Tisserand de la compréhension du devenir
Conférencier, expert et auteur

Être et raison d'être.

Notes de lecture du livre de Thierry Watelet.

Le "désir d'entreprendre", le "besoin d'un projet" : l'intention, la vocation, la mission …

Être au service de ce qui nous dépasse.

C'est tout cela "donner sens et valeur" à l'existence qui, alors seulement, devient vie.

Car vivre sa vie, c'est beaucoup plus que seulement exister.

Le nombrilisme et le narcissisme, l'hédonisme et l'égotisme sont des impasses ennuyeuses et lassantes. Suicidaires, même, puisqu'ils démoralisent tellement le vide est immense.

 

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Il faut cesser d'invoquer, à tout bout de champ, la "guerre de tous contre tous" de Hobbes, la "sélection naturelle du plus fort" de Darwin et la "lutte pour la vie" de Spencer.

Sans nier l'existence de ces "résolutions radicales de problèmes", il ne faut pas en faire la règle, mais bien l'exception : la "loi de la vie" n'est pas celle-là, mais bien plus le partenariat, la collaboration, l'association, la recherche des complémentarités dans les différences, et la communion (du latin cum munire : "construire ensemble").

 

Le noyau atomique est une association de protéus (couples de proton et électron sous forme soit hydrogénique, soit neutronique).

La molécule est une association de noyaux atomiques.

La cellule vivante est une association de molécules.

L'organisme vivant est une association de cellules.

La communauté est une association d'organismes.

 

La guerre est la méthode des imbéciles.

Et à l'issue d'une guerre, il n'y a que des perdants ; le guerre est la voie de la mort, pas de la vie.

 

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Je partage cette conviction : ce sont bien plus les entreprises que les particuliers qui gagneront la bataille pour l'écologie (la vraie, pas ce brouet infect nommé écolo-gauchisme).

Cela ne signifie pas que les particuliers ne doivent pas, urgemment, adopter des règles strictes de frugalité consommatoire (notamment en termes de déplacements).

Cela signifie que ce sont les entreprises qui consomment la plus grosse part des ressources que les humains volent à la Nature et que toute l'économie doit être reconstruite autour de cette base factuelle.

 

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Les trente bonnes règles de frugalité à appliquer d'urgence par tout un chacun :

 

  1. ne consommer que l'absolument indispensable,
  2. ne rien jeter, ne rien gaspiller,
  3. consommer le moins possible,
  4. ne plus se déplacer qu'en cas d'absolue nécessité,
  5. ne plus acheter de fleurs,
  6. manger moins de viandes,
  7. mettre un pull quand on a froid,
  8. user ses vêtements,
  9. renoncer à tous les cosmétiques,
  10. boycotter la grande distribution,
  11. préférer la qualité à la quantité,
  12. renoncer à être à la mode,
  13. ne plus regarder la télévision,
  14. faire la vaisselle à la main,
  15. prendre une douche par semaine (sinon : évier et eau froide),
  16. acheter européen exclusivement,
  17. ne plus jamais faire de voyage,
  18. vivre exclusivement "local",
  19. éradiquer toutes les piscines, saunas et autres jacuzzis,
  • détruire tous les conditionnements d'air,
  1. téléphoner peu, seulement lorsque c'est utile,
  • éviter tous les spectacles,
  • préférer l'utile au joli,
  • marcher sans courir,
  • arrêter tout shopping et faire livrer,
  • dénoncer tous les emballages,
  • protéger les arbres,
  • boycotter l'industrie agroalimentaire,
  • cesser tous les sports et ne garder que la marche à pied,
  • quitter les villes.

 

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Non pas : "à quoi servons-nous ?", mais bien : "que servons-nous ?".

 

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L'intentionnalisme, immanent au Réel, au tréfonds du Réel, constituera un des fondements du nouveau paradigme et de la nouvelle civilisation qui sont en train d'émerger, après la Christianité (qui faisait de l'au-delà le sens et la valeur de l'ici-bas) et de la Modernité (qui faisait du "progrès" l'excuse de tous les pillages).

Tout ce qui existe, est mû par une intention constitutive : l'accomplissement de soi et de l'autour de soi au service de l'accomplissement en plénitude du Réel (qui est cet océan dont chacun n'est qu'une infime vaguelette).

 

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Du verbe latin augere, celui qui fait autorité (l'auctor qui détient l'auctoritas), est celui qui prend la responsabilité de faire grandir, de développer, d'augmenter, de faire croître.

L'autorité est un engagement personnel de celui qui l'accepte, de se mettre au service de la communauté qui la lui reconnaît.

Et, en retour, cette communauté lui confère et reconnaît le pouvoir nécessaire pour exercer cette autorité.

Le pouvoir que l'on détient doit toujours être une conséquence de l'autorité que l'on fait et que l'on accepte.

 

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La seule façon de redevenir maître de son temps de vie, c'est d'abandonner cette abomination qu'est devenue le salariat.

Chacun doit redevenir sa propre entreprise dans un culte profond de l'autonomie personnelle et collective.

 

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De Winston Churchill, cette phrase définitive et cruciale :

 

"L'un des problèmes de notre société aujourd'hui, c'est que les gens

ne veulent pas être utiles, mais importants."

 

Être vus, être "likés", être "influenceurs", poster tout et n'importe quoi sur les "réseaux sociaux" ou sur "Instagram" … autant de "trips" égotiques parfaitement débiles, minables et grotesques.

Mais se croire "important" et collectionner les "amis".

Les psychologues pleurnichards diront que ces jeunes - et moins jeunes - désespérés cherchent à se raccrocher à leur seule bouée.

Les prospectivistes lucides diront que ces esprits faibles ne sont que des lâches, fainéants et parasitaires : qu'ils se rendent utiles à un projet utile plutôt que de pleurnicher sur leur nombril. Ou alors : qu'ils se suicident (il y a une réelle surpopulation humaine sur Terre), par exemple par overdose de drogue qui doit être urgemment libéralisée.

 

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Thierry Watelet a raison d'y insister : ne jamais confondre l'intention, le projet, la raison d'exister avec le but, l'objectif, la destination.

La joie n'est pas au bout du chemin ; la joie est le cheminement.

D'abord le "pour quoi" et, ensuite seulement, le "comment".

Il ne s'agit pas d'un voyage vers un ailleurs, il s'agit d'un chantier de construction ici même.

 

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La raison d'exister d'une personne ou d'une communauté (une entreprise, par exemple) tient toujours dans la réponse à la seule question : j'œuvre au service de quoi ?

Quoique ce soit qui ne se met pas au service de ce qui le dépasse, est inutile, donc n'a ni sens, ni valeur.

Et être au service de ses actionnaires, de ses salariés, de ses clients, … ne suffit jamais car il n'y a là que des ressources, et l'on ne s'ennoblit pas en étant au service de ses ressources (même s'il est noble et juste d'utiliser ces ressources avec équité, respect et soin).

 

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La raison d'exister du chantier donne sens et valeur au travail des œuvriers qui y taillent leurs pierres.

Cette raison d'exister n'est pas de tailler des pierres, ni de rétribuer les tailleurs. C'est la cathédrale que l'on y construit qui donne sens et valeur à la fois aux pierres taillées et aux tailleurs de pierres.

Les rétributions ne sont que des conséquences, jamais des buts.

 

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Il n'y a pas de relation forte et harmonieuse entre une personne (quels que soient sont rôle et son statut) et une communauté de vie, s'il n'y a pas convergence claire et puissante entre la raison d'exister de cette personne et celle de cette communauté.

 

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La raison d'exister induit des priorités, donc des valeurs (voire du "sacré"), et ces valeurs induisent une éthique : est bon ce qui nourrit la raison d'exister (le projet, l'intention, la vocation, la mission) ; est mauvais ce qui lui nuit.

 

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Il ne peut y avoir une raison d'exister fiable et crédible, qu'adossée à une vision claire et lucide du monde dans lequel et pour lequel cette raison d'exister va se réaliser.

Inutile de rêver. Fuir les utopies. Abolir tous les idéalismes.

Le monde est comme qu'il est et comme il va, et n'a que faire des fantasmes humains.

Le travail des humains doit être en harmonie avec la réalité du Réel.

 

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La stratégie de vie est le fruit de la rencontre entre un projet de vie, des talents réels et une vision du monde.

Si le projet est fantasmagorique, si les talents sont imaginaires et si la vision est erronée : bonjour les dégâts.

 

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