Information et communication.
Fidèlement aux étymologies, une information représente (donc modélise) une forme (une eidétique) qui peut être soit structurelle (ou topologique) dans l'espace, soit processuelle (ou dynamique) dans le temps.
Dire que "ce cheval est un étalon blanc à crinière jaune avec une jambe torse", c'est décrire un objet "cheval", au moyen de constats de variations (des dérivées mathématiques par rapport à l'espace), des variations de volumes, de surfaces, de densités matérielles, de fréquences lumineuses, etc …
Dire que "ce cheval galope et prend élan pour sauter au-dessus de cette barrière", c'est décrire un processus "course chevaline", au moyen de constats d'autres variations (des dérivées mathématiques par rapport au temps, cette fois), des variations de positions, de vitesses, de trajectoires, etc …
Toute information représente des variations. Réciproquement, il n'existe d'information que s'il y a des variations.
Une information n'est validée que lorsque les variations qu'elle modélise, ont été dûment vérifiées ; dans le cas contraire, l'information n'est que ragot, bobard ou mensonge.
La communication (qui étymologiquement indique une "mise en commun") est l'art de formuler et de diffuser adéquatement, vers un nombre important ou restreint de récepteurs, bien définis ou indéfinis, des informations, donc des constats de variations.
Toute communication est subordonnée à un projet qui est, soit d'enseigner ou de renseigner (faire circuler des informations validées vers ceux à qui elles sont supposées être utiles), soit de manipuler des groupes humains dans un but plus ou moins précis en termes de finalité(s) et de cible(s).
Comme toutes les autres dimensions du paradigme sociétal humain, la communication vit aujourd'hui une phase chaotique.
L'enseignement et le renseignement "neutres" (donc déontologiques) d'informations validées, vérifiées et utiles, se sont effondrés un peu partout, même et surtout dans les établissements universitaires dits de "sciences humaines" (qui n'ont absolument rien de scientifiques).
En gros, toute communication – portée, aujourd'hui, par des "communicants", c'est-à-dire des experts en manipulation de masses ou de cibles - est devenue "publicité" pour un produit, une entreprise, une personnalité, une cause, une idéologie, une élection, un projet, un fantasme, un mythe, une fable, …
Et, bien sûr, ces "réseaux sociaux" que l'on ferait mieux d'appeler des "plateformes numériques", sont les médias de prédilection de toutes ces manipulations éhontées (que les médias classiques, tous en perte d'audience ou de lectorat, s'empressent de singer et de reproduire au mépris de toute déontologie journalistique).
Comme tout le reste, la communication doit être totalement refondée et réinventée, dans les toutes prochaines années, sur base d'une éthique scrupuleuse. Le 21ème siècle sera éthique (ce qui ne signifie nullement "puritain") ou ne sera pas. IL est temps de tourner le dos au nihilisme du 20ème siècle !
La communication doit réapprendre la déontologie, et ne diffuser que des informations validées, vérifiées et utiles. Elle doit quitter ce qu'elle est malheureusement devenue : un commerce fallacieux, un trafic d'influences, un marché de la tromperie, un piège à gogos.