L'économie et ses mots.
De façon générale, les philosophes et les idéologues devraient s'abstenir de palabrer sur les sciences et sur l'économie. Ils n'y comprennent rien et amoncèlent les âneries.
Ainsi, parler du "capitalisme" lorsqu'on s'affirme un "intellectuel de gauche" ne peut virer qu'à la clownerie grandguignolesque.
Le capitalisme n'est rien d'autre, ni rien de plus, que le travail économique qui passe par le choix et le financement des investissements productifs.
Les humains ont des besoins. Il faut les satisfaire (c'est cela le rôle de l'économie, même si ces besoins déclarés par les masses sont futiles ou stériles ou frivoles ou débiles). Pour les satisfaire, il faut produire les biens ou services demandés. Pour produire, il faut des entreprises qui appellent des capitaux afin de financer et rémunérer convenablement toutes les ressources (humaines, commerciales, technologiques, infrastructurelles, informationnelles, assurantielles, légales, juridiques, etc …) dont elles ont besoin.
La mission du capitalisme est de trouver, de libérer et d'investir ces capitaux nécessaires, dans les entreprises et industries qui ont les meilleures chances de se développer et de pouvoir rémunérer équitablement les capitaux investis et les risques pris.
Le capitalisme est donc une notion strictement technique et, en aucun cas, idéologique. Dans le monde du capitalisme, il existe (comme dans tous les mondes) une brebis galeuse : le financiarisme qui ne vise que les rendements financiers à court terme et se fiche, du tiers comme du quart, de l'évolution économique sur le moyen et le long terme (qui, quoiqu'en disent les gauchisants, est une préoccupation majeure des entrepreneurs et des capitaliseurs en nos temps de chaotisations, de crises et d'incertitudes majeures).
Le capitalisme est donc la pratique du financement des investissements économiques ; il peut être privé ou étatique (par exemple : l'économie chinoise est un hyper-capitalisme totalement étatisé).
Lorsque le capitalisme est privé (le financement privé d'investissements privés sous risques privés), il entre naturellement dans l'univers du libéralisme, c'est-à-dire l'univers où l'autonomie personnelle et collective prime sur toutes les institutions, quelles qu'elles soient.
L'histoire du capitalisme est parallèle à l'histoire économique ; ainsi, de nos jours, le capitalisme sort de sa période industrialiste (entre 1850 et 1970) et entre dans une période que l'on pourrait qualifier de noétique, ou de dématérialisée, ou de numérique, etc … ce qui n'empêche nullement que de gros volumes de capitaux continuent de s'acheminer vers les divers pôles de l'économie de masse (grande industrie, grande distribution, grand transfèrement, etc …).
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