Pour une clarification du concept Economie
Pour une clarification du concept "Economie".
L'économie est l'espace de rencontre de toutes les offres et de toutes les demandes au sein de la sphère humaine.
On distingue :
- L'économie non monétaire :
- Celle du bénévolat (demande et offre de temps)
- Celle du troc (demande et offre d'objet)
- Celle de la mission (demande et offre de mandats, notamment politiques)
- Etc …
- L'économie monétaire : c'est le capitalisme ; il a l'argent pour axe central, l'argent étant l'unité conventionnelle d'échange lors d'une transaction offre/demande ; l'argent peut être public (c'est-à-dire de la monnaie fiduciaire garantie par une institution greffée sur une banque centrale) ou privé (cryptomonnaies, monnaies locales, etc …). L'économie monétaire (le capitalisme, donc) tourne autour de l'argent :
- L'argent pour entreprendre,
- L'argent pour investir :
- avec retour financier (économie spéculative)
- sans retour financier (mécénat)
- L'argent pour prêter et placer (banques),
- L'argent pour accumuler et préserver (assurances)
- L'argent pour aider, faciliter, promouvoir, susciter, etc …
- Etc …
Une fois de plus, il faut le répéter : il est ridicule de stigmatiser perpétuellement le capitalisme (qui n'est que le versant monétaire de l'économie générale, celui qui travaille et fait travailler avec du capital) au prétexte qu'une de ces branches, l'économie spéculative, engendre des mécanismes néfastes et parfois délétères. Ce n'est pas le capitalisme qu'il faut conspuer, mais bien le financiarisme c'est-à-dire l'économie spéculative, sans foi ni loi, sans éthique, n'ayant que le profit immédiat en vue et qui n'est, somme toute, qu'un parasitisme économique (comme un ténia dans ses boyaux ou comme une tumeur cancéreuse dans ses tissus sains) : c'est "l'argent pour l'argent".
Dès lors qu'une activité économique quelconque n'a pour seul but que de produire de l'argent pour l'argent lui-même, c'est de l'économie folle, du capitalisme malsain, déviant, parasitique.
Toute économie saine repose sur trois piliers indispensables : du capital, du travail et de l'intelligence. L'un sans les autres est vain et tourne à vide :
- Du capital c'est-à-dire des ressources pour alimenter le processus de transformation, par le travail, de ces ressources en utilités que l'on peut offrir face à une demande existante ou à venir.
- Du travail c'est-à-dire ce processus de transformation même qui intègre du travail transformatif de la part des hommes et des machines (robotiques ou non, algorithmiques ou non) ; ce travail transformatif est le cœur thermodynamique du système économique qui transforme de la néguentropie moyenne, de l'énergie et du temps en néguentropie haute (les utilités) et en néguentropie basse (les déchets au sens large) ; le rendement d'une transformation économique est donné par le rapport entre, au numérateur, les utilités produites et, au dénominateur, la somme des ressources, temps, énergies et déchets. Ce rendement est toujours inférieur à un et, moyennant la meilleure technologie peut, au mieux, se rapprocher asymptotiquement de son rendement de Carnot (rendement théorique maximal indépassable et toujours inférieur à un).
- De l'intelligence (dans tous les sens de ce mot : raison, intuition, imagination, analogie et jugement dont la synthèse, en somme, est bien qualifiée par le mot "management") dont le but unique est :
- d'optimiser le rendement du processus de transformation (cfr.2 - optimisation technique),
- d'optimiser la qualité de la rencontre et de l'échange entre la demande et l'offre (optimisation commerciale),
- d'optimiser la rémunération des ressources consommées (capital et travail, matériels et matériaux),
- d'optimiser le retraitement et le recyclage des déchets.
L'économie, c'est tout cela. Elle est le métabolisme des sociétés humaines dont les institutions politiques ne sont que des superstructures avec une seule mission cruciale : assurer la paix, intérieure et extérieure, pour que l'économie puisse engendrer de la prospérité et du bien-être globaux.
Le politique doit se mettre au service de l'économique … et non l'inverse.
Et l'économique doit se mettre au service de la Vie et de l'Esprit … L'argent n'est jamais un but : il est une condition antérieure et une conséquence ultérieure ; rien d'autre !
Marc Halévy
Le 24/04/2019