Révolution écologique
La question écologique n'est pas une question idéologique ; elle est transversale à toutes les idéologies qui, chacune, tentent de la récupérer à leur profit, de l'écolo-fascisme à l'écolo-gauchisme.
Il est cependant deux certitudes claires :
- l'indispensabilité d'une vraie décroissance démographique (il faut redescendre sous la barre des 2 milliards d'humains sur Terre)
- et d'une vraie décroissance de l'économie matérielle (il faut appliquer partout et strictement le principe Frugalité).
Ceci posé, les idéologies vont, chacune, proposer (ou tenter d'imposer par la violence) leur méthode pour atteindre ces deux objectifs incontournables (si l'on veut éviter l'effondrement de l'humanité et de la planète).
Pour rappel, les récentes tueries d'El Paso (USA) et de Christchurch (NZ) ont toutes deux été revendiquées par des écolo-fascistes voulant, par leur geste barbare, contribuer à la décroissance démographique en éliminant des humains considérés comme indésirables (respectivement des migrants mexicains et musulmans).
Il faut donc bien prendre garde à ne jamais amalgamer le très concret, très urgent et très factuel problème écologique et les voies idéologiques de sa résolution. La barbarie de certaines de ces voies ne peut pas occulter la réalité du problème.
Je plaide, quant à moi, pour un écolo-libéralisme qui passe directement et intensivement par le monde des entreprises sans passer par le monde des politiques. C'est d'un nouveau modèle économique dont l'humanité a besoin et non d'une énième idéologie sociopolitique.
Ce nouveau modèle économique doit reposer sur les trois piliers suivants :
- Une drastique diminution de l'offre de produits matériels dans le cadre d'une stratégie mondiale de frugalité maximale.
- Le passage d'une économie de masse et de minimalisation des prix, à une économie de niches et de maximalisation de l'utilité réelle.
- Le passage du règne de la quantité (toujours plus) à la qualité (mieux), le passage du plaisir à la joie, le passage de l'extériorité à l'intériorité, le passage de la puissance à l'intelligence, le passage de la productivité à la virtuosité.
Seules les entreprises sont capables de construire ce nouveau paradigme, mais il faut, pour y réussir, se défaire du financiarisme ambiant et des grands groupes transnationaux qui ne fonctionnent qu'en termes de profits et de capitalisations boursières. Nous revivons le passage du jurassique au crétacé : les dinosaures économiques vont bientôt disparaître, incapables de s'adapter à la pénurisation des ressources. Ce sera la revanche des petits lémuriens (les PME) qui vivront en colonies (en réseaux).
Pour accélérer ce mouvement de disparition des dinosaures, chacun peut contribuer à boycotter, systématiquement, tous les produits de masse, tous les gadgets amusants mais inutiles, tous les caprices consommatoires et, surtout, tous les grands groupes industriels de production et de distribution pour se replier sur une économie strictement locale, de proximité.
Marc Halévy
Physicien, philosophe et prospectiviste
Le 22/08/2019