L'avenir des universités
Les universités étaient des institutions garantissant la qualité et la fécondité des connaissances et de leur transmission. Aujourd'hui, elles sont devenues des usines low-cost à produire des chômeurs et des fonctionnaires …
De l'universitaire Olivier Babeau :
"Les jeunes contestataires de 2018 ne veulent plus changer le monde mais considèrent ingénument qu'ils ont 'droit à' être dispensés de l'effort, du risque, de la responsabilité."
Et le Figaro de titrer : "Universités : nos 'révolutionnaires' ont l'état d'esprit de préretraités de 20 ans".
La baisse de niveau dans les Universités est telle (finir sa licence, aujourd'hui, c'est atteindre le niveau du baccalauréat en 1970), que l'on y trouve des hordes de glandeurs ignares qui viennent passer quelques années aux frais de leurs parents et, surtout, des contribuables, pour obtenir un diplôme qui ne vaut rien, dans l'espoir fallacieux de décrocher un emploi à vie.
Si, de plus, on considère que le monde professoral universitaire actuel, dans nombre de facultés "touristiques" (lettres, philologie, sociologie, politologie, psychologie, économie, histoire, art, …), est largement un ramassis de socialo-gauchistes "hors sol", on comprend que tout cela tourne en eau-de-boudin.
Que faire ? Voici mes propositions …
Les universités ne sont pas au service de l'emploi ; elles sont au service de la Connaissance.
Leurs diplômes ne sont pas des passeports d'avenir, mais des attestations d'acquis.
Il faut donc que les universités quittent radicalement le giron de l'Etat, recouvrent leur totale autonomie (académique, administrative et financière) et sortent du rôle qui leur a été assigné, d'être des "amortisseurs" de chômage.
Les étudiants doivent redevenir totalement responsables de leur parcours et en assumer tous les efforts tant intellectuels que financiers.
L'égalité des chances doit être assurée par le biais de bourses au mérite et de prêts d'étude. Le parcours des étudiants doit être évalué annuellement par des examens exigeants et sérieux, et donner lieu à une cotation quantitative claire. L'inscription à tout parcours universitaire doit être subordonné à la réussite d'un examen d'entrée (et non à un concours), faculté par faculté, pour évoluer si l'impétrant possède le niveau minimum requis pour entamer ses études.
L'année académique doit comporter 30 semaines faite, chacune, d'au moins 30 heures de cours et de travaux pratiques. En sus des trente semaines de cours, l'année académique doit inclure deux mois de travail pour la préparation et la passation des examens de fin d'année (ce qui laisse 12 semaines de congé consacrées à des travaux intelligents). La notion de stage doit être éradiquée car elle concerne l'emploi et non l'acquisition de Connaissance. Le parcours académique (la fin du mastère, donc) doit être clôturé et sanctionné par la soutenance orale d'un travail écrit de fin d'étude, réalisé selon des normes scientifiques strictes. L'éventuel accès à un parcours doctoral postérieur doit être subordonné à la qualité de ce travail de fin d'étude.
Le corps professoral doit être astreint à un contrat d'emploi salarié du type CDI, selon les normes du droit du travail, avec obligation d'assurer lui-même ses charges de cours, d'examens et de suivis des travaux de fin de cycle. Les assistants, toujours sous CDD, peuvent être chargés de la préparation, de l'organisation et de l'animation des travaux pratiques.
Qui dit mieux ?
Marc Halévy, 4/2018