Tisserand de la compréhension du devenir
Conférencier, expert et auteur

En cheminant avec Blaise Pascal.

En suivant le premier livre des "Pensées" …

Esprit de géométrie et esprit de finesse …

Déduction précise et cohérente à partir de principes bien postulés, d'une part, observation fine et véridique à partir du vécu et de l'expérientiel bien épuré, de l'autre.

Ces deux types d'esprit ne s'opposent pas, mais se complètent pour qui se plie à en reconnaître les limites et les domaines réciproques.

Comme toujours, c'est la complémentarité et l'interdépendance de ce cette bipolarité irréductible, qui engendreront le chemin optimal.

 

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Opposition ou complémentarité entre Descartes et Aristote …

Opposition ou complémentarité entre déduction et induction.

Opposition  ou complémentarité entre axiomatisme et empirisme.

Opposition  ou complémentarité entre raisonnement et sentiment.

 

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Le sentiment ou l'exigence d'égalité entre les humains n'est promu que par les médiocres.

Quand on a peu, on veut que tout le monde ait peu et que ceux qui ont plus, partage ce plus. Comme si l'on pouvait partager l'intelligence, le talent, le courage, la volonté, la vocation, la connaissance, l'autonomie, … autant partager la Vénus de Milo ou la Joconde en les réduisant en fragments équivalents, 

Quant à l'égalité des droits, elle doit se mériter !

 

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La beauté est le déguisement de l'utilité.

La joliesse est le déguisement de la beauté.

Seul ce qui est vraiment utile à l'accomplissement du Réel et de ce qu'il contient peut être utile.

Tout le reste n'est que frivolité.  

 

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Il y a des réalisations qui sont admirables, parce que parfaitement conformes au modèle (même si ce modèle est faux).

Et il est des réalisations qui sont admirables, parce que parfaitement conformes à la réalité du Réel.

Seules ces dernières sont réellement dignes d'admiration.

 

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Dans ce que l'on nomme "culture" ou "intellectualité" ou "académisme", il y a beaucoup plus de jeux de cartes ou sur des cartes, que de travail entre le territoire du Réel et les cartes qui tentent de le représenter.

C'est là qu'est la grande différence entre la science (qui s'occupe des territoires) et la "culture" (qui joue avec des cartes).

 

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L'humour est souvent de la médisance ou de la méchanceté déguisées.

L'humour est une jolie façon d'exprimer la mauvaise humeur.

 

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L'Humain est une insignifiance entre deux infinis : celui de l'immensité de son extériorité et celui, nanoscopique de son intériorité, une gouttelette de Réel évoluant entre le Réel autour de lui et le Réel en lui.

Un moment de transformation infime entre l'infini de la mémoire accumulée et l'infini de l'accomplissement à réaliser.

 

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Dieu n'est pas le créateur ou l'auteur de la Nature, extérieure à Lui.

La Nature est la manifestation et l'expression de Dieu : elle est sa peau vivante, son cambium à la surface de son "bois" mémoriel.

Non pas théisme, mais panenthéisme.

Non pas dualisme, mais monisme.

Non pas Descartes, mais Spinoza.

Où donc se place Blaise Pascal ?

 

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Le dualisme pascalien : la différence radicale de nature entre le Corps (matériel) et l'Âme (spirituel).

Dommage …

 

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Et cette formule fabuleuse et tellement contemporaine …

 

"Donc toutes choses étant causées et causantes, aidées et aidantes, médiatement et immédiatement, et toutes s'entretenant par un lien naturel et insensible qui lie les plus éloignées et les plus différentes, je tiens pour impossible de connaître les parties sans le tout ; non plus que de connaître le tout sans connaître particulièrement les parties."

 

L'analytique et l'holistique forment la bipolarité essentielle et centrale de tout processus de connaissance authentique et de toute dialectique scientifique.

 

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Le but de la philosophie (tant en science qu'en métaphysique) n'est jamais d'atteindre la vérité absolue et définitive, mais de se construire une vivante conviction hypothétique et temporaire, plus véridique que la précédente.

La pensée est un processus visant à s'accomplir sans espoir d'être jamais complet.

 

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Entre rationalité et imaginativité, il n'y a pas antagonisme ou opposition, mais complémentarité. D'où viendraient, sinon, les hypothèses dont la raison déploie les conséquences et les contradictions ? Qui proposerait, sinon, des pistes innovantes pour permettre à la raison d'avancer ?

 

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Le contraire de la vérité est la fausseté : on peut parfois démontrer la fausseté, jamais la vérité.

Le contraire du mensonge est la véridicité : on peut souvent démontrer le mensonge, rarement la véridicité.

La véridicité est le chemin, long et fastidieux, vers la vérité.

 

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La véridicité, ce n'est pas dire la vérité (personne n'est capable de la dire vraiment), mais c'est parler vrai, dire vraiment ce que l'on croit vrai, ici et maintenant.

 

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Au contraire du mensonge, l'erreur est une fausseté de bonne foi.

Et il est bien difficile de les départager quant à une allégation quelconque.

 

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La justice est à l'équité, ce que la vérité est à la véridicité.

 

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Il ne faut ni parler de Dieu, ni le prier.

Il suffit de vivre le Divin qui vit et évolue, en nous et autour de nous !

 

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Pascal croit plus que tout à l'influence déterminante, pour beaucoup, du monde humain extérieur dès le plus tendre enfance : éducation, formation, opinion, coutumes, morale, …

Pour lui - et il a sans doute raison -, bien peu d'humains ont en eux la force d'autonomie suffisante pour sortir de la "carte" sociale et culturelle afin d'aller eux-mêmes, par eux-mêmes, à la rencontre du "territoire" du Réel.

Notre époque en est la plus pitoyable et la plus dangereuse illustration : la "carte" présentée par les médias, les démagogues, l'électoralisme, les syndicalistes et, surtout, les "réseaux dits sociaux" et toutes les arnaques de propagande et de manipulation venant des pays anti-occidentaux, ont complètement occulté, pour la grande majorité de nos concitoyens, la réalité du territoire qu'elle ne voit même pus tant elle est recouverte d'une énorme couche d'ordures informationnelles.

 

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Comprendre l'autre, c'est d'abord comprendre sa vocation, son projet de vie, c'est ensuite comprendre la conformation, les difformations et les dysfonctionnements de son corps,, c'est aussi comprendre ses règles de vie, les valeurs auxquelles il croit et comment il les jauge, c'est enfin comprendre ses talents et ses savoir-faire, ses faiblesses et ses dégoûts, ses expériences et ses ignorances.

Faute de tout cela, l'autre n'est plus que l'image que l'on s'en fait : une représentation tronquée, falsifiée, tordue par nos propres ambitions et désirs.

 

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La fortune, la gloire ou le pouvoir n'ont jamais été garants de vertus. Bien au contraire ! Mais la pauvreté, l'anonymat et l'impuissance non plus !

Il faut donc en conclure que la vertu ne s'origine ni dans la Corporalité (ce que l'on reçoit), ni dans la Constructivité (ce que l'on fait), mais, bien en amont, dans l'Intentionnalité (ce que l'on veut) et dans la Logicité (ce que l'on sanctifie).

 

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On appelle "vertu" le fait de faire le "Bien". Mais, qu'est-ce que le "Bien" ? et le "Bien" pour qui ?

Je préfère dire que la "vertu", c'est le courage et la volonté d'accomplir ce qu'il y a à accomplir, ici et maintenant, en soi et autour de soi.

C'est ce que les moraliste à la petite semaine appelle "faire son devoir".

Mais cette notion de "devoir" est faible car elle est morale, liée aux croyances alentour.

"Accomplir ce qu'il y a à accomplir" sort de la sphère humaine et convoque la sphère divine.

 

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L a météorologie extérieure (le soleil, la pluie, les nuages, le vent, la température, …) est au moins aussi importante, pour l'humeur de chacun, que sa météorologie intérieure tellement plus difficile à décrire en quelques mots-clés.

Il y aurait tout un beau travail de recherche à faire sur cette idée de météo intérieure (maussade, joyeux, triste, gai, enthousiaste, déprimé, amoureux, passionné, dégoûté, las, vivace, etc …) qui est un état latent qui précède les événements et n'est guère occasionné par eux mais peut être transformé par eux.

 

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Ce qui peut passionner, c'est le combat conte l'inconnu ; la victoire ou la défaite importent peu.

 

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La plus grande aventure et la plus grande joie : rester chez soi à lire et à écrire.

 

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