Tisserand de la compréhension du devenir
Conférencier, expert et auteur

Bienvenue en 2023, l'année où tout peu basculer

De Bruno Tertrais : "Le crépuscule de Trump, la défaite de Bolsonaro, l'isolement de Poutine, les difficultés d'Erdogan ; la bonne santé de l'économie américaine et le décollage attendu de l'Inde ; les révoltes en Iran et en Chine… Le triomphe des autocrates appartient-il au passé ? Les démocraties prendront-elles leur revanche ?" A cette liste, il faut encore ajouter le Brésil, la Corée du Nord, les deux "Autorités" palestiniennes, l'Arabie saoudite, le Qatar, l'Azerbaïdjan, l'Algérie, la Biélorussie, … et quelques autres foyers purulents et infectieux.

Quoiqu'il en soit, au risque d'un peu de simplisme (mais souvent la simplicité aide la lucidité), le monde humain est divisé en deux mondes : celui du libéralisme (globalement occidentaliste avec mille nuances) et celui du totalitarisme (globalement autoritaro-populiste avec mille autres nuances).

2022 a été l'année de la montée des totalitarismes populistes.

2023 semble ouvrir le chemin de leurs déclins.

 

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Une autre manière de définir l'autonomie personnelle s'appuie sur l'idée de la libre gestion de son propre temps.

Être le seul maître de son temps !

 

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De Jean Viard :

 

"Dans le récit national français, les congés payés de 1936 sont considérés comme une innovation extraordinaire, mais l'histoire ne valide pas tout à fait notre puissance innovatrice : les nazis les avaient déjà donnés, les staliniens aussi… Entre la guerre de 14-18 et celle de 39-45, on a peu à peu mélangé le temps de non-travail des rentiers avec le temps continu du salarié, on a inventé le temps alternant travail-repos. Cette invention s'est faite sur quarante ans : il y a le samedi, la retraite, le week-end, etc.

La construction du temps moderne est un temps alternant. En France, on en a fait l'épopée du Front populaire alors même que les congés payés n'étaient pas dans son programme politique ! Les communistes n'en voulaient pas, car ils craignaient que les ouvriers, vivant trop bien en société capitaliste, oublient de faire la révolution. Mais les radicaux Jean Zay, Léo Lagrange, et Léon Blum – qui étaient des bourgeois de gauche, comme on dirait aujourd'hui – savaient ce que c'étaient les vacances, le voyage… Ce sont eux qui ont imposé les congés payés."

 

Encore une légende gauchiste qui vole par terre. Il est temps de désécrire l'histoire socialo-gauchiste de la France entre 1870 (la naissance de la 3ème république) et 1995 (le départ de cette ordure de Mitterrand), y compris la phase navrante du paternalisme gaulliste.

Il faut remettre les pendules à l'heure. Par exemple, les congés payés sont une invention de certains patrons progressistes dont les radicaux se sont emparée pour les généraliser et les imposer. Il faut savoir que la plupart des innovations et progrès sociaux sont des initiatives patronales.

Il est temps que cela se dise.

 

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Si l'autonomie vraie repose aussi sur la libre gestion de son temps, alors de quoi l'Etat se mêle-t-il avec les week-end obligatoires, les 35 heures par semaine, les heures supplémentaires, les congés payés, les vacances imposées, l'âge de la retraite, … et toutes ces billevesées qui doivent relever exclusivement de la responsabilité personnelle (comme de cotiser à une assurance-pension ou à une assurance-maladie, par exemple) ?

 

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L'Etat ne doit jouer aucun rôle ni social, ni économique ; il n'existe que pour garantir la Paix (législation, justice, police, armée, diplomatie) et des Infrastructures collectives (les réseaux de base : routiers, électriques, téléphoniques, numériques, fluviaux, …) … et pour rien d'autre.

 

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Le mariage "financier" entre "réseaux sociaux" gratuits et annonceurs, publicitaires ou autres, est rompu et leur divorce est consommé … ou presque.

Ouf !

 

Cela signifie :

 

  • qu'il ne restera plus que des réseaux payants, spécialisés, sélectifs et électifs, portés par des projets précis et visibles,
  • que les réseaux sociaux gratuits disparaitront et, avec eux, la plus infernale des machineries de désinformation et de manipulation de masse jamais inventée (avec pour conséquence une désaliénation mentale d'une bonne part de la jeunesse … et de moins jeunes).

 

Un chiffre extrait de "Challenge(s)" : "64% des Américains pensent que les réseaux sociaux nuisent à la démocratie". C'est bien : même les Américains se mettent à comprendre les évidences.

 

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Mon comparse André Comte-Sponville intitule un de ses éditoriaux pour "Challenge(s)" : "Une autocratie impuissante" …

Mais, cher André, c'est une tautologie : une autocratie est par essence impuissante puisqu'un esclave n'est jamais ni productif, ni héroïque au profit de son "maître".

 

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Toute entreprise travaillant avec la Chine, pour la Chine, en Chine, etc … doit être déclarée "collaboratrice" au sens antinazi du terme.

Il en va de même avec les pays islamistes.

On dit que l'argent n'a pas d'odeur ; c'est faux ! L'argent qui vient de là-bas pue le cadavre en décomposition.

 

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Kim Jong-Un a fait de la Corée du Nord est des plus gros fabricants d'armes militaires (y compris nucléaires) du monde.

La Corée du Nord est devenue le supermarché mondial de l'armement des crapules idéologiques et totalitaires.

Quand donc détruira-t-on, définitivement, cet arsenal pourri ?

 

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La guerre absurde que la Russie fait à l'Ukraine, n'est le déclencheur de rien, mais le révélateur de tout : la pénurisation des ressources naturelles, la hausse des prix, l'inflation, la baisse des pouvoirs d'achat, la montée du chômage, l'accélération des robotisations et des algorithmisations, la radicalisation de la dualité entre le monde des libéralismes et le monde des totalitarismes, les tensions migratoires, le dérèglement climatique, la continentalisation, etc …

Tout cela était déjà prédit et dit depuis plus de vingt ans (depuis le rapport Meadow de 1972, en fait) ; mais aujourd'hui, même les opinions publiques les plus aveugles et butées ne peuvent plus faire semblant de ne pas voir la réalité en face.

 

En ce sens, peut-être l'année 2023 sera-t-elle enfin celle de la lucidité.

Oui, le monde humain est en pleine phase chaotique. Oui, l'ancien paradigme (de la Modernité) et l'ancienne civilisation (de la Christianité) meurent sous nos yeux et un nouveau monde est en émergence avec d'autres valeurs, avec d'autres éthiques, avec d'autres distributions des territoires, des pouvoirs et des appartenances, avec d'autres pratiques économiques, avec d'autres institutions prépondérantes.

 

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Le monde des assistanats est mort !

 

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Il faut tuer d'urgence toute la grande distribution (et, plus généralement, toute l'économie de masse) et basculer dans la logique d'un commerce (d'une économie) de petites entreprises, de réseaux et de proximité, non plus de "prix bas", mais de "juste prix".

La société de consommation est morte parce qu'elle n'est plus ni viable, ni vivable.

 

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Ce n'est pas en tournant autour de la piscine que l'on apprendra à nager.

 

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Le règne de la stagflation commence …

Il faudra bien s'y résoudre une fois pour toutes : toutes les ressources et donc tous les prix vont augmenter, et toutes les consommations vont donc diminuer.

Les temps joyeux de la croissance économique sont révolus.

Avec 2023, s'inaugure l'ère de la frugalité, de la déconsommation, de la décroissance démographique (la plus forte et rapide possible) et la fin de l'économie de la luxuriance, de la gabegie, du gaspillage, de tout-jetable, du bon-marché et des prix bas, la fin de l'économie de masse (de la production de masse, de la communication de masse, de la distribution de masse, …).

S'inaugure, ainsi, l'ère des économies de proximité, de durabilité, de l'utilité, de la nécessité, du recyclage, de l'usage jusqu'à l'usure, de la localité, de la réparation, …

Tout le monde travaillera plus et plus longtemps, dans des métiers vraiment utiles, producteurs de vraies valeurs d'usage ; finie l'époque des administrations et des bureaucrates. Finis les temps d'assistanat : chacun redevient responsable de soi et des siens, et chacun devra subvenir à ses propres besoins. Chacun doit devenir sa propre entreprise autosuffisante, en association étroite avec sa "tribu" locale.

 

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L'économie, au sens technique, est un quintuple flux de matières (ressources matérielles), de connaissances (ressources immatérielles), de travail (activités transformatrices productrices de valeur d'utilité), de besoins (demandes consommatrices) et d'argent (monnaies symboliques).

Chaque composante de ces cinq flux est caractérisée par des quantités, des qualités et des prix.

Le marché est le lieu de rencontre et d'échange entre ces cinq flux.

Chacun de ces flux alimente aussi des réservoirs (stocks) qui permettent des régulations d'ensemble soit pour des raisons d'optimisation, soit pour des raisons de spéculation.

Au fond, l'économie n'est qu'une sorte d'immense jeu hydraulique (bien moins rationnel qu'il n'y paraît et qu'on le dit) où les flux se transforment les uns dans les autres, sans qu'il n'existe, forcément, de lois de conservation (il y a des fuites et des pertes dans tous les circuits, et il y a des circuits parallèles plus ou moins cachés et connus).

 

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Avec 2023 commence enfin le temps des vaches maigres pour les 60% de parasites éhontés qui se goinfrent depuis 50 ans sur le travail des 15% de constructeurs.

Ils auront "faim", surtout de tout l'inutile ; et les 25% de toxiques démagogues auront beau rôle, via les syndicats et les partis socialo-populistes, de crier haro sur ce baudet qui les nourrit tous.

Il est vital du tuer le parasitisme et les assistanats  qui les gavent au plus grand profit des politicards qui vivent de leurs votes.

La seule voie ? Tout le monde travaille fort et beaucoup et longtemps pour produire de la vraie utilité pratique pour les générations qui viennent.

 

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L'équation énergétique est simple.

Il faut cesser immédiatement l'usage de toutes les formes d'hydrocarbure.

Il faut abandonner ces absurdités écolo-thermodynamiques que sont l'éolien et le photovoltaïque.

Il faut couvrir le moyen terme avec le nucléaire.

Et le long terme ne dépend que de l'hydroélectricité.

Donc il faudra vivre avec 80% d'énergie en moins.

Donc, il faudra qu'il y ait 80% d'humains en moins sur Terre (moins de 2 milliards).

Donc, il faudra châtrer une bonne fois pour toutes ces machines à faire des gosses que sont, dans l'ordre, l'Afroland, l'Islamiland, l'Indoland et le Sinoland.

L'avenir de l'humanité passe par les braguettes de ces connards !

Le taux net mondial de fécondité doit descendre, globalement, sous la barre des 1.3 enfants vivants par femme. Au-delà de ce chiffre : point de salut.

Misère. Famine. Guerres. Et toutes les calamités qui vont avec …

 

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De Anton La Guardia :

 

"On dit parfois que l'Amérique a des alliés,

alors que la Chine et la Russie n'ont que des clients."

 

Très belle et juste remarque. Les USA, comme les autres puissances nommées et quelques autres, n'ont que des clients. Il faut cesser de se voiler les yeux.

Les USA ne sont les amis ou alliés de personne. Ils sont le monstre pur et simple de l'égoïsme et de l'égocentrisme : "America first !".

Leur action durant la "libération" de l'Europe en 1944-1945 n'a été qu'un calcul doublement financier : le financement du plan Marshall qui leur a rapporté un pactole, et la mainmise sur l'Europe de l'ouest face au Pacte de Varsovie (via cette absurdité nommée OTAN).

Etant américain moi-même, je sais clairement que les USA ne connaissent et ne comprennent que ce qui leur rapporte financièrement. Tout le reste est bavardage. "Money first".

Il faut comprendre, une fois pour toute, que l'Europe n'a ni amis, ni alliés et qu'elle ne peut compter que sur elle seule si elle veut demeurer une grande puissance mondiale aux niveaux économiques, scientifiques, géopolitiques et culturels.

 

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Le Latinoland ne vit que par et pour le trafic de drogue. Il pourrait s'appeler le Cocaïnoland.

Il constitue un troisième monde qui n'est ni celui du libéralisme, ni celui du totalitarisme (même s'il tète à ces deux mamelles selon ses besoins) ; il est celui du narcopopulisme.

 

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L'Indoland est en passe de devenir le champion du monde de l'indigence économique et du délire démographique (malgré la salutaire politique de stérilisation d'Indira Ghandi et de son fils Sanjay entre 1975 et 1977).

 

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L'Afroland en 2023 ? La famine, la pauvreté, la corruption, la magouille, la bêtise, la surpopulation, l'anti-écologie, …

Rien de nouveau.

Interdire l'émigration pour que les meilleurs (les premiers qui émigrent) redressent d'abord leur pays.

 

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Il n'existe pas d'intérêt général ou commun ; il n'existe que des égocentrismes plus ou moins solidarisés, temporairement.

 

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Tout le monde veut la bonne santé, mais personne ne veut payer pour elle. Elle doit être gratuite ! Paradoxe …

 

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Dans cette mosaïque plouto-phallo-populiste qu'est l'Islamie sunnite occidentale, quelques pays devraient être rayés de la carte : l'Algérie, la Lybie, le Yémen, le Qatar, le Koweït, l'Irak, la Syrie et, même, la Tunisie tant qu'elle sera sous la coupe des islamistes.

Le critère en est simple : existe-t-il, ou pas, des relations pacifiques et constructives avec l'Etat d'Israël ou en est-on toujours aux vieux slogans haineux : "Tous les Juifs à la mer !".

 

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Tant que la frugalité réelle et profonde des acteurs économiques ne sera pas vraiment établie dans la normalité quotidienne, les taux d'intérêt sur l'argent resteront, à l'échelle des banques centrales, le seul régulateur qui vaille, avec toutes les conséquences spéculatives que l'on connaît.

 

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Une fois pour toutes, que ce soit dit : les cryptomonnaies ne sont que de fallacieux instruments de spéculation quasi maffieuse.

 

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L'hydrogène ne sera jamais une source sérieuse et centrale d'énergie : produire de l'hydrogène coûte, thermodynamiquement, toujours beaucoup trop cher et consomme la quasi-totalité de l'énergie aval qui sera produite tant par fusion que par pile à combustible.

Non pollution garantie, mais rendements insignifiants.

 

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Le capitalisme de masse est mort.

Les dinosaures de l'économie vont disparaître, les uns après les autres parce que trop grands, trop lourds, trop lents, trop gras, …

L'économie vit la fin de son crétacé et le remplacement des dinosauriens par les petits lémuriens (plus agiles, plus intelligents, plus souples, plus rapides, etc …).

Un nouveau capitalisme monte, construit sur les notions d'innovation, de réseaux, d'immatérialité, de non-salariat, etc … et sur l'amplification drastique du recours aux robotisations et aux algorithmisations.

 

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Il est urgent que l'Europe, face aux USA et à la Chine, deviennent le troisième grand pôle du monde des technologies.

 

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Les métavers sont des fumisteries ! Des jeux inutiles. Des chemin de fuite hors du Réel. Ils mourront aussi vite qu'ils sont apparus.

Leur seul avantage : ils vont accélérer la faillite des réseaux sociaux et la fin de leurs méfaits socio-politiques.

 

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La socialité est en train de changer radicalement. La relation à l'autre prend de nouvelles allures. La notion de "communauté de vie" est en train de se refondre radicalement.

 

Les familles, les villages/quartiers, les équipes professionnelles, les clubs de loisirs, les paroisses, les fêtes privées ou publiques : tout cela prend en nouveau sens avec les familles recomposées, les appartenances numériques et immatérielles, la disparition du salariat et le télétravail, la quête d'intimité, la frugalité relationnelle, les couples dissociés (on s'aime, mais on ne vit pas ensemble), le refus de faire des enfants, etc …

 

On entend un peu partout des pleurnicheries sur "la bonne vieille socialité d'antan" qu'il faudrait, à toute fin, reconstruire, retrouver. C'est oublier un peu vite l'enfer des communautés "obligées" et étouffantes, où toutes les formes d'autonomie étaient quasi proscrites.

 

C'est donc bien d'une nouvelle socialité de l'autonomie qu'il s'agit de bâtir, non sur la quantité, mais sur la qualité, non sur le plaisir mais sur la joie, non sur la coalition, mais sur la communion.

 

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L'Islamie, aujourd'hui, est une vaste mosaïque d'abord sunnite (92% des musulmans qui totalisent 2.2 milliards d'humains) avec un pôle arabe, un pôle berbère, un pôle saharien, un pôle africain, un pôle turc et un pôle indonésien ; et ensuite chiite (8% des musulmans) avec un pôle persan et un pôle caucasien.

Ils pratiquent des islams qui sont tout sauf homogènes, parfois radicalement ennemis entre eux.

L'islam (ou islamisme) est avant tout une idéologie à la fois religieuse et politique, et ce dès le départ.

Le pôle religieux y est spirituellement très pauvre ; le pôle idéologique est, quant à lui, extrêmement agressif et impérialiste, basé quasi exclusivement sur la volonté de domination de l'autre (du "faible" parce que femme ou incroyant).

Et bien sûr, comme toute idéologie, l'islamisme a développé des branches fondamentalistes et fanatiques que l'on peut regrouper sous le terme "djihadisme" (en arabe, "djihad" signifie "guerre" et les "moudjahidin" en sont les "guerriers").

 

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L'année 2023 sera cruciale quant au développement du conflit mondial (même s'il est et sera rarement militaire) entre ce que le journalisme appelle les "démocraties" et les "tyrannies", mais que je préfère nommer conflit entre le monde du "libéralisme" et le monde du "totalitarisme" (ou "autoritarisme", si l'on préfère atténuer).

Les tyrans à abattre sont Poutine, Xi-Jinping, Erdogan, Aliyev, Kim Jong-Un et quelques autres, plus discrets mais aussi dangereux (en Afrique noire et en Amérique latine, notamment).

Tout se met en place pour que la plupart de ces crapules s'effondrent en 2023. Mais rien n'est ni joué, ni définitif.

 

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La liberté d'expression est gravement menacée de toutes parts.

Par les wokistes et leur cancel culture (les "techniques d'ostracisation", en français).

Par les extrémistes et les fanatiques de tous bords.

Par les institutions religieuses, notamment musulmanes et catholiques.

Tout cela tourne autour de l'idée qu'il devrait être interdit de choquer la sensibilité de quiconque.

Quoique l'on puisse dire ou montrer ou dessiner, ou représenter, la probabilité de choquer une sensibilité aussi subjective qu'intime, n'est jamais nulle.

La seule solution, dès lors, est d'interdire toute forme d'expression de quoique ce soit à quiconque.

Je ne suis certainement pas partisan de la provocation gratuite ou toxique, loin de là ; le respect de l'autre est une nécessité sociétale. Mais il faut bien distinguer le fond et la forme. La forme peut être légitimement considérée comme choquante, mais le fond, jamais. Tout peut et doit être dit, mais avec les formes qui conviennent, avec clarté mais sans agressivité.

 

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De l'icône punk Vivienne Westwood qui vient de décéder à 81 ans :

 

"Achetez moins.

Choisissez mieux.

Faites durer."

 

Bon slogan pour la frugalité !

 

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La terrible confusion entre l'antijudaïsme (la critique de la religion biblique, surtout par les chrétiens) et l'antisémitisme (la persécution systématique des personnes juives) est en train de se reconstruire face à l'islam, mais les mots utilisés ne sont pas clairs.

 

Si l'islamophobie signifie la critique ou le rejet de la religion musulmane, elle est un droit imprescriptible.

Si l'islamophobie signifie l'attaque ou la haine des personnes parce que musulmanes, elle est un délit.

 

Aujourd'hui (et le procès intenté contre Michel Houellebecq par la "Grande Mosquée de Paris"), ces deux sens sont totalement confondus.

Les propos tenus par l'écrivain sont clairement islamophobes au premier sens, celui de la critique d'une religion perçue comme négative ; mais ils ne sont en rien islamophobes en termes d'attaques personnelles contre des musulmans précis.

Ce procès n'a donc aucune raison d'être … sauf à entraver voire interdire la liberté d'expression.

 

Il en va de même lorsqu'on parle d'homophobie qui désigne, tout à la fois la critique philosophique ou morale des pratiques homosexuelles, et le harcèlement ou la persécution de personnes concrètes du fait qu'elles sont homosexuelles.

 

Ces confusions (soigneusement entretenues par les menteurs enclins au victimisme) sont extrêmement funestes et néfastes.

Toute idée est critiquable ; aucune personne n'est persécutable.

 

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