Tisserand de la compréhension du devenir
Conférencier, expert et auteur

La fin du Laïcisme.

La notion de laïcité est typiquement française et bat de l'aile, surtout ces dernières années où elle se pose comme une combat d'arrière-garde qui ne concerne que très peu de jeunes.

L e laïcisme est une invention typiquement française (la France étant "la fille aînée de l'Eglise") contre le cléricalisme catholique.

Il date de la Terreur avec pour conséquences le meurtre de centaines de prêtres, moines et moniales, et le saccage de bien des monuments religieux dont des chefs-d'œuvre romans et gothiques.

Dans sa mégalomanie, lorsque Napoléon Bonaparte a voulu se faire sacrer "empereur", il s'est lui-même posé sa couronne impériale sur le tête de façon à bien faire comprendre que son pouvoir ne venait que de lui-même et non des autorités papales (on se demande d'ailleurs ce que ce pape faisait là).

Pendant tout le 19ème siècle, au gré de l'industrialisation, l'illettrisme et la bigoterie des campagnes s'exporta vers les villes et firent des "curés" les arbitres de la vie sociopolitique, malgré l'opposition, de plus en plus forte des "gauches" qui parlait de "l'opium du peuple".

C'est tout cela qui aboutit à la loi sur la laïcité de 1905.

 

L'idée de "laïcité" , depuis la loi de 1905 sur la séparation de l'Eglise (le pouvoir religieux) et l'Etat (le pouvoir temporel), visait typiquement à écarter les mouvances catholiques des instances gouvernantes.

Depuis, elle est devenue le fer de lance du Grand Orient de France et des autres "obédiences" pseudo-maçonniques qui gravitent autour de lui. En clair, la notion de "laïcité" est devenue porteuse d'un mouvement d'athéisation de la société avec une confusion voulue et entretenue entre "foi", "croyances" et "superstitions".

Après les années 1960, l'arrivée massive de musulmans et, surtout, d'islamistes sur le sol français rebat les cartes car, pour ces gens-là, pas question de mettre les lois républicaines au-dessus des lois coraniques. Il y a bien séparation du religieux et du politique, mais c'est au politique à se soumettre au religieux.

Il y a donc conflit majeur entre laïcisme (même au sens simplement républicain et historique) et islamisme. Ce qui explique que, aujourd'hui, pour environ 70% des jeunes entre 18 et 30 ans, le laïcisme est devenu quasi synonyme d'islamophobie dans la plus pure logique du wokisme importé des universités gauchistes américaines.

 

Ajoutons à cela que l'effondrement du paradigme moderniste qui dura de 1500 à 2050 et qui se termine par un 20ème siècle profondément nihiliste, matérialiste, nombrilisme et athéisant, ressuscite une appétence spiritualiste profonde qui s'écarte radicalement des dogmatismes et cléricalismes religieux, mais qui entend donner une dimension spirituelle à la vie communautaire (ce qui, sensu stricto, serait contraire au laïcisme pur et dur) : la vie sociale spiritualisée repose sur un acte de foi et sur un projet collectif qui visent l'accomplissement de l'humain au service de l'accomplissement de la Vie (versant écologique) et de l'Esprit (versant noologique).

On comprend que le positivisme laïque n'ait plus grand-chose à y voir.

 

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