Causalité et complexité.
Un point important concernant le principe d'émergence est celui qui lie cet émergentisme avec le causalisme et le déterminisme classiques.
Constatons d'abord que là où un monde établi vacille et doit engendrer un monde plus complexe, le chaos s'installe et la causalité disparaît : un règne des "essais et erreurs" s'y met en place pour combattre la voie entropique de l'effondrement et de la disparition.
Lorsqu'on grimpe l'échelle des complexités, les échelons successifs sont le siège de "stabilités" de natures très différentes, c'est-à-dire régies par des règles organisationnelles générales, de plus en plus sophistiquées (les règles du comportements physiques des atomes ne sont pas les règles du comportement zoologique des animaux) ; il faut se garder de croire que ces échelons "stables", séparés par des zones chaotiques, sont des mondes déterministes ou causalistes.
Comme on le comprendra mieux plus loin, mais la protomatière (qu'étudie sans trop le savoir le modèle quantique des soi-disant particules élémentaires) fonde un monde chaotique entre la prématière ("énergie noire") et la matière (au sens classique de celle qui règne à l'échelon humain) ; cette prématière et cette matière sont régies par des règles générales qui sont plus primitives pour la prématière et plus sophistiquées (les lois classiques de la physique) pour la matière.
Plus on monte dans ladite échelle des complexités, plus l'ordre devient complexe et organique, donc plus subtil et plus sévère, mais aussi empreint de plus d'autonomie relative ; il ne s'agit donc pas d'une montée vers un causalisme ou un déterminisme plus forts et plus stricts, mais bien plutôt de la montée de nouvelles formes d'optimalité de plus en plus intelligentes et délicates.
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