La chienlit !
Dans l'existence réelle, les humains se répartissent en deux catégories distinctes, mais bien inégales en poids: il y a ceux qui veulent accomplir la Vie (la minorité aristocratique) et il y a ceux qui veulent profiter de la vie (la majorité démocratique).
Cette seconde catégorie est celle du Panem et circenses ("Du pain et des jeux", selon l'expression latine); les discours sur l'épanouissement au travail ou sur la quête spirituelle, sur l'évolution sociétale ou l'avenir économique, par exemple, ne les concernent tout simplement pas.
Une seule chose les occupe : gagner de l'argent en en faisant le moins possible, pour s'amuser et s'acheter toujours plus de gadgets ludiques. Ils votent pour ceux qui les leur promettent.
Tout le reste, ils n'en ont rien à fiche.
Ils forment la réserve de chalandise des partis populistes, des logiques d'assistanat, des dinosaures bureaucratiques, des administrations fonctionnaristes et des syndicats grévistes.
Ils adorent qu'on leur parle de justice sociale ce qui, pour eux, signifie gagner plus en faisant encore moins.
Ce sont des parasites, autrement dit. Ils ne construisent rien, mais profitent de tout. Et, par-dessus tout, ils applaudissent à tout rompre les discours des démagogues de tous poils qui promeuvent le "droit au parasitisme" sous le couvert de slogans plus politiquement corrects.
Mais, comme ce sont les mêmes démagogues qui veulent accueillir à bras ouverts, par pur calcul électoraliste, les parasites migrants venus d'ailleurs, ça commence à coincer : les parasites d'ici n'aime pas partager leur gâteau avec les parasites d'ailleurs.
En conséquence, ils étaient socialo-gauchistes mais deviennent massivement frontistes ; cependant, bien sûr, ils restent populistes et fermement étatistes en s'opposant vigoureusement à toutes les formes de libéralisme c'est-à-dire de système construit sur la notion de mérite réel et non sur celle de droit parasitique.
Partout en Europe, ce même mécanisme est à l'œuvre avec, pour conséquence perverse et délétère, de dégoûter tous les entrepreneurs actuels ou potentiels. Ceux-ci s'en vont alors risquer leur patrimoine et investir leurs énergies sous d'autres cieux.
Les jeunes têtes bien faites ne rêvent plus d'Europe, mais d'Asie du sud-est, de Canada, d'Océanie australienne ou néozélandaise. Ils s'en vont, donc, et nous laissent la chienlit.
Qui pourrait le leur reprocher ?
Marc Halévy, 17 avril 2017