Sexes, genres et autres balivernes.
De William Vex :
"Le « sexe » est ici pensé comme le produit de la biologie humaine et comme un phénomène se manifestant en une distribution bimodale (« mâle » ou « femelle »), à l'exception d'anomalies génétiques et phénotypiques aussi spécifiques qu'extrêmement rares. Le « genre » n'est pas tout à fait la même chose que le sexe, puisque les rôles, les responsabilités et les privilèges associés au fait d'être d'un humain mâle ou femelle sont, au moins dans une certaine mesure, socialement construits et peuvent, dès lors, varier d'une culture ou d'un contexte à l'autre. Néanmoins, les identités et les rôles de genre sont grosso modo supposés suivre le sexe biologique et s'y enraciner."
La différenciation sexuelle a été une invention géniale de la Nature qui a, ainsi, remplacer l'uniformité par la complémentarité, impliquant, par là des comportements complémentaires, donc différents, pour le pôle "mâle" et le pôle "femelle". Et cela vaut aussi pour les humains malgré leur propension vaniteuse à se croire au-dessus de la Nature.
On peut bien entendu observer des comportements individuels qui ne sont pas en conformité avec le sexe de la personne. Il n'y a là rien d'amoral, mais il y a là quelque chose d'anormal.
La règle naturelle veut que chacun adopte le comportement (l'identité, le genre) approprié à son sexe et perpétue la complémentarité originelle. Tout écart par rapport à cette règle fondamentale de la Vie est une déviance mais une déviance qui ne regarde que le déviant et qui n'appelle aucun jugement ni sentence.
Un premier débat, éthique celui-ci, naît de la transformation de la complémentarité sexuelle et comportementale en soumission d'une des deux sexes à l'autre au prétexte de force physique, ou d'habileté", ou d'importance cruciale des enfants pour le groupe, etc … On peut alors parler de patriarcat (voire de machisme) ou de matriarcat. Cela revient à bafouer le principe naturel (donc universel) de complémentarité et à poser, pour une raison ou une autre, la supériorité de l'un sur l'autre. Les justes revendications féministes des 19ème et 20ème siècles s'enracinent dans ce débat … mais deviennent ridicules lorsqu'elles veulent remplacer le principe de complémentarité des sexes par celle d'égalité des sexes. Les sexes ne sont pas égaux parce qu'ils sont essentiellement différents, dotés chacun de fonctionnalités, d'habiletés, de facultés, de capacités différentes et complémentaires.
Le second débat, linguistique celui-là, touche la grammaire des langues qui ont abandonné le genre "neutre" (qui existait tant en grec qu'en latin) pour l'absorber dans le genre "masculin" à l'époque où les grammairiens, les érudits et les intellectuels étaient très majoritairement des hommes imprégnés de masculinité. C'est une pure convention sans la moindre conséquence réelle.
Mais ici encore, le ridicule absolu est atteint lorsque le féminisme revendique une "langue inclusive" où l'on voudrait re-genrer les mots neutres masculinisés.
L'exemple typique est le nom (neutre) des métiers qui, lorsqu'ils sont exercés par une femme devrait prendre une forme féminine, "auteur" devenant "autrice", professeur devenant "professeure", etc … ce qui est proprement stupide. Cependant la revendication inverse n'apparaît jamais : un homme masculin reste une "personne" et non un "person" et il garde sa vertu, sa capacité, sa conscience, sa masculinité, sa sensibilité, sa volonté, sa force, (toutes féminines) … mais aussi son courage et son potentiel (au masculin).
Et de continuer :
"Cette (…) perspective postule que l'identité sexuelle et de genre relève d'un caractère inhérent – qu'il s'agit d'une sorte d'essence interne existant tout à fait indépendamment des faits biologiques particuliers et contingents de votre existence. Dès lors, vous pouvez être véritablement un homme ou une femme (ou même quelque chose d'autre) indépendamment de vos caractéristiques biologiques.
Ce qui, dans les débats actuels, semble présenter certains avantages. Par exemple, cette approche a de quoi fournir une explication à la dysphorie de genre et permettre de penser qu'une personne peut être réellement « née dans le mauvais corps ». Et, en fin de compte, justifier le recours à des interventions chirurgicales pour que le moi physique soit plus en phase avec le « vrai » moi que déterminerait cette essence interne.
Reste que cette hypothèse d'une essence inhérente n'est pas sans limites conceptuelles. Tout d'abord, que signifie-t-elle si elle est, par définition, tout à fait indépendante des faits biologiques, des conjectures contingentes de la naissance, de l'éducation et de l'expérience ? Sur quelle base, si ce n'est la biologie, pourrait-on dire que cette essence existe ? Faut-il croire à une sorte d'« âme sexuelle » existant séparément du corps biologique ?
Et par quel moyen cette sorte d'âme pourrait-elle affecter le corps, ou même avoir la moindre importance pour lui ? Nous voilà en plein dans le problème du « dualisme corps-esprit » qui occupe la philosophie occidentale au moins depuis Descartes. Sauf que rien ne dit que la communauté des activistes trans soit plus à même de le résoudre."
Et là, on est en plein délire essentialiste. Un corps "mâle" habité par une âme "femelle", ou l'inverse … Encore faudrait-il qu'une telle âme puisse exister indépendamment du corps et que le dualisme ontique que Descartes a hérité du christianisme et a perpétué jusqu'au 19ème siècle, puisse avoir un sens métaphysique sérieux, ce qu'il n'a pas.
Il reste encore une facette à éclairer de ce faux problème de sexe et de genre : celui de la sexualité "inversée", celle que pratiquent un couple de mâles ou un couple de femelles ; bref, l'homosexualité qui, loin s'en faut, n'est pas une question de "genres" mais une question de préférence contre-nature (rappelons qu'au sens de la Nature, la sexualité a pour fonction première la procréation et qu'elle n'est possible que dans et par la différenciation et la complémentarité des sexes).
Et de conclure :
"Dans ses grandes largeurs, la rhétorique aujourd'hui employée par la communauté transactiviste est conceptuellement confuse parce qu'elle s'appuie, sans discernement et de manière contradictoire, sur les trois paradigmes non traditionnels que je viens de décrire. Sans doute parce qu'ils aimeraient pouvoir tirer parti de leurs forces respectives :
- éviter d'avoir à comprendre et à prendre en compte l'influence de la biologie dans les phénomènes dits genrés ;
- tirer parti de la force conceptuelle d'un argument qui exige la fidélité à des faits prétendument objectifs, ce qui vous permet de juger stupide ou malveillante toute personne qui les réfute ;
- faire en sorte que les rôles de genre ne soient pas perçus comme un carcan à vie et libérer un espace pour la volonté individuelle.
Le problème, c'est que ces affirmations ne peuvent pas être toutes vraies en même temps et ont ainsi tendance à se fragiliser réciproquement. En effet, si l'identité sexuelle est socialement construite, par exemple, alors elle n'est ni inhérente ni quelque chose que l'on peut décider de changer de son propre chef. Si elle est inhérente, alors elle ne peut pas être construite socialement et l'on en vient essentiellement à substituer une « âme sexuelle » quasi religieuse et appréhendée comme objectivement existante à la réalité biologique du sexe – ce qui signifie, par la même occasion, que l'on ne peut pas vraiment expliquer le changement d'identité.
Et, si toutes ces questions ne dépendent finalement que de l'éphémérité d'un choix personnel contingent, alors vous diminuez d'autant votre capacité à saper le caractère objectif de la science, tout en risquant de voir votre édifice conceptuel s'effondrer en un tas informe de caprices personnels.
Ainsi, on voit dans quel dénuement de rigueur, d'honnêteté intellectuelle et de tolérance civile se trouve aujourd'hui la communauté politique et éthique occidentale lorsqu'il s'agit d'aborder ces questions avec un réel sérieux. Et tout le courage qu'il nous manque pour examiner ces hypothèses, et abandonner les lignes de pensée impossibles à défendre de manière intelligible."
La différenciation et la complémentarité sexuelles sont une loi universelle de la Nature, tout comme la gravitation ou l'électromagnétisme. Les humains ont eu beau inventer des aéronefs artificiels, la loi de la gravité demeure et s'applique à tous, tout le temps et partout.
De même, s'applique la loi des complémentarités sexuelles (au sens biologique) au-delà de toutes les fumisteries genristes ou homosexuelles, et des modes comportementales, chirurgicales ou sociales qu'elles induisent.
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