Tisserand de la compréhension du devenir
Conférencier, expert et auteur

L'imposture ! De l'antisémitisme à l'antisionisme.

Ras-le-bol ! Il est temps de revenir à la vérité historique pour comprendre les relations du monde musulman avec les Juifs et avec Israël. Il est temps de briser les propagandes qui empoisonnent les esprits simples.

Comme depuis la Shoah, il est malvenu de se montrer antisémite (même Soral ou Dieudonné se méfient un peu) et que l'antijudaïsme religieux n'est plus à la mode du fait de la laïcisation de nos sociétés et de l'effondrement catholique, il est en revanche de mode, dans certains milieux, de se proclamer antisioniste ce qui, en clair, signifie de s'opposer, plus ou moins profondément, à l'existence de l'Etat d'Israël.

Ces milieux antisionistes sont, globalement, soit socialo-gauchiste, soit islamiste, soit les deux.

Le socialisme (qu'il soit hitlérien ou stalinien, pour parler des plus virulents) a toujours été antisémite pour la simple raison que son égalitarisme et son universalisme heurtent de plein fouet l'élitisme et le particularisme juifs. Et comme le socialo-gauchisme a pour socle la "défense des victimes", la victimisation artificielle des "Palestiniens" offrait un prétexte en or pour transformer l'antisémitisme traditionnel en antisionisme (nous y revenons plus loin, en détail).

Du côté de l'islamisme, l'antisémitisme - comme l'antijudaïsme catholique - relève d'abord d'une source freudo-religieuse. Sans Bible hébraïque, point d'Evangiles ; et sans Evangiles, point de Coran : il faut donc "tuer le père" (le Juif, donc) selon ce bon Sigmund (un Juif honteux comme les aiment les antisémites, tout comme Marx).

Là-dessus est venu se greffer le "problème palestinien" : une pure invention des Frères musulmans qui ont vu, dans la création de l'Etat d'Israël, en 1948, un camouflet flagrant à leur prétention d'islamiser le monde entier au départ du proche-orient (les Frères musulmans ont été créés en Egypte par Hassan ben-Banna, le grand-père de Tariq Ramadan (!), en 1928, par haine radicale et totale de l'occident considéré comme dépravé, décadent, envahisseur et colonialiste).

Le "problème palestinien" est donc LE prétexte majeur du nouvel antisémitisme (pudiquement appelé "antisionisme") tant socialo-gauchiste qu'islamiste. Eh bien regardons-le de près.

Primo, la Judée (l'actuel Israël et plus) a toujours été la patrie des Juifs depuis 3.500 ans (donc depuis plus de 2.000 années avant l'invention de l'Islam) et Jérusalem a toujours été sa capitale depuis au moins 3.000 ans. Il y a toujours eu des Juifs en Judée, même après l'expulsion par les Romains après 70. Et il n'y avait là aucun musulman, cela va de soi. Après 1917, suite à la déclaration Balfour (autorisation de retour des Juifs européens chez eux) et l'instauration d'un antisémitisme d'Etat en URSS faisant suite aux pogroms incessants du 19ème siècle, beaucoup de Juifs russes ont fait leur Alyah (dont les "pères" fondateurs de l'Etat d'Israël : Ben  Gourion, Golda Méïr, etc …). Ces Juifs étaient profondément idéalistes (socialistes utopistes) et non religieux. Lorsqu'il fondèrent l'Etat d'Israël, ils voulurent et façonnèrent un Etat laïc et universaliste où tous, Juifs, Chrétiens et Musulmans, étaient les bienvenus.

Mais les Frères musulmans ne l'entendirent point de cet oreille et ils eurent tôt fait de rallier, dès 1935, le grand mufti de Jérusalem, Amin al-Husseini (le grand oncle de Yasser Arafat et un grand ami d'Hitler sous la protection duquel il finira la seconde guerre mondiale). Ce mufti profondément antisémite attisera l'insurrection musulmane de Palestine en 1938 contre les occupants anglais. Son fils, Saïd Ramadan créera dès 1945, une branche armée musulmane parallèle à la Haganah juive.

 

Lorsque l'Etat d'Israël fut créé, la plupart des arabophones locaux, chrétiens comme musulmans, reçurent la nationalité israélienne ; eux et leurs descendants l'ont toujours aujourd'hui et rejettent complètement la "cause palestinienne" (eux, ils savent de quoi ils parlent pour le vivre tous les jours sur place).

 

D'ailleurs, qui sont ces Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie ? Pour la, plupart ce sont des descendants des travailleurs immigrés venus chercher du travail en Israël lorsque cet Etat, en pleine construction, avait besoin de terres (que les Juifs payèrent très cher aux propriétaires jordaniens, libanais ou égyptiens) et de bras (venus des pays musulmans limitrophes). La nationalité israélienne leur fut offerte. Ils la refusèrent, encouragés en cela par la clique de l'OLP.

Mettons, une fois pour toute, la vérité historique au centre du débat. L'OLP (qui deviendra le Fatah) est une pure création soviétique, dans le cadre de sa lutte contre les puissances "capitalistes et colonialistes". L'URSS finança une kyrielle de mouvements de "libération" un peu partout (Vietnam, Cuba, Angola, Algérie, etc …) afin de mettre la "main sur le monde" (les Frères musulmans sont de la même eau et imitent, en tout, les tactiques et propagandes soviétiques).

L'égyptien Yasser Arafat fut recruté adhoc par l'URSS (petit-neveu du grand mufti antisémite, c'est un plus pour passer auprès des "Palestiniens") et formé à Moscou (c'est là que fut minutieusement conçu son inamovible déguisement : uniforme paramilitaire - la force -, barbe de trois jours - la victime - et keffieh - "l'arabo-musulmanitude").

Comme tous les mouvements de "libération" prosoviétiques entre 1950 et 1989, l'OLP/Fatah réussit un œuvre essentiellement médiatique de propagande, goulûment relayée par les médias occidentaux majoritairement socialo-gauchistes et antisémites (surtout entre 1968 et 1990). De là, la légende "palestinienne" née d'un processus artificiel de victimisation à portée idéologique.

 

Mais contrairement aux autres mouvements de "libération" qui soit s'enlisèrent, soit mirent au pouvoir des dictateurs prosoviétiques, l'OLP-Fatah fomenta plusieurs insurrections (les Intifada) et guerres (celle de 1948, celle des Six-jours en 1956, celle de Kippour en 1973) qui, toutes, ont échoué lamentablement. Ce qui induisit trois mouvements simultanés :

  • La perte d'agressivité du Fatah (et les tentatives de négociation de paix notamment avec mon "patron" Ytz'haq Rabin) ;
  • L'afflux, vers les Palestiniens de mannes financières exorbitantes visant à "aider la construction de la Palestine", mais aussitôt détournées par les meneurs (la bataille entre héritiers, après la mort d'Arafat, a très vite été étouffée … il n'eût pas été bon que sa colossale fortune personnelle en Suisse fût trop connue du grand public qui l'avait payée de ses impôts) ; aujourd'hui, ces mannes financières servent à Gaza à "encourager" les familles à faire de leur fils des martyrs de l'Islam et à dédommager grassement celles-ci en cas de décès du kamikaze qui se prenait pour un héros.
  • La riposte des frères musulmans au fléchissement de l'agressivité du Fatah, en créant, dans la bande de Gaza essentiellement, le Hamas qui est une branche armée agressive et sans scrupule, directement sous leurs ordres et dirigées par des militaires professionnels qui ne sont pas palestiniens. Le Hamas est la cause directe et réelle des dégâts dans la bande de Gaza car il utilise la population locale comme bouclier humain pour perpétrer attentats et agressions en toute impunité, forfaits qui lui rapporte, à chaque mauvais coup, des photos et articles "horribles", souvent truqués et mis en scène comme cela a été maintes fois démontré.

Ainsi, est-il aisé de comprendre pourquoi le "processus de paix" n'aboutira jamais : la guerre est le fonds de commerce palestinien. Ils ne vivent que des aides internationales qui se tariraient dès que la paix serait réellement signée et engagée. Ils n'en veulent pas. Alors il ne reste qu'un scénario possible : accentuer, par tous les moyens, la victimisation dont les médias occidentaux, et plus spécialement français, sont si friands. Et la victimisation, ça paie ! Beaucoup d'autres mouvances et groupuscules l'ont parfaitement compris dans cette France qui offre des subsidiations à tour de bras aux "victimes" autoproclamées de tous genres.

Maintenant que l'on comprend mieux l'imposture palestinienne, source et prétexte du nouvel antisémitisme appelé antisionisme, on peut mieux aborder cette question.

Prenons deux exemples:

  1. Dans les grandes villes françaises, des jeunes musulmans harcèlent, agressent, attaquent, battent, voire tuent des Juifs non au prétexte qu'ils sont sionistes (la plupart ne le sont pas), mais au prétexte qu'ils sont Juifs (pas plus tard que la semaine dernière, à Paris, un jeune garçon a été battu et volé au seul prétexte qu'il avait une kippah dans son sac !!!). Faut-il donc rappeler les attentats, tortures et assassinats de ces dix dernières années perpétrés par des musulmans contre des Juifs parce que Juifs et non parce que sionistes. Certains de ces actes odieux ont été inspirés par feu Daesh dont la propagande (tout droit issue des Frères musulmans, rappelons-le) assimile Juif à sioniste, donc à "bourreau" des "victimes" palestiniennes. Mais ne nous leurrons pas un seul instant : la haine des Juifs est chevillée au corps des musulmans (le Coran intime l'ordre d'humilier, de rançonner et de maudire les Juifs, en conséquence du refus des Juifs de Médine de se convertir à la prédication de Mu'hammad … qui les fit exterminer sans sourciller). Les musulmans et les socialo-gauchistes crient comme des orfraies à l'amalgame entre Islam et terrorisme … mais ils ne protestent jamais contre l'amalgame entre judaïsme et sionisme. Bizarre, non ?
  2. La semaine dernière, j'ai reçu des nouvelles d'un vieil ami, Monsieur Lévy, dernier boutiquier juif de Marrakech au Maroc (il a vendu, toute sa vie, des bibelots et des souvenirs). Il a décidé de quitter le Maroc où sa famille vit depuis des siècles. Il part parce que la société marocaine, sous la pression des salafistes qui, chaque jour, se rapprochent un peu plus du pouvoir, est devenue antisémite ; il est harcelé, insulté, agressé chaque jour que Dieu fait : il est Juif, mais pas sioniste ; il ne part pas pour Israël, mais pour la France, rejoindre un neveu. Dont acte !

La conclusion de tout ceci ? Lorsqu'un musulman vous dit qu'il est antisioniste, mais pas du tout antisémite, surtout, ne le croyez pas.

D'abord, le sionisme ne le regarde pas.

Ensuite, le pro-palestinisme est une victimisation mise en scène et une imposture, et il n'a pas à s'y enliser.

Enfin, tant qu'il ne condamnera pas publiquement et activement le salafisme, il s'en rend complice et, ce faisant, perd tout droit à quelque jugement que ce soit sur quiconque !

Marc HALEVY, 5/11/2018