Tisserand de la compréhension du devenir
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La pureté au-delà de la moralité

La pureté et la moralité ne doivent pas être confondues …

La pureté et la moralité ne doivent pas être confondues.

On peut parfaitement être moral et impur. La moralité concerne la relation à l'autre, tandis que la pureté ne concerne que la relation à soi.

La Torah juive, par exemple, distingue clairement ces deux registres de l'accomplissement de soi - le Temple et ses sacrifices étant bien plus purificateurs (visant la sainteté) que rédempteurs (visant la justice). La philosophie grecque le fait moins.

La pureté vise à maintenir chacun dans l'intégrité de son devenir idiosyncratique et phylétique, selon les quatre dimensions corporelle (santé), émotionnelle (ataraxie), intellectuelle (lucidité) et spirituelle (sacralité).

La moralité lui est assez subsidiaire, non qu'elle soit immorale ou amorale, mais plutôt du fait que la pureté profonde induit une moralité saine en tant que sa propre conséquence. Car c'est au fond de "santé" qu'il s'agit - si l'on veut bien étendre à l'émotionnel, à l'intellectuel et au spirituel, le sens de ce concept trop souvent limité au seul corporel. Il est présumé que si l'on est sain avec soi, on sera correct avec les autres, naturellement.

La pureté induit la moralité comme la santé induit la correction. Et symétriquement : l'impureté induit l'immoralité comme la malignité induit la méchanceté.

En somme, la pureté préserve le sacré contre la profanité, alors que la moralité n'est que la modalité d'une profanité vivable. La pureté est verticale et spirituelle ; la moralité n'est qu'horizontale et vulgaire.

Le saint, le sage n'ont nul besoin de morale !

Tout ceci consacre une triade fondamentale dont les termes, sans se superposer réellement, constitue un nœud conceptuel fort (un paradigme comportemental) : pureté, sacralité, sainteté, face au nœud triadique plus faible qui en découle : moralité, socialité, équité.

 

Marc Halévy

Le 09/03/2012