Rejet croissant du politique
Partout dans le monde développé, on constate une contestation (insurrectionnaliste, parfois violente) ou une désaffection (abstentionniste, parfois idéologisée) vis-à-vis du "politique", surtout chez les plus jeunes, mais pas seulement (rappelons-nous le mouvement des "gilets jaunes").
Partout, aussi, on voit surgir une "tentation" populiste où, finalement, la distinction entre la "gauche" (extrême) et la "droite" (extrême) se dilue et se réduit en un amalgame basé sur une opposition brutale à toutes les "élites".
Pourquoi ?
Sans doute en partie parce que les instances politiques en place, depuis un demi siècle, se sont montrées totalement incapables de faire face aux immenses transformations et au véritable chaos qu'induisent, à la fois, les bifurcations paradigmatique (fin de la Modernité mécanique, et émergence d'une Noéticité organique), civilisationnelle (fin du messianisme du Salut, et émergence d'un pandynamisme de l'Alliance) et modale (fin de la concentration urbaine et nationale, et émergence d'archipels réticulés et transcontinentaux).
Mais cette modélisation intellectuelle touche peu les masses trop ignares et trop stupides pour la comprendre.
Alors ?
Le rejet du "politique", aujourd'hui, vient d'un constat pratique d'indigence des instances de pouvoir à faire face à des processus perçus (à juste titre parfois, mais le plus souvent inéluctables) comme négatifs : les pandémies, la pénurisation des ressources, la chute des pouvoirs d'achat et l'inflation qu'elle induit, la faillite des Etats-Nations et leur incapacité à perpétuer leur logique d'assistanat, la dyslogique des emplois avec des entreprises qui ne trouvent pas et des travailleurs qui ne veulent plus, le sensationnalisme et le complotisme omniprésents sur les "plateformes anarchiques sociopathologiques" (ex-"réseaux sociaux") et relayés par les médias "mainstream", etc …
En réaction …
Le monde politique (n'oublions que la "politique" est devenue un métier et une carrière pour des politiciens devenus des professionnels de l'électoralisme et du démagogisme) se ferme sur lui-même, pratique l'entre-soi, ne tient plus compte des "bruits de la rue" (ce qui est un bien), ni des études et enquêtes professionnelles de socioéconomie (ce qui est un mal).
Que faire ?
D'abord, abolir la source du mal : les Etats-Nations, et entrer enfin dans la logique, en cours, de continentalisation du monde humain (Euroland, Angloland, Latinoland, Afroland, Islamiland, Russoland, Indoland et Sinoland) avec, pour objectif majeur de rendre chaque continent le plus autonome possible par rapport aux sept autres et de minimaliser - sinon d'interdire - les flux migratoires entre ces continents.
Ensuite, mener deux campagnes fortes et profondes visant l'indispensable frugalité à venir : la décroissance consommatoire et la décroissance nataliste (ce qui n'empêche nullement mais, au contraire, appelle une croissance drastique des cultes de cette autonomie, de cette complémentarité et de cette joie de vivre qu'il faut apprendre aux masses).
Enfin, comprendre et faire entrer dans les faits qu'un continent est construit sur une culture commune (pour l'Euroland, il s'agit de la judéo-helléno-christianité) et doit s'organiser comme un réseau de communautés autonomes et complémentaires.
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