Et mes sous dans tout ça …
Aujourd'hui, le problème n'est plus de gagner des sous avec vos sous, mais de cesser d'en perdre et d 'anticiper les énormes pertes qui vous attendent.
Je m'explique …
Primo : il faut cesser de croire que l'on peut encore faire des business plans, des tableaux de rentabilités, des prévisions de gains et ce genre de couillonnades pour banquiers décatis et décérébrés. Nous sommes entrés dans une économie mondiale en phase chaotique, tant dans ses dimensions commerciales que financières ou monétaires, où plus rien de quantitatif n'est prévisible.
En plein ouragan, les bulletins météo ne servent plus à rien et la seule confiance que l'on peut avoir, doit être placée dans la force du bateau et dans la virtuosité de son capitaine.
Secundo : l'argent qui dort est de l'argent qui meurt. Les taux dits "négatifs" pratiqués par les banques centrales sont des mesures qui visent à décourager l'épargne et à alimenter les marchés qui, eux-mêmes, sont en pleine décroissance. Pour cesser de perdre de l'argent, il faut investir dans du vrai matériel, dans du "dur", dans du foncier, dans des entreprises, petites et moyennes (surtout pas les grosses ou pimpantes cotées en Bourse), qui pratiquent un vrai métier pour lequel il y aura toujours de la clientèle et de la demande, dans des activités dont la valeur d'utilité ou d'usage ne dépend pas des fluctuations monétaires ou boursières.
Tertio : tous les analystes - sauf les hypocrites, les escrocs ou les manipulateurs - savent que nous sommes à deux doigts d'une crise financière majeure, aux côtés de laquelle celle dite des subprimes en 2007 et 2008 semblera de la roupie de sansonnets. La finance spéculative mondiale va s'effondrer, entrainant avec elle la valeur des monnaies officielles, dollar en tête.
Les bulles spéculatives actuelles atteignent un volume équivalant plusieurs dizaines de fois celui du PIB mondial. Les endettements de tous les gros acteurs sont démentiels et tout ce petit monde débile joue à "je te tiens, tu me tiens par la barbichette" … mais la "tapette" finale sera terrible.
Quarto : la croissance économique est définitivement morte, le mythe des économies montantes ou nouvelles (la Chine, pour le pas la nommer, après l'Inde, la Russie, le Brésil et l'Afrique du Sud qui ne font plus rêver personne) va retomber comme un soufflé, les Etats-Unis se replient sur eux-mêmes et s'appauvrissent, et les pays arabes producteurs de pétrole ne produiront bientôt plus rien, les nappes s'épuisant. Seule l'Europe, quoique que les crétins en disent, a encore un bon avenir devant elle, pour peu qu'elle devienne un vrai continent intégré.
Quinto : toutes les ressources non renouvelables sont en pénurie et les ressources renouvelables ne peuvent satisfaire, au mieux, que 20% des besoins actuels. Il y a donc plus de 5 milliards d'humains en trop sur la Terre. Le principe de frugalité (en tout, même en technologie numérique) est déjà en train de devenir le premier principe économique et éthique de notre planète.
Conclusion : il nous faut investir nos sous (et ne plus les thésauriser) et il faut les investir dans des projets réels, à échelle humaine, ancrés dans la réalité du sol, dans des activités qui correspondent aux besoins de base des humains (nourriture, habitat, vêtement - de base et non de mode -, ressourcement, santé, éducation, nature, etc …) et qui respectent le principe de frugalité.
A bon entendeur … !
Marc Halévy
Physicien, philosophe et prospectiviste
Le 09/02/2020