La gouvernance tripolaire
La gouvernance tripolaire, entre une culture ferme et un projet clair, est la clé de toutes les organisations à venir pour survivre dans un monde complexe, incertain et effervescent.
Cette tripolarité porte sur la territorialité (les ressources et domaines - la logistique), l'organicité (les organisations et codes - l'éthique) et l'activité (les efficiences et potentialités - la technique).
Les trois pôles de gouvernance interagissent entre eux de façon permanente et leur régulation réciproque est assurée par la prééminence permanente du projet collaboratif (l'intention globale) et l'enrichissement permanent de la culture ambiante (la mémoire collective) qui, quel que soit le conflit ou l'enjeu, devront toujours avoir le dernier mot.
Ce type de gouvernance tripolaire induit, bien sûr, l'existence de trois pôles managériaux complémentaires comme dans tout organisme vivant (les trois systèmes viscéral, neuronal et kinésique).
Pour le pôle logistique, la valeur dominante doit être la frugalité, c'est-à-dire le "moins mais mieux" (à noter que la ressource financière n'est qu'une des cinq ressources de base de toute organisation, en parallèle avec les ressources humaines - les talents et compétences -, les ressources matérielles - les matières, matériaux et matériels -, les ressources commerciales - les segments et connexions de marché - et les ressources informationnelles - les savoirs et données) ; ce pôle combat toutes les prodigalités.
Pour le pôle éthique, la valeur dominante doit être l'alacrité (spiritualité/véracité/authenticité/ vivacité/vitalité/enthousiasme/gaieté) c'est-à-dire la recherche constante de ce qui donne sens et valeur à tout ce qui se fait, et de l'harmonie la plus joyeuse ; ce pôle combat toutes les absurdités/morosités.
Et pour le pôle technique, la valeur dominante doit être la virtuosité c'est-à-dire l'excellence et la qualité dans toutes les dimensions des métiers de l'organisation ; ce pôle combat toutes les médiocrités.
Une nouvelle tripolarisation des pouvoirs assortie de leur autonomie mutuelle et d'une réticulation des modes de fonctionnement, est la condition sine qua non de la sortie des scléroses (monarchiques, hiérarchiques et bureaucratiques) de la modernité moribonde. Les domaines les moins monopolarisés sont les mieux placés pour être hégémoniques demain.
Marc Halévy, 12 avril 2015.