Mathématique et physique
Le paradoxe du singe savant d'Emile Borel dit qu'un singe tapant des lettres au hasard sur un clavier, durant un temps infini, a une probabilité non nulle de produire le "Hamlet" de Shakespeare. Cette assertion est totalement fausse dans la réalité. L'erreur vient du fait d'introduire l'infini dans le jeu.
Il en va exactement de même pour cette doctrine matérialiste qui veut que la vie soit le fruit du seul hasard. On sait bien, aujourd'hui, que le hasard pourrait, en théorie, produire la vie avec une probabilité non nulle, mais seulement à la condition d'introduire de l'infini dans les calculs.
Dans le réel, rien n'est jamais infini !
Pas même Dieu …
L'infini n'existe pas. Tout est fini dans l'univers réel.
L'infini est une idéalisation. Comme tout passage à la limite.
Tout le calcul infinitésimal (dérivées, différentielles, intégrales) est sans fondement. Les limites quantiques (masse de Planck, longueur de Planck et temps de Planck) en sont une preuve physique quotidienne.
Il faut se rappeler les virulentes diatribes de Kronecker et Poincaré contre Cantor (soutenu par Hilbert) et sa théories des infinis et des transfinis.
En gros, c'est l'école mathématique idéaliste (Cantor, Hilbert, etc … et la logique formaliste) qui a triomphé de l'école mathématique réaliste (Kronecker, Poincaré, etc … et la logique intuitionniste) et qui a infesté la physique théorique jusqu'à l'amener aux apories actuelles.
Toute les mathématiques d'aujourd'hui relèvent de la théorie des ensembles. Or, contrairement à toute l'approche constructiviste, dans le réel, la notion d'ensemble est totalement infondée. Il n'existe pas d'ensemble : toute objet réel est un singleton irréductible à quelque définition compréhensive que ce soit. Même une idée (ou un mot) n'est cette idée-là que dans ma tête à moi, munie de toutes ses connexions avec toutes les autres idées qui sont en moi.
Tout ensemble quelconque n'est qu'une idéalisation approximative d'un amas de singletons irréductibles entre eux et dont on ne peut rien dire de collectif.
Les mathématiques ne sont applicables au monde réel que moyennant d'énormes approximations et simplifications qui deviennent, très vite, délirantes.
Si l'on persiste malgré tout, le modèle d'univers que l'on obtient (c'est le cas des modèles standards actuels), devient soit incompatibles avec les faits observés, soit si abstrait et général qu'on peut y trouver tout et son contraire.
Par rapport à la physique théorique, les mathématiques fournissent un bon outil technique de calcul de cas particuliers soigneusement choisis pour "coller" avec les approximations grossières qu'elles imposent. Mais elles sont inaptes à représenter valablement l'univers global tel qu'il est, dans sa complexité réelle.
Si elle veut rendre compte de cette complexité réelle et organique, holistique et émergentiste, la physique théorique doit divorcer d'avec la physique mathématique.
Les mathématiques ne sont pas le langage de Dieu !
Marc Halévy, 2 octobre 2012