Le mythe de l'IA
De Morgane Soulier, consultante, conférencière, experte IA générative pour l'Institut EuropIA :
"Nous avons souvent tendance à comparer l'IA à l'intelligence humaine. C'est ce que l'on appelle l'anthropocentrisme : une vision du monde centrée sur l'humain, qui consiste à mesurer toutes les choses en fonction de notre propre expérience et de nos propres capacités. Cette manière de voir les choses pourrait nous induire en erreur quand il s'agit de l'IA. En réalité, l'intelligence artificielle ne cherche pas à penser comme nous. Au lieu de cela, elle « traite » des informations, « exécute » des calculs et des prévisions à une vitesse et à une échelle que nous ne pourrions jamais atteindre. Dans le domaine de la médecine, par exemple, quand un algorithme analyse des milliers d'images pour détecter des anomalies comme des tumeurs, il ne réfléchit pas comme le ferait un médecin. Il ne fait que comparer des données à une vaste base d'images précédentes en suivant des modèles mathématiques. Ce n'est pas une pensée humaine : c'est de l'analyse de données rapide et précise. (…) Cette distinction entre intelligence humaine et intelligence artificielle est essentielle. L'IA ne « pense » pas, elle exécute des tâches en suivant des algorithmes. (…) Ce n'est pas une pensée humaine, mais une gestion automatique des données en fonction de paramètres préétablis."
L'IA n'est pas de l'intelligence au sens humain du terme ; IA signifie Inférence Algorithmique (note : selon le TLF l'inférence est : "Opération qui consiste à admettre une proposition en raison de son lien avec une proposition préalable tenue pour vraie.").
L'IA c'est le mariage de trois technologies : la capacité mémorielle, la puissance de calcul, la mise en œuvre d'algorithme (et d'algorithme de construction d'algorithmes secondaires). Ces trois technologies sont de purs fruits de l'intelligence humaine. L'IA n'est pas intelligente, elle est docile et puissante.
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