A propos d'Epicure
Epicure fut un autodidacte, né à Samos vers 341 et mort à Athènes en 271. En 306, il fonde une secte appelée le "Jardin" où il rassemble ses disciples autour d'un culte des dieux et d'une doctrine philosophique assez proche du bouddhisme, par maints aspects.
Il récusa toute influence de l'atomisme abdéritain (Leucippe et Démocrite). Sa vision du monde nous est surtout connue au travers du long poème De natura rerum ("De la nature des chose") de son disciple latin tardif Lucrèce.
L'épicurisme est l'une des cinq écoles hellénistiques, aux côtés du stoïcisme (Zénon), du scepticisme (Pyrrhon), du néo-socratisme (Arcésilas) et de l'éclectisme (Philon),
Quelques citations d'Epicure extraites de sa "Lettre à Ménécée" ;
"(…) garantir la santé de l'âme."
"(…) le dieu est un vivant (…)"
"(…) les dieux existent : en effet, évident est la connaissance que l'on a d'eux ; en revanche, tels que la multitude les considère, ils n'existent pas."
"(…) la mort, avec nous, n'a aucun rapport (…)"
"(…) tant que nous sommes, la mort n'est pas là, et une fois que la mort est là, alors nous ne sommes plus."
"(…) ce pourquoi nous faisons toutes choses, c'est ne pas souffrir et ne pas être dans l'effroi."
"(…) le plaisir est le principe et la fin de la vie bienheureuse."
"(…) la suffisance à soi (autarcie : se suffire à soi-même) est un grand bien (…)"
"(…) l'absence de douleur en son corps, et de trouble dans son âme."
"De tout cela le principe et le plus grand bien est la prudence."
"(…) rien n'est fait au hasard par un dieu (…)"
"(…) tu vivras comme un dieu parmi les hommes."
L'épicurien n'est pas un rabelaisien. Tout au contraire. Il pratique un minimalisme ascétique, un hédonisme du "peu". Ses mots clés sont ataraxie (l'absence de souffrance) et autarcie (se contenter de ce que l'on a et de ce que l'on est).
Il pratique la "prudence" c'est-à-dire quelque chose qui s'apparente au détachement, au non-agir taoïste, comme un retrait des affaires humaines.
Il est panenthéiste mais récuse toutes les idolâtries, toutes les superstitions, toutes les croyances populacières.
Son atomisme n'est pas un matérialisme puisque que le monde matériel fait d'atomes fonctionne à l'intérieur d'un monde immatériel peuplé de dieux vivants (cfr. la "Lettre à Pythoclès").
Marc Halévy, décembre 2016