La révolution paradigmatique des sciences.
La science élaborée par la Modernité (entre 1500 et aujourd'hui, par des Galilée, Descartes, Newton, Laplace, Coulomb, Lavoisier, Kelvin, Hertz, Helmholtz, etc …) reposait sur les sept piliers suivants :
- Atomisme : l'univers est un vaste ensemble de "briques élémentaires" possédant une existence en elles-mêmes, …
- Matérialisme : ces "briques" sont faites de matière c'est-à-dire d'énergie compactée dans une enceinte close, dotées de propriétés formelles inaltérables rendant possibles, sous le nom de "forces élémentaires" des interactions entre elles …
- Réductionnisme : tout ce qui se passe dans l'univers est réductible à des relations ou interactions élémentaires entre briques élémentaires selon des lois élémentaires …
- Déterminisme : ces briques interagissent entre elles selon des lois universelles et définitives, selon le principe : "à mêmes causes, mêmes effets", …
- Hasardisme : les interactions entre les "briques" sont le fait du hasard qui ouvre, sans raison, la porte à des opportunités causales qui induisent des effets neufs …
- Mathématisme : les lois universelles sont des lois mathématiques ou mathématisables …
- Analycisme : l'univers n'est pas un Tout unitaire, mais un espace-temps (fixe, vide et éternel) remplis de briques élémentaires qui interagissent entre elles via des forces élémentaires, selon des lois déterministes élémentaires …
Le 20ème siècle, progressivement depuis 1905 (le relativité restreinte d'Einstein suivie de la relativité générale et des théories quantiques) et de façon beaucoup plus accélérée depuis l'émergence des théories de la complexité (Whitehead, von Neumann, Prigogine, …), a opéré un début de révolution colossale en éliminant la notion d'objet (donc, celle de briques élémentaires … que la théorie quantique avait déjà commencé d'estomper) et en la remplaçant par celle de processus dont les illusoires objets apparents ne sont plus que la caricature momentanée de leurs états évolutifs.
L'Univers, d'un assemblage mécanique et analytique qu'il était, est devenu un processus holistique caractérisé par cinq fondamentaux :
- Son Unité : il n'est pas un assemblage, mais un Tout-Un unique, unitaire et unitif ; il est un processus global dont émergent tous les processus spéciaux et provisoires qui le tissent …
- Son Intentionnalité : sans qu'il y ait la moindre finalité prédéfinie, l'univers est mû, à chaque instant, par l'intention générale de son propre accomplissement en plénitude …
- Sa Corporalité : l'univers possède une substance primordiale éternelle, prématérielle (la matière n'est qu'une de ses multiples formes de manifestation) qui s'accumule (expansion mémorielle) globalement et qui se coagule (concrétion formelle) localement pour former des processus spécifiques intriqués …
- Sa Logicité : toutes les évolutions de et dans l'univers obéissent à une règle universelle et éternelle visant l'optimalité de l'accomplissement (holistique et spécifique) de tous les processus …
- Sa Constructivité : l'univers est un vaste chantier où tout processus, par l'accomplissement de soi et de l'autour de soi, contribue à son accomplissement global dans une dialectique permanente entre le Tout (processuel) et ses composants (processuels).
On remarquera que ce nouveau paradigme cosmologique dépasse, et de loin, le paradigme "moderne" qui en devient un cas particulier qui ne fonctionne que dans les circonstances les plus rudimentaires et les plus élémentaires.
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