La F.:M.: prototype pour l'organisation du futur
Au commencement, il y eut des communautés fermées et quasi autarciques.
Ces communautés s'ouvrirent et interagirent entre elles pour diverses raisons (échanges de biens, de femmes, de compétences, d'outils, etc …).
Ces interactions, aidées par la croissance démographique et l'intensification du commerce et des artisanats, firent émerger des villes-noyaux, fortifiées et semi fermées.
Les échanges entre ces villes impliquèrent des infrastructures communes, ce qui induisit la constitution progressive de conglomérats politiques, hiérarchiques et bureaucratiques.
Ces conglomérats s'organisèrent alors en Etats-nations et devinrent des entités souveraines, fermées et en concurrence économique, politique et militaire.
Mais à nouveau, sous la pression de la poussée démographique, des développements technologiques, des productions industrielles et des échanges commerciaux, ces Etats-nations interagirent de plus en plus intensément entre eux, économiquement, politiquement et militairement, jusqu'à se compénétrer profondément et abolir, de facto, leur sacro-sainte souveraineté nationale.
Nous en sommes là …
Après les communautés autarciques, les villes fortifiées et les conglomérats métropolitains, les Etats-nations doivent aujourd'hui disparaître et être remplacés pour des réseaux noétiques, transnationaux, dénués de toute territorialité, mais ancrés profondément, chacun, dans une identité culturelle et un projet spirituel.
Ces deux notions doivent être explicitées …
Une identité culturelle implique l'ancrage dans une généalogie, dans une tradition (au sens fort et non folklorique), dans une chaîne de transmission impliquant des langages spécifiques, des valeurs spécifiques, des comportements spécifiques, des rites spécifiques, etc … Une identité culturelle, en aucun cas, ne peut se construire "contre" les autres identités culturelles. Bien au contraire, l'appartenance à divers réseaux distincts doit être considérée comme un enrichissement global. Il n'y a pas de concurrence entre les réseaux noétiques.
Un projet spirituel implique l'expression d'une téléologie, d'une vocation collective au service de la Vie et de l'Esprit (d'où l'usage des vocables "noétique" et "spirituel"), d'une vision volontariste, mais non révolutionnaire, de l'avenir, non de l'humanité prise comme un tout, mais du réseau concerné et de ses modes de recrutement et de fonctionnement. Ici encore, le projet spirituel d'un réseau noétique ne peut se définir "contre" les projets des autres réseaux.
La spiritualisation de l'humanité est impliquée par le sens même de l'évolution et par le passage rapide d'une économie humaine matérielle et à une économie humaine immatérielle.
Le prototype de ces futurs réseaux noétiques est la Franc-maçonnerie régulière.
Marc Halévy
Physicien, philosophe et prospectiviste
Le 21/02/2020