Effet de richesse et spéculation manipulée
Lorsque le patrimoine des ménages est à la hausse, la propension à dépenser et à consommer augmente, ce qui induit une "relance" économique ; l'économie politique appelle cela "l'effet de richesse".
Pour faire jouer cet "effet de richesse", et comme le marasme immobilier a, irréversiblement, écorné bien des avoirs, la politique économique, surtout américaine, mise sur le gonflement artificiel des patrimoines financiers, via la manipulation des indices boursiers.
Cette manipulation passe par diverses techniques comme, notamment, le recours massif à la planche à billet pour conforter la valeur des bons du trésor et des obligations d'Etat ; comme le maintien de taux bancaires anormalement bas, afin de faciliter les endettements notamment spéculatifs ; comme le biais de chaînes de Ponzi savamment organisées, (cfr. le cas du gaz de schiste), enclenchées et soutenues par les effets d'annonce absurde de l'administration.
Il faut répéter encore une fois : ce qui est bon pour l'économie est mauvais pour la finance et ce qui est bon pour la finance est mauvais pour l'économie.
Le spéculatif tue le productif.
En favorisant la spéculation (l'argent facile), ces politiques économiques empêchent la reconstitution (trop lente à leurs yeux) des tissus productifs de l'économie réelle (les réseaux de PME, essentiellement, … qui, bien sûr, n'apparaissent pas dans les cours de Bourse, ni ne les influencent).
Ces politiques ressortissant de la dictature du court-termisme politicien, sont suicidaires et conduisent à la catastrophe … mais pas vraiment tout de suite.
Quand cette catastrophe se produira-t-elle ? Lorsque le taux grimpant de l'inemploi réel (bien au-delà des taux de chômage officiels, eux aussi éhontément manipulés) aura atteint une masse telle que les planches à billet ne pourront plus suivre (soit environ 25% de la population active … ce taux d'inemploi réel est aujourd'hui de 17% en France, de 23% aux USA, de 32% en Grèce, Espagne et Portugal - où le travail au noir compense partiellement la situation critique).
Marc Halévy, 16 mai 2013