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Le siècles des "Lumières" …

Les mensonges des "Lumières" … (Interview du 17/10/2024)

On oublie généralement que ce "siècle des Lumières" – qu'il vaudrait mieux appeler le "siècle du philosophisme" - ne fut pas monolithique : il y eu d'abord l'Aufklärung allemande avec Kant en clé de voute, entouré des Jacobi, des Lessing, des Mendelsohn, des Goethe (tous plus "Romantiques" illuminés que "Lumières" rationnelles) ; puis il y eu l'Enlightenment britannique avec des noms comme Hobbes, Locke, Hume ou Adam Smith ; puis, plus tard, il y eut le philosophisme français dit des "Lumières" autour de Montesquieu, d'Alembert, de Rousseau (qui prend un chemin de traverse vers "l'état de Nature"), de Diderot, de Condorcet (je ne parle pas de Voltaire qui ne fut qu'un pitre parasite, un "fou du roi", toléré mais risible).

Ce philosophisme du 18ème siècle trouva ses racines chez Spinoza, Descartes, Bayle et Newton. Il se construit en réaction de la raison contre la foi et les croyances (et, sociologiquement, en réaction de la bourgeoisie, contre la noblesse et le clergé). IL se répandit un peu partout en Europe.

Emmanuel Kant donne des Lumières la définition suivante : "Les Lumières, c’est la sortie de l’homme hors de l’état de tutelle dont il est lui-même responsable. L’état de tutelle est l’incapacité de se servir de son entendement sans la conduite d’un autre. On est soi-même responsable de cet état de tutelle quand la cause tient non pas à une insuffisance de l’entendement mais à une insuffisance de la résolution et du courage de s’en servir sans la conduite d’un autre. Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement ! Telle est la devise des Lumières".

Pour caricaturer, deux choses peuvent être dites :

 Le "philosophisme" est un mouvement large et multiforme de "libération" de l'esprit humain et de ses capacités d'intelligence et de rationalité contre des siècles d'obscurantisme chrétien et monarchique : penser et non plus obéir !
 Ce "philosophisme" prit trois chemins fort différents ;
o En Allemagne, il déboucha sur le Romantisme :
o En Grande-Bretagne, il donna l'Empirisme ;
o En France, il enfanta l'Idéologisme.

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