Le second récit de la Genèse …
Le second récit de la Genèse biblique (2;4 à 3;24) raconte l'émergence du monde mental.
Cette émergence passe par les étapes suivantes :
- YHWH façonne l'esprit de l'humain en lui insufflant la Nishamah : l'âme personnelle.
- YHWH établit un lieu spirituel appelé "jardin en Eden" au milieu duquel il plante l'Arbre de Vie et, plus loin, l'Arbre de la Connaissance bonne et mauvaise, jardin dont sortent quatre branches d'un fleuve symbolique : celle du Pyshon (charriant de l'or, du Bdéla'h et de la pierre de la Shoham), celle du Gui'hon, celle du 'Hidèqèl et celle du Phrat (le sens des mots hébreux en italique a été perdu).
- YHWH établit l'humain dans le jardin "pour le servir et le garder".
- YHWH donne tous les végétaux en nourriture, sauf l'Arbre de la Connaissance bonne et mauvaise (qui n'est pas l'Arbre du milieu du jardin).
- L'humain nomme les vivants du champ et les oiseaux du ciel.
- YHWH fait émerger la 'Ishah (la personnalité) du côté de l'humain qui devient un 'Ysh (une personne), et Il les rend inséparables. Ils étaient nus-intelligents ('Arom) : l'intelligence est la nudité de l'esprit !
- Le serpent-devin, le plus nu-intelligent ('Arom) de tous les vivants du champ (Shadèh que l'on peut aussi rendre par "Nature"), conduit 'Ishah à manger du fruit de l'Arbre qui est au milieu du jardin (l'Arbre de Vie, donc, alors qu'elle croit manger de l'Arbre de la Connaissance, l'Arbre interdit), qu'elle partagea avec 'Ysh. "Et leurs yeux se dessillèrent" et "ils connurent combien ils étaient "nus-intelligents".
- YHWH cherche l'humain dans le jardin : 'Ayèkhah ("Où es-tu ?").
- YHWH questionne.
- YHWH intronise l'humain dans la conscience de la Vie : douleurs de l'enfantement, soumission de la personnalité à la personne, pénibilité du travail de survie, inéluctabilité de la mort.
- 'Ishah devient 'Hawah : la Vivante, cette "force de Vie" qu'est l'esprit.
- YHWH fait sortir l'humain du jardin de l'innocence et de l'ignorance, et en interdit le retour en postant devant le jardin d'Eden des Kéroubim (des taureaux ailés symbolisant la fécondité spirituelle, comme au-dessus du propitiatoire de l'Arche d'Alliance) "avec une flamme (ou "magie") de l'épée (ou "dévastation") des retournements (ou "des fourberies")".
L'humain, ainsi, est chassé de l'animalité et doit commencer, à l'aide de sa nudité-intelligence, à construire son monde à lui dont le pâtre (Havèl – Abel) qui ne construit rien devra disparaître au profit du cultivateur (Qayn – Caïn), père des tous les arts (métallurgie, architecture, musique).
Ensuite viendra Shét (Seth) à la suite duquel on commença "à nommer au nom de YHWH".
Au sein du monde humain, Qayn construit le monde profane et Shét construit le monde sacré.
Toute l'histoire humaine émergera de la dialectique entre ces deux pôles.
Marc Halévy
Physicien, philosophe et prospectiviste
Le 20/09/2020