Tisserand de la compréhension du devenir
Conférencier, expert et auteur

Lettre ouverte aux Français en vue des élections présidentielles

Je ne suis pas Français, mais en tant que résident depuis longtemps ici, l'avenir de la France me regarde. Il me regarde même de travers.

Voyons quelques chiffres : il y a environ 65 millions de Français, dont environ 45 millions en droit de voter. Pour qu'un Président soit légitime, il doit au moins être élu par 60% des Français pouvant voter, soit recevoir, environ 27 millions de suffrages.

Or, telles que les élections s'annoncent, dans la logique des précédentes, le nombre de votes valablement exprimés tournera autour de 15 millions de voix, dans le tout meilleur des cas.

Il n'y a, dès à présent que trois présidentiables au second tour : Marine Le Pen, François Fillon et Emmanuel Macron c'est-à-dire une qui veut régresser et retourner à une France "pure" qui n'a jamais exister, et deux qui veulent continuer comme avant, droit dans le mur consumériste et financiariste, l'un sur la voie du bourgeoisisme chrétien, l'autre sur la voie du progressisme capitaliste. Bref, le choix entre la peste tendance suicidaire, le choléra bleu, tendance blanc, et le choléra rose, tendance bleu.

Mais là n'est pas mon propos. Qui que ce soit qui l'emporte, il sera totalement illégitime, élu au second tour avec juste un peu moins de 10 millions de voix au tout mieux, soit avec les suffrages de bien moins d'un quart des Français en droit de voter.

Qu'est-ce que cela signifie ?

Que la grande majorité des Français ne se sentent aucunement concernés par  cette mascarade électoraliste qui relève d'une République monarchiste et jacobine et d'un paradigme "moderne" qui sont morts, qui n'ont plus aucun sens, qu'il faut rayer de la carte.

Les plus jeunes adultes en âge de voter, ne voteront pas. Les 20 millions qui les suivent, ne voteront plus jamais. Ce cirque électoraliste, parisianiste, télévisuel ne les concerne plus. Leurs appartenances essentielles sont tout ailleurs. Et beaucoup des moins jeunes commencent à penser la même chose.

Mais les choses sont ainsi faites, que la République veut compter comme nul, comme non existant, le plus grand parti de France : celui de ceux qui ne veulent plus de cette République monarchiste et jacobine, et de ses archaïsmes fonctionnaires et bureaucratiques ; ceux qui ne veulent plus de ces caciques prétentieux et ambitieux, démagogues, électoralistes, clientélistes et manipulateurs ; ceux qui ne veulent plus de ce centralisme jacobin et de ses médias parisianistes à la botte ; ceux qui ne veulent plus de ce social-étatisme qu'il soit de gauche ou de droite.

Il est temps  que le plus grand parti de France (les abstentionnistes, les votes blancs et les votes nuls) soit pris en compte afin que soient enfin démontrés l'illégitimité foncière des "élus" et le rejet radical de cette République pourrie qu'on lui impose.

Il est temps que les scores électoraux soient exprimés en pourcentages de la population en droit de vote et non plus en pourcentages des votes valablement exprimés qui ne représentent plus grand' chose.

Aussi, ami lecteur, je t'en conjure : NE VA PAS VOTER !!! Il sera alors facile de calculer le ridicule pourcentage de la population française qui aura "élu" SON président et de mesurer, immédiatement, l'illégitimité de celui-ci pour exiger, dans la rue s'il le faut, sa démission immédiate.

La République monarchique jacobine est déjà morte. Achevons-la !

Marc Halévy - Le 4 avril 2017