Entre vapeur et humus
En hébreu l'homme est Adam (ADM), l'humus est Adamah (ADMH) et la vapeur est Ed (AD).
La vapeur est ce qui monte dans l'élévation et l'humus est ce qui descend dans la profondeur.
Il faut ajouter une "mer" (M = MYM, la mer) pour que la vapeur descende en l'homme et ajouter à l'homme un "voici" (H = HE, voici) pour que l'homme redevienne humus.
Air, Eau, Terre …
Et "voici" l'homme dans ce triangle, avec tous les vivants de la Terre.
La vapeur vaut 5, le signe de la vérité contenue dans les cinq livres de la Torah.
L'humus vaut 50 (donc 5), signe de vérité aussi, mais celle, complémentaire, des livres de la Nature.
Quant à l'homme, il vaut 40 (donc 4), signe de matérialité symbolisée par les quatre mères matriarches d'Israël : Sarah, Ribqah, Léah et Ra'hèl.
L'homme : un matérialité entourée de deux vérités qui n'en font qu'une.
Adamah (ADMH) est aussi Ed-Mah (AD-MH) : "Vapeur, qu'est-ce que c'est ?". L'homme est entre le réel et sa question, entre le mot et la chose, dirait Michel Foucault, entre le Divin et les lettres, surenchérirait la Kabbale.
Mais elle est aussi, par anagramme : ha-Adam (HADM), L'Homme personnel et défini, non générique, essentiel, archétypique, c'est l'Adam Qadmon de la Kabbale : l'homme primordial dont le corps est composé des dix séphirot selon le Séphèr Yètzirah.
Et l'homme (ADM), par anagramme toujours, est aussi Mi-Ed (M-AD) celui qui vient de la vapeur.
En ajoutant la peur ('HTT) au cœur de la vapeur (AD), apparait l'unité, l'Un (A'HD) qui est le nom du Divin lorsqu'il se manifeste dans la Nature, dans la Torah et dans l'homme. L'Un n'est accessible à la conscience humaine que dans la crainte biblique qui est non une crainte improbable et infantile du châtiment ou du courroux divins, mais une humilité (ce qui fait l'humus) absolue qui met tout l'homme au service de ce qui le dépasse, au service de l'Alliance pour l'accomplissement du Divin et de tout ce qu'il contient.
"Un" vaut 13 (les treize mois dans le temps, les treize tribus d'Israël dans l'espace, les treize attributs divins dans la forme) ce qui renvoie au 4 de la matérialité, de la maternité.
Cette matérialité est féconde et fertile dans son unité radicale, elle est mouvement et activité : le Divin s'y accomplit dans le champ du Réel vécu, du Réel unique où tout s'accomplit, le Divin, la Nature, la Torah et l'homme.
L'Un et le Réel ne sont qu'Un : il n'y a pas deux réalités, deux mondes, deux natures. Il y a l'Un qui est le Réel, tout le Réel, le Tout réel, le tout Réel.
Marc Halévy, octobre 2010.