Liberté et sécurité
La Modernité a voulu "émanciper" l'homme de toutes ses Traditions sociales, culturelles, économiques, religieuses, … Son rêve a été, depuis le départ, de fabriquer un "homme nouveau", désaliéné et libéré, sans racines ni traditions, un homme "hors-sol", maître de sa vie et de la Nature.
L'idée, en soi, n'est pas mauvaise, d'un point de vue strictement théorique.
Mais elle ne tient pas compte d'un fait d'expérience : les humains, très majoritairement, ne veulent surtout pas être libres, autonomes, responsables, entrepreneurs et inventeurs de leur existence. Ils en sont, d'ailleurs, pour la plupart, totalement incapables.
La "servitude volontaire" est leur plus profonde aspiration. Ce n'est pas la liberté qu'ils veulent, mais la sécurité.
De ce fait, pendant plus de cinq siècles, la Modernité, au nom de sa chère "émancipation", n'a eu de cesse, dans ses combats contre les Traditions, de devoir inventer de nouvelles sécurisations pour remplacer les anciennes qu'elle faisait voler en éclats. Elle n'a donc réussi qu'à remplacer les tyrannies traditionnelles par des tyrannies modernes … au nom de la liberté.
Elle a remplacé, par exemple, les traditions religieuses par des idéologies tout aussi religieuses, même si le Divin en a été évacué. Elle a remplacé le servage par le salariat, ce qui revient strictement au même. Elle a remplacé les nobles par des démagogues. Etc …
Maintenant, la Modernité s'effondre du fait de ses propres inextricables contradictions et il est essentiel d'acter la grande leçon que l'échec total du christianisme et de son succédané laïque, le socialisme, a donnée au monde …
Les humains ne veulent qu'une seule liberté : celle de choisir leur sécurité.
Ils ne veulent pas se libérer ; ils veulent se sécuriser.
L'homme est un animal sécuritaire et non pas un animal libertaire !
Marc HALEVY, novembre 2017.