeste.

 

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La seule chose qui importe dans la vie, c'est l'accomplissement du Réel en soi et autour de soi. Tout le reste n'est que vétille et perte de temps.

 

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L'âme personnelle n'est qu'une manifestation temporaire, particulière, passagère et éphémère de l'Âme cosmique qui est l'Âme divine c'est-à-dire l'Intention d'accomplissement en plénitude qui anime le Réel.

L'immortalité de l'âme personnelle dans un "autre monde" (paradis ou enfer), comme l'affirme le christianisme et l'islamisme, est une ânerie colossale.

En revanche, puisque le temps s'accumule pour former la substance mémorielle du Réel, tout le passé que l'on a vécu (et de tout ce qui a existé) restera définitivement gravé dans les circonvolutions de la substance cosmique "sous" la mince couche vivante du présent.

Chacun construit sa propre éternité à chaque instant.

 

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Panenthéisme de Marc-Aurèle, encore :

 

"Tout ce qui te convient me convient, ô Monde. Rien de ce qui t'est opportun ne me semble prématuré ou tardif. Tout ce que produisent tes saisons m'est fructueux, ô Nature ! Tout vient de toi, est en toi, retourne en toi.""

 

Tout n'est que vagues à la surface de l'océan et seul l'océan importe.

 

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Tout ce qui est inutile, est superflu et doit être exclu.

 

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Nuire, c'est se nuire !

 

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La Logicité cosmique et divine domine tout. Tout prends sens dès qu'il y a accomplissement.

 

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En tout, pratiquer assidument la Lucidité !

 

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Tout ce qui arrive, a un sens.

 

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Regarder et voir … même ce qui dérange.

 

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Tout est évolution. Tout est processus en marche. Rien n'est une "chose", rien n'est un "être". Des vagues à la surface de l'océan. Rien de plus, rien de moins.

 

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Tout ce qui existe, n'est que semence d'un Devenir.

 

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Dans le Réel, les notions de justice ou d'injustice n'existent pas.

Ce qui arrive, arrive et participe à et de l'évolution du Tout où tout est interdépendant, malgré les mérites.

 

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L'impassibilité n'est pas l'indifférence.

La lucidité doit dépasser les notions de justice ou d'injustice, de plaisir ou de douleur.

Ce qui arrive, arrive. Et s'accomplir, c'est passer outre.

 

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Chacun peut vivre une vraie Joie en dépassant toutes les souffrances.

 

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La ligne bonne est toujours celle de l'optimalité qui n'est jamais celle de la maximalité, ni celle de la minimalité.

 

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Le 20/02/2024

 

De Nicolas Baverez : Pourquoi l’économie française s’enlise dans la stagnation

 

'Faillite et chômage en hausse, déluge de normes, désindustrialisation… Pour sortir la France du bourbier, il faut regarder la vérité en face. Le taux de chômage a augmenté de 7,1 à 7,5 % de la population active, ruinant les promesses de retour au plein emploi.

Le taux de chômage a augmenté de 7,1 à 7,5 % de la population active, ruinant les promesses de retour au plein emploi.

 

Loin des déclarations officielles se félicitant de sa résilience face aux chocs, l'économie française connaît une longue stagnation. En 2023, la croissance a été limitée à 0,3 %, contre 0,5 % pour la zone euro et 2,5 % pour les États-Unis. Le taux de chômage est passé de 7,1 à 7,5 % de la population active, ruinant les promesses de retour au plein-emploi. Le commerce extérieur a dégagé un déficit de 99,6 milliards d'euros après le record de 162,7 milliards enregistré en 2022, la diminution résultant de la seule amélioration du solde énergétique. Le tout avec un déficit public s'élevant à 5 % du PIB et une dette approchant 3 100 milliards d'euros.

Les perspectives pour 2024 s'inscrivent dans la continuité de cette interminable asphyxie. La progression de l'activité sera limitée à 0,6 % en lieu et place des 1,4 % rêvés par le gouvernement. Le chômage poursuivra sa remontée pour toucher 8 % des actifs. Aucun progrès n'est attendu du côté du double déficit. La sortie de tout contrôle des dépenses et le ralentissement des rentrées fiscales conduiront à un déficit public de l'ordre de 5 %, et le trou béant de la balance commerciale s'établira de nouveau autour de 100 milliards d'euros.

 

En réalité, depuis la pandémie de Covid, l'économie française est à l'arrêt. La croissance a été réduite à 1,5 % depuis 2019, soit moins de 0,4 point par an. Et tous les moteurs de l'activité sont en panne. La consommation des ménages est bloquée par la baisse du pouvoir d'achat et l'effondrement de la confiance. Les entreprises, prises en tenaille entre la hausse des charges et des taux d'intérêt et l'atonie de la demande, n'ont d'autre choix que de couper dans leurs investissements et leurs effectifs. Les crises aiguës de l'immobilier, de la construction, du commerce et de l'agriculture provoquent une explosion des faillites, qui souligne la fragilité du tissu productif. Enfin, la France continue de perdre des parts de marché en raison de la chute de sa compétitivité prix et de l'échec de la montée en gamme, qui a par ailleurs abandonné la production de masse aux importations.

 

L'Europe prise en étau entre les États-Unis et la Chine

 

La situation est d'autant plus sérieuse que la dégradation de l'environnement de l'économie française s'accélère. La mondialisation éclate en blocs, et l'élection de Donald Trump se traduirait par un protectionnisme dévastateur pour nos dernières filières d'excellence, le luxe et l'aéronautique. La zone euro reste paralysée par la récession, par la crise du modèle mercantiliste de l'Allemagne, par la montée trop rapide des taux de la BCE et par l'incapacité des États à définir une politique économique commune. L'Europe est prise en étau entre le renouveau industriel des États-Unis – porté par une énergie abondante, sûre et bon marché ainsi que par l'Inflation Reduction Act – et le dumping systématique organisé par Pékin pour répondre à l'absence de demande intérieure en raison du krach immobilier, de la reprise en main de l'économie et de la société par le Parti communiste et de la défiance croissante de la population envers les autorités.

 

La maladie de langueur qui accable l'économie française est de nature structurelle, même si elle a été aggravée par l'enchaînement du Covid, des guerres d'Ukraine et de Gaza, du choc énergétique, du retour de l'inflation et de la remontée des taux d'intérêt. Elle découle d'un insoutenable modèle de décroissance à crédit qui cumule la chute de la natalité et le vieillissement, la permanence du chômage de masse, la chute de la productivité de 5 % depuis 2019, la désindustrialisation (9 % du PIB), le déclassement de la recherche (2,2 % du PIB contre 3,5 % aux États-Unis), l'effondrement des services publics de l'éducation, de la santé, des transports, de la police et de la justice, la paupérisation de la population, le surendettement public et privé. La seule source d'activité – en voie de dépérissement – provient de la demande artificielle nourrie par les transferts de l'État qui culminent à 34 % du PIB. Et ce au prix d'un besoin de financement de 296 milliards d'euros en 2024 qui conduit notre pays tout droit vers une crise financière majeure, comparable à celles qu'ont subies l'Italie en 2011 et le Royaume-Uni en 2022.

 

L'enfermement de l'économie française dans le piège de la stagnation n'a rien de fatal. Il est la conséquence d'erreurs de politique économique. Emmanuel Macron les a poussées à l'extrême en endettant la France de 750 milliards d'euros, non pour financer la réindustrialisation, la révolution numérique, la transition écologique ou le réarmement, mais pour distribuer du pouvoir d'achat fictif au nom du « quoi qu'il en coûte ». Loin de baisser les impôts et de simplifier, il a déversé un déluge de taxes et de normes sur un tissu productif exsangue. Sous couvert de « start-up nation », il a sapé les filières d'excellence française, de l'industrie nucléaire à l'agriculture en passant par la santé, l'automobile ou la construction.

 

Pour un nouveau contrat entre l'État, les entreprises et les citoyens

 

La croissance est plus que jamais indispensable à la cohésion de la société, à la stabilité de la démocratie et à la souveraineté de la nation. Elle n'a rien d'utopique. Et ce d'autant que notre pays continue à disposer de formidables atouts en termes de capital humain, d'épargne et d'institutions financières, d'énergie décarbonée, de pôles d'excellence publics et privés, d'infrastructures, de culture, de patrimoine et de francophonie. Mais ceux-ci sont systématiquement annihilés par l'État, son dirigisme et son malthusianisme.

 

La nouvelle donne, qui accorde la primauté à la géopolitique et à la souveraineté, constitue une ultime chance de sortir l'économie française de la stagnation, comme le prouve le renouveau productif et industriel des États-Unis. Mais il faut rompre avec les errements actuels. En cessant de cultiver le déni pour faire la vérité sur les problèmes structurels de l'économie française. En déterminant et appliquant une stratégie claire de restauration de l'offre productive autour de quelques priorités : la réindustrialisation ; l'innovation ; l'éducation ; le travail ; la réforme de l'État et le désendettement. En mobilisant l'énergie, la créativité et la volonté des Français. En nouant, comme en 1945, un nouveau contrat économique et social entre l'État, les entreprises et les citoyens. En assumant le choix de la production contre la rente, du marché contre la bureaucratie, de l'innovation contre le principe de précaution, de la souveraineté nationale contre l'aliénation du pays, via la dette, aux marchés financiers et à nos partenaires européens."

 

La seule énorme et débile erreur dans cet article est de remettre en avant le "souverainisme" franco-français et une forme larvée d'anti-européanisme. Le seul avenir de la France – et des autres pays européens – est une Europe fédérée unie et souveraine bien au-delà des archaïques Etats-Nations aussi désuets que fragiles et dépassés.

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Il y a bien des années que je clame sur tous les toits que la voiture 100% électrique est une connerie tant thermodynamiquement (l'impact sur la diminution de l'effet de serre est négligeable - tu le démontres), qu'énergétiquement (la construction de moult centrales supplémentaires), qu'écologiquement (le problèmes de batteries chimiques).

La seule solution : beaucoup moins d'humains sur Terre (moins de deux milliards) et beaucoup moins de déplacement (économie de proximité et développement des échanges numériques).

Cependant tout cela reste inaudible face à la mode de la mode, et à la désinformation due aux grandes marques automobiles qui financent les médias.

Mais il faut néanmoins continuer à taper sur le clou.

 

Cet article a été refusé de publication par "Le point". Et voici quelle a été ma réaction à cette censure :

 

"Décidément, dès que l'on ose évoquer la terrible surpopulation qui est là, on est censuré !!!

Le taux de fécondité nette doit descendre à 1.31 enfants vivants par femme partout dans le monde avant 2100. Alors tous les problèmes de pénuries de ressources, de pollutions, de dérèglements climatiques, etc ... seront définitivement résolus puisque le géosystème, alors, pourra se régénérer au même rythme que les consommations humaines.

Ceci ne relève pas de l'opinion, mais de la science thermodynamique la plus neutre et la mieux assurée.

Il faut donc investir massivement dans le planning familial, surtout en Afrique, en Islamie et en Inde.

Il faudrait vraiment que votre algorithme de censure soit recalibré et cesse d'appliquer des critères archaïques (soi-disant "humanistes", mais surtout "anthropocentriques") et des tabous familiaux postchrétiens du 19ème siècle."

 

Mon commentaire a finalement été publié ce 25 février 2024

 

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Subir ou agir ? Voilà la question.

Subir, c'est laisser notre accomplissement s'inféoder à celui d'alentour.

Agir, c'est construire notre accomplissement non pas contre, mais en complémentarité et interdépendance avec l'accomplissement alentour.  

 

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Moins on en fait, plus on se sent fatigué.

Paradoxe de la fainéantise.

 

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L'accomplissement de soi et de l'autour de soi doit être la seule passion qui anime chacun. Tout le reste est superfétatoire ou faire-semblant.

 

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Fais ce que dois et non ce que veux.

Ou alors, ne veux que ce que dois.

 

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N'écoute que les critiques qui font progresser le processus ; toutes les autres viennent trop tard car ce qui est fait, reste fait.

 

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Rien n'est donné. Tout doit se mériter.

 

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Dans le fond, la médiocrité est conformable dès lors que l'allergie à l'effort s'installe.

 

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L'acte constructif et accomplissant apporte naturellement et automatiquement du mérite, mais ne demande aucune reconnaissance ni aucun dédommagement.

 

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Chacun possède divers chemins d'accomplissement à sa portée, derrière la porte de son ego ; encore faut-il qu'il sache et veuille marcher …

 

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Il ne faut vouloir que l'accomplissement en soi et autour de soi, au service de l'Accomplissement du Réel qui est le Tout, l'Un et le Divin, tout à la fois.

 

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Toute philosophie authentique et véridique ne fait que modéliser, avec des mots humains, l'Intentionnalité d'Accomplissement en plénitude du Réel au travers des contributions et accomplissements de tout ce qui émane de lui (c'est-à-dire de tout ce qui existe).

Tout le reste n'est que bavardage stérile de salon.

 

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L'humain est-il un animal social ou est-il un animal autonome ? Ni l'un ni l'autre, et les deux à la fois.

Il ne fonctionne ni comme les fourmis, les abeilles ou les termites qui ne sot que les insignifiantes composantes d'une entité globale unique, unitaire et unifiée (la ruche).

Mais il ne fonctionne pas non plus comme ces animaux solitaires qui ne connaissent les autres membres de leur espèce qu'en vue de sa seule procréation.

L'humain est donc un être hybride, à la fois extérieurement social, mais intérieurement autonome … mais la plupart des humains n'ont pas la volonté, le courage ou l'audace d'affirmer leur autonomie intérieure et de la mettre en pratique. C'est pourquoi les masses ressemblent plus à une termitière ou une fourmilière qu'à autre chose.

 

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Les humains ne sont pas égaux entre eux. Certains sont faits pour servir les autres et d'autres sont faits pour servir ce qui dépasse les humains.

Mais qu'importe leurs inégalités, pourvu que chacun fasse optimalement ce qu'il a à faire.

 

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Chacun est animé par une Intentionnalité qui est d'accomplir, en permanence, tout l'accomplissable en lui et autour de lui.

Chacun est porté par une Corporalité qui est, en lui, l'accumulation de son vécu mémorisé et de ses relations au monde.

Chacun est régi par une Logicité qui est l'ensemble des règles et normes qui assurent la cohérence et l'harmonie des évolutions de tout ce qui existe.

Chacun est mû par une Constructivité qui accomplit l'œuvre à faire et engendre la Joie et le mérite qui en découle.

 

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Si être athée c'est refuser de croire en l'existence d'un Dieu personnel et créateur, extérieur à l'univers naturel, alors je le suis totalement.

Si être athée, c'est nier que tout ce qui existe émane d'un Divin impersonnel et immanent (que j'appelle le "Grand Architecte de l'Univers … et que Marc-Aurèle nomme Zeus ou l'Esprit) qui fonde la totalité et l'unité du Réel, alors je ne suis pas athée pour un sou, tout au contraire.

 

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Le meilleur moment pour s'accomplir, c'est … maintenant ! Chaque maintenant !

 

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Tout est évolution.

Tout est en évolution.

Tout est processus au sein du processus global et cosmique qui est le réel divin, vivant et toujours en accomplissement de soi.

Rien n'est immuable (et surtout pas Dieu).

Rien n'est fixe.

L'Être n'existe pas, seulement le Devenir.

Rien n'est car tout advient et devient.

 

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L'école, quel qu'en soit le niveau, ne devrait avoir qu'une seule intention : éveiller la prise de conscience et la volonté de réaliser sa vocation, et en fournir tous les moyens, tant intérieurs (volonté, courage, cohérence, méthode, règles, …) qu'extérieurs (sciences, histoire, langages, philosophie, …).

Faire grimper chacun le long de l'échelle de la Connaissance, de l'Intelligence et de la Sagesse.

 

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Fais tout ce que tu peux pour qu'accomplir ta vocation profonde devienne ton métier et que ton métier soit une passion dédiée à la réalisation de ta vocation.

 

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L'essentiel n'est pas de posséder quoique ce soit, matériel ou immatériel, mais de s'accomplir.

Posséder quelque chose n'est qu'un des moyens, utile, transitoire, facilitant, mais jamais un but.

 

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Plutôt que la Fortune, la Frugalité.

Plutôt que la Gloire, la Simplicité.

Plutôt que le Pouvoir, l'Autonomie.

 

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La mémoire nourrit tout, mais ne réalise rien.

 

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Est Bien, ce qui est conforme à la Logicité du Réel.

Est Mal, ce qui ne l'est pas.

 

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Il n'y a pas d'accomplissement réel sans résistance réelle.

Il ne peut exister de statue magnifique sans la dureté du marbre et sa résistance au ciseau du sculpteur.

 

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Lorsque Marc-Aurèle écrit : "Tous, nous collaborons à un seul projet", il énonce, après Héraclite, que le Réel est un processus unique, unitaire et unitif, qui est vivant et qui évolue constamment vers son propre Accomplissement en plénitude (plénitude qui ne sera jamais atteinte, car le processus d'accomplissement ouvre, à chaque instant, de nouvelles portes et de nouveaux chemins vers de nouveaux accomplissables inédits et insoupçonnés).

 

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De Marc-Aurèle cette profession de foi moniste et panenthéiste (Livre VII, § 9 & 10) :

 

"Toutes les choses s'entrelacent et leur cohésion est sacrée ; presque aucune n'est étrangère à l'autre car elles ont été ordonnées ensemble pour parachever le même monde .En effet, le monde formé de toutes les choses, est un : un est Dieu, répandu à travers tout, une la substance, une la loi, une la raison commune à tous les êtres sensés, une la vérité (…).

 

En un instant, toute matière s'évanouit dans la substance universelle, toute cause est reprise dans la raison universelle et tout souvenir est enseveli par l'éternité."

 

Dieu : Réel-Un-Divin.

La substance ; Corporalité.

La loi : Logicité.

La raison : Intentionnalité.

La vérité : Constructivité.

 

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Le 21/02/2024

 

 Élie Halévy résume le socialisme par la possibilité de "remplacer la libre initiative des individus par l'action concertée de la collectivité dans la production et la répartition des richesses" : ainsi défini, le socialisme est vu comme un système de valeurs opposées à celles du libéralisme.  

 

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De Omar Youssef Souleimane (journaliste syrien et auteur de "Être français") :

 

"L'imam tunisien Mahjoub Mahjoubi, qui officie dans le Gard, est au cœur d'une polémique après la diffusion de prêches controversés. Le religieux évoque, dans une vidéo, un « drapeau tricolore » qui serait « satanique » et qui n'aurait « aucune valeur auprès d'Allah » (…)

Pour les islamistes, l'appartenance à une nation, une patrie, est un blasphème. L'islam doit être la seule identité dont la carte est le drapeau. (…

Ce discours haineux, radical, signifie que l'état de l'islam ne peut exister que sur les ruines des autres. Le refus des drapeaux différents, y compris celui de la France, pour Mahjoubi, résume la pensée salafiste, complotiste : « Ils l'ont imposé pour qu'on se déteste, pour créer la haine dans nos cœurs, pour qu'on ne s'aime pas, pour qu'on mette le drapeau avant “Il n'y a de dieu qu'Allah”. » L'islam, pour cet imam, n'est pas une religion mais une nationalité, les musulmans sont des citoyens dans l'oumma (la communauté des musulmans). Aucune fidélité ne doit exister chez lui vers d'autres nations."

 

Bien sûr, il faut distinguer les islamistes fanatiques, haineux et belliqueux, des musulmans tranquilles, pacifiques et embourgeoisés.

Mais la frontière est bien plus floue qu'il n'y paraît et le basculement du camp "doux" vers le camp "dur" est bien plus fréquent qu'on ne le croit, surtout chez les plus jeunes (excités par les plateformes islamistes financées par l'Iran, le Qatar et autres).

J'invite tout ceux qui cherchent à comprendre l'agressivité latente de l'Islam à lire le Coran ("l'Appel") … Ils comprendront vite.

 

Et ce commentaire d'un anonyme surnommé "Babouk" :

 

"Il y a donc bien un problème avec l’islam. Cette conception de la société est invasive et ne tolère pas autre chose que la soumission. L’islam, est donc incompatible avec la culture occidentale et avec les valeurs républicaines."

 

Cela fait des années que je clame cette incompatibilité entre la culture de l'Euroland et celle de l'Islamiland.

 

L'Islam n'est pas qu'une religion ; il est surtout une idéologie totalitaire.

 

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D'Arthur Chevallier :

 

"Les guerres sont remportées pas ceux qui les font. L'innocence ou la culpabilité, la vertu ou le vice, le bien ou le mal n'ont aucune influence sur cette loi de la nature. La morale est tenue à la marge des triomphes ou des désastres ; et l'humanité, comme par réflexe, s'entretue à intervalle régulier, toujours pour de bonnes raisons. La guerre n'est pas encore là, mais elle se rapproche, de plus en plus vite, de plus en plus nette. Les sommets, les traités, les assemblées éprouvent de plus en plus de mal à neutraliser le cours de l'histoire.

Le monde se divise en deux catégories : les nations qui font la guerre, et celles qui pensent la faire. L'Europe croit arrêter des chars russes avec des rafales de billets de cinq cents euros et des conférences de presse où des représentants de la Commission, avec un ton martial et une mine sévère, menacent Vladimir Poutine. Talleyrand affirmait qu'il n'y avait qu'une seule façon de dire « oui » ; de même, il n'y a qu'une seule façon de faire la guerre. Et, en la matière, les illusions de la modernité ont des conséquences dramatiques. Le progrès est utile pour la science, mais n'a pas le moindre effet sur la nature humaine. Non, la guerre n'a pas disparu, et oui, elle reviendra avec force et brutalité. Voilà pourquoi nourrir des illusions est inutile autant que criminel."

 

Encore faut-il avoir les moyens matériels et humains pour faire la guerre … et ni la Russie, ni l'Iran, ni la Turquie ne les ont.

Quant à la Chine, elle en a encore, mais préfère les investir dans des guerres commerciales et numériques.

 

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De P.A. D. pour "Le Point" :

 

"Une personne sur deux dans le monde a moins de 30 ans."

 

Donc, une personne sur deux, dans le monde - même occidental -  sait à peine lire et écrire, et est incapable de sortir des fantasmagories manipulatrices des réseaux sociaux. Voilà qui promet.

 

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Chaque acte posé, chaque parole dite ont des conséquences infinies et éternelles.

Les "effets-papillons" peuvent être immenses.

Chaque acte, chaque parole déclenchent des processus insoupçonnés et imprévisibles.

Mais il ne faut pas pour autant sombrer dans une torpeur castratrice puisque le Réel possède une Logicité de régulation qui se nourrit de tous ces actes et de toutes ces paroles pour en tirer le meilleur accomplissement possible.

 

Ainsi la réalité du présent devient la substance mémorielle du passé et la nourriture dynamique du futur.

Marc-Aurèle a tort de réduire le présent et ce qui s'y passe, à de l'éphémère évanescent sans la moindre importance.

Oui, bien sûr, seul le présent est réellement vécu, ici-et-maintenant ; mais cela ne signifie nullement qu'il est détaché de tout passé et de tout futur.

 

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On retrouve partout cet adage ancien :

 

"Fais ce que dois, advienne que pourra."

 

Mais quel est ce "ce que dois" ? C'est réaliser, ici-et-maintenant, l'accomplissable de l'accomplissement du Réel, en soi et autour de soi.

 

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Accepter le plaisir lorsqu'il s'offre, mais ne jamais le rechercher lorsqu'il est absent.

 

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Tout ce qui existe, n'existe que par l'utilité qu'il peut avoir, non pour l'humain, mais pour le Réel.

Ce qui n'est pas réellement utile, est superflu : n'y perd pas de temps.

L'art et l'esthétique en sont deux beaux exemples : rien n'est laid dans l'absolu car la laideur est toujours artificielle – comme la beauté … de la mode, rien que de la mode !

 

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Ne jamais confondre la joliesse de ce qui flatte le regard ou le goût, avec la beauté qui n'exprime qu'une mode aussi subjective et éphémère qu'inutile.

 

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Exister, c'est servir à accomplir.

 

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Aucun chemin d'avenir n'est tracé, préétabli, prédéterminé ; en revanche, les lois de l'optimalité sont universelles mais chacun est libre, par ignorance ou par défi, de les rejeter ou de les négliger.

Chacun est libre de construire ses propres échecs ou ses propres frustrations.

 

*

 

On dirait que Marc-Aurèle ne parvient pas à trancher entre atomisme (le Réel vu comme assemblage d'atomes immuables mais reliés entre eux de mille façons changeantes) et océanisme (le Réel comme un Tout-Divin-Un continu dont émane, comme des vagues, tout ce qui existe).

Avec la mort, il hésite entre décomposition et dissolution.

 

*

 

Chacun doit gérer, simultanément et optimalement, trois relations simultanées : celle avec l'extérieur de soi, celle avec l'intérieur de soi, celle avec l'évolution de tout.

 

*

 

Tout ce qui existe est un tout dans le Tout, une entité dans l'Unité.

 

*

 

Tout obstacle est une opportunité.

 

*

 

Beaucoup d'humains jugent la carte et oublient le territoires ; ils ne se préoccupent que des représentations et passent à côté du Réel.

 

*

 

Le Réel n'a pas de poubelles. Il recycle tout.

 

*

 

Les cinq règles de base de tous les comportements, humains ou pas, sont l'unicité, la différence, l'autonomie, la complémentarité et l'interdépendance.

Chaque processus (entité) est unique (dans sa nature et sa vocation), donc différent de tous les autres, il doit être autonome c'est-à-dire capable de choisir convenablement et optimalement parmi tous les chemins accessibles et parmi toutes les ressources disponibles, il doit chercher la complémentarité (et non le conflit) avec les autres processus qui interfèrent avec lui, il doit accepter l'interdépendance avec ces autres processus car l'indépendance ((la liberté absolue de faire tout ce que l'on veut, comme l'on veut, o l'on veut et quand on veut) est un leurre et la dépendance (la soumission et l'esclavage) une faute.

 

*

 

Faire du tort, c'est se faire du tort.

Nuire, c'est se nuire.

 

*

 

Il faut rester en permanence attentif au Réel, tant intérieur qu'extérieur, car il grouille d'opportunités fugaces qu'il faut savoir saisir au bon moment.

 

*

 

Les humains ne sont pas égaux. Sont supérieurs ceux qui voient au-delà d'eux-mêmes et au-delà des actes et paroles des autres.

 

*

 

N'existe pour soi que ce dont on a pris conscience.

On peut ainsi passer à côté de presque tout dès lors que le nombril prend toute la place.

 

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Lorsque tu rencontres quelqu'un de détestable, pose la question : un monde sans personnes détestables existe-t-il ou pourrait-il exister ? Comme la réponse est négative, déteste ta détestation : elle te pollue.

 

*

 

Il faut vivre dans la Nature et non dans l'artificialité des grandes villes.

Ton voisin le plus proche doit être un arbre, pas un humain.

 

*

 

Qu'est-ce que ma conscience ? Ce que je sais que je perçois du Réel.

 

*

 

Puisque tout change, évolue, s'écoule et se transforme en permanence, ne t'attache à rien, mais accompagne tout.

 

*

* *

 

Le 22/02/2024

 

Plus on possède de ressources (matérielles, humaines ou immatérielles), plus on est puissants  

 

Continent

Ress. Matérielles

Ress. humaines

Ress. immatérielles

Bilan

Euroland

++

+++++

+++++

12

Angloland

+++

+++

++++

10

Indoland

+++

+++

++++

10

Russoland

+++

*

**

6

Sinoland

0

++++

++

6

Islamiland

+++++

0

0

5

Afroland

++++

0

0

4

 

De ce tableau, même partiellement subjectif, il appert que l'Euroland, s'il parvenait enfin à se débarrasser de son archaïque attachement aux Etats-Nations et aux stupides nationalismes qui y sont collés, pourrait, sans trop de problème, devenir la première puissance mondiale, devant l'Angloland (en dislocation) et l'Indoland.

Il y a deux puissantes intermédiaires, bien moins puissantes qu'elles ne le disent d'elles-mêmes : le Sinoland (endetté et esclavagisé) et le Russoland (en perdition économique et culturelle).

Enfin, la queue de peloton est le Latinoland, l'Islamiland et l'Afroland condamnés à épuiser leurs ressources naturelles et à engendrer des trafics en tous genres (parmi lesquels, les plus infâmes).

 

L'exemple du Sinoland par Pierre-Antoine Donnet :

 

"En Chine, la crise s'amplifie avec des purges qui se multiplient, orchestrées par le président Xi Jinping qui, au nom de la lutte contre la corruption, écarte ses rivaux, déclarés ou non. Son exercice du pouvoir en solitaire l'a conduit à commettre des erreurs, pour certaines graves, si bien que le doute s'installe au sein de la population, comme en témoigne une source chinoise très au fait de la situation.

 

« La situation est critique, explique cette source qui a accès aux milieux dirigeants du pays. Tout le monde a peur et on ne peut plus faire confiance. La crise financière est telle qu'un fonctionnaire sur cinq n'est plus payé dans les provinces. À Pékin, il n'y a pas de problème, mais prenons l'exemple de Wenzhou : dans cette province côtière, le problème est sérieux. Au Sichuan, c'est pire encore. La peur comme sentiment dominant en Chine …

 

La situation dans les hôpitaux publics est grave aussi, pour les mêmes raisons : il n'y a plus d'argent dans les caisses des provinces. La plupart d'entre elles sont surendettées, conséquence de programmes pharaoniques de construction d'infrastructures largement inutiles. « Les salaires des médecins sont très bas. À Shanghai, certains médecins reçoivent autour de 120 euros par mois, un montant ridicule et indigne », explique cette source récemment venue en France."

 

Quoi d'étonnant concernant une population esclavagisée et paupérisée, sous un régime totalitaire et mégalomane, fondé sur la nostalgie d'une empire antique totalement réinventé et fantasmé.

 

*

 

L'âme personnelle est ce moteur intérieur qui pousse chaque entité réelle à accomplir le Réel en elle-même et autour d'elle-même.

Cette âme "personnelle" est une manifestation particulière, éphémère et singulière de l'Âme divine qui, seule, est immortelle et intemporelle, immanente et omniprésente.

Toutes les croyances en une immortalité, en le salut ou en la réincarnation des âmes personnelles, ne sont que des fadaises infantiles. L'âme personnelle disparaît avec la personne qui meurt.

Cela n'empêche nullement que tout ce qui est vécu reste intégralement et éternellement gravé dans les circonvolutions intérieures de la substance du Réel où le temps s'accumule sous forme de mémoire.

 

*

 

L'âme est le moteur intime de l'accomplissement de tout ce qui existe.

 

*

 

Seul les mouvements d'ensemble peuvent prendre sens ; leurs éléments ou mutations analytiques sont insignifiants, au sens premier du terme : sans signification. Ils ne prennent sens qu'en participant à un processus qui les dépasse radicalement (comme chaque note de musique qui, seule, ne dit rien, mais qui peut participer à une symphonie grandiose).

 

*

 

Chacun de nous nourrit aussi ce que le détruit.

 

*

 

Ce que nous appelons "souffrance" n'est que l'effet des tensions et surtensions entre les différents pôles qui tenaillent le processus que l'on est, au sein du Réel.

Ces tensions, il convient donc de les dissiper efficacement soit en les diluant vers le monde extérieur, soit en les transcendant, dans le monde intérieur, afin d'en faire émerger des constructions nouvelles.

 

*

 

La seule chose qu'il faille vouloir et faire, qui fonde toute éthique, c'est de vivre en conformité la plus parfaite possible avec les évolutions visant l'accomplissement du Réel, tant en soi qu'autour de soi.  

 

*

 

Tout ce qui existe est à la fois matière, vie et esprit, comme manifestations singulières de la Matière, de la Vie et de l'Esprit cosmiques du Réel.

Il faut qu'en permanence la concordance soit établie ou rétablie entre ces deux niveaux existentiels.

 

*

 

Juger quelqu'un est aussi puéril qu'être jugé par quiconque.

Ce sont les actes et les paroles dont il faut jauger l'efficience par rapport à l'accomplissement de ce sur quoi ils portent. Les personnes qui les exécutent, ne sont que les personnages d'un dramaturgie qui leur échappe largement.

 

*

 

Tout ce qui existe, évolue dans le présent, en se nourrissant de son passé en vue de s'accomplir dans le futur.

 

*

 

Rien ne t'appartient en propre ; ni en toi, ni autour de toi.

Tu utilises et rien de plus.

Utilise tout cela au mieux.

 

*

 

La liberté d'expression est un des droits imprescriptibles qui caractérisent les pays civilisés.

Mais comme toutes ses pareilles, cette liberté implique aussi l'éthique et la responsabilité.

Il ne peut y avoir de liberté d'expression que s'il y a éthique et responsabilité de cette expression. Toute liberté doit se mériter par l'excellence de son exercice.

Le niveau d'audience ou de tirage n'est jamais une excuse valable ; et malheureusement, on le sait, le mensonge et le sensationnalisme rapportent plus que la vérité, le sérieux et la déontologie.

 

*

 

A Propos du wokisme par Kévin Badeau et Samuel Dufay :

 

"cette idéologie importée des États-Unis fédère des militants radicaux qui se disent « éveillés » aux discriminations dont les « minorités » (femmes, non-Blancs, musulmans, trans, homo…) seraient les victimes.

Leurs cibles ? Les systèmes d’oppression supposés ou réels, comme le « patriarcat », le « néocolonialisme » et le « racisme systémique », qu’ils combattent par la censure et la négation de la science, sous couvert de bons sentiments. Cette idéologie polémique, dont les principaux intéressés refusent de porter l’étiquette, fracture le camp progressiste : la gauche traditionnelle lui reproche d’enfermer les individus dans des identités assignées, à rebours de ses idéaux émancipateurs."

 

Le wokisme (phénomène essentiellement urbain) est une paranoïa collective, fantasmatique et imaginaire, visant à fragmenter toutes les sociétés en minorités fermées et haineuses, pratiquant la censure, l'anathème et l'excommunication péremptoires et violentes.

Le wokisme (4% d'opinions favorables, mais 90% d'autocensure paniquée) casse "la gauche" en deux, l'une étant universaliste et l'autre étant particulariste : le wokisme assassine "la gauche" aux yeux d'un très large public d'électeurs. Pour le libéral que je suis, c'est une bonne nouvelle mais c'est une bien mauvaise cause.

 

*

 

De Peggy Sastre à propos du travail de Jean Decety sur le fanatisme :

 

"(…) le cerveau d’un fanatique ne sait tout simplement plus prendre en compte des informations factuelles et correctives. Ses fonctions rationnelles sont comme gelées, l’individu n’est plus capable d’entendre et d’assimiler ce qui ne va pas dans le sens de ses croyances et de l’idéologie structurant son clan.

En cause ? La face sombre de la morale. Celle qui nous pousse à l’intolérance et à la méfiance envers ceux qui pensent ou agissent différemment de nous. Et qui peut même aller jusqu’à motiver une violence « vertueuse », commise en croyant le plus sincèrement du monde qu’il s’agit de la bonne chose à faire."

 

Encore une illustration – mais extrême et dramatique – de l'écart entre la "carte" et le "territoire" : le fanatique, le radicalisé, le sectaire ne connaît plus que sa carte qui lui est hautement jouissive, et refuse absolument et totalement de s'intéresser au territoire réel.

 

*

 

Dans les pages qui suivent, beaucoup d'aphorismes

inspirés par les "Pensées" de Blaise Pascal …

 

Esprit de géométrie et esprit de finesse …

Déduction précise et cohérente à partir de principes bien postulés, d'une part, observation fine et véridique à partir du vécu et de l'expérientiel bien épuré, de l'autre.

Ces deux types d'esprit ne s'opposent pas, mais se complètent pour qui se plie à en reconnaître les limites et les domaines réciproques.

Comme toujours, c'est la complémentarité et l'interdépendance de ce cette bipolarité irréductible, qui engendreront le chemin optimal.

 

*

 

Opposition ou complémentarité entre Descartes et Aristote …

Opposition ou complémentarité entre déduction et induction.

Opposition  ou complémentarité entre axiomatisme et empirisme.

Opposition  ou complémentarité entre raisonnement et sentiment.

 

*

 

Le sentiment ou l'exigence d'égalité entre les humains n'est promu que par les médiocres.

Quand on a peu, on veut que tout le monde ait peu et que ceux qui ont plus, partage ce plus. Comme si l'on pouvait partager l'intelligence, le talent, le courage, la volonté, la vocation, la connaissance, l'autonomie, … autant partager la Vénus de Milo ou la Joconde en les réduisant en fragments équivalents,

Quant à l'égalité des droits, elle doit se mériter !

 

*

* *

 

Le 23/02/2024

 

La beauté est le déguisement de l'utilité.

La joliesse est le déguisement de la beauté.

Seul ce qui est vraiment utile à l'accomplissement du Réel et de ce qu'il contient peut être utile.

Tout le reste n'est que frivolité.  

 

*

 

Il y a des réalisations qui sont admirables, parce que parfaitement conformes au modèle (même si ce modèle est faux).

Et il est des réalisations qui sont admirables, parce que parfaitement conformes à la réalité du Réel.

Seules ces dernières sont réellement dignes d'admiration.

 

*

 

Dans ce que l'on nomme "culture" ou "intellectualité" ou "académisme", il y a beaucoup plus de jeux de cartes ou sur des cartes, que de travail entre le territoire du Réel et les cartes qui tentent de le représenter.

C'est là qu'est la grande différence entre la science (qui s'occupe des territoires) et la "culture" (qui joue avec des cartes).

 

*

 

L'humour est souvent de la médisance ou de la méchanceté déguisées.

L'humour est une jolie façon d'exprimer la mauvaise humeur.

 

*

 

L'Humain est une insignifiance entre deux infinis : celui de l'immensité de son extériorité et celui, nanoscopique de son intériorité, une gouttelette de Réel évoluant entre le Réel autour de lui et le Réel en lui.

Un moment de transformation infime entre l'infini de la mémoire accumulée et l'infini de l'accomplissement à réaliser.

 

*

 

Dieu n'est pas le créateur ou l'auteur de la Nature, extérieure à Lui.

La Nature est la manifestation et l'expression de Dieu : elle est sa peau vivante, son cambium à la surface de son "bois" mémoriel.

Non pas théisme, mais panenthéisme.

Non pas dualisme, mais monisme.

Non pas Descartes, mais Spinoza.

Où donc se place Blaise Pascal ?

 

*

 

Le dualisme pascalien : la différence radicale de nature entre le Corps (matériel) et l'Âme (spirituel).

Dommage …

 

*

 

Et cette formule fabuleuse et tellement contemporaine …

 

"Donc toutes choses étant causées et causantes, aidées et aidantes, médiatement et immédiatement, et toutes s'entretenant par un lien naturel et insensible qui lie les plus éloignées et les plus différentes, je tiens pour impossible de connaître les parties sans le tout ; non plus que de connaître le tout sans connaître particulièrement les parties."

 

L'analytique et l'holistique forment la bipolarité essentielle et centrale de tout processus de connaissance authentique et de toute dialectique scientifique.

 

*

 

Le but de la philosophie (tant en science qu'en métaphysique) n'est jamais d'atteindre la vérité absolue et définitive, mais de se construire une vivante conviction hypothétique et temporaire, plus véridique que la précédente.

La pensée est un processus visant à s'accomplir sans espoir d'être jamais complet.

 

*

 

Entre rationalité et imaginativité, il n'y a pas antagonisme ou opposition, mais complémentarité. D'où viendraient, sinon, les hypothèses dont la raison déploie les conséquences et les contradictions ? Qui proposerait, sinon, des pistes innovantes pour permettre à la raison d'avancer ?

 

*

 

Le contraire de la vérité est la fausseté : on peut parfois démontrer la fausseté, jamais la vérité.

Le contraire du mensonge est la véridicité : on peut souvent démontrer le mensonge, rarement la véridicité.

La véridicité est le chemin, long et fastidieux, vers la vérité.

 

*

 

La véridicité, ce n'est pas dire la vérité (personne n'est capable de la dire vraiment), mais c'est parler vrai, dire vraiment ce que l'on croit vrai, ici et maintenant.

 

*

 

Au contraire du mensonge, l'erreur est une fausseté de bonne foi.

Et il est bien difficile de les départager quant à une allégation quelconque.

 

*

 

La justice est à l'équité, ce que la vérité est à la véridicité.

 

*

 

Il ne faut ni parler de Dieu, ni le prier.

Il suffit de vivre le Divin qui vit et évolue, en nous et autour de nous !

 

*

 

Pascal croit plus que tout à l'influence déterminante, pour beaucoup, du monde humain extérieur dès le plus tendre enfance : éducation, formation, opinion, coutumes, morale, …

Pour lui - et il a sans doute raison -, bien peu d'humains ont en eux la force d'autonomie suffisante pour sortir de la "carte" sociale et culturelle afin d'aller eux-mêmes, par eux-mêmes, à la rencontre du "territoire" du Réel.

Notre époque en est la plus pitoyable et la plus dangereuse illustration : la "carte" présentée par les médias, les démagogues, l'électoralisme, les syndicalistes et, surtout, les "réseaux dits sociaux" et toutes les arnaques de propagande et de manipulation venant des pays anti-occidentaux, ont complètement occulté, pour la grande majorité de nos concitoyens, la réalité du territoire qu'elle ne voit même pus tant elle est recouverte d'une énorme couche d'ordures informationnelles.

 

*

 

Ce que les analystes oublient, le plus souvent, depuis toujours, c'est l'Intentionnalité du processus qu'ils observent : ils en auscultent la Corporalité (qui est-ce ?), la Logicité (quelles sont ses règles et normes) et sa Constructivité (comment procède-t-il ?). Mais la question centrale de la vocation, de la mission, du projet est presque toujours occultée.

Inutile de dire que, dans de telles conditions, ils ne comprennent rien à la réalité du Réel, mais décrivent seulement certains de ses comportements.

 

*

 

Comprendre l'autre, c'est d'abord comprendre sa vocation, son projet de vie, c'est ensuite comprendre la conformation, les difformations et les dysfonctionnements de son corps,, c'est aussi comprendre ses règles de vie, les valeurs auxquelles il croit et comment il les jauge, c'est enfin comprendre ses talents et ses savoir-faire, ses faiblesses et ses dégoûts, ses expériences et ses ignorances.

Faute de tout cela, l'autre n'est plus que l'image que l'on s'en fait : une représentation tronquée, falsifiée, tordue par nos propres ambitions et désirs.

 

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* *

 

Le 25/02/2024

 

La fortune, la gloire ou le pouvoir n'ont jamais été garants de vertus. Bien au contraire ! Mais la pauvreté, l'anonymat et l'impuissance non plus !

Il faut donc en conclure que la vertu ne s'origine ni dans la Corporalité (ce que l'on reçoit), ni dans la Constructivité (ce que l'on fait), mais, bien en amont, dans l'Intentionnalité (ce que l'on veut) et dans la Logicité (ce que l'on sanctifie).

 

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On appelle "vertu" le fait de faire le "Bien". Mais, qu'est-ce que le "Bien" ? et le "Bien" pour qui ?

Je préfère dire que la "vertu", c'est le courage et la volonté d'accomplir ce qu'il y a à accomplir, ici et maintenant, en soi et autour de soi.

C'est ce que les moraliste à la petite semaine appelle "faire son devoir".

Mais cette notion de "devoir" est faible car elle est morale, liée aux croyances alentour.

"Accomplir ce qu'il y a à accomplir" sort de la sphère humaine et convoque la sphère divine.

 

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L a météorologie extérieure (le soleil, la pluie, les nuages, le vent, la température, …) est au moins aussi importante, pour l'humeur de chacun, que sa météorologie intérieure tellement plus difficile à décrire en quelques mots-clés.

Il y aurait tout un beau travail de recherche à faire sur cette idée de météo intérieure (maussade, joyeux, triste, gai, enthousiaste, déprimé, amoureux, passionné, dégoûté, las, vivace, etc …) qui est un état latent qui précède les événements et n'est guère occasionné par eux mais peut être transformé par eux.

 

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Ce qui peut passionner, c'est le combat conte l'inconnu ; la victoire ou la défaite importent peu.

 

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La plus grande aventure et la plus grande joie : rester chez soi à lire et à écrire.

 

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De Jean-Luc Lemoine, président-fondateur de Dedici, dans un article intitulé "DEDIĈI dans les mots de Marc HALÉVY" :

 

"(…) le complexe est simple mais pas simplifiable et que le compliqué, c’est compliqué mais simplifiable, même si les deux vont ensemble à condition de ne pas tout mélanger (comprenne qui pourra)."

 

Repris par un système IA comme suit :

 

"Pour Marc Halévy, la différence essentielle entre le complexe et le compliqué réside dans leur nature fondamentale. Le complexe est organique, dynamique et interconnecté, alors que le compliqué est mécanique, statique et linéaire. Dans le complexe, les relations entre les éléments sont imbriquées et évoluent de manière imprévisible, tandis que dans le compliqué, les parties sont isolées et les interactions sont prévisibles. Halévy insiste sur le fait que comprendre le complexe nécessite une approche systémique et holistique, alors que résoudre le compliqué peut souvent être accompli par des méthodes analytiques et linéaires."

 

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Le 26/02/2024

 

Plus je vieillis et plus j'apprécie le style aphoristique. Il n' s'agit alors pas de fournir une maison toute construite, bien compète, selon les seules vues de l'auteur, mais bien de fournir de beaux matériaux, soigneusement choisis et polis, en cohérence entre eux (la brique n'est pas de la pierre, le pin n'est pas du chêne, la tuile n'est pas de l'ardoise, …) mais de laisser le lecteur ruminer son plan de construction et de le laisser concevoir la maison qui lui siéra le mieux, avec ces matériaux-là.

Le plan classique : hypothèses, développement, conclusion y est aboli. Il n'y a pas de thèse à établir, seulement la choix d'un paysage grandiose où mille chemins peuvent être choisis et suivis avec tous les retours en arrière que l'on voudra, avec toutes les découvertes à y faire dans les mille recoins cachés des mots et des phrases.

 

Là est la force des Héraclite, des Marc-Aurèle, des Montaigne, des Pascal, des Nietzsche et de tant d'autres. Non pas de jolies gentilhommières bien léchées et fignolées, mais de vastes chantiers ouverts où l'audace du promeneur est aussi essentielle que la préciosité des matériaux.

 

*

 

De Thierry Wolton :

 

"La démocratie ne tombe pas du ciel, c'est une culture, un effort."

 

Le problème n'est pas tant la "démocratie" que le "suffrage universel".

La démocratie, c'est le contraire de l'autocratie, du totalitarisme, de l'étatisme, du bureaucratisme, du fonctionnarisme, bref du centralisme sur quelque mode que celui-ci puisse être décliné.

La démocratie, c'est le choix de la sagesse contre les idéologies (c'est-à-dire la définition a-priori de ce que doivent être la société "idéale" et l'humain "idéal").

 

Quant au suffrage universel, il n'est qu'une des applications du principe absurde de l'égalitarisme : la très grande majorité des humains ne comprennent rien ou pas grand-chose à la réalité du monde et on les offre en pâture à des démagogues électoralistes dont le seul but est le pouvoir, la fortune et la gloire, et certainement pas l'avenir à long terme de l'humanité, du monde et de la planète Terre.

 

La démocratie, oui ; mais non au suffrage universel, mais au suffrage mérité.

 

*

 

De Philippe Chalmin :

 

"Alors que le succès remporté cet été par le film Oppenheimer rappelait les doutes et les dilemmes moraux qui avaient pu être ceux des pères de la bombe atomique, il est manifeste que les scientifiques au cœur de la révolution que semble devoir être l’intelligence artificielle se posent les mêmes questions, entretiennent les mêmes doutes, cherchent à édifier les mêmes barrières. À première vue, le problème posé par l’intelligence artificielle est d’une autre nature, mais poussé au bout de sa logique, il est tout aussi existentiel pour l’humanité. Certes, l’intelligence artificielle peut suppléer l’homme dans nombre de tâches secondaires et répétitives. Elle peut être destructrice d’emplois, mais aussi en susciter d’autres, plus épanouissants. Le problème est au-delà, celui du moment où la « machine » (appelons-la ainsi) prendrait le pas sans plus avoir besoin de l’intelligence humaine : le vieux mythe de Frankenstein revu par Stanley Kubrick. Il semble bien qu’à l’image d’Oppenheimer et de ses collègues, quelques scientifiques de la Silicon Valley commencent à avoir des doutes sur leur création. C’est en tout cas l’une des clefs de lecture de «l’affaire Open AI». À l’origine, Open AI est une structure hybride contrôlée par une association à but non lucratif dont l’objet est de rendre l’intelligence artificielle accessible et de la mettre au service du bonheur de l’humanité (on est là d’ailleurs dans la mouvance du courant de l’altruisme effectif très présent dans les milieux de la Silicon Valley). Mais en même temps, Open AI est une société commerciale, valorisée $ 90 milliards, qui a développé le célèbre Chat GPT. À la tête d’Open AI, on trouve un remarquable entrepreneur, Sam Altman. C’est lui qui va polariser les passions. Dans la course lancée à l’innovation, il a manifestement voulu aller plus vite que les scientifiques de son équipe sans respecter le temps nécessaire aux études d’impact. C’est ce qui explique la décision brutale du conseil de s’en séparer (avec la voix décisive du directeur scientifique, le véritable « savant » d’Open AI). On connaît la suite : en quelques heures investisseurs et financiers de la « vallée », Microsoft (actionnaire de la partie commerciale à 49 %), employés aussi qui risquaient d’y perdre leurs options, tous se sont mobilisés et en quarante-huit heures ont renversé la situation. Sam Altman est à nouveau aux commandes et le conseil a été purgé de ses membres contestataires. On retrouve-là au fond, non pas le conflit entre science et conscience, mais celui poussé à l’extrême entre science et finance. Les quelques garde-fous mis en place autour de l’intelligence artificielle ont été insuffisants. L’hubris des cavaliers de la Silicon Valley les a fait exploser. Et la question demeure lancinante : que peut vraiment attendre l’humanité de l’intelligence artificielle ? Une nouvelle arme atomique ?"

 

Chaque saut technologique peut être la meilleure et la pire des choses. Tout dépend de qui en prend le contrôle et pour quel projet. Comme on l'avait fait pour l'énergie nucléaire, les algorithmes génératifs  font parfois un peu peur, mais ont d'énormes limites : ce sont des simulateurs statistiques de travaux humains qui n'inventent rien, qui ne sont conscients de rien, qui ne veulent rien, qui sont juste là, avec leur immense capacité mémorielle et calculatrice, pour proposer des combinaisons aléatoires d'éléments humains déjà connus, mais dans d'autres contextes.

 

*

 

De Thierry Wolton :

 

"Le marxisme-léninisme a réussi à capter mieux que toute autre doctrine l'espérance en un monde meilleur, plus égalitaire, pour promouvoir, in fine,

un univers cauchemardesque. Et de nos jours, le deuil du communisme n'a toujours pas été fait."

 

Non, ce deuil n'est pas fait, notamment en Russie et dans certaines régions d'Ukraine (et dans d'autres régions) où se cultive une espèce de nostalgie nauséabonde du totalitarisme soviétique, ou se cultive aussi le mythe d'un collectivisme prospère et joyeux..

 

*

 

Dans son intégralité, un article de Pierre-Antoine Donnet sur le délabrement économique, social et politique de la Chine de Xi-Jinping …

 

"La Chine : « une cocotte-minute prête à exploser »

La nouvelle année lunaire du dragon de bois, qui vient de commencer, est-elle celle de tous les dangers pour la Chine ? Considéré en Asie comme l'animal le plus chanceux du zodiaque, le dragon peut offrir des sommets en matière d'amour, de réussite ou de succès personnels. Mais il peut aussi annoncer des crises inattendues : guerres, coups d'État, voire violences extrêmes. Or, en Chine, la crise s'amplifie avec des purges qui se multiplient, orchestrées par le président Xi Jinping qui, au nom de la lutte contre la corruption, écarte ses rivaux, déclarés ou non. Son exercice du pouvoir en solitaire l'a conduit à commettre des erreurs, pour certaines graves, si bien que le doute s'installe au sein de la population, comme en témoigne une source chinoise très au fait de la situation.

 

« La situation est critique, explique cette source qui a accès aux milieux dirigeants du pays. Tout le monde a peur et on ne peut plus faire confiance. La crise financière est telle qu'un fonctionnaire sur cinq n'est plus payé dans les provinces. À Pékin, il n'y a pas de problème, mais prenons l'exemple de Wenzhou : dans cette province côtière, le problème est sérieux. Au Sichuan, c'est pire encore. »

La situation dans les hôpitaux publics est grave aussi, pour les mêmes raisons : il n'y a plus d'argent dans les caisses des provinces. La plupart d'entre elles sont surendettées, conséquence de programmes pharaoniques de construction d'infrastructures largement inutiles. « Les salaires des médecins sont très bas. À Shanghai, certains médecins reçoivent autour de 120 euros par mois, un montant ridicule et indigne », explique cette source récemment venue en France.

« Récemment encore, lorsque je me trouvais en Chine, tout le monde râlait. Maintenant, les gens se taisent. Les enfants des hauts dirigeants à tous les niveaux, jusqu'aux vice-ministres, soit sont déjà partis, soit s'apprêtent à quitter la Chine, souligne cette source. Beaucoup de ces enfants de hauts cadres, les “princes rouges”, ont perdu confiance. Ceux en Chine qui ont beaucoup d'argent ne le déposent plus dans les banques car, là aussi, la confiance est perdue. »

Le sentiment dominant est la peur. « Beaucoup de cadres dirigeants du Parti se sentent inutiles au point de passer leur temps à jouer aux cartes. Cela cache un sentiment largement répandu dans les instances dirigeantes : il n'y a plus rien à faire.

« C'est un peu comme ces étudiants qui, à Shanghai, manifestaient dans les rues contre la politique zéro Covid et brandissaient des pancartes blanches », explique cette source dans une allusion aux manifestations qui avaient touché une vingtaine de villes de Chine à l'automne 2022 pour exprimer la colère de leurs habitants face aux mesures d'isolement imposées à la population. « Personne ne sait dans quelle direction la situation va évoluer. C'est très inquiétant car on voit ce phénomène tant chez les balayeurs dans les rues ou les chauffeurs de taxi que tout en haut du pouvoir. Ce désarroi est inédit depuis au moins trente ans », souligne-t-elle dans un grand soupir.

Une génération sacrifiée. Les critiques qui visent Xi Jinping foisonnent. La première est qu'il n'a pas fait d'études supérieures. Comme beaucoup de jeunes pendant la révolution culturelle, il avait été envoyé à la campagne pour « étudier auprès des paysans ». « Ce que Xi Jinping a néanmoins appris, il l'a puisé dans l'histoire de la Chine ancienne : comment s'emparer du pouvoir et le garder. Dans ce domaine, il est très fort. Tout comme l'était Mao Zedong, dit notre source. Or, si vous observez son gouvernement, la plupart des ministres sont dans le même cas : ils n'ont pas fait d'études supérieures. À commencer par le Premier ministre, Li Qiang. »

« J'entends certains hauts responsables de la finance dire qu'il est devenu nécessaire de déclarer l'État en faillite. La croissance réelle du PIB est actuellement inférieure à 3 %, bien loin du chiffre officiel de 5,2 % en 2023 ! Elle est en réalité retombée au niveau de celle des années 1960, l'époque de la révolution culturelle. À l'époque, le Parti avait pour slogan que la Chine dépasserait bientôt les États-Unis. Aujourd'hui, nous en sommes au même point. La population sait bien que les autorités cachent la vérité et mentent. Elle a pour spectacle un empereur qui n'a pas fait d'études supérieures et qui exerce le pouvoir en solitaire. Cette situation est inédite depuis le règne de Mao », confie cette source. Pour elle, « Xi Jinping a perdu le sens des réalités. Il s'est entouré de fidèles qui le flattent et lui cachent la vérité ».

L'épisode rappelle le moment où Mao, sentant le pouvoir lui échapper, avait déclenché la révolution culturelle. « Pour autant, je pense que personne en Chine n'a envie de violences. Quand bien même le peuple chinois perd espoir, même si la Chine est aujourd'hui une cocotte-minute prête à exploser, il ne veut pas de violences. Quant à l'avenir de Xi Jinping, qui sait ? La Chine ne peut pas rester longtemps dans l'état où elle se trouve. On assiste à des purges les unes après les autres dans les rangs du pouvoir. Alors, les gens attendent. »

Le sentiment général est l'urgence de revenir aux racines de l'identité chinoise, ses traditions anciennes balayées par l'idéologie communiste. « Aujourd'hui, la Chine est celle de programmes immobiliers vides, une course à l'argent à tout prix au détriment de la collectivité, un égoïsme général, le règne du chacun pour soi. L'éducation est en lambeaux, seule celle dans le privé reste crédible et recherchée par ceux qui ont les moyens financiers. Pour résumer, le Parti communiste a généré une génération sacrifiée. Pour que la Chine s'en sorte, il lui faudra vingt ou trente ans. »

 

Ce qui était pour moi une évidence depuis des années (la Chine est un pays en faillite, en déroute, en déliquescence, en décrépitude, …) ne peut plus être aujourd'hui dissimulé derrière les paravents.

Le Sinoland est moribond, malgré ses pompeuses et fallacieuses pitreries auprès du Russoland, de l'Islamiland et de l'Afroland.

 

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Michel Onfray, comme beaucoup d'autres, et malgré qu'il se définisse comme athée, a un énorme problème avec la mort. La religion (surtout chrétienne, et catholique plus encore) est tout entière basée sur le salut personnel  c'est-à-dire sur l'immortalité de l'âme personnelle, l'existence d'un autre monde et la résurrections des morts.

Michel Onfray, dont l'ego démesuré n'est plus à démontrer, ne peut accepter sa propre disparition, l''étiolement définitif de sa propre personne qui lui est si chère.

Cet inaltérable bavard qu'est Michel Onfray semble ignorer que l'athéisme dont il se réclame, tout comme les religions qu'il côtoie dans les cellules monastiques, ne sont affaire que de croyances … et restent fort étrangers à la Foi authentique où Dieu n'est plus que le masque anthropomorphe de l'essentiel fondement immanent et intentionnel dont émane tout ce qui existe.

 

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La peur, la couardise, la paresse, la lâcheté sont autant de moteurs du repli sur soi, du protectionnismes, de l'ostracisme, …

C'est l'actuel réflexe aussi stérile que suicidaire du monde paysan … et d'autres.

C'est aussi la bannière sans étoiles du Rassemblement National qui passe son temps à rendre les autres responsables des difficultés locales surtout dues à deux causes : le refus de considérer la fin de l'abondance et le début de la frugalité généralisée, la fin de tous les assistanats.

 

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Le verbe latin "solvere" signifie : "dénouer, décomposer, dissoudre, détacher" … En somme : défaire tous les liens.

Ainsi, quelqu'un est "dissolu" lorsqu'il veut rompre tous ses liens avec la société et sa morale.

Et un problème est "résolu" lorsque toutes les difficultés ou incompréhensions qu'il suscitait, ont disparu, sont dissoutes.

Quant à ce qui est "absolu", c'est ce qui est délié, dénoué, détaché radicalement ("loin de" : ab) de tout le reste.

L'Absolu, philosophiquement, c'est ce qui ne peut être rattaché à rien et qui, donc, est détaché de tout et ne dépend de rien d'autre que de lui-même.

 

L'Absolu, c'est le Divin (au-delà de toutes les dieux, de toutes les déités).

L'Absolu, c'est le Réel (au-delà de tout ce qui existe, au-delà de tout ce qui est exprimable ou conceptualisable).

 

 

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Ce que l'on appelle "intelligence artificielle" est totalement inintelligent et radicalement artificiel.

Il vaut mieux utiliser l'expression, certes moins sensationnelle et lyrique, mais plus proche de la réalité qui est : algorithmie générative.

De quoi s'agit-il :

 

  • D'une énorme capacité mémorielle à qui l'on fait digérer, selon des codes précis (inventés par des humains) des quantités astronomiques (des milliards de milliards) d'éléments verbaux, picturaux, quantitatifs, … qui sont reliés entre eux, de milliards de manières, par l'activité humaine antérieure.
  • D'une incroyable puissance de calcul qui va être mis au service de l'analyse statistique de ces liens enregistrés entre ces milliards d'éléments extraits de l'activité humaine.
  • D'un algorithme génératif qui, sur la base de ces éléments mémorisés (qui font le lien avec le vécu humain) et de l'analyse statistique des relations établies par les humains entre ces éléments, va engendrer des relations statistiquement plausibles entre ces éléments vécus pour générer des entités statistiquement plausibles sous des formes diverses ; des textes, des compositions musicales, des images, des films, des dessins animés, … bref, toutes les formes de messages transmissibles et compréhensibles par des humains et suffisamment étayées statistiquement par des messages réels, pour être perçues comme plausibles.

 

On comprend immédiatement que l'usage de cette algorithmie générative peut couvrir un spectre large qui va du résumé bien fait et correct d'un ensemble de théories scientifiques, à la production de faux vraisemblables qui peuvent être utilisés, gravement, pour nuire à autrui.

Comme les langues d'Esope, l'algorithmie générative peut donc être la pire et la meilleure des choses, capables de brillants résumés comme d'infâmes calomnies.

 

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L'Absolu est radicalement indicible, mais il englobe tout ce qui est dicible

C'est le Un-Divin-Tout indicible qui engendre, englobe, manifeste tout ce qui est dicible, tout ce qui est concevable.

C'est probablement une des plus belles trouvailles mystiques de la judéité que d'avoir nommé cet Absolu YHWH qui est un nom indicible et imprononçable.

Il est le : " Je deviendrai ce que je deviendrai".

 

Le voie apophatique est une impasse ; à force de dire que l'Absolu est tout ce qui n'est pas, il ne reste plus rien que l'équation absurde qui voudrait que l'Absolu soit le Néant.

 

L'Absolu est donc l'existence même, donc l'Intentionnalité qui fonde toute existence ; si quoique ce soit existe, c'est qu'il a une bonne raison d'exister et l'Absolu est cette bonne raison (intention). L'Absolu est l'intégralité du Réel tel qu'il est et va … mais sans spécifier du tout ce qui est et ce qui va.

 

L'Absolu est aussi ce qui ne possède aucun "autre". Il est ce qui devient lui-même, par lui-même, en lui-même, pour lui-même. En face de lui, il n'y a rien : le Néant c'est-à-dire tout ce qui n'existe pas et n'a aucune puissance d'exister, de devenir.

 

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L'abstraction est la substantification d'un ensemble de qualifications identiques ou similaires.

Le nombre "deux" n'existe pas, par exemple. Mais il permet de rassembler, dans un même et unique ensemble, tout ce qui forme paire.

Mais le problème majeur, est qu'aucune paire n'en est réellement une : pour dire "deux pommes", il est indispensable d'effacer tous les détails qui font que ces pommes sont très différentes selon des myriades d'autres caractéristiques parfaitement observables.

L'abstraction généralise au moyen de terribles simplifications.

Cette critique détruit, jusqu'à leurs fondements, toutes les formes d'idéalisme et de platonisme : les "idées" (donc les "idéaux" et toutes les "idéologies") ne sont que des simplifications outrancières et délétères de la complexité intrinsèque du Réel.

Dans le Réel, tout ce qui existe est unique, donc différent de tout le reste ; ce ne sont pas les vagues ressemblances simplificatrices et réductionnistes qu'il faut y chercher, mais ce sont les différences qui engendrent les complémentarités et les interdépendances, qui fondent la réalité du Réel.

 

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La seule vraie fonction de "l'art" est de meubler. Meubler l'ennui par le roman. Meubler la mélancolie par le poésie. Meubler l'habitat pat la statuaire, la peinture ou l'ameublement. Meubler le vide par les spectacles, le théâtre ou le cinéma. Meubler le silence par la musique.

Une fonction de remplissage : remplacer le vide par de l'inconsistant, de l'illusion, de l'ersatz.

Ce que l'on appelle pompeusement "l'art", n'est que du remplissage de néant, de solitude ou de manque. Voilà ce qu'est "l'art" : du remplissage.

 

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L'absurde, étymologiquement, c'est ce qui est à l'origine de la surdité, ce qui ne peut ou ne doit pas être entendu tant c'est contraire à la réalité du Réel.

Rien de réel n'est absurde, même lorsque c'est incompréhensible.

Tout ce qui est réel a un sens, mais quand les capacités humaines sont souvent incapables de le saisir.

En revanche, le mental humain est parfaitement capable de créer de l'absurde, c'est-à-die des monstruosités totalement incompatibles avec la réalité du Réel.

Tous les idéaux, tous les idéalismes et toutes les idéologies en sont les meilleures preuves … qui empoisonnent et polluent la vie et la réalité du Réel.

 

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Le 27/02/2024

 

De Luc de Barochez

 

"La leçon politique de l’Argentine à la France.

En faisant maigrir l’État argentin, le nouveau président Javier Milei démontre l’actualité des recettes libérales. Plutôt que le rabot, lui manie la tronçonneuse pour tailler dans les dépenses de l'État, et ça marche. Javier Milei, le président argentin investi en décembre 2023, peut se targuer d'avoir enregistré en janvier un excédent budgétaire équivalent à plus d'un demi-milliard d'euros. Cela faisait douze ans que le budget de l'État argentin était en déficit permanent. La classe politique française pourrait en prendre de la graine : le dernier solde positif de nos finances publiques remonte à 1974, l'année où Valéry Giscard d'Estaing fut élu à la présidence de la République. Il y a cinquante ans ! La presse française, qui ne craint pas l'oxymore, décrit généralement Milei comme un « ultralibéral d'extrême droite ». Un qualificatif censé être doublement infamant. En vérité, il est un libertarien pur jus. Ses mantras ? L'État est le problème, la liberté individuelle est la solution. Comme il l'a dit au Forum de Davos, «  l'État n'est pas là pour diriger notre vie, mais pour veiller sur nos droits ». Une telle posture peut choquer un Français du XXIe siècle biberonné à l'étatisme. Elle est pourtant conforme à une longue tradition libérale. Si l'économiste Milei a fait campagne tronçonneuse en main, c'est pour bien signifier qu'il allait couper dans les subventions et élaguer les programmes sociaux."

 

Dans nos pays européens, intoxiqués de gauchisme depuis la fin de la seconde guerre mondiale, être simplement libéral (c'est-à-dire adepte et défenseur de l'autonomie personnelle et collective) est devenu, au pire, un insulte et, au mieux, le synonyme de "ultralibéral d'extrême-droite".

Pourtant rien de plus simple que le libéralisme pur et sain : le seul rôle de l'Etat est de garantir l'autonomie de tous et chacun envers tous et chacun : protéger chacun des éventuelles nuisances avérées des initiatives de tous les autres. Il s'agit, en somme, de réduire à néant ou, à tout le moins, au minimum minimorum, les assistanats, les règlementations, les normes, les administrations, le "secteur public", le fonctionnarisme, le bureaucratisme, le démagogisme, l'électoralisme, la politicaillerie,

 

Le droit se réduit alors à trois articles :

 

  • Chacun est libre de construire son autonomie comme il l'entend.
  • Il est interdit à quiconque de nuire à l'autonomie de quiconque.
  • L'autonomie de chacun s'arrête où commence celle des autres.

 

L'Etat se réduit alors à un simple appareil de justice visant la garantir l'exercice naturel et normal de l'autonomie de chacun et de tous.

 

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Les quatre questions essentielles et fondamentales à poser pour décrire, modéliser et gérer un processus complexe :

  • Que voulons-nous et quelle est notre vocation/mission/projet ? (Intentionnalité)
  • Qui est ce NOUS que nous sommes par rapport à quels autres, par rapport à quel monde ? (Corporalité)
  • Quelles sont nos règles, nos normes, nos lois ? (Logicité)
  • Comment évoluons-nous et travaillons-nous à nous faire évoluer ? (Constructivité).

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Quand on aime, l'absence de l'autre efface le monde entier : il ne reste plus qu'une béance.                                                                                                            

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Une absence se remarque parfois plus qu'une présence.

 

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Tout est relatif à l'absolu.

 

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Pratiquer la véridicité, c'est refuser de jouer la comédie. Rien n'est plus difficile dans ce monde de menteurs, de manipulateurs et de tricheurs.

 

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Qu'y a-t-il à faire à longueur de temps ? Accomplir le Réel en soi et autour de soi … et cela remplit toute une vie !

 

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De Paul; Eluard :

 

"Il y a un autre monde, mais il est dans celui-ci."

 

Oui, le mode profane et le monde sacré forment un seul et unique monde, mais une échelle de Jacob fait croire qu'ils sont séparés.

 

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Le salarié doit se battre contre un seul patron qui l'est vraiment.

L'indépendant doit se battre contre des centaines de patrons qui voudraient etb se croient l'être.

 

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Le 28/02/2024

 

Louis XIV a ruiné la France mégalomanie fastueuse.

Robespierre a ruiné la France  par mégalomanie fanatique.

Napoléon a ruiné la France par mégalomanie impérialiste.

Gambetta a ruiné la France par mégalomanie germanophobe.

La Commune a ruiné la France par mégalomanie colonialiste.

Drumont a ruiné la France par sa mégalomanie antisémite.

Ferry a ruiné la France par sa mégalomanie colonialiste.

De Gaulle a ruiné la France par mégalomanie centralisatrice.

Mitterrand a ruiné la France par mégalomanie autolâtre.

Hollande a ruiné la France par mégalomanie idéologique.

Macron est en train de ruiner le France par mégalomanie boy-scout.

Entre eux, des bouts de raccord insignifiants.

Une chose reste : la France est un pays ruiné à la traîne de l'Europe.

 

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La notion de processus complexe.

 

L'histoire humaine est un processus d'évolution complexe comme à peu près tout ce qui existe dans le monde. ET ce processus historique est une succession de "paradigmes" qui se suivent, mais ne se ressemblent pas du tout.

Un paradigme est un cycle civilisationnel qui naît, grandit, mûrit, décline et s'effondre en donnant naissance au paradigme suivant qui ne lui ressemblera guère.

Un paradigme est, en somme,

 

Un processus complexe a une durée de vie limitée : tout ce qui existe est né, a grandi, a mûri, a décliné et a disparu.

C'est vrai pour cette ruche comme pour cette étoile ou cette rose, pour ce chêne comme pour  ce village … et pour cet homme qui se promène.

Sauf accident, la durée moyenne du cycle de vie d'un processus complexe est approximativement constant pour chaque espèce.

L'éphémère ne vit qu'un seul jour. L'abeille ou la rose ne vit que quelques mois. L'humain vit de l'ordre de quatre-vingts ans. Un chêne vit plusieurs centaines d'années et une étoile, quelques milliards d'années.

 

La durée de vie des paradigmes de l'histoire humaine.

 

Eh bien, l'histoire montre qu'un paradigme humain dure, en moyenne et sauf accident, de l'ordre de 550 ans.

L'histoire occidentale, ainsi, se décompose : l'Hellénité de -700 à -150, la Romanité de -150 à 400, le christianité de 400 à 950, la féodalité de 950 à 1500 et la Modernité de 1500 à 2050.

Nos constatons donc que nous vivons la fin de la Modernité qui est en train de s'effondrer sous nos yeux. Un nouveau paradigme est en émergence qui exigera un nouveau "vivre ensemble" après que sera passée la zone chaotique qui marque la mort du paradigme précédent (c'est très exactement cela que nous vivons depuis 1975 (la fin des "trente glorieuse) et que nous devrons supporter quelques années encore (néo-tsarisme russe, néo-islamisme; néo-califat, néo-confucianisme chinois, néo-traficocraties, …) et qui, immanquablement, sépare l'effondrement de l'ancien paradigme (la courbe rouge de la Modernité qui s'arrête : feu rouge) et l'émergence du nouveau paradigme (la courbe verte du nouveau paradigme qui démarre : feu vert).

 

Qu'est-ce qui caractérise un processus complexe ?

 

Tous les processus complexe – dont vous et moi, ou cette ruche, ou ce chêne, ou ce climat terrestre, ou la Modernité … - se construisent sur quatre piliers. Toujours les mêmes, qui portent des noms techniques que nous allons expliciter ci-dessous en nous inspirant d'une belle métaphore utilisée par Aristote en son temps : celle de la construction d'une maison … (et qu'est-ce qu'un paradigme sinon la maison que nous habitons tous ?)

 

Une Intentionnalité …

Quelle est l'intention ? Quels sont le projet, le "pour quoi", la vocation, la mission, le finalité, le but … ?Pour quoi fait-on les chose ? Dans quelle intention ? Pour la plaisir, le bonheur ou la joie, demandait Spinoza ? Ou pour tout autre chose ? Pour la réputation ou la renommée ou la reconnaissance ? Pour la fortune, la gloire ou le pouvoir ? Le problème des motivations profondes des projets (surtout civilisationnels) est tellement essentiel et profond que l'on rechigne souvent à l'aborder de front. Pour quoi (en deux mots) vivez-vous ? Toute l'épopée coloniale européenne à la fin du 19ème siècle avait de multiples motivations, mais la première était d'apporter les "bienfaits" (techniques, éducationnels, médicaux, infrastructurels) aux "peuples sauvages" qui en manquaient cruellement …

 

Une Corporalité …

L'idée d'entamer une belle construction est séduisante, mais encore faut-il en avoir les ressources. Pour construire une maison, il faut au moins un espace (un terrain utilisable) et des matériaux (des pierres, des briques, du ciment, des poutres, des vitres, des planches, etc …). Et ces ressources, il faut les acquérir : les acheter, les voler, les fabriquer ? Sans parler des ressources immatérielles comme des savoir-faire, des connaissances, des talents, du courage, de la ténacité, etc …

Il faut encore établir une harmonie durable entre ce que l'on va construire et l'environnements immédiat, avec le voisinage, et tisser avec ceux-ci des relations positives et constructives, et en maintenir une belle vivacité.

 

Une Logicité …

Construire est un métier qui a ses règles, ses normes, ses lois : même la meilleure volonté du monde ne peut ignorer la loi de la gravitation et empêcher un mur construit de travers, de finir par s'effondrer. Chaque matériau a sa propre résistance aux efforts d'étirage, de compression, de torsion, de pliage. Le monde réel possède ses propres lois qui sont infiniment plus puissantes que les caprices humains. C'est pourquoi l'architecte trace ses plans – d'ensemble et de détail -  avec soin et précisions.

On ne construira rien de durable, d'utile et de beau en négligeant le fait que ce que chacun fait doit être fait en harmonie avec la réalité du Réel. … c'est-à-dire en harmonie avec les lois physiques, chimiques, mécaniques, biologiques, organiques, sociologiques, psychologiques, économiques, écologiques, … qui gouvernent la réalité du monde, que cela plaise ou non à ce sale gamin têtu appelé "humain".

 

Une Constructivité …

L'intention est posée, les matériaux ont été livrés, les règles du jeu sont posées. Il n'y a plus qu'à faire, à travailler, à construire. Le chantier peut naître, s'élever, grandir, s'épanouir, s'accomplir. Car tel est le mot-clé crucial : accomplissement. Le moteur fondamental de l'évolution de tout ce qui existe est l'accomplissement du Réel en soi et autour de soi.

Devenir réellement ce que l'on est déjà potentiellement. Faire advenir réellement, ce qui attend chacun de nous autour de soi pour rendre le monde plus riche, plus harmonieux, plus pacifique.

Le Réel que l'on porte en soi et le Réel qui évolue autour de soi, forment un seul et même Réel, et chacun d'entre nous est au centre d'une magnifique dialectique de vie : s'accomplir (s'épanouir) soi-même tout en accomplissant (épanouissant) tout ce qui nous entoure et nous apporte tout ce qui nous nourrit le corps, le cœur, l'esprit et l'âme.

 

 

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L'effondrement effectif de la Modernité a commencé avec la première guerre mondiale, elle-même conséquence du mauvais armistice de la guerre franco-allemande de 1870, elle-même conséquence de la mégalomanie napoléonienne, le tout accompagné par le déploiement du mécanicisme et de l'industrialisme.

La Modernité a commencé à se déglinguer en 1789. Elle avait commencé avec le rejet de la scholastique et de la hiérarchies féodales par les humanistes du 15ème siècle (Erasme, Giordano Bruno, Pic de la Mirandole, …), continuée par les rationalistes du 17ème siècle (Galilée, Descartes, Spinoza, Leibniz, Hobbes, …) et amplifiée par le philosophisme du 18ème siècle (Kant, Newton, Hume, Locke, Montesquieu, … laissons de côté les cyniques salonnards comme Voltaire et sa clique).

 

Fondements de la modernité.

 

Son Intentionnalité : l'anthropocentrisme : mettre l'humain au centre et au-dessus de tout. Et éliminer, par tous les moyens tout ce qui pourrait entraver ou s'opposer à ce grand dessein dont Dieu (quelque signification que l'on donne à ce mot-tiroir), la Nature (inépuisable réservoir de ressources dont l'humain pouvait se rendre maître et possesseur comme disait Descartes), la Faiblesse (tant numérique que naturelle des humains), …

Tout cela a débouché, au 20ème siècle, sur les catastrophes que l'on connaît : universalisme, égalitarisme, nihilisme, industrialisme, financiarisme, technologisme, idéologisme, …

 

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Le paradigme de la Modernité :

 

  • Intentionnalité (le projet) : "tous les hommes sont frères" (origine chrétienne européenne) : humanisme (anthropocentrisme), égalitarisme (tous les humains sont égaux ; tous esclaves du système), universalisme (toutes les races et cultures sont équivalentes), nihilisme (rien au-delà de l'humain, extirpation du divin et du sacré), …
  • Corporalité (les ressources) : anti-écologisme (toujours plus de matériaux - cfr. conservatisme mécanistique avant l'entropisme thermodynamique), colonialisme (toujours plus d'espace exploitable), natalisme (toujours plus de main d'œuvre), …
  • Logicité (les règles et normes) : financiarisme (tout ce qui n'est pas monnayable, ne vaut rien), idéologisme (le monde idéal n'est pas le monde naturel), hiérarchisme (en tout, l'ordre linéaire et mécanique prime : centralisme, bureaucratisme, fonctionnarisme, centralisme, …), …
  • Constructivité (le fonctionnement) : industrialisme (produire tout à bas prix et à haut rendement – la qualité importe peu), technologisme (faire preuve, en tout, d'ingéniosité, en ce compris dans et pour la révolution numérique), individualisme (chacun pour soi), parasitisme (tout est bon à prendre), ….

 

Dans la période chaotique que nous vivons, tous ces piliers de la Modernité sont attaqués, critiqués, saccagés, voire détruits. Mise à mort de la Modernité afin de permettre la naissance – l'émergence – du nouveau paradigme …

Depuis 2020 et pour quelques années encore, nous vivons cette œuvre de sape généralisée qui exprime bien le chaos inter-paradigmatique.

 

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Albert Einstein répéta souvent, dit-on, que la tradition du Livre rend les Juifs indépendants et, donc, dangereux pour les autorités.

La judéité cultive l'autonomie personnelle et collective, et la met, systématiquement, en butte contre les systèmes autoritaires. C'est sans doute une des racines profondes de l'antisémitisme qui a toujours été promu et proclamé par les régimes illibéraux et totalitaires.

 

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Le 29/02/2024

 

Les ruptures du chaos.

 

Certains disent que, depuis la crise du COVID (2020-2021), rien ne va plus dans le monde.

D'autres, moins myopes, pointent l'effondrement de l'URSS en 1989, et/ou la disparition de Mao-Tsé-Toung .(1979) ou, plutôt, celle de Deng Xiaoping (1990).

Quoiqu'il en soit, la fin des "trente glorieuses" (1975) sonna le glas de la Modernité triomphante et ce, dans toutes les contrées du monde.

Et avec la Modernité, ce sont tous ses idéaux passablement infantiles, écrasés par deux guerres mondiales effroyables, qui sont passés, peu à peu, à la moulinette. Récapitulons …

 

Le nihilisme, déjà très présent depuis la fin du 19ème siècle (lorsqu'il s'appelait encore "anarchisme"), s'amplifia avec la montée des différents socialo-marxo-gauchismes (surtout après 1968) mettant fin aux idéaux de la réussite sociale par l'argent. La relation ancestrale entre l'argent et le travail fut rompue. Les assistanats fleurirent. L'intention première n'était plus de travailler beaucoup pour gagner beaucoup d'argent afin de consommer beaucoup. Le consumérisme devint la forme vulgaire et populaire du nihilisme. On inaugura le nombrilisme et l'éradication de toute forme d'Intentionnalité. "No future" devint un slogan non seulement punk, mais s'installa comme normalité quotidienne : travailler moins pour avoir le temps de consommer plus … avec ce que cela induit comme recours aux aides, aux subventions, aux subsides, et à tous ces assistanats qui permirent aux règlements, aux normes, aux bureaucraties et aux fonctionnariats de proliférer et de paralyser complètement l'économie productive et innovante.

Ce ne sont plus les gouvernants (élus dans les démocraties ou autoproclamés dans les dictatures) qui dirigent les pays, mais les fonctionnaires, tous à très courte vue et à très faible intelligence.

Sans Intentionnalité marquée et claire, l'humanité est une mécanique en roue libre qui va où elle veut – ou, plutôt, où elle peut – poussée par la loi soit du moindre effort, soit par la loi du pus violent, de plus belliqueux, du plus mégalomane.

 

La Corporalité de l'humanité a évolué sur ses deux faces. Du point de vue spatial, elle a appliqué à la lettre l'idée de Descartes de devenir "maître et possesseur" de la Nature entière, faisant basculer la Terre dans l'ère de l'anti-écologie : dérégulations massives des forêts, des océans et de l'atmosphères, pollutions terrifiantes, notamment par les plastiques, destructions massives et massacres d'écosystèmes avec d'effroyables pertes de biodiversités, épuisement progressif, mais accéléré, de tous les gisements de ressources que des millions d'années d'histoire géologique avait patiemment accumulés, En 150 ans (1850 – 2000), 80% des gisements de ressources terrestres ont été consommés et sont partis en fumées (gaz, pétrole, charbon, nappes phréatiques, minerais, terres arables, …).

Voilà pour les ressources naturelles. Quant aux ressources humaines, elles suivent une exponentielle effrayante. La Terre portait 2 milliards d'humains vers 1925 ; elle en portera 10 milliard en 2050.

L'équation thermodynamique de l'ensemble est simplissime : la destruction des ressources naturelle est le produit du nombre des consommateurs par la quantité détruite par consommateur.

La solution est, elle aussi, simplissime : il faut diminuer d'urgence le nombre des consommateurs (des humains sur Terre, donc) et la consommation individuelle moyenne par humain.

Cela porte deux noms très simples, mais vitaux : dénatalité et frugalité.

Les calculs thermodynamiques montrent que si l'on veut préserver pour tous un standard de vie équivalent à celui des classes moyennes non dispendieuses, la population humaine mondiale doit retrouver son niveau de 1925, soit 2 milliards d'individus et le garder. Cela signifie que le taux de fécondité net moyen, partout sur la Terre, doit descendre sous le seuil des 1,31 enfants vivants par femme partout dans le monde (surtout dans les populations noires et musulmanes qui sont aujourd'hui les championnes du monde de la procréation).

 

Toute la Logicité du monde de la Modernité état portée par deux concepts-clés : le politisme (pour le principe) et l'économisme (pour la mesure de l'efficacité du politisme en place).

En gros, tout politisme engendre un système de gouvernance (démocratisme, bureaucratisme, idéologisme, autoritarisme, totalitarisme, …) qui met en place une politique générale et les lois, règles et normes qui vont avec, et son efficacité est évaluée au moyen des performances macroéconomiques (produit national ou intérieur brut, taux de chômage, balance des paiements, niveau d'épargne, couverture immobilière, budget des centres d'enseignement et/ou de recherche, productivité agricole et/ou industrielle, etc …).

Si, durant la seconde moitié du 20ème siècle, l'évaluation économique fut assez semblable dans presque toutes les contrée du monde (le Fonds monétaire International ou l'Organisation Mondiale du Commerce n'y furent certainement pas étrangers), le politisme durant toute la Modernité fut marqué par les Nationalismes (surtout depuis le début du 19ème siècle) et par les Idéologismes (sur un spectre large allant de l'extrême-gauche socialo-communiste, marxiste ou non, à l'extrême-droite autoritariste, militariste ou non).

Il faut ici rappeler que, par définition, une idéologie refuse le Réel tel qu'il est et tel qu'il va, et veut imposer sa vision de l'humain idéal dans une société idéale qui n'existe pas (et n'existera jamais). Face aux idéologies toutes plus idéalistes les unes que les autres, se dresse le libéralisme dont le réalisme affirme que seul fonctionne son culte de l'autonomie personnelle et collective et que le seul rôle de l'Etat est de garantir ces autonomies dans leur respect réciproque.

L'énormité des horreurs du 20ème siècle a démontré que tous les idéologismes tyranniques ne peuvent se maintenir que par une violence qui coûte très cher en tout et finissent par ruiner le pays (cfr. le fascisme, le nazisme, le marxisme-léninisme, le maoïsme, …) et que les idéologismes démocratiques ne peuvent se maintenir que par un démagogisme et un électoralisme forcenés qui conduisent le pays à la faillite (cfr. socialisme, conservatisme religieux ou non; …). Nous en sommes à ce constat, aujourd'hui.

 

Enfin, la Constructivité moderne a généralisé l'idée d'industrialisme c'est-à-dire au recours forcené à toutes les technologies pour produire, en grande quantité et au moindre coût, des produits de médiocres qualités.

Loin de nous l'idée d'un rejet pur et simple de l'industrialisme et du technologisme, mais notre conviction est que des alternatives complémentaires et interdépendantes sont plus que souhaitables … surtout depuis la grande révolution numérique. Car il faut le dire haut et fort, en suivant de près la loi de Gabor : tout ce qui est robotisable, sera robotisé et tout ce qui est algorithmisable sera algorithmisé (que cela plaise ou non, que cela lèse ou non, des privilèges ou des chasses-gardées). Cela implique donc une déplacement notable du centre de gravité des activités humaines que la Modernité est incapable d'envisager et de penser.

 

On constate alors, sans forcer le trait, que tous les piliers sur lesquels reposait la Modernité s'effondrent ou se sont effondrés. Un nouveau paradigme doit ainsi émerger de toute urgence si l'on ne veut pas voir des poutiniens, des talibans, des islamistes, des narcotrafiquants, des tyranneaux d'opérette, des rois nègres (sans rapport avec leur couleur de peau), des corrompus pourris, et des malfrats continuer à faire du chaos inter-paradigmatique un fonds de commerce aussi juteux qu'infâme.

Ainsi, le titre de ce travail pose la vraie question : comment vivrons-nous ensemble dans ce nouveau monde d'après la Modernité ?

Ce n'est pas la première fois que cette question se pose.

La fin des Cités grecque a induit l'Empire romain.

La fin de l'Empire romain a induit le Monachisme chrétien.

La fin du Monachisme chrétien a induit la Catholicité féodale.

La fin de la Catholicité féodale a induit la Technicité moderne.

Et celle-ci meurt sous nos yeux. Qu'induira, qu'impliquera, qu'engendrera cette mort paradigmatique dont nous vivons les effets chaotiques et néfastes tous les jours. 

 

*

 

Des frères Goncourt :

 

"Ne pas s'occuper des autres, c'est toute la distinction ;

S'en occuper, c'est toute la politesse."

 

Equilibre délicat entre intériorité et extériorité, entre distance et proximité, entre respect et attention, etc …

 

*

 

Il est temps de réhabiliter la notion de "confrérie".

 

Le TLF dit ceci : "Ensemble généralement restreint de personnes unies par un lien commun, professionnel, corporatif ou autre".

Et le Wiktionnaire : "Compagnie de personnes associées pour quelque objet".

 

*

 

Ce que les théistes appellent Dieu, n'est certainement pas catholique.

Le catholicisme est bien trop destructeur pour ça.

 

*

 

Des frères Goncourt :

 

"L'égalité est la plus horrible des injustices."

 

Et la plus absurde des simplification entropique !

C'est la différence (et les complémentarités et interdépendances qu'elle engendre) qui fait la richesse d'un système.

L'égalité, c'est la mort par uniformisation.

***

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