Vingt thèmes à creuser pour le monde qui vient.
Pour s'approprier le nouveau paradigme …
- L’épuisement prochain de toutes les ressources non renouvelables : ceci invite (exige, même) à appliquer strictement un principe de frugalité qui débouche aussi sur un principe de simplicité (mais il n’est nullement facile d’être simple, de faire simple, de vivre simple).
- L’incontournabilité d’une nette décroissance démographique : un monde et une croissance infinie dans un monde et sur une planète finis n'est mathématiquement pas possible ; il faut abandonner les utopie s et uchronies science-fictionnelles et regarder les choses bien en face : nous, les humains, sommes beaucoup trop nombreux sur cette petite planète qui s'épuise à nous porter ; la technologie n'y changera rien elle qui, au mieux, ne parviendra qu'à améliorer nos rendement d'exploitation de quelques pourcents.
- Les impacts croissants des dérèglements climatiques : les activités humaines, du fait des rejets énormes de gaz à effet de serre et d'énergie dans l'atmosphère ont profondément et durablement chaotisé les climats (et pas seulement eux, mais aussi : la biodiversité, les océans, les écosystèmes notamment viraux, etc …) ; ces dérèglements en tous genres mettent en péril les espèces vivantes les plus fragiles dont nous, les humains, faisons partie : cela s'appelle un "suicide".
- La baisse généralisée des revenus et des pouvoirs d’achat : le mythe de la croissance économique est révolu ; le PIB ne chiffre que les "chiffres d'affaires", mais ne tiennent absolument pas compte des comptes de bilan et de patrimoine ; une entreprise peut facilement montrer une chiffre d'affaire en hausse en puisant dans ses patrimoines pour masquer ses pertes réelles ; c'est exactement ce que la macroéconomie pratique depuis un demi siècle.
- L’augmentation nette de la durabilité et de la qualité des biens et services : cela signe la mort l'économie du tout-jetable, de l'obsolescence programmée, de la non-qualité, de la non-utilisabilité, des effets de mode, des caprices inutiles ; cela implique donc que les entreprises produisent moins, mais mieux, et développent leurs virtuosités.
- La fin des prix bas au profit de la valeur d’usage : acheter moins, mais mieux, donc ; n'acheter que ce qui est réellement utile c'est-à-dire ce dont nous avons un réel usage, ce qui nous apporte une réelle belle et bonne qualité de vie loin de tous les caprices futiles et infantiles ; l'utile, seulement l'utile, uniquement l'utile ; la vraie vie, ce n'est pas s'amuser, c'est construire.
- La destruction définitive de toute la finance spéculative : l'argent et le profit ne sont pas, ne peuvent pas être des buts en eux-mêmes mais ce sont des conséquences nécessaires ; l'argent est un moyen, un carburant qui, toujours, doit être au service d'un projet et non de lui-même ; la financiarisme, avec l'étatisme, est le pire ennemi d'une économie saine et libérée au service des besoins réels des gens ; combien de projets entrepreneuriaux sérieux et utiles n'ont-ils pas été tués par le financiarisme ambiant qui n'y trouvaient pas les rentes qu'elle escompte ?
- La disparition des dinosaures économiques et des apparatchiks qui les dirigent : les grosses entreprises nationales, internationales ou multinationales sont des dinosaures voraces et stupides, des bureaucraties à la solde du financiarisme ; elles ont vision incroyablement simpliste et étroite du monde ; elles fonctionnent selon un modèle productif, quantitatif et comptable absolument incompatible avec la nouvelle économie (celles des petits lémuriens agiles, rapides et malins) qui est en train d'émerger ; elles ont une indéniable puissance financière, mais l'intelligence et le talent ne s'achètent pas (du moins, pas longtemps).
- L’effondrement des États et de leurs assistanats : si l’on veut éviter la désagrégation sociétale ainsi que l’avènement des égoïsmes exacerbés et de la violence qui les accompagne, aboutit à la proposition d’une forme d’allocation universelle dont chacun pourrait être doté de la naissance à la mort. Parallèlement, les services publics liés aux infrastructures communes devront être privatisés, certes, mais sous la forme de sociétés coopératives dont les citoyens seraient les coopérateurs.
- La libéralisation des temps de travail : les 35 heures, les RTT, les congés obligatoires, la retraite à 60 ans … de quoi l'Etat se mêle-t-il ? Chacun doit être et rester pleinement maître de son temps de vie, que se soit pour travailler, pour s'amuser, pour se reposer ou pour se développer. Le contrat de travail entre une personne privée et une entreprise privée est un contrat privé, à négocier au cas le cas en fonction des offres et demandes des deux parties ; de quoi l'Etat et le droit du travail se mêlent-ils ? Il est très clair que la génération montante n'a absolument plus l'intention de rentrer dans une telle logique de carcan, soumise à des bureaucraties fonctionnaires qui ne savent pas ce que le verbe "travailler" veut dire.
- L’éradication de la notion de productivité quantitative : tout le modèle industriel a été construit sur les économies d'échelle, le rabotage des marges, la baisse des prix de revient, les investissements de productivité, etc … Ce modèle est révolu dès lors que l'on sort d'une logique de minimisation des prix et que l'on entre dans une logique d'une maximisation de l'utilité ; l'économie qui vient, est une économie de la virtuosité (pour produire de la qualité, de l'excellence, de l'utilisabilité, de la durabilité) qui est incompatible avec une économie de la productivité.
- La décroissance de l’espérance de vie : les pays les plus liés à l'économie de la consommation (Etats-Unis et Chine en tête) voient, depuis plus de cinq ans, leur espérance de vie moyenne diminuer du fait des nombreux dysfonctionnements, dégénérescences et maladies liés aux modes de vie (obésité, diabète, …) et pollutions diverses (cancers, allergies graves, …) ; la machine humaine n'est pas éternelle et, comme tout ce qui vit, a une espérance de vie fixe (entre 80 et 85 ans si la santé suit) ; les rêves transhumanistes sont scientifiquement absurdes ; la question de la vieillesse et de la mort doit urgemment être posée tout autrement : vivre pour quoi faire ? vivre au service de quoi ? vivre pour accomplir !
- L’engorgement généralisé des filières de traitement des déchets : le traitement des déchets est indispensable ; souvent, un déchet est une matière première qui s'ignare ; mais il faut aussi raison garder : chaque recyclage diminue terriblement le niveau d'utilisabilité ultérieure des matière et l'économie circulaire parfaite est un parfait mythe que les lois de la thermodynamique battent en brèches.
- Le renoncement à la plupart des déplacements physiques de matières et d’humains : les carburants et les autres matières premières, se raréfiant, voient déjà leur prix flamber (et cela ne fait que commencer) ; leur rareté croissante implique de ne les utiliser qu'à très bon escient ; donc la question se pose : se déplacer pour quoi faire ? quels sont les déplacements vraiment utile ? Pour travailler ? non, la robotisation, l'algorithmisation et le télétravail vont devenir la norme. Pour rencontrer l'autre ? non, ça c'est la visioconférence. Pour voyager ? rien de plus absurde que de prendre l'avion pour aller passer des "vacances" (étymologiquement "des vides") dans de l'exotisme artificiel et préfabriqué. Alors : pour quoi se déplacer ? Toute la vie va devenir une vie de proximité, une vie ancrée dans un endroit choisi.
- La sortie du salariat : le salariat a été une belle conquête sociale de la modernité industrielle, mais ce modèle est désormais obsolète puisqu'il implique des relations de subordination et des obligations d'horaire et de lieu incompatibles avec le télétravail en train de devenir la norme ; le salariat va donc disparaitre et chacun redeviendra, enfin, son propre fonds de commerce, autonome et interdépendant ; le statut professionnel de demain sera celui d'associé, de partenaire, de sous-traitant, d'indépendant, de tout ce que l'on voudra inventer … sauf celui de salarié.
- L’introduction de l’allocation universelle : si l'on veut échapper aux jeux politiquement et socialement malsains des assistanats qui alimentent le démagogisme clientéliste et électoraliste, l'allocation universelle est une voie qui suscite de plus en plus d'expérimentations en tous genres ; une fois la sécurité vitale de base assurée pour tout le monde (ce qui coûtera moins cher que les assistanats et les hordes de fonctionnaires pour les "gérer"), chacun pourra devenir autonome et responsable de soi ; le travail deviendra un chemin d'accomplissement et non plus une obligation de survie.
- La réorganisation sociale en réseaux de communautés de vie : la "société", la "nation", le "peuple", ces abstractions politologiques n'existent tout simplement pas ; ce sont des concepts inventés par l'Etat pour être son vis-à-vis ; dans la vie réelle, chacun appartient à des communautés de vie réelles : une famille (au sens nucléaire ou élargi), une entreprise, une corporation de métier, un club sportif, un village, un quartier urbain, une paroisse (pour les chrétiens pratiquants), un cercle d'amis, etc … La réalité du "vivre ensemble", n'est que cela : de multiples appartenances à des communautés de vie ou à des réseaux noétique portés par la Toile.
- La refonte radicale des systèmes éducatifs : tout être humain est la rencontre d'un héritage (génétique, social, culturel, économique, …) et d'une éducation (scolaire, académique, professionnelle, culturelle, religieuse, …) ; cette éducation appelle des systèmes éducatifs qui, aujourd'hui, partent en lambeaux, gangrenés qu'ils sont par les cancers de l'idéologisme, de l'égalitarisme et du pédagogisme ; l'esprit et le corps, cela s'apprend et cela doit s'apprendre dans toutes les dimensions ; ainsi développer l'esprit, c'est développer, en même temps, les cinq dimensions de l'esprit (et non pas l'une ou l'autre d'entre elles), à savoir : la mémoire, la sensibilité (sensitive et intuitive), l'intelligence (structurante et créatrice), la volonté et la conscience.
- Le développement des télé-activités : voilà la conséquence immédiate des coûts prohibitivement croissants de tous les déplacements physiques ; on se déplacera peu et pas loin, à pied, pour enfin redécouvrir le monde réel, mais la plupart des activités professionnelles, éducatives, de loisirs, de découverte, … se logeront dans le monde numérique des réseaux noétiques, dans la noosphère.
- Le culte du droit à la différence et de la diversité humaine : les philosophies de l'égalitarisme et les contre-philosophies symétriques des victimismes doivent être impérativement dépassées ; l'égalité, cela n'existe pas, ni en fait, ni en droit ; tout ce qui existe est unique, donc différent de tout le reste, de tous les "autres" ; même l'égalité des chances est un leurre puisque chacun a sa chance ou doit la saisir ; la pacification du "vivre ensemble" ne passe pas par l'égalité (ce fut l'immense erreur idéologique des XIXe et XXe siècles de le croire), mais bien plutôt par l'acceptation et le respect des différences ; les différences sont des richesses qui s'opposent à l'uniformité qui est l'entropie et qui est la mort ; il faut un monde humain qui cultive les différences positives, celles qui produisent de la valeur sans détruire ni la Vie, ni l'Esprit.