Pour que cesse l'intolérance religieuse
Dans le premier chapitre de la Genèse, ce sont les Elohim (les dieux c'est-à-dire les puissances divines) qui engendrent l'univers, le monde et les hommes.
Mais dans les chapitres suivants, c'est YHWH qui œuvre, lui qui est, parmi les Elohim, l'avatar divin spécifique aux Hébreux. Ce n'est plus la Terre que YHWH engendre (cela a été fait), mais le jardin d'Eden et ses quatre fleuves. Ce n'est plus l'humain, mâle et femelle, qu'il engendre (cela aussi a été fait), mais l'Hébreu qu'il façonne, fait de poussière, d'humidité et de souffle, et sa femme qu'il tire de son côté … et qu'il chassera du jardin pour qu'ils sortent de l'innocence animale et assument leur destin.
Tout le reste de la Torat Moshéh ne concerne que les Hébreux, leur histoire et leur dieu YHWH.
YHWH et les Hébreux se sont choisis au travers de Moshéh et de sa Torah : c'est cela l'élection, et cela seulement ! Le Judaïsme est l'assomption de cette élection, de ce choix réciproque.
Seul le premier chapitre de la Genèse est universaliste. Tout le reste est strictement ethnocentré.
YHWH n'est pas le Divin dans l'absolu ; il n'en est que l'interface hébraïque.
Comme Allah en est l'interface musulmane ; ou Dieu-le-Père, via le Christ et l'Esprit-Saint, en est l'interface chrétien ; ou Zeus en est l'interface grec ; etc. Seuls, le Eyn-Sof kabbaliste, l'Un plotinien, soufi ou eckartien, le Tao chinois et le Brahman indien peuvent prétendre exprimer l'universalité du Divin - en Inde, ce Brahman unique et absolu a, d'ailleurs, aussi engendré des myriades d'interfaces spécifiques.
Ces interfaces spécifiques sont tissés de règles et de rites, de mythes et de sagesse, de personnages et de mémoires. Mais ce ne sont que des interfaces qui ne sont pas le Divin ; seulement des manifestations, des avatars, des expressions spécifiques.
Marc Halévy, 4 avril 2013.