Le moteur cosmique
Quand se pose la question de la nature du moteur de l'évolution cosmique, il n'y a que trois réponses possibles : le Hasard (pas de moteur), un Dieu transcendant (un moteur extérieur), une Intention immanente (un moteur intérieur). Il n'y a pas d'autres occurrences logiques possibles.
Aujourd'hui, le calcul des probabilités exclut le Hasard (ce qui n'empêche pas qu'il puisse aussi y avoir du hasard, parfois). Restent le Dieu externe et l'Intention interne.
Le principe du rasoir d'Occam élimine le Dieu des théistes qui est superfétatoire (la compréhension du cosmos ne gagne rien avec cette hypothèse exogène : le Réel est suffisamment riche et complexe pour se passer de tout surréel), irrationnel (car alors, quel serait le moteur de ce Dieu et d'où viendrait-il ? C'est tomber de Charybde en Scylla) … et encombrant (par son irréalité même, cette hypothèse exogène engendre plus de problèmes qu'elle n'en résout).
Il ne reste donc que l'Intention immanente, tendue vers un accomplissement optimal (une version généralisée du principe de moindre action de Maupertuis, repris par Lagrange et Hamilton, et fondement des équations de la dynamique classique et de celles des modèles relativistes et quantiques).
Retour, donc, au naturalisme spiritualiste (qui s'oppose autant au surnaturalisme théiste qu'au matérialisme athée, et que l'on peut aussi appeler le panenthéisme) qui fut la doctrine des penseurs grecs présocratiques ioniens, de l'école stoïcienne, de certains mystiques chrétiens (Jean Scot Erigène, Maître Eckart d'Hochheim, Pierre Teilhard de Chardin), des gnoses kabbalistiques et soufies, du taoïsme, du védantisme, d'Aristote, de Giordano Bruno, de Spinoza, de Schelling, de Hegel, de Schopenhauer, de Nietzsche, d'Einstein, de Bergson, de Heidegger et de tant d'autres.
Avec le nouveau paradigme naissant et la fin du long paradigme théiste (325 à 2025), il est temps de tourner la page, n'en déplaise aux imposteurs pseudo-scientifiques qui tentent de revenir en force en profitant de la fin du paradigme mécaniciste en physique et, par voie de conséquence, dans les sciences en général.
Marc HALEVY, 10 avril 2016