Tisserand de la compréhension du devenir
Conférencier, expert et auteur

Qu'est-ce que la vie humaine ?

Le problème existentiel humain est ici bien posé, mais souligne les carences en matière de langages et méthodologies efficientes.

L'existence de chaque humain possède deux versants.

 

Le premier (noologique) est la vie intérieure qui concernent la relation avec la Nature (sa source essentielle – son Essentialité), l'Affectif (sa ressource intérieure, ses ressentis, ses émotions – sa Substantialité), la Connaissance (ses savoirs, son langage, son éthique - sa Logicité), la Pensée (sa réflexion, ses raisonnements, ses expériences, sa cohérence - sa Constructivité), et le Sacré (sa passion, sa vocation, son désir - son Intentionnalité).

 

Le second (sociétologique) est la vie extérieure qui part de son humanité, de son statut d'être humain (sa reconnaissance comme tel et son comportement comme tel - son Essentialité), qui tend à accomplir un projet de vie avec d'autres humains (son Intentionnalité) et qui passe par trois nécessités : il est un consommateur (il est un "acheteur" de ressources de vie au sein des réseaux commerciaux – sa Substantialité), il est un citoyen (il est demandeur de sécurité au travers des réseaux politiques – sa Logicité) et  il est producteur (il génère de la valeur d'utilité pour d'autres au travers de son activité dans les réseaux économiques – sa Constructivité).

 

Donc, tant dans sa vie intérieure en tant que processus "autonome" que dans sa vie extérieure en tant que "sous-processus" du processus social, on retrouve (mais ce n'est pas une surprise) les cinq piliers de la théorie des processus complexes (Essentialité, Intentionnalité, Substantialité, Logicité et Constructivité).

Toute l'existence (vivre au quotidien, autrement dit) consiste à dissiper optimalement et le plus positivement possible toutes les tensions pouvant naître de toutes les non-convergence de ces dix (2 x 5) pôles existentiels.

Cette dissipation passe par une dialectique permanente entre deux stratégies antagoniques, l'une dionysiaque, l'autre apollinienne.

La stratégie dionysiaque vise la Puissance ; elle est néguentropique.

La stratégie apollinienne vise l'Harmonie : elle est entropique.

 

Il y a donc 90 dialectiques permanentes à gérer sans tenir compte du fait de l'impérieuse nécessité d'une harmonisation globale de la dissipation dialectique de chacune de ces tensions bipolaires avec les 89 autres.

On comprend vite que cette approche analytique et systématique de l'existence est totalement impossible à gérer au quotidien dans la vraie vie qui attend des solutions globales (même si elles sont approximatives, par essais et erreurs) et sinon immédiates, du moins très rapides.

 

L'approche analytique, certes classiquement admissible et rassurante, mais elle se montre, dans ce cas comme partout, pratiquement inutilisable, voire inutile, pour l'étude des processus complexes (le nombre des dialectiques et des bipolarités en jeu explose exponentiellement). L'efficience demande une autre approche, holistique celle-là, qui attend toujours une méthodologie et un langage efficaces, cohérents, scientifiques et sérieux.

 

Mon modèle à trois étages (Essentialité – le Sujet -, Intentionnalité – le Projet – et Existentialité – le Trajet) complété par les trois moteurs de l'Existentialité que sont la Substantialité (les ressources nécessaires), la Logicité (les conditions de stabilité) et la Constructivité (l'activité technique), ainsi que par les deux stratégies de dissipation des tensions bipolaires (l'entropie apollinienne visant une "régulation", et la néguentropie dionysiaque visant une "amplification") est une bonne base.

Mais il manque un langage (post-mathématique) et une méthodologie (post-analytique) pour pratiquer l'application systématique de ces principes de base afin de développer rigoureusement la modélisation des développements du processus étudié (à l'exemple de l'émergence des structures dissipatives d'Ilya Prigogine).

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