L'entreprise idéale
Ces deux catégories d'entreprises doivent impérativement ressortir de droits du travail, de la responsabilité et de l'impôt, radicalement différents.
La vision négative que les masses ont de l'entreprise, vient du simple fait que médias et politiques entretiennent la confusion entre ces deux catégories d'entreprises, la première salutaire (les entreprises entrepreneuriales), la seconde méprisable (les entreprises financiarisées).
L'entreprise idéale : pas de salariés à l'intérieur, pas d'actionnaires à l'extérieur.
Rien que des associés actifs, avec des clients et des fournisseurs.
La finalité de l'entreprise n'est pas de créer de l'emploi, mais de créer de la bonne activité pour produire de la bonne valeur d'usage.
Par son activité, elle peut bien sûr proposer du travail à d'autres entreprises qui peuvent être des artisans ou des auto-entrepreneurs ; mais pas à des salariés.
Le salariat est le point de rencontre entre l'archaïsme industriel, la dernière version de l'esclavage, l'âme fonctionnaire, la paresse sécuritaire, l'esprit de rente et l'aberration économique (payer quelqu'un juste pour être là à attendre qu'on lui dise quoi faire).
La finalité de l'entreprise n'est ni de servir des rentes financières à des actionnaires, ni de servir des rentes sécuritaires à des salariés.
Elle n'est pas non plus ni de financer l'Etat, ni d'en assumer les vastes carences (notamment en matières de formation de base, de paix sociale, de sécurité intérieure ou d'infrastructure territoriale).
Une entreprise n'a qu'une seule responsabilité sociétale : celle de respecter les lois du pays où elle place son siège. Ce n'est pas à l'entreprise d'être responsable de la société, ni de faire du "social" ; il y a des institutions caritatives pour cela (où rien ne l'empêche d'être active, par ailleurs).
En revanche, une entreprise consciente de la logique définitive de pénurie de ressources qui frappe notre monde, a tout intérêt à assumer pleinement sa responsabilité environnementale. En dernier ressort, toutes les ressources viennent de la Nature : saccager et piller celle-ci revient à scier la branche sur laquelle on est assis.
Enfin, l'entreprise idéale cultive le fonctionnement en réseau et le management organique, en appliquant, partout, le principe de subsidiarité (bottom-up) en lieu et place du principe hiérarchique (top-down).
Elle favorise la coopération et abhorre la compétition. Elle a des confrères, non des concurrents.
Marc Halévy
Le 27 septembre 2016