Valeur d'usage et valeur d'utilité
Il me paraît indispensable de bien réfléchir, dans le cadre de la nouvelle économie postindustrielle, à la différence entre la valeur d'utilité (ce à quoi la chose peut servir à quelqu'un) et la valeur d'usage (la manière dont il s'en sert réellement).
Ces deux valeurs sont très différentes dans bien des cas.
La valeur d'utilité mesure l'impact potentiel de la chose sur la vie de l'usager, quelle que soit la manière, plus ou moins efficace, dont celui-ci l'utilise.
La valeur d'usage mesure l'impact réel de la chose sur la vie de l'usager, en fonction de la manière dont celui-ci l'utilise (notamment du fait de son inexpérience, de son incompétence, de son ignorance, de son inhabileté, de ses handicaps, etc.).
Par exemple, un représentant de commerce se déplace beaucoup sur un territoire restreint qui est le sien ; dès lors, une automobile aura pour lui, une grande valeur d'utilité, bien plus grande que tous les autres moyens de transport puisqu'il économisera, grâce à elle, beaucoup de temps. Cependant, ce très jeune représentant de commerce n'a pas encore passé son permis de conduire et une automobile aura pour lui une valeur d'usage nulle ; il devra se déplacer en taxi, par exemple.
La première règle de base de la nouvelle économie dit qu'il ne faut acquérir la propriété ou l'accès à un produit ou à un service que si et seulement si ceux-ci offrent , à la fois, une grande valeur d'utilité ET une grande valeur d'usage.
Pour entrer dans la logique de la valeur (qu'elle soit d'utilité ou d'usage), il faut considérer deux facteurs :
- La somme, pendant toute leur durée de vie, des coûts réels d'utilisation du produit ou du service, c'est-à-dire la somme de toutes les dépenses qui devront être faites, pendant toute leur durée de vie pour qu'ils demeurent correctement utilisables.
- La somme, pendant toute leur durée de vie, des profits (qualitatifs et quantitatifs, objectifs et subjectifs) induits par l'utilisation du produit ou du service.
La seconde règle de base de la nouvelle économie dit que le rapport entre la valeur des profits et la valeurs des coûts doit être maximal.
Marc HALEVY, 13/11/2018