Tisserand de la compréhension du devenir
Conférencier, expert et auteur

Inversion sociologique entre ville et campagne.

Nous vivons une inversion sociologique cruciale.

Il y a longtemps, la grande ville était la place du marché de toute une région, puis elle est devenue le centre de la richesse de la noblesse et de la bourgeoisie, ensuite elle est devenue le grand réservoir à prolétariat alimenté par ceux qui quittaient les fermes et la campagnes pour travailler dans les usines et les administrations. La ruralité s'est désertifiée et est devenue le lieu de tous les traditionalismes, de tous les folklores, de toutes les nostalgies (pas forcément réactionnaires, quoiqu'en disent les citadins).

La ville est ainsi devenue aussi le centre du politique, de l'idéologique et du combat entre "capitalisme" financier et "progressisme" socialo-gauchiste.

 

Depuis l'an 2000, environ, la pollution humaine énorme des banlieues urbaines par une immigration réticente à toute forme d'intégration et d'assimilation, mais friande de tous les assistanats et de tous les trafics de l'argent facile a rendu la grande ville invivable pour les "élites" que la montée du numérique a progressivement libéré du carcan urbain. Ils quittent les grandes villes, pratiquent le télétravail au moins à temps partiel, et fuient vers les petites villes de province plutôt que vers la ruralité (il y a beaucoup plus de néo-provinciaux que de néo-ruraux).

 

Et donc, logiquement, mais curieusement, la grande ville (lieu central de tout le système médiatique) est devenue majoritairement bobo, écolo, socialo, gaucho … et woke (chez les jeunes et les immigrés), déconnectée du réel, vivant "hors-sol" dans un monde paranoïde et autiste … alors que la "province", la "campagne" et la "ruralité" sont devenus les territoires du libéralisme, de l'entrepreneuriat, de l'économie nouvelle (ni de masse, ni de prix bas, mais de proximité et de haute valeur d'usage et d'utilité), des réseaux à projet, électifs et sélectifs, du rejet des plateformes sociales (je renonce, désormais, à parler de "réseaux sociaux" car ce ne sont pas des réseaux et ils n'ont rien de social), d'écologie intelligente et active (mais non idéologique).

 

Bref, pour reprendre ma terminologie : les grandes villes sont bien clairement devenues les lieux de la "courbe rouge" (des vieilles guerres héritées du 19ème siècle entre financiarisme et socialo-gauchisme, entre démocratisme et idéologisme, entre l'économique et le social, entre modernisme branché et post-modernisme bobo, entre écologisme et industrialisme, entre wokisme et universalisme, entre hédonisme et militantisme, etc …) et la province-campagne-ruralité est devenue le lieu de la courbe verte (le lieu du dépassement de toutes ces vieilleries binaires et surannées.

 

Le monde ultra-urbain (des quartiers chics comme des banlieues pourries) n'est plus qu'un monde artificiel, nourri d'apparences et d'illusions … et, bien sûr, première victime des vagues, de plus en plus fortes, de pénurisation, de précarisation, de désinformation, de manipulation, de harcèlement et de psychoses en tous genres.

 

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